Dis-nous, Marie Madeleine, qu’as-tu vu en chemin ? (Séquence
de Pâques)
Chers amis,
« À
quoi servirait-il de naître sans le bonheur d’être sauvé ? »
C’est cette joie du salut qui a résonné dans nos nuits
pascales et qui est chantée aujourd’hui. La vie sur la terre aurait-elle un
sens sans cette rupture de la Résurrection ?
Vous savez qu’en Orient, on se salue aujourd’hui avec ces
mots :
– Le Christ est ressuscité ! Alléluia ! – Il est vraiment ressuscité ! Alléluia !
Mais ici, si vous le dites en français, vous ne serez
vraisemblablement pas compris.
Voici donc l’hébreu : ! באמת קום !המשיח קום
HaMashiaḥ
qûm ! Beémet qûm !
Le grec : Χριστός ανέστη! Αληθῶς ανέστη!
Christos anestè ! Alèthôs anestè !
L’arabe : المسيح قام حقا قام
alMasiḥ qam! Hakkan qam!
Le latin : Surrexit Christus ! Surrexit vere !
Sinon, hier l’après-midi fut calme. J’ai fait la sieste…
Les frères sont allés dans diverses veillées pascales. En
fait, la maison est pleine ces jours-ci : trois frères de Bethléem sont
venus. Américains, ils assistent aux offices intercommunautaires franco-anglais
organisés par les Assomptionnistes (la Cène du Seigneur), le Chemin Neuf et les
Sœurs de Sion (Ecce Homo pour le Vendredi Saint et la messe du matin de Pâques)
et les Pères Blancs de Sainte-Anne (pour la Vigile pascale) alors que ceux de
Jérusalem vont plutôt à la paroisse.
Du coup, j’ai mangé seul et dormi un peu avant de me rendre
à la Basilique de l’Anastasis peu avant minuit pour l’office de nuit. Comme
chaque nuit du samedi au dimanche, les Franciscains font mémoire de la résurrection
du Seigneur avec l’office des lectures suivie des vigiles et de la procession
autour du Tombeau. Comme je l’ai vécu il y a quelques semaines pour le
quatrième dimanche de Carême.
En cette nuit l’office a lieu devant la tombe et de nombreux
fidèles se sont joints aux franciscains. Il y a même des orthodoxes (on
reconnaît les femmes au premier coup d’œil : elles portent un foulard qui
les fait ressembler à des babouchkas russes !) mais c’est pas grave :
nous honorons tous le Christ et sa Résurrection.
Le Christ notre espérance est ressuscité ! |
C’est le custode qui préside. Pour des raisons
compliquées, dues à l’histoire et aux relations parfois difficiles dans le
passé entre le custode et le patriarche, quand le patriarche préside, le
custode est absent et vice-versa. Du coup, on a souvent des célébrations en
doublon : le lavement des pieds de jeudi matin au Saint-Sépulcre par le
patriarche est célébré à nouveau au Cénacle dans l’après-midi par le custode ;
l’office de la Passion avec le patriarche est suivi par le chemin de croix
guidé par le custode ; la vigile pascale est doublée par cet office
nocturne.
La première lecture de l’office est, sans surpris, 1Co 15,1-11 :
le témoignage de la résurrection par saint Paul. « Je vous ai transmis
ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés
conformément aux Écritures, et il fut mis au tombeau ; il est ressuscité
le troisième jour conformément aux Écritures, il est apparu à Pierre, puis aux
Douze ; ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois – la plupart
sont encore vivants, et quelques-uns sont endormis dans la mort –, ensuite il
est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et en tout dernier lieu, il est
même apparu à l’avorton que je suis. »
La deuxième lecture est un extrait d’une catéchèse
baptismale prononcée par Cyrille de Jérusalem au ive siècle.
Puis la procession s’ébranle au chant du Benedictus,
l’antienne est répétée de nombreuses fois, l’orgue glisse des interludes… À l’étage,
un arménien filme la procession avec son téléphone. On a l’impression qu’il
cherche le réseau… Surprenant, car la rotonde de l’Anastasis est le seul coin
de la Basilique où on capte. Les policiers israéliens ont une chandelle dans la
main. Ensuite, l’évangile de la Résurrection est proclamé et nous sommes bénis
par l’évangéliaire : c’est bien à nous de proclamer par nos actes et nos
paroles cette Bonne Nouvelle.
Nous sortons de la Basilique alors que les Orthodoxes se
précipitent sous la rotonde pour leur office.
Je cours me coucher… Grasse matinée et lever à 7h30 !
Youpi !
Je pars à la messe à la paroisse : je dois réviser mon المسيح قام حقا قام.
Dans la sacristie, je trouve sur un des buffets les trois récipients des saintes huiles de la messe chrismale de jeudi matin. Je m'approche de celui contenant le saint chrême : quelle déception, il ne sent que la bonne huile d'olive... Aucun parfum ne s'exhale. Je comprends mieux le phénomène de l'autre jour. Et moi qui avait fait mousser à Henri la bonne odeur du saint chrême... Nous avions même trouvé la recette dans la Bible : Ex 30,23-25.
Messe joyeuse, tout de même, à la paroisse. Le prêtre a fait répéter aux gens la salutation pascale, j'ai donc pu soigner ma prononciation. J'ai même rigolé, car il parlait et il a lancé la salutation et j'ai répondu "حقا قام" assez fort, presque par réflexe, alors que la foule avait seulement murmuré... Il m'a désigné en disant (au moins ce que j'en ai compris) : "Voilà comment il faut dire; lui il ne parle pas arabe mais il sait répondre comme il faut. Allez ! المسيح قام" Et la réponse de l'assemblée fut forte et ferme.
A la sortie, je rencontre une amie qui fréquentait la bibliothèque de l'École il y a 9 ans. Elle m'invite à prendre le café chez elle.
Je déjeune avec les Frères : la joie partagée est sensible même s'il faut passer la barrière des langues : 3 Colombiens, 2 Espagnols, 1 Basque, 2 Palestiniens, 2 Américains, 2 Australiens et 1 Néo-Zélandais... Et moi, le Frenchie de base. Suzanne la cuisinière a été opérée la semaine dernière et elle est revenue aujourd'hui : elle tenait à être là pour que le repas soit réussi. Bien qu'orthodoxe, elle nous a souhaité de joyeuses Pâques. C'était touchant de la voir si heureuse de faire plaisir.
Demain, les festivités continuent... Je pars à Emmaüs. Mais lequel? Vous verrez bien.
Dans la sacristie, je trouve sur un des buffets les trois récipients des saintes huiles de la messe chrismale de jeudi matin. Je m'approche de celui contenant le saint chrême : quelle déception, il ne sent que la bonne huile d'olive... Aucun parfum ne s'exhale. Je comprends mieux le phénomène de l'autre jour. Et moi qui avait fait mousser à Henri la bonne odeur du saint chrême... Nous avions même trouvé la recette dans la Bible : Ex 30,23-25.
Messe joyeuse, tout de même, à la paroisse. Le prêtre a fait répéter aux gens la salutation pascale, j'ai donc pu soigner ma prononciation. J'ai même rigolé, car il parlait et il a lancé la salutation et j'ai répondu "حقا قام" assez fort, presque par réflexe, alors que la foule avait seulement murmuré... Il m'a désigné en disant (au moins ce que j'en ai compris) : "Voilà comment il faut dire; lui il ne parle pas arabe mais il sait répondre comme il faut. Allez ! المسيح قام" Et la réponse de l'assemblée fut forte et ferme.
A la sortie, je rencontre une amie qui fréquentait la bibliothèque de l'École il y a 9 ans. Elle m'invite à prendre le café chez elle.
Je déjeune avec les Frères : la joie partagée est sensible même s'il faut passer la barrière des langues : 3 Colombiens, 2 Espagnols, 1 Basque, 2 Palestiniens, 2 Américains, 2 Australiens et 1 Néo-Zélandais... Et moi, le Frenchie de base. Suzanne la cuisinière a été opérée la semaine dernière et elle est revenue aujourd'hui : elle tenait à être là pour que le repas soit réussi. Bien qu'orthodoxe, elle nous a souhaité de joyeuses Pâques. C'était touchant de la voir si heureuse de faire plaisir.
Demain, les festivités continuent... Je pars à Emmaüs. Mais lequel? Vous verrez bien.
Avez-vous remarqué, c’est le 100ème article du
blog ?
Étienne+
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire