lundi 30 avril 2007

Tell Maresha et Beth Guvrin

Chers tous,
Mercredi fut calme. J'ai accompagné Axel à la messe à la Maison d'Abraham, où je n'étais pas encore allé. Une des sœurs a bien connu l'oncle Hubert. De la terrasse, jolie vue sur les environs. Le soir, le Père Luc a proposé la première partie du film Gandhi. La reconstitution historique est impressionnante ainsi que la composition de Ben Kinglsey l'acteur principal.
Jeudi et vendredi, j'ai enfin terminé ma traduction de la lettre aux Hébreux.
Samedi, nous avions une excursion à Maresha et Beth Guvrin. C'est dans une région entre Jérusalem et la mer Méditerranée, aux environs de Kiryat Gat. On appelle cette région la Shephelah, le "bas pays". On pourrait se demander qu'est-ce que Shephelah ? Mais je trouve le calembour un peu lourd...
Les deux sites que nous avons visité sont très proches l'un de l'autre. Mareshah est citée dans la Bible (Jos 15, 44) ensuite, ce fut une cité fortifiée contre les envahisseurs babyloniens. Après l'exil, la ville a été repeuplée par des Édomites qui en firent leur capitale. Puis vint Alexandre le Grand et la ville fut hellénisée. Les Phéniciens en firent un centre pour leur commerce. Les habitants ont creusé le sol constitué d'une mince couche de calcaire dur puis de craie pour faire des citernes, des silos et même des pièces d'habitation. Certaines de ces excavations ont été fouillées et on peut les suivre sur une bonne distance. Sur la photo, vous voyez le grand columbarium. Sur une trentaine de mètres, il y a plus de 2000 niches utilisées pour l'élevage des pigeons (pigeons voyageurs, pour les sacrifices, pour la cuisine). A la fin du second siècle avant Jésus Christ, la ville a été prise par le roi juif Jean Hyrcan et convertie de force au judaïsme. Elle fut finalement détruite par les Parthes en – 40.
Autour de la ville, le paysage est fantastique : des collines un peu pelées et dans les vallons, des champs de blé. En cette saison, ils commencent à jaunir. Les oliviers sont en fleurs, mais pas comme chez nous, ici, les fleurs sont de véritables grappes. Le soleil était au rendez-vous et on a eu assez chaud. Après avoir marché un bon moment et traversé plusieurs sites d'habitation avec leur souterrains, nous avons vu les "tombes sydoniennes". Elles ont été fouillées dans les années 20 par les archéologues de l’École Biblique. : elles sont toutes peintes. Dans la première, on peut admirer toute une ménagerie : lions, phacochères, girafes, crocodiles... En cliquant sur la photo, vous aurez une vue plus grande, on voit bien le lion à droite, le rhinocéros à gauche... Dans la seconde grotte, des musiciens. En fait, lors des fouilles les peintures ont été découvertes mais ensuite, elles se sont évanouies sous l'effet de la lumière, de l'air... Donc ce que l'on voit maintenant a été peint il y a une quinzaine d'années. Ensuite, nous avons pris le pique-nique. Comme nous étions samedi, il y avait pas mal de monde. Et justement, une horde d'enfants s'est installée près du lieu où nous pique-niquions avec des djembés et ils ont fait un atelier djembé pendant une bonne demi-heure. On a pu voir à quel point la société israélienne est américanisée, alimentairement parlant : les parents sont tous gros. Mais sinon cette petite fille était craquante !!!
Ensuite, petite marche jusqu'à Sandahanna. A l'époque byzantine, il y avait là une église, ruinée ensuite par les Arabes. Les Croisés l'ont relevée et dédiée à Sainte Anne. Quand les Arabes sont revenus, ils ont détruit l'église en n'en conservant que l'abside pour en faire une mosquée mais le nom du lieu est la déformation arabe de Santa Anna... Le téléphone arabe ne date pas d'hier.
Plus loin, les fameuses Bell Caves datant des 5°-7° siècles. Ce sont des carrières de craies creusées en forme de cloches : environ 800 cloches ont été identifiées. La plus haute fait 25 mètres de haut... C'est assez impressionnant ; certaines ont été aménagées à l'époque en église (des croix sont gravées sur les parois). Il y avait un orchestre de jeunes qui ont joué quelques morceaux. Toute la zone était urbanisée à l'époque byzantine. A côté, les vestiges de la cité romano byzantine. Il a fallu entrer dans le site en passant par dessus la billetterie puisque c'était fermé, bien qu'à Mareshah qui dépend du même parc national, on nous ait assuré que le site était ouvert... On a vu les restes d'un amphithéâtre romain construit en fait pour occuper les soldats pendant les périodes d'inaction... A côté, les Croisés ont construit un monastère fortifié. Il reste quelques vestiges de l'église "mosquéïfiée"...
Comme nous avions terminé plus tôt que prévu, il y a eu un petit extra par Abu Gosh, l'Emmaüs des Croisés (voir la visite de février). En plus, de ce que j'y avais vu, le Frère Olivier nous a offert un limoncello, excellente liqueur de citron typiquement italienne mais dont la recette a été importée à cet endroit, à servir très frais.
Le soir, j'ai emprunté un DVD chez les Pères et j'ai regardé Deux hommes dans la ville avec Alain Delon et Jean Gabin, j'ai beaucoup aimé même si c'est très triste. En revanche, c'est drôle de voir Montpellier il y a trente ans : la Fac de Médecine où étudie Bernard Giraudeau, la Comédie avec des voitures autour de l'Œuf... En revanche, je n'ai pas identifié le lieu de l'imprimerie où Delon bosse.
Hier, j'ai participé à Abu Gosh (et encore une fois) à l'ordination sacerdotale du Fr Jean-Michel. J'étais assez ému puisque c'était la première ordination à laquelle j'assistai depuis la mienne. Imposer les mains à un nouveau prêtre, c'est vraiment émouvant... Le buffet qui a suivi était très convivial, on a rencontré plein de gens connus. Sur la photo, l'ange fait la tête mais c'est le seul qui l'a conservée... Les musulmans à la fin du 12° siècles les ont toutes grattées.
Puis au retour, après la sieste, je suis allé chez les Frères des Écoles Chrétiennes pour un temps d'adoration suivi d'un goûter. On voulait prendre le goûter sur la terrasse mais le vent nous y a fait renoncer mais le panorama est splendide : c'est le point le plus haut de la Vieille Ville ! Je n'avais pas d'appareil photo, mais comme je logerai là-bas au mois de juin, je me rattraperai.
Hier soir, petite fête entre étudiants pour dire au revoir à Jean-Médard, un prêtre congolais étudiant en Espagne qui n'a pas pu obtenir un visa longue durée et a dû partir au bout de trois mois.
Cette après-midi, nous allons assister à la Pâque samaritaine. Les Samaritains sont un groupe religieux installés dans la région depuis 2500 ans, ils sont considérés comme des païens par les Juifs mais ils lisent la Torah et sacrifient encore sur le lieu de leur Temple, sur le Mont Garizim. Ils ont un calendrier un peu différent, donc ils célèbrent la Pâque avec un mois de retard. (Allez voir l'excellent article sur Wikipedia). Selon moi, ce sont simplement des Juifs qui ont refusé le centralisme cultuel de Jérusalem après le retour d'exil et ont conservé leur temple (on a vu tellement d'autres sanctuaires ici et là). Du coup, ils ont développé une religion un peu à leur manière. Mais je ne suis pas un spécialiste. Je crois que leur Pâque est assez sanglante.
A bientôt,
Etienne+

mercredi 25 avril 2007

Excursion à Beth Jemal et Vallée du Cédron

Chers tous,
La semaine dernière fut assez calme : travail en bibliothèque, traduction... Le mercredi soir, on s'est fait un "fromage". C'est un rituel : lorsque l'un des étudiants retourne en France, il ramène du fromage et on partage le tout : ce soir-là, il y avait un reblochon, un camembert et un appenzell.
Samedi soir, un film : "la vie de Brian". Brian, c'est lui qui est né le 25 décembre de l'an 0 à Bethléem, mais dans l'étable d'en face ! C'est un brin iconoclaste mais il y a des passages vraiment drôles.
Dimanche, une sortie avait été organisée par le Père Joseph Nguyen. Comme son nom l'indique, il est vietnamien mais est prêtre du diocèse de Toulon. Nous étions une quinzaine.
D'abord, nous sommes allés visiter "Stalactite Cave" ; c'est la seule grotte à concrétions du pays alors en effet, pour les Israéliens, elle est exceptionnelle. Pour nous, du midi, qui connaissons Clamouse, les Demoiselles, l'Aven Armand et les autres, elle est vraiment quelconque. En plus, je m'étais dit : "Soyons prévoyant, prenons une petite laine, il fera frais dans la grotte. J'étais habitué à la température constante des grottes de chez nous. En effet, à Stalactite cave, la température est constante mais il y fait 25° et 90% d'humidité : une étuve ! On était content de sortir.
En sortant de la grotte, nous avons croisé une volée de gamins qui allaient visiter la grotte. Évidemment, il y avait quelques adultes pour les encadrer.
Ce qui est surprenant, c'est que certains des adultes portent un fusil ; vous imaginez le BAFA, option tir à la carabine ?
De là, nous sommes allés vers Beth Shemesh. La ville est toute neuve mais on se situe à côté de Çore'ah, le lieu où Samson est né (Jg 13), ou de la vallée de 'Elah (la vallée du Térébinthe) où le jeune David a terrassé Goliath (1Sm 17). Nous sommes montés sur la colline de Beth Jemal. Au sommet, il y a trois maisons religieuses. Le couvent des Salésiens fut bâti à la fin du XIX° siècle, les Pères tenaient une école agricole pour les Palestiniens ce qui fait qu'ils ont toutes les terres environnantes. Une partie du terrain est plantée de vignes qui produisent un bon vin (celui pour la messe à l’École Biblique).
Les Salésiens ont donné aux moines et moniales de Bethléem deux parcelles de terrain pour y installer leurs monastères. C'est la même famille monastique que les Sœurs de Mougères. En montant à Beth Jemal, nous avons dépassé les sœurs qui faisaient leur balade hebdomadaire. Nous nous sommes séparés en deux groupes : quatre prêtres sont allés chez les frères, quatre chez les sœurs. Les laïcs se trouvant être des laïques, elles sont allés chez les sœurs.
J'étais parmi ceux qui sont allés chez les frères. Leur monastère est encore embryonnaire : un mur de clôture, deux maisonnettes carrées (la salle du chapitre-réfectoire-sacristie et la chapelle) et quelques algecos pour les cellules... Les frères sont une vingtaine et assez jeunes puisque c'est leur maison de formation. C'était ici la première journée de chaleur et nous avons constaté que l'été doit être étouffant sur ce sommet pelé. La messe avait lieu dans la chapelle qui est grande comme le salon, les chants sont un peu en français, un peu en arabe, un peu en hébreu avec des mélodies rappelant la liturgie copte mais mois stressant. Après la messe, les frères nous ont offert un jus de fruits puis il a fallu descendre pour prendre le pique-nique sur la terrasse des sœurs.
Ensuite, nous avons visité le couvent des Salésiens. Il y a une petite église construite sur les vestiges byzantins. Elle est dédiée à saint Étienne : en fait, le nom de Beth Jemal semble dériver de Beth Gamaliel, la maison de Gamaliel, celui dont nous parle le livre des Actes des Apôtres (Ac 5,34 et 22,3).
Voici ce qu'en dit la Légende Dorée : Après la lapidation de Saint Étienne par les Juifs, Gamaliel, le maître de Saint Paul dans l'étude de la Loi, mais qui, convaincu par les miracles du Seigneur, s'était fait baptiser par les Apôtres, encouragea certains autres Chrétiens à l'accompagner pour s'emparer du corps du Premier-Martyr, qui avait été abandonné sur la voirie, et l'ensevelir à Caphargamala, propriété qui lui appartenait, à quelques vingt milles (30 km) de la Ville sainte.
Nicodème, qui avait échappé de peu à la persécution déclenchée à Jérusalem, parvint au village de Gamaliel, qui était son oncle, et lui demanda refuge. Il mourut des suites de ses blessures, quelques jours après, et fut enseveli aux côtés de Saint Étienne. Et Gamaliel et son fils ne tardèrent pas à le rejoindre dans la mort.
De longues années plus tard, alors que ces sépultures étaient tombées dans l'oubli, Lucien, un Prêtre pieux et vénérable du village de Caphargamala, vit Gamaliel lui apparaître à trois reprises. Il tenait en main un bâton doré, avec lequel il frappa légèrement Lucien, en l'appelant par son nom. Il lui ordonna d'avertir l'Evêque de Jérusalem, Jean, et de procéder à l'invention des reliques d’Étienne. Lucien alla aussitôt avertir l'Evêque Jean, qui lui commanda de creuser à l'endroit indiqué par Gamaliel. Après avoir creusé, on découvrit une plaque de pierre, sur laquelle étaient inscrits en lettres hébraïques les noms d'Étienne et de Nicodème. L’Évêque Jean se rendit sur les lieux pour reconnaître le corps du Premier-Martyr, et il le transféra dans l'église de la Sainte-Sion à Jérusalem, le 26 décembre 415 (d'où la fête de saint Étienne ce jour-là). Une pluie abondante vint alors mettre fin à la sécheresse qui affligeait depuis longtemps la Palestine."
La photo provient des tapisseries d'Auxerre, qui avaient été exposées en 97 à Avignon. Les fouilles réalisées tendent à prouver qu'il s'agit bien de la maison de Gamaliel.
Près de l'église, nous avons vu des miqveh anciens (bains rituels des juifs), une tombe romaine et surtout un olivier millénaire splendide ! Enfin, un petit jus et des gâteaux. Dans l'église Saint-Étienne, j'ai acheté un Nouveau Testament en hébreu biblique.
Puis nous avons eu un temps de partage avec deux des sœurs. Le couvent est assez sobre et très design... Quand elles nous ont dit que, conformément à la tradition cartusienne, il n'y avait jamais d'homélies à la messe, Terence, en bon frère prêcheur, a fait une drôle de tête.
A 16h30, il a fallu retourner à la maison.
Le soir, nous avons regardé sur TV5 la soirée électorale de France 2. Mais avec le décalage horaire, nous avons dû attendre 9h00 pour avoir les résultats. Il y a eu un "fromage". L'ambiance est assez partagée. Moi content du bon score de Sarko, d'autres "victimes de la diabolisation médiatique du candidat de l'UMP" moins. J'ai trouvé le discours de Sarko, tonique et hyperprofessionnel ; Ségo faisait constipée et monocorde. Enfin, maintenant, il faut aller jusqu'au second tour. A Jérusalem, au consulat, Sarko a fait 75% ! Il faut dire que les Français de Jérusalem sont majoritairement des juifs binationaux qui ont reçu de leurs rabbins des consignes assez précises. Je ne résiste pas à cette photo ! C'est pas du chabichou mais...
Lundi, cours. A la messe,il y avait un groupe de richissimes américains (quand je dis richissime, c'est richissime) qui font du mécénat pour l'ordre dominicain.
Hier, visite dans la vallée du Cédron. Nous avons vu les tombeaux d'Absalom et des Benei-Khezir. De vieux tombeaux du premier siècle avant Jésus-Christ. Il y a des inscriptions partout en hébreu et en grec. En descendant le long du Cédron, on réalise que Jérusalem était à l'époque encerclée par des tombeaux. Puis, passage à la piscine de Siloé, juste un coup d’œil puisque nous irons dans quinze jours. Puis nous avons visité le Couvent orthodoxe d'Akeldama, le lieu où Judas s'est pendu. Les moniales prient pour les suicidés. Le matin, en cours, nous avons lu dans la Passion selon saint Matthieu le récit de la mort de Judas ; ensuite le professeur nous a lu de vieilles traditions des premier et second siècles concernant Judas... C'est "gore" ! Enflements, vers, suppurations... L'évangile est heureusement bien sobre. La photo est un chapiteau d'Autun.
Le monastère est truffé d'anciens tombeaux. Certains sont encore "garnis". Le monastère est dédié à Hagios Onophrios (en français saint Onuphre), ce saint vécut 70 ans en ermitage et n'ayant sur le dos qu'une tunique, celle-ci finit par tomber en poussière et il ne se retrouva vêtu que de ses cheveux et de sa barbe. En anglais, on dit Humprey (c'est quand même plus funky !)
Le soir, Axel a proposé un film "il suffit d'une nuit" d'après un roman de Somerset Maughan. Ça se passe près de Florence en 1938 ; en fait, le film est pas génial, manque de rythme, l'histoire ne trouve pas son ton. Bof.
A bientôt,
Etienne+

vendredi 20 avril 2007

Quelques nouvelles...

Chers tous,
Peut-être trouvez-vous que je tarde à vous rendre compte de notre périple galiléen...
En fait, l'étudiante habituellement chargée de faire le blog de l'Ecole Biblique n'était pas en Galilée. Elle m'a donc demandé de le faire à sa place. Je vous invite donc à aller voir les articles Voyage en Galilée, suivez simplement les liens en cliquant dessus.
J'ai préféré une approche thématique pour éviter le catalogue touristique. "On a fait ça , puis on a fait ça, puis on a vu ça, puis on est allé là..."
En tout cas, nous nous sommes régalés... L'ambiance était bonne et les trois gouttes de pluie de Tibériade n'ont pas réussi à entamer notre bonne humeur.
Samedi soir, de retour à Jérusalem, je suis allé à un concert Mozart donné à l'église luthérienne.
On a commencé par... l'Alleluia de Haendel. Sympa et tonique, bien dirigé, bien chanté.
Puis deux ouvertures (la Flûte et les Noces), un duo violon/violon alto, deux arias chanté par une jeune soprano jordanienne à la voix tout à fait adaptée à Mozart : légèreté, finesse. Un régal. Elle a terminé par un gag "la Reine des 1001 nuits" : c'est l'air connu de la Reine de la Nuit, dans lequel l'orchestration est soutenue par quelques instruments orientaux : c'est le genre de truc que j'apprécie moyennement mais là c'était nickel, parfait techniquement et ça donnait quelque chose de sympa.
Puis la deuxième partie du concert était le Requiem. Orchestre génial, directeur anglais, chœur impeccable (les voix d'hommes étaient excellentes, ce qui est rare). Les solistes basse et ténor étaient vraiment nuls. La basse manquait de puissance dans les graves (ça casse !) et le ténor prononçait son latin à la manière cockney... Heureusement, cela n'a pas gâché notre plaisir.
Un moment particulièrement émouvant est quand le chœur a chanté : " Te decet hymnus Deus in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem, exaudi orationem meam, ad te omnis caro veniet."
L'orchestre et le choeur étaient composés d'anglais auxquels s'étaient adjoints des musiciens palestiniens, environ la moitié. Quatre musiciens étaient absents, ayant été empêchés de franchir les barrages israéliens.
Dimanche, messe au Cénacle entre copains...
Le soir, Gregory, un op américain, nous a prêté Casino Royale, le dernier James Bond. Surprenant et hors des cadres établis, c'est pas du Roger Moore.
Hier, les cours ont repris : araméen. J'ai un nouveau cours 2 fois deux heures par semaine sur la sagesse hébraïque. La prof enseigne à l’École Pratique des Hautes Études. Elle a l'air intéressant.
Ce matin, nous devions aller visiter l'esplanade des mosquées mais ça ne fut pas possible... Il a fallu faire intervenir une ambassade pour avoir un créneau jeudi matin.
Du coup, cet après-midi, nous sommes montés sur le Mont des Oliviers pour voir le Monastère Orthodoxe. Le plus sympa, c'était de monter à la tour qui domine le tout : vue à 360° de la Mer Méditerranée à la Mer Morte.

Ensuite, on est passé à la mosquée de l'Ascension, c'est moyennement intéressant...
A bientôt,
Étienne+

jeudi 19 avril 2007

Voyage en Galilée (8) le Nord

Chers amis,
Terminons cette évocation avec ce qui fut notre dernière journée dans la verdoyante Galilée.
Rapide passage à Tabgha, puis à la synagogue de Gush Halav. Nous avons aussi rencontré quelques membres de la communauté chrétienne maronite du lieu.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Toujours plus vers le nord, nous nous sommes rendus sur les pentes du Mont Meron. La frontière libanaise est toute proche et le sommet (1071m) est occupé par un poste militaire israélien.
Mais un petit sentier fait le tour du sommet et offre un panorama splendide sur tous les environs.
 
 
 
 
 
Au loin, près de Gush Halav, le village de Dalton (rien à voir, il est fils unique...)
Plus loin, un village israélien où l'on parle italien ! Les habitants sont originaires d'un village italien converti au judaïsme à la fin de la deuxième guerre mondiale et émigré en Israël, au moment de la création de l'état.
Sur la face nord-est du Mont Meron, un ancien pressoir à vin témoigne de l'existence de vignobles au 16° siècle sur les pentes de la montagne :
 

Encore plus proche de la frontière libanaise, nous avons vu la synagogue de Bar'am.
 

Elle s'élève au milieu du village arabe chrétien de Bir'am. Ce village, évacué pendant la guerre de 1948 a finalement été détruit par l'armée israélienne et une partie de ses terres allouées au kibboutz voisin.
 
 

 
 
 
Les familles originaires du village demandent depuis ce temps-là de pouvoir retourner dans leur village et cultiver les terres laissées incultes. Ils attendent toujours.
Parmi ces familles, celle de Mgr Elias Chacour. Elles continuent tout de même à célébrer baptêmes et mariages dans l'église laissée debout et à ensevelir leurs morts dans le cimetière du village.
Lorsque nous sommes passés, un mariage se préparait.
 
 
 
 
 
 
Après un pique-nique écourté par quelques gouttes de pluie, nous avons longé la frontière libanaise.
 
 

Sur une crête faisant face à Israël, le drapeau jaune du Hezbollah... La guerre est toujours là.
 
 
 
 
 
 
 
Notre dernière étape s'est faite autour du térébinthe séculaire de Qedesh Nephtali. Il semble dater de 2000 ans : sur la photo, les étudiants s'émerveillent sur la térébentine, la sève de cet arbre à la croissance extrêmement lente.

La route du retour a été calme... Tout le monde dormait ! De retour à Jérusalem, la tête pleine de bons souvenirs.
Quand retourne-t-on en Galilée ?

Voyage en Galilée (7) Ḥaçor et Sepphoris

Chers amis,
Le compte-rendu de notre expédition galiléenne touche à sa fin. Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir deux sites complètement différents...
Tout d'abord, Ḥaçor ! Située sur un promontoire dominant la haute vallée du Jourdain, la ville revêtait une importance stratégique.
En entrant, on passe par la porte israélite datée du 10° siècle avant J.-C.


En dessous, des vestiges cananéens. Mais ce qui attire tout de suite le regard, c'est l'importante structure moderne qui recouvre un énorme bâtiment : le palais cananéen.

Sur une base en basalte bien stable, on a édifié des murs en briques crues... Le toit moderne a été rendu nécessaire sous peine de voir fondre le palais comme neige au soleil.
Au premier plan, dans le dos de Guillaume, un podium.

Notre reporter n'a pu se retenir de vous montrer (pour faire plaisir à Aurélie) la crapaudine du palais :



A quelques distances de là, les vestiges des maisons israélites qui se trouvaient au dessus du palais cananéen ont été déplacés. Les étudiants écoutent attentivement :

 
 
Dans ces maisons, un pressoir à huile daté du 8° ou 9° siècle avant J.-C.
La ville de Ḥaçor n'a pas été complètement fouillée... Le site s'étend sur 80 hectares... Seule la ville haute (10 ha) a fait l'objet de fouilles. Sur la photo suivante, vous avez un exemple du panorama de la région. La verdure au second plan recouvre la ville basse.
 

Ḥaçor, c'est aussi ce fameux système de stockage de l'eau dans lequel nous sommes descendus. Avant de se lancer dans l'aventure, nous avons écouté les explications détaillés de Bernard Geoffroy.













*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*

Le lendemain, jeudi 12 avril, nous avons visité Sepphoris, en hébreu Zippori. En plus de sa synagogue, Sepphoris nous montre un petit théâtre romain.
Certains étudiants n'ont pas hésité à faire état de leurs talents comiques.
 


Enfin, là, on dirait plutôt du théâtre
conceptualo-symbolico-moderne... → ♫ ♪ ☺


Plus loin, je vous laisse deviner ce qui attire le regard des étudiants.
C'est elle, la "Joconde de Galilée" !Mais, s'il y a une Joconde à Sepphoris, nous en avions trois avec nous pendant le voyage :
  


 
 Jacintha, Hoby et Élisabeth !

Mais Sepphoris, c'est aussi une ville romaine avec son Cardo et son Décumanus.
Souvenez-vous aussi du système d'aqueducs complexes mis en place par les habitants de la ville.
 


Voyage en Galilée (6) Balades

Deux grosses balades ont été au programme de notre passage en Galilée.
La première eut lieu le mercredi 11 avril aux FALAISES D'ARBEL. Ce site domine tout le Lac de Galilée au nord-ouest. La brume couvrait le Lac mais cela ne nous a pas empêché d'éprouver un peu de vertige...Jugez plutôt :
 


Pour les amateurs de synagogues antiques, il y a dans le coin, la synagogue d'Arbel, mais nous ne l'avons pas vue.
Derrière nous les Cornes de Hattin, lieu de la grande bataille qui vit la chute des Croisés face à Saladin... Regardez les étudiants, vous pourriez penser à première vue qu'ils craignent le vide.
 C'est sans compter leur bravoure légendaire !
 

Ce qui avait commencé comme une promenade de santé dans le jardin s'est transformé en session d'escalade extrême. Mais personne ne s'est plaint !
Pour l'instant, tout va bien...
 

C'est là que les choses se corsent...
 

                                                      Attention, sensations fortes...


 

 

Mais cela n'a pas suffi à nos courageux étudiants. En bas de la falaise, les attendait une forteresse croisée. Galvanisé par la mise en bouche de la balade, ils n'ont pas craint d'en faire l'assaut malgré le sens interdit qui barrait l'accès !  Même Hoby était du lot !
Encore un fois le vertige était au rendez-vous.








 

Mais une fois là haut, la joie se lit sur les visages !
 


 






  

Et redescendus, à la Fontaine des Apôtres, Nathanaël et Axel profitent d'un peu de repos...
 



Le vendredi 13 avril, l'après-midi fut consacré à la découverte de SUSSITA - HIPPOS (le nom est le même en araméen et en grec). Cette cité est bâtie au sommet d'une montagne et domine tout le Lac de Galilée à l'est, au dessus du Kibboutz d'Ein Gev. La vue est imprenable. Cette cité de la Décapole a été habitée du 3° siècle avant J.-C. jusqu'au 7° après J.-C.
 
Juste à côté, on trouve un piton rocheux où dans l'antiquité, pendant les nuits sans lune, on faisait brûler un grand feu pour servir de point de repère aux marins sur le Lac. Cela a mis la puce à l'oreille aux biblistes qui pensent que ces deux lieux ont suggéré à Jésus ces paroles : "Une ville ne se peut cacher, qui est sise au sommet d'un mont. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison" (Mt 5, 14-15).

Là aussi, une belle bavante puisque Sussita domine le Lac de 450m.
Oui, vos yeux ne vous trompent pas, c'est bien là-haut !



Vous voyez à son attitude que Vincent marche d'un pas décidé. Au début, c'est une petite route, mais bien vite, il nous a fallu prendre à travers champs dans des régions sans sentiers.






Mais arrivé là-haut, le coup d’œil en valait la peine :
Deux églises byzantines, une porte monumentale, une belle rue pavée. Les colonnes couchées que vous voyez sont en granite. Cette précision n'a aucun sens si on ignore que la carrière la plus proche se trouve dans la péninsule du Sinaï... Mais les habitants d'Hippos ne reculaient devant aucun sacrifice.
Voici une des église. Comme le site n'est pas encore aménagé, cela crée une impression encore plus grande d'abandon.

 

Ensuite, il a fallu redescendre... Mais le panorama ne nous a pas déçu...



mercredi 18 avril 2007

Voyage en Galilée (5) Villages du Nouveau Testament

Chers amis,
La Galilée, c'est, vous le savez tous, la région où Jésus a grandi, vécu, enseigné... Notre aventure galiléenne ne pouvait manquer de nous mener dans des endroits dont nous parle le Nouveau Testament.
A tout seigneur, tout honneur. Voici Nazareth !

    

Voyez ici l'extérieur de la Basilique construite sur le lieu traditionnel de l'Annonciation.
  


 





La grotte de l'Annonciation se trouve dans la Basilique inférieure. L'aménagement des lieux laisse deviner les vestiges des sanctuaires précédents : byzantins et croisés.







 A côté de la Basilique, un petit musée lapidaire présente quelques sculptures retrouvées lors des fouilles du site.
En cette semaine de Pâques, nous admirons le chapiteau de saint Thomas.

  



 
    




 A Nazareth, croyez-le ou non, il existe encore des charpentiers.En voici la preuve.




Les femmes de Nazareth devaient disposer d'un grand choix de couleurs pour leur achats d'étoffes. Les choses n'ont pas changé.




 
 



Pour rentrer dans la Basilique, il faut être décent. Et ne pas porter de bermuda. Seulement, certains de notre groupe ont été imprévoyants...



Heureusement des preuves photographiques nous ont montré que même l'ange Gabriel était entré jambes découvertes dans la maison de Marie ! Du coup, nos têtes de linotte ont pu pénétrer dans la Basilique.



 


Magdala nous a occupé aussi pendant une bonne heure et demie.
Le lieu signifie "Tour" en araméen. En voyant la tour qui domine le site, on se dit spontanément : "Nous tenons la tour !"
En fait, celle qu'on voit date du 3° siècle... C'est raté mais évocateur.








 

On voit tout de même que Magdala reste un lieu de plaisir. Encore qu'à y regarder de plus près, la grande roue semble plutôt abandonnée.
 Mais même les colonnes nous parlent de celle "à qui il fut beaucoup pardonné parce qu'elle avait beaucoup aimé" (Lc 7,47).
 

A Magdala, passait la Via Maris.
Selon Stefano di Luca, la rue dallée qui traverse le site correspond à la Via Maris de l'époque. Pour preuve, il y a deux disciples qui marchent dessus.

Le même jour, nous sommes passés à Capharnaüm. Vous avez déjà vu la synagogue dans l'article thématique consacré à ces bâtiments.
En face de celle-ci, on a retrouvé les vestiges de la Domus Ecclesia et de la Basilique byzantine construite sur le lieu traditionnel de la maison de Pierre. Maintenant, la nouvelle église évoque plus la science-fiction que l'archéologie biblique.
 



Et les Apôtres des temps modernes utilisent des outils toujours plus sophistiqués.
 



Sortons de Capharnaum et montons dans les collines à un quart d'heure à pied de la rive du Lac.
Voici Chorazim.
Jésus a maudit ce village (Mt 11,21 ; Lc 10,13).
Et même s'il ne semble pas y être allé, nous, nous y sommes allés.
 


Regardez cette série de cadres au milieu de la maison : il s'agit des fameuses "fenêtres de Chorazim" des archélogues.
Elles soutenaient une mezzanine dans la maison et derrière on pouvait s'en servir comme cellier.
 


Dernier endroit qui n'est pas vraiment un village, mais un lieu sur la rive du Lac : Tabgah.

 Lieu de la multiplication des pains évoquée par cette mosaïque.
Là, aussi, la lumière joue avec les pierres...