mercredi 30 janvier 2019

Puis Asa renversa son monstre (1R 15,13 ; 2Ch 15,16)

ויכרת אסא את־מפלצתה
wayyiḵrōṯ ͻāsāͻ ͻeṯ-miplaṣtāh

,Chers amis
Rien à signaler de particulier depuis la semaine dernière… Bibliothèque, rédaction, lectures… C’est un peu la version biblico-hiérosolymitaine de métro-boulot-dodo.Samedi, je suis allé me balader. Il faisait bien bon (ma polaire était de trop).
Et je suis allé jusqu’au parc Rabinovitch, presque à l’hôpital Hadassa. Je voulais voir le “monstre” (Miftseleth en hébreu) qui donne son titre à mon billet. C’est au milieu d’un petit parc que dans les années 1970, Niki de Saint Phalle a été chargée de faire un toboggan pour les enfants. Évidemment, elle l’a fait à sa manière colorée et “monstrueuse”. Imaginez une énorme masse noire et blanche, avec deux yeux atteint de strabisme divergent, ouvrant une grande bouche d’où sortent trois langues rouges… Les langues servent de toboggans ! Un peu surprenant mais les enfants du quartier semblent l’avoir apprivoisé !
Je suis revenu par l’ancienne voie de chemin de fer. À mon retour, j’avais fait 16 km…
Dimanche, je n’avais rien de prévu, mais je suis allé à la messe paroissiale à 9 h 30, il y avait plus de monde que la fois dernière (c’était alors l’Épiphanie et beaucoup de monde était à Bethléem pour l’occasion). J’ai aperçu Christina, la jeune femme qui est à l’accueil de l’ÉBAF, le matin. Il faut dire que sa petite de deux ans faisait suffisamment de bruit pour qu’on la remarque. [La petite s’appelle Elsa… encore une victime collatérale de la Reine des Neiges…] En sortant de la sacristie, je la salue et elle me présente ses parents. Ses parents parlent un excellent français (appris chez les Frères pour le papa, mais je ne demande plus maintenant, je connais la réponse). Finalement, nous allons prendre le café avec les paroissiens. La famille de Christina était là parce que la messe était célébrée à l’intention de la sœur de son beau-frère (si j’ai bien compris…). Au café, on a distribué le “pain des morts”. Le café, c’est assez drôle. Imaginez une grande salle avec deux rangées de chaise de chacun des côtés. Les gens s’assoient en vis-à-vis et le café est servi… L’idée de prendre le café debout en petits groupes informels ne leur semble pas envisageable. J’ai fait plus ample connaissance avec Jacques, le papa qui se trouve avoir été guide touristique, lié aux Assomptionnistes de Saint-Pierre-en-Gallicante. Et donc il connaissait mon grand-oncle Hubert. De fil en aiguille, je me retrouve invité à déjeuner, dans la famille de la défunte. C’était dans une maison dans le quartier chrétien de la Vieille Ville. Avant nous sommes passés voir la mère de Jacques qui vient d’avoir 89 ans. Elle m’a touché par sa gentillesse et son regard. Elle regardait la prière sur NourSat, une chaîne de télé chrétienne libanaise. Elle m’a remercié d’être venu la voie et m’a dit qu’elle priait pour les prêtres !
Ensuite, repas chez la belle-mère de la défunte qui est arménienne mais vit à trois maisons de là. C’est ce qu’on appelle un hosh (il faut que le h initial souffle !). C’est-à-dire une maison dans laquelle plusieurs familles vivent. Tout est organisé autour d’une cour (le hosh !) et les logements familiaux s’organisent tout autour avec des escaliers qui montent et descendent, des coins et des recoins. Chaque famille occupe une ou plusieurs pièces regroupées. Pour nos standards européens, c’est un peu étroit. Ici, les gens sont habitués. La famille dans laquelle j’étais accueilli occupe trois pièces : une chambre, une cuisine et un salon qui sert de chambre pour les enfants. Chaque pièce est voûtée d’arête et fait environ 12 à 15 m². C’est pas Versailles. Mais avant de partir, Jacques m'a dit : “Une petite maison, c'est pour les grands amis”. J'ai été touché.
La famille était très sympa. Nous avons mangé du maqloubeh, un plat avec du poulet, du riz, du chou-fleur, des carottes et du laban (sorte de fromage blanc) : le mot veut dire “renversé” parce que le plat est renversé avant d’être servi. La maîtresse de maison avait aussi préparé des feuilles de vigne farcies. C’était très bon. Pour le repas, les standards de bienséance française n’ont pas cours : chacun se sert dans le plat avec ses doigts ou sa cuillère… Allons-y, pas de chichis. Il n’y avait pas de dessert, mais ça n’est pas l’habitude ici (encore un truc d’Européens !) mais bien sûr du café. Nous disons souvent “café turc” (celui où il y a autant à boire qu’à manger) mais ici il faut prendre le pli de dire “café arabe”.
Ensuite, dans l’après-midi, je suis allé faire un tour dans la Vieille Ville, au Mur occidental, où j’ai prié un moment. Au soleil, il faisait bon. Un type m’a demandé de l’argent pour acheter des couches culottes pour ses enfants… Désolé, אין לי כסף ! Puis je suis passé à la cité de David, pour chercher un livre à la boutique de souvenirs… Mais il n’y était pas (on ne vendait que des bijoux), je suis descendu à Siloé, j’ai remonté la Géhenne. Tout en bas, il y a un lieu qui s’appelle le jardin du roi. Comme c’est là où la Géhenne et le Tyropéon se retrouve, à proximité de la piscine de Siloé, la terre est assez riche de tous les alluvions déposés par les ruisseaux. Mais le jardin du roi n’est qu’un vieux souvenir : ce serait plutôt le dépotoir du quartier.
Puis je suis parti à la recherche du trésor perdu… Enfin, je pense que j’aurais pu trouver le trésor perdu plus facilement que l’objet réel de ma quête… De la lessive pour lainages et tissus délicats… Oui, j’ai bien fait cinq magasins (droguerie, parapharmacie, supermarché) avant de trouver au SuperSol de la rue du Général Pierre Koenig. Retenez bien l’expression : ג'ל כביסה לבגדים עדינים. Sans doute que les gens ici évitent la laine et sont des inconditionnels du synthétique (vive le polyester, l’acrylique, le nylon et l’élasthane !). Vous avez vu que la vie à Jérusalem réserve bien des surprises.
Là je mets une photo de mon poste de travail : derrière la fenêtre, je vois les citrons et les mandarines du jardin et j'entends miauler les chats...

Aujourd’hui, j’ai rencontré mon directeur, nous avons défini le rythme de travail et la stratégie pour la suite. Au boulot !
À bientôt,
Étienne+

mercredi 23 janvier 2019

Il modèle du faux (Sg 15,9)

κίβδηλα πλάσσει
kibdèla plassei


Chers amis,
Finalement la tempête de mercredi soir a été violente et surtout très brève. Il y a bien eu de la neige mais rien de grave… Ensuite le vent a soufflé toute la nuit. J’ai expérimenté ce que j’ai lu le même jour dans un roman que je suis entrain de lire. Il s’agit de cette série policière écrite par Batya Gour, la « P.D. James israélienne ». Les romans se passent à Jérusalem, notamment à l’esplanade russe, derrière la Municipalité, à 250 mètres de chez moi. L’esplanade russe, c’est l’hôtel de police qui doit son nom à l’ancien hospice russe construit à la fin du xixe s. à proximité immédiate de la cathédrale russe. Dans chacun des romans, un meurtre a lieu dans un cadre assez refermé sur lui-même, un cabinet de psychanalyste, un kibboutz, un UFR de l’Université… Ici, c’est à la TV et c’est assez sanglant (il y a au moins quatre meurtres qui se suivent… Moi, j’ai du mal à suivre !). Deux phrases ont retenu mon attention : « Le poêle à mazout allumé n’y changeait rien ; un froid intense régnait dans la pièce. Ce froid propre à Jérusalem et à ses maisons de vieilles pierres. Intense et dense. » (ch. 9) et aussi : « Ceux qui n’en ont pas souffert ne savent pas comme il peut faire froid chez nous. » (ch. 13). Eh oui, ici, je deviens frileux… Qui l’eût cru ?
Jeudi dernier, il y a eu une conférence à l’EBAF, sur “Les faussaires de la Bible”. Le conférencier, Michael Langlois, est prof à la fac protestante de Strasbourg et il a été amené à expertiser des manuscrits de la mer Morte appartenant à des collections privées. Et pour un certain nombre d’entre eux, il est sûr à 99 % qu’il s’agit de faux. En fait, ce phénomène n’est pas récent… Le conférencier a commencé par évoquer la découverte de la stèle de Mesha (dont je vous ai parlé en août dernier). Peu après sa découverte, le marché des antiquités à Jérusalem a été inondé de Moabitica, d’objets censément moabites découverts à l’est de la mer Morte : poteries, idoles, sculptures, toutes recouvertes d’inscriptions mystérieuses en écriture moabite. Tout le monde était persuadé qu’il s’agissait d’authentiques vestiges du passé, jusqu’à ce qu’un jeune attaché consulaire Charles Clermont-Ganneau (lien vers un article sur Clermont-Ganneau, dépisteur de fraudes archéologiques) n’évente la supercherie. Dix ans plus tard, le revendeur des “vestiges moabites” propose un manuscrit du Deutéronome datant de 800 ans avant J.-C. ! Là aussi, les imaginations s’enflamment (ainsi que les enchères…) et Charles Clermont-Ganneau, toujours lui, a prouvé la fraude. Du coup, le revendeur s’est suicidé…
Idoles "moabites"

Voilà pour les faux d’avant ; les faux bibliques d’aujourd’hui sont, le plus souvent, des 
“manuscrits de la mer Morte”, achetés très chers par des institutions évangéliques américaines, financées par des mécènes richissimes, et qui veulent prouver à tout prix la vérité et l’inerrance de la Bible. À force d’expertiser des manuscrits, Michael en est même venu à repérer la “main” du faussaire, qui est bien moins doué qu’un scribe de l’antiquité. Je vous mets une photo de deux idoles “moabites”, conservées dans les collections de l’École Biblique (fondée 15 ans après l’affaires des Moabitica)…
La conférence est visible sur la page Youtube de l'EBAF.

Sinon, je lisais un de ces romans à chacun de mes séjours hiérosolomytains mais, là c’est fini… La romancière est morte il y a une dizaine d’années et il n’y a que six enquêtes du commissaire Michael Ohayon. Bon, de toute façon, le héros venait d’arrêter de fumer… Ça partait mal, comme Tintin quand il a arrêté de porter des culottes de golf. Mais j’arriverai bien à trouver d’autres lectures…
Sinon, je lis beaucoup à la bibliothèque. Je travaille d’une manière particulière le chapitre 16 (celui avec le fameux Armagedon !) Sur le site academia.edu, j’ai trouvé quelques articles intéressants. Mais certains ! C’est impressionnant le nombre d’interprétations farfelues que l’on trouve ! Il y a même des lectures LGBT de l’Apocalypse ! Voici les titres de deux articles qui me sont passés sous les yeux : « Does it help Women to transgender the Whore of Babylone ? »[1] Ou encore, « A Jerusalem Postcolonial Feminist Reading »[2] Je dois avouer que c’est souvent très capillotracté et qu’on cherche souvent à lire la Bible non pas telle qu’elle est mais telle qu’on voudrait qu’elle soit… Encore un problème avec le réel.
En ce moment, je suis la piste d’Harmagedôn, le fameux lieu du combat final… Je consulte les commentaires dans les Patrologies, grecque et latine, pour voir ce que les Pères disent de ce lieu. Souvent, les latins se bornent à recopier saint Jérôme… Les grecs ont mis plus de temps à pondre des commentaires. J’ai aussi pisté le commentaire d’Hippolyte de Rome sur l’Apocalypse (milieu du iiie s.)… On l’a perdu et il n’en subsiste qu’une vingtaine de citations dans un commentaire en arabe fait par un chrétien cairote (du Caire !). Ce commentaire n’était connu que par un manuscrit de la Bibliothèque Nationale, mais d’autres témoins ont fait surface depuis et ont permis d’attribuer le texte du commentaire à Ibn Kātib Qayṣar. Il cite un certain Anqūliṭus, mauvaise copie d’Ibūliṭus (= Hippolyte)… Les fragments arabes ont été publiés en 1832 et traduits en allemand en 1857. L’interprétation qu’Hippolyte donne
Rue Ben Yehouda
fin de shabbat
d’Harmagedôn (ارماكاذون = Armākāḍūn) est originale et demande à être approfondie… J’ai consulté ma petite sœur qui parle bien l’arabe pour une traduction précise du sens de l’expression… Mais, c’est difficile. Même pour le frère Daoud dont c’est la langue maternelle. Je pense que c’est de l’arabe du Moyen Âge et que le mot doit être bien compliqué… Même la traduction en français publiée en 1973 (alors que l’auteur du commentaire arabe était encore inconnu) laisse songeur… On verra.
Samedi, je suis allé me balader du côté de Harmon haNatsiv et le soir, j’ai profité de l’ambiance de la rue de Jaffa qui reprenait vie après le shabbat. Je ne sais pas combien de personnes m’ont demandé de l’argent… Je n’en ai jamais, c’est bien simple.
Dimanche, je suis allé à la messe à Abu Gosh, des amis m’ont amené. Le timing était serré car ils devaient laisser leur fils à la Maison d’Abraham pour les scouts (il y a un groupe Scouts de France à Jérusalem !). J’ai retrouvé les moines qui ont l’air d’aller bien, même si le P. Abbé a l’air fatigué. Après l’apéro, retour à Jérusalem et déjeuner chez mes amis.
Je suis rentré à la nuit tombée (ça n’est pas si tard, elle tombe si tôt !).
Aujourd’hui, fête de sainte Émérentienne.
À bientôt,
Étienne+





[1] Cela aide-t-il les femmes de transsexualiser de la prostituée de Babylone ?
[2] Une lecture postcoloniale féministe de Jérusalem…

mercredi 16 janvier 2019

Le torrent en face de Yoqneam (Jos 19,11)


הנחל אשׁר על־פני יקנעם
hannaḥal ɔašer cal penê Yoqnécam

Chers amis,
Vendredi après-midi, alors que je travaillais en bibliothèque, j’ai reçu un message de Michelle qui me proposait d’aller en Galilée le lendemain… J’ai hésité car cela signifiait de ne pas aller en bibliothèque le samedi matin… Finalement le programme était alléchant : Megiddo et Beth-Shéarîm. À 8h j’étais donc devant Notre-Dame et Michelle m’a récupéré puis on est allé chercher une autre amie dont le mari travaille au Consulat. Direction Megiddo, où nous sommes arrivés vers 9 h 40. Je connaissais déjà le site pour l'avoir visité avec l'EBAF. Nous avons fait un joli tour sur le site. Ce qui me fait rire c’est l’insistance des panneaux explicatifs sur le fait que l’Apocalypse situe proprement à Megiddo la bataille de la fin des temps (Ap 16,16) : et pour illustrer cela on voit un groupe de personnes, le regard éperdu, brandissant des chapelets (la bonne sœur est particulièrement expressive) pour espérer échapper. Quand saint Jean écrit l’Apocalypse, cela faisait 400 ans qu’il n’y avait plus d’occupation du site. Nous avons vu les portes (cananéenne et israélite), les palais et les fameuses “écuries” ainsi que l’impressionnant système d’eau.
Puis nous avions un peu de temps alors nous sommes allés un peu plus loin à Yoqnéam. Comme Megiddo, ce tell contrôlait une passe à travers la chaîne du Carmel (12 km plus à l’ouest). Le site a été fouillé mais n’est pas aménagé en parc. On y accède librement et il y a quelques explications en hébreu… Les enfants des écoles du coin ont dû faire des activités “peintures sur céramique” car il y a en partout.
Il n’y a pas grand-chose à voir. Surtout les restes d’une église de l’époque croisée (à l’époque le site s’appelait Caimont ou Cain Mons, puisqu’une tradition antique affirmait que c’était là que Caïn avait été tué par Lamech, son descendant. En arrivant Michelle a dit : « On dirait que c’est byzantin ! » Et j’ai rétorqué : « Non, c’est croisé ! » Et en fait, nous avions tous deux raison : l’église croisée est bâtie sur les restes d’une église byzantine. L’église croisée réutilise des vestiges romains. Autour, une maison et un fortin croisés. Les latrines sont toujours utilisables (et peut-être même utilisées…) Au sommet du tell, des vestiges de l’époque ottomane : un certain Dahir al-Umar, un bédouin des environs s’était emparé, au nez et à la barbe des gouverneurs ottomans d’une bonne partie de la Galilée et avait institué une sorte d’état plus ou moins autonome. Le sultan n’a pas trop apprécié, l’a assiégé dans la cité d’Acre (Saint-Jean-d’Acre) et a fini par l’attraper et le décapiter. La tête a été envoyée à Istanbul…
Puis, nous sommes allés à quelques kilomètres de là, à Beth Shéarîm. Nous y avons pique-niqué.
C’est une ville importante pour la tradition juive. Après la destruction de Jérusalem en 70 ap. J.-C., le sanhédrin, la plus haute autorité juive, s’est réfugié dans la plaine côtière à Yavné (Jamnia), puis il est allé en Galilée et notamment à Beth Shéarîm. C’est là qu’un certain Juda haNassî a vécu et s’est fait enterrer au début du iiie siècle. La tradition juive l’appelle « notre saint maître ». C’est à lui que l’on doit l’entreprise de compilation de la Mishna. Après la chute du Temple, le judaïsme a dû se réformer en dehors du culte du temple (sacrifices, offrandes…). La vie juive s’est alors centrée sur la Tora et son observance. La Tora écrite, vous la connaissez, c’est ce que nous, chrétiens, appelons le Pentateuque, les cinq premiers livres de la Bible (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome). La Tora orale, tout aussi importante pour les Juifs, est l’interprétation pratique de cette Tora écrite. Bien qu’elle soit orale, elle a commencé au iie s. à être mise par écrit ; la première étape de ce processus a donné lieu à la Mishna (en hébreu, la “répétition”). De fil en aiguille, par ajouts successifs, on en est arrivé à former le Talmud.
À Beth Shéarîm, donc, comme Juda haNassî y est enterré, les gens ont voulu eux aussi reposer pas trop loin de lui. Une nécropole des iiie et ive siècles s’est donc développée avec des tombes creusées dans le calcaire tendre du site (une sorte de craie). Chaque tombe s’étend sous terre avec différents modes
L'entrée de la tombe de Juda haNassî
d’inhumation : sarcophages, arcosolia, banquette funéraire… Habituellement, les tombes sont fermées par un montant, un linteau et une porte en pierre plus solide. Les murs intérieurs sont décorés de symboles juifs (des chandeliers à sept branches, des lulavs…) et parfois d’inscriptions en grec ou en araméen. Deux grands caveaux se visitent : dans l’un d’entre eux on pense avoir retrouvé la tombe de Juda haNassî ; l’autre contient pas moins de 135 sarcophages. Le site est très joli, propice à une petite sortie familiale (beaucoup de familles pique-niquaient, les enfants allaient explorer les tombes). Ensuite, nous avons voulu aller vers d’autres tombes, mais le site était fermé. Il faut réserver pour y accéder mais comme ça n’est marqué qu’à l’entrée de ce site secondaire, il ne doit pas y avoir grand monde qui y va. Comme ça, les gardes sont tranquilles.
Puis nous sommes montés un peu plus haut, sur la colline où s’étendait la ville de Beth Shéarîm (la maison des portes, en hébreu). Le site n’a pas été trop fouillé : on devine une porte de la ville, un pressoir à huile, une synagogue et une basilique. Au sommet de la colline, un statue équestre d’Alexandre Zaïd, un juif russe qui a émigré en Palestine en 1904, il a vécu là avec sa famille jusqu’à son assassinat par un bédouin en 1938. Dans les années 30, sous le mandat britannique, les relations entre Juifs et Arabes se sont dégradées et il y a eu pas mal de violences, dont l’assassinat de Zaïd. Zaïd était membre de haShomer (le gardien), une organisation paramilitaire de défense des kibboutz, qui a fini par donner la Haganah et finalement l’armée israélienne (la fameuse Tsahal) au moment de la fondation de l’État.
Puis il était 15h30 et bien temps de rentrer. Nous voilà repartis sur la route. À un moment, une voiture de police nous a arrêtés. Le type voulait vérifier les papiers : la voiture de Michelle est dotée d’une plaque blanche (diplomatique) mais sans indicatif CD ou CC (Corps consulaire) et le type était méfiant. Surtout que depuis un an, la police se méfie des véhicules diplomatiques français… En février dernier, un employé du consulat s’est fait attraper à la frontière avec la bande de Gaza : il transportait des armes de Gaza à la Cisjordanie dans un véhicule du consulat. Ça fait mauvais effet… et n’a pas dû arranger les relations franco-israéliennes. Finalement, ça n’a pas été trop long et il nous a même donné un tuyau pour couper le bouchon sur l’autoroute.
Le lendemain, dimanche, fête du baptême du Seigneur, j’ai dû quand même consacrer un peu de temps à l’étude après la bagatelle de la veille… Du coup, je suis allé à la messe tôt à Notre-Dame, de l’autre côté de la Porte Neuve. C’est un immense bâtiment construit en 1888 par les Assomptionnistes pour leurs pèlerins. Maintenant, ça appartient au Saint-Siège et est confié aux Légionnaires du Christ.
Je rentre dans la sacristie, il y avait déjà plusieurs prêtres. Je dis « Bonjour ». Et j’avise sur le buffet une belle crosse en argent et une mitre. Peste ! il y a un évêque ! Mais où est-il ? Je demande si je peux concélébrer, le prêtre me répond positivement avec un grand sourire. Je me présente. Je m’habille. Je reconnais un jeune prêtre qui fréquente la bibliothèque de l’ÉBAF. Nous nous saluons. Une fois prêt, je me recueille face à la croix pour me préparer à la messe. Je regarde les portraits de part et d’autre de la croix. Le pape François (normal !) et… là je reconnais… le type à qui j’ai demandé à concélébrer… le nonce apostolique, Son Excellence monseigneur Leopoldo Girelli. C’est le nouveau arrivé en novembre 2017, je ne le connaissais pas.
Après la messe, j’y suis allé de quelques flagorneries (ArrivederLa, Eccelenza…) pour tenter de noyer le poisson. Le jeune prêtre, Cristobal, m’a invité à prendre le café, nous avons discuté de nos recherches : il travaille sur le Benedictus et le Magnificat.
L’après-midi, un peu de travail puis un petit tour dans la Vieille Ville : Saint-Sépulcre, Mur occidental, Cénacle…
Lundi, mardi et mercredi : bibliothèque, étude, lecture, rédaction. Cet après-midi, il y a eu une belle tempête de grêle et plus tard dans la soirée un peu de neige. Mais ça n’a pas tenu. Quelques coups de tonnerre. On verra demain.
À bientôt,
Étienne+

vendredi 11 janvier 2019

Étudie ! (Jn 7,52)


ἐραύνησον
eraunèson

Chers amis,
Le petit mot qui donne son titre à ce billet suffira à vous dire à quoi ma semaine a été consacrée…
En fait, lundi, le matin, je suis passé à l’École biblique pour régler différentes questions administratives. J’ai aussi vu le bibliothécaire qui m’a assigné le poste 301.
Ensuite, j’ai couru au Consulat général de France pour m’enregistrer. Sur le site Internet, ils indiquaient qu’il suffit d’arriver avec une photo d’identité, son passeport et un justificatif de domicile. Rien sur un éventuel rendez-vous, ou sur des formalités plus poussées… C’était trop beau. Il aurait fallu prendre rendez-vous, il aurait fallu un acte de naissance complet (avec filiation…) Mais bon, la dame m’a quand même enregistré.
L’après-midi, j’ai travaillé à la maison mais je suis quand même passé à l’École biblique pour déposer mon passeport afin de faire valider mon visa pour un an (à partir de la date de dépôt du dossier). Le lendemain, tout a été régularisé et je peux donc rester en Israël jusqu’au 31 octobre prochain.
Mardi, j’ai commencé le travail à la bibliothèque. Je me retrouve pour la première fois sur la mezzanine (le niveau supérieur). Il y fait bien chaud ! Je suis du côté des fenêtres sud et je vois passer les chats nombreux qui hantent le jardin de l’École biblique. Parfois ils miaulent plaintivement. Mais ils ne donnent absolument pas envie de les prendre dans les bras pour les caresser… Poussiéreux, pleins de puces et de parasites… Mais ils assurent tout de même un service de propreté bien nécessaire dans ce pays. On voit parfois des rats dans les rues de la Vieille Ville.
J’ai reconstitué mon fond de bibliothèque. Mais le soir, en sortant, le frère Pavel, bibliothécaire, m’a demandé de me déplacer et d’aller au poste 316. Je reste dans la même zone de la bibliothèque mais à l’autre extrémité. En fait, la bibliothèque est divisée en différentes zones, selon les livres qui sont en rayons à cet endroit. Zone 1 : Antiquité classique ; Zone 2 Archéologie, Zone 3 collections diverses ; Zone 4 judaïsme et Ancien Testament ; Zone 5 Nouveau Testament ; Zone 6 Patristique et tradition de l’Église ; Zone 7 Histoire ; Zone 8 Littérature ; Zone 9 Théologie. Les postes de travail sont numérotés en fonction de la zone où ils sont installés. En 2007 et 2015-2016, j’étais au 705 près des livres d’Histoire. Maintenant, je suis au milieu de collections bibliques. Dans mon dos, il y a toute une série de fascicules de la Bible de Jérusalem.
Mercredi matin, un drame est survenu ! Une panne internet dans tout le quartier… Impossible de vérifier ses mails ou même de consulter le catalogue de la bibliothèque. Heureusement, ma bibliographie inclut la cote des documents que j’ai déjà consultés ou mis de côté et j’ai pu au moins me débrouiller avec cela. Mais on se demande alors comment on faisait “avant”…
Et puis la bibliothèque a connu quelques légers changements depuis mon dernier séjour : une étagère de plus ici ; un ordinateur de consultation a disparu là pour laisser la place à un poste de travail. Les livres sur l’Apocalypse ont même changé de côté de l’étagère… La photo ci-contre est prise juste à côté de mon poste de travail (2 mètres à droite)
Sinon cette semaine, le Collège était encore un peu en vacances de Noël. Avec la Noël orthodoxe le 7 janvier, les vacances vont toujours au-delà… Et encore, on ne tient pas compte de la Noël arménienne qui, à Jérusalem et Bethléem, se célèbre le 19 janvier, quand les autres Orientaux célèbrent l’Épiphanie. Cela vient du fait que pour Noël dans le calendrier julien (des Orientaux), ils mettent leurs autels à dispositions des Coptes et des Éthiopiens avec lesquels ils sont en communion. Par conséquent, ils retardent Noël de quelques jours…
Et nous avions la visite du P. Emilio, un prêtre du diocèse de Burgos (Espagne), ami de frère Rafael (qui est burgalais lui aussi). Ils ont donc fait quelques tours à Qumrân et Massada, en Galilée… Le P. Emilio connaît l’auberge d’Emaüs tenue par Marie-Noëlle à Burgos et dans laquelle j’avais passée quelques semaines lors de l’été 2004 : le monde est petit.
À la bibliothèque, mon voisin était assez discret et son visage me disait quelque chose… Mais comme c’est la bibliothèque, on ne parle pas… Mais ce soir, en sortant, nous avons pu échanger quelques mots. Bien sûr que nous nous connaissons, nous avions sympathisé lors du Congrès de l’ACFEB en août dernier. Il est maronite et étudie à l’Institut Catholique de Paris et passe cette année à l’EBAF.
Ce soir, c’était les vigiles (quasi-liturgiques) de l’anniversaire du frère Daoud. Après la messe, quelques grillades, un bon vin de la Rioja et un gâteau… Caramel, crème et chocolat… Le truc bien léger. Puis il y a eu un échange de photos sur WhatsApp…
Voilà, le rythme est pris… Au boulot !
Juste une petite mention des 90 ans, hier de Tintin. Tintin qui, vous l’ignorez peut-être, a lui aussi visité la Terre Sainte dans la première version de Tintin au pays de l’Or noir. Il s’arrête à Haïfa où des soldats britanniques l’arrêtent (oh les beaux kilts !) mais sur le chemin de la prison, Tintin est kidnappé… Dans la version “moderne” (1971), les policiers sont arabes… et on est à Khemkâh (inutile de chercher c’est un lieu fictif !) Regardez à la page 16 de vos albums.
À bientôt,
Étienne+

dimanche 6 janvier 2019

Je montai à nouveau à Jérusalem (Ga 2,1)


πάλιν ἀνέβην εἰς Ἱεροσόλυμα
palin anebèn eis Hierosoluma

Chers amis,
Cela faisait presque 10 mois que j’avais quitté la Ville sainte, après le pèlerinage des chefs d’établissements catholiques du diocèse d’Avignon. Parallèlement ma thèse avançait à (très) petits pas… L’École Biblique de Jérusalem exigeait une deuxième année de séjour à Jérusalem (perspective qui n’était pas pour me déplaire…). Côté Studium, la difficulté résidait dans l’année sabbatique prise par l’un des enseignants d’Écriture Sainte, ce qui ne laissait que le P. Jean-François et moi pour assurer les cours dans cette discipline… Le P. Jean-François étant directeur, vous comprenez le problème. Côté diocèse, l’archevêque d’Avignon ne savait pas à qui confier mes paroisses… Bref, chacun voyait midi à sa porte et j’étais au milieu, tiraillé entre diverses sollicitations contradictoires…
Par conséquent, me voici à Jérusalem pour l’année 2019…
Les fêtes de Noël en paroisse ont été joyeuses, chargées d’une certaine émotion. J’en ai aussi profité pour voir la famille à Montpellier, embrasser mes grands-mères.
Le début d’année a été bien rempli : messe du 1er janvier à Saint-Gens, messe en paroisse le 2, après-midi ménage et ultimes rangements, bouclage de la valise (ayant droit à 30 kg de bagages, j’avais surtout un problème de place malgré le volume de la valise). Jeudi matin, messe à Cheval-Blanc, près de Cavaillon pour les vœux de l’archevêque, c’était l’occasion de saluer un peu tout le monde… L’archevêque a officiellement annoncé la nomination du P. Paul Yorokpa comme administrateur jusqu’à fin août. Il a aussi dit que je serai à Jérusalem pour mon doctorat : j’ai été étonné de la réaction de certains prêtres africains en service dans le diocèse. Apéro et repas… Puis dans l’après-midi, messe à la résidence de l’Atrium, maison de retraite-EHPAD de Saint-Didier. Ensuite, j’ai accueilli le P. Paul à la maison paroissiale.
Vendredi matin, messe matinale à l’autel de la Vierge de Saint-Didier, absorption d’un café, et Gil, un paroissien, me dépose en voiture à la gare de l’Isle-sur-la-Sorgue. Train jusqu’à la gare de Vitrolles, navette, enregistrement du bagage (28,5 kg !). Dans les contrôles de sécurité, je reconnais un père de l’abbaye de Latrun, celui qui avait donné une conférence sur le cadran solaire de Qumrân.
Je patiente dans la zone en profitant du Wi-fi… Embarquement dans l’avion de Turkish Airlines, qui part avec quelques minutes de retard… trois heures d’avion vers Istanbul… On a suivi la Côte d’Azur (vu les Îles de Lérins), survolé le cap Corse et traversé la péninsule italienne. Après, c’était nuageux. L’avion a un peu tournicoté autour d’Istanbul… Rien pour me rassurer puisque ma correspondance était plutôt brève. Heureusement, l’écran indiquait que la porte d’embarquement pour Tel Aviv était la 230. Nous avons atterri, nous sommes passés devant la porte 230 pour nous rendre à un train de sénateur à l’autre bout de l’aéroport (près de la porte 110). Descente de l’avion (pourquoi les parents ne prennent-ils pas dans leurs bras les gamins de deux ans pour descendre l’escalier !). Bus qui nous dépose près de la porte 212. Je me dis : « Chouette ! on est un peu plus proche… » Un tout petit peu seulement. En fait, comme Israël a des exigences de sécurité maximales, la porte d’embarquement est souvent dans un coin reculé de l’aéroport, propice aux contrôles. J’ai donc parcouru la galerie commerciale de l'aéroport d'Istanbul au milieu d’une foule énorme. Et je voix « Gate 230, 12-15 min »… Je hâte le pas… Évidemment, la porte 230 était la dernière, celle tout au bout, dans le coin, bien loin, derrière les autres. Je franchis les contrôles et j’embarque… La demi-heure de retard du décollage me rassure, le temps a dû être suffisant pour que mon bagage suive.
Arrivée à Tel Aviv avec la même demi-heure de retard. Atterrissage en douceur. Je dois être le deuxième de l’avion à franchir les contrôles de passeport. Angoisse ! Je réalise à ce moment-là que j’ai laissé dans ma valise la lettre à présenter à l’aéroport… Ouf, ça passe. Je poireaute un moment pour récupérer mon bagage… qui a bien suivi…
Je me dirige vers le sherout. On embarque. Sur la banquette arrière, je fais la connaissance d’un étudiant de SciencesPo (campus de Menton). Il a dit au chauffeur qu’il allait ensuite à Bethléem. J’ai pensé à un volontaire, mais son bagage était un peu petit et le look trop soigné. Quand il m’a dit ScPo, j’ai compris.
J’évoque le cursus d’études de ma chère petite sœur, le mien… Ainsi que le fils d’amis qui, il y a trois ans, tenaient le grand hôtel Mövenpick de Ramallah, étudiant sur le même campus. Le sherout me dépose à 21 h 30 à la porte de Jaffa. Je remonte la rue vers le Collège des Frères. J’entre au Knight’s Palace, le portier ne connaît pas le numéro. Je trouve le numéro sur Internet mais ça n’est pas le bon. Finalement, je trouve dans mes vieux mails de 2015 le portable du Frère Rafael. Alleluia ! À 22 h, il m’ouvre la porte et vient m’accueillir. Nous nous retrouvons comme si nous nous étions quittés la veille. Il est en train de regarder Laurel et Hardy à la télé. Il est seul puisque les autres sont au Caire. Je retrouve ma « chambre de toujours » comme dit le Frère.
Je m’installe et passe une bonne nuit de repos. Grasse matinée. Petit tour en ville dans la matinée avec les étapes habituelles : Saint-Sépulcre, Mur occidental.
L’après-midi, je fais un tour un peu plus grand. J’en ai profité pour voir la Tombe de Jason. C’est une tombe de l’époque hasmonéenne (aux environs de 100 av. J.-C.) découverte en 1956 lors de travaux pour lotir ce coin de Jérusalem (le quartier de Rehavia). Une tranchée a été creusée dans le roc pour former à son extrémité une cavité dans laquelle s’ouvre la chambre funéraire. Le nefesh de la tombe a été reconstitué : il s’agit d’un motif architectural de forme pyramidale ou conique destiné rendre la tombe visible de loin. Celui de la tombe d’Absalom dans la vallée du Cédron est bien connu. Les descriptions de tombes antiques en parlent même si la plupart n’ont pas survécu aux outrages du temps.
Messe le soir avant le dîner. En soirée, le frère Rafael regarde les images de la cabalgata (défilé) des Rois mages à Madrid.
Ce matin, messe à la paroisse latine à 9 h 30. L’assemblée est clairsemée mais je pense que beaucoup sont allés fêter l’Épiphanie sur place à Bethléem. Je n’ai pas eu le courage d’autant que je dois faire quelques courses cet après-midi (notamment pour mon abonnement téléphonique).
Le frère Rafael doit partir à Jaffa pour les obsèques de la maman de la directrice du Collège des Frères. En Orient, les enterrements ne traînent pas : normalement le jour même. Dans les jours qui suivent, ce sont les visites de courtoisie et parfois les cérémonies religieuses. La dame est décédée cette nuit, et la messe d’obsèques cet après-midi…
J’ai donc préparé le déjeuner avec ce que frère Rafael avait sorti (la cuisinière est orthodoxe et fête donc Noël !). S’est joint à moi le P. Pedro, prêtre espagnol du diocèse de Kaohsiung (Taïwan). Il est doctorant chez les Franciscains. Il est lié au Chemin néo-catéchuménal (mais il ne semble pas fumer !)…
Ensuite, je suis allé à Talpiot pour acheter mon abonnement téléphonique. Ça y est ! J’ai un numéro israélien et un numéro virtuel français (vous pouvez m’appeler avec ce numéro en 01.83.80.XX.XX. Bien pratique pour garder le contact avec la famille et les amis. La procédure a été rapide puisque j’avais déjà eu un tel abonnement il y a trois ans.
Ensuite, j’ai flâné dans les magasins pour trouver un adaptateur électrique. J’en avais deux mais je n’en ai retrouvé qu’un… Comme ça, je pourrais en avoir un au Collège et un à l’École.
Trouver ce simple petit objet s’est révélé plus difficile que prévu… Dans les magasins d’électro-ménager, rien ; dans les magasins de téléphonie, rien ; dans les bazars, rien…
Enfin, j’ai fait un bon tour. Je suis repassé devant chez les Martineau. La maison a été complètement réaménagée, notamment la terrasse qui a été fermée par des vitres (dommage… ça dénature l’architecture typiquement ottomane)
En rentrant au Collège, j’ai retrouvé la cour regoudronnée (ils ont bossé tout l’après-midi : les ouvriers sont musulmans, quand je suis rentré de la messe, ils priaient). Et le frère Daoud venait juste de rentrer du Caire.
À bientôt,
Étienne+