Chers tous,
Dimanche, c'était donc les Rameaux. La célébration revêt une certaine solennité ici. Le matin, j'ai participé à la messe au Couvent Saint-Etienne, avec les Dominicains. Mauvaise habitude : j'étais dans la chorale. Comme le temp était menaçant (nous avons eu un peu de pluie), la majeure partie de la procession était sous les arcades de l'atrium de la basilique.
Regardez bien le détail nouveau dans les photos de la procession... La messe était très belle. La grande partie du répertoire musical est emprunté à Gouzes mais pas exclusivement.
Après le repas, avec tout un groupe, je suis parti pour la procession patriarcale. L'après-midi du Dimanche des Rameaux, tous les catholiques de Terre Sainte sont invités (beaucoup de ceux qui vivent dans les Territoires ne peuvent pas venir) à participer à cette procession. On part de Bethphagé, de l'autre côté du Mont des Oliviers, lieu où selon les évangiles Jésus a emprunté un petit âne pour entrer à Jérusalem. Tous les groupes (pèlerins, paroisses, communautés...) chantent portent des palmes. J'estime à 4000 personnes la foule présente. Il y avait énormément de scouts palestiniens. Leurs uniformes sont pleins de badges et d'insignes et souvent, héritage du mandat britannique, leurs ceinture est un tartan écossais. Parmi eux il y a beaucoup de groupes de percussions : tambours, grosses caisses. Il y avait même un groupe de cornemuses !!!
L'Ecole Biblique avec les étudiants, quelques professeurs mais aussi des volontaires français travaillant dans des hôpitaux, orphelinats s'étaient rassemblés. Sur la photo, vous voyez Soeur Natanaela, polonaise, qui travaille à l'Ecole Biblique. Le Père Joseph avait préparé une feuille de chants provenant plutôt du répertoire charismatique : "Debout, resplendis !", "Exulte pour ton Roi", "je veux chanter mes hymnes"...
Peu à peu la procession se met en branle. On remonte jusqu'au sommet du Mont des Oliviers en passant derrière le Carmel du Pater : les Carmélites étaient à leur fenêtre pour participer à la procession !
Arrivé au sommet, on prend à gauche et on découvre le panorama éternel de la Vieille Ville. Comme le temps était à l'orage (heureusement, il n'a plu qu'au tout début et seulement quelques gouttes) le paysage était superbe. A cet endroit, la procession prend à droite la descente du Dominus Flevit. Comme les escaliers sont étroit, ça bouchonne mais les chants font passer le temps.
La descente se fait au pas de course. Au fond de la vallée du Cédron, j'ai vu Mordechai Vanunu. Ce nom ne vous dit sans doute rien et à moi non plus, il ne me disait rien à ce moment-là. Il s'agit en fait du gars qui, en 1986, a révélé qu'Israël possédait la bombe atomique. Pour divulgation de secret d'état, il a fait 18 ans de prison. Maintenant, il ne peut rien faire : quitter le pays, travailler...
La procession remonte vers la Porte des Lions. Là aussi, il faut patienter. Une fois entrés, le soleil a percé les nuages pour donner une lumière splendide. On est entré dans le domaine de Sainte-Anne, où se terminait la procession. Là, un groupe de rock palestinien animait, c'était assez sympa et dansable. Le patriarche a fini par arriver, entouré des Franciscains. Il a fait une petite allocution sur le sens des Rameaux, en appelant à la réconciliation. Puis il a béni la foule avec une relique de la Croix. Ensuite, j'ai vu que du monde patientait pour vénérer la relique, j'y suis allé et j'ai eu de la chance car les deux séminaristes préposés à la garde de la relique l'ont remballé juste après la soeur polonaise (on les reconnaît à leur coiffe vertigineuse) qui me succédait. Ouf.
Lundi, je n'avais pas cours mais j'ai pu continuer la traduction de la lettre aux Hébreux.
Mardi matin, cours sur la Passion selon St Matthieu. L'après-midi, nous avions la visite du Saint-Sépulcre. Dans la rue de Naplouse, j'ai vu en vente sur le trottoir une horloge de salon en forme de pelleteuse. Désolé, quand je suis passé au retour, elle était vendue, je n'ai pas pu la prendre en photo... Nous avons d'abord évoqué l'histoire du lieu (la carrière, le cimetière, le temple romain, les différentes basiliques).
Ensuite, nous sommes entrés. Nous avons commencé par visiter la chapelle arménienne qui se situe juste au dessus. La déco est très "Sylvia Fine" surtout les bancs. Mais cela donne un point de vue inhabituel sur la Basilique. Nous avons en fait passé en revue les différentes confessions : les coptes, qui possèdent une petite chapelle adossée à l'édicule de la tombe ; les syriens dont la chapelle renferme la tombe dite "de Joseph d'Arimathie" (je ne sais pas si elle était bien à Joseph mais elle date bien du 1°siècle de notre ère) ; les Latins qui possèdent une jolie chapelle édifiée par les croisés (la dame de service était en train de repasser les ornements de la semaine sainte) ; les grecs qui possèdent en fait la nef de la basilique construite par les Croisés. Ils ont mis une très belle mosaïque du Christ Pantocrator ; les Arméniens avec leur chapelle Sainte-Hélène ; enfin les Ethiopiens dont le couvent est installé sur les toits de la chapelle Sainte-Hélène. Pour cela, nous avons dû ressortir de la Basilique (la place était pleine d’Éthiopiens !) et traverser leur couvent.
Sur la terrasse, on voit le couvent installé dans les vestiges du réfectoire des Croisés : on repère le départ des voûtes et les chapiteaux coudés (comme si au lieu de descendre vers le sol la colonne faisait un coude pour rentrer perpendiculairement dans le mur : c'est typiquement croisé). Cette partie du lieu est l'objet d'une dispute entre Éthiopiens et Coptes.
Nous avons terminé par le patriarcat copte et la citerne Sainte-Hélène : l'écho y est fantastique.
Hier, messe tôt le matin au Calvaire avec Guillaume puis petit déjeuner là où il loge, chez les Frères des Écoles chrétiennes. Dans la journée, j'ai préparé un speech pour le voyage en Galilée de la semaine prochaine. Nous passerons à Sepphoris, une grosse ville romaine à six kilomètres de Nazareth. En 1993, on a retrouvé une des synagogues dont le sol était décoré d'une splendide mosaïque (5°siècle) avec un zodiaque, l'histoire d'Abraham et la consécration d'Aaron. Plein de détails iconographiques renvoient à des commentaires rabbiniques, ainsi qu'à d'autres mosaïques synagogales mais aussi celles de Ravenne et de fouilles de Saint-Pierre de Rome. Passionnant. J'ai eu un petit moment de stress quand j'ai cru que la mosaïque avait été déplacée à Jérusalem et que nous ne la verrions pas...
Ce matin, office des ténèbres, dans la basilique. Je fais partie de la schola qui chante les psaumes et les répons (ça me change de Notre-Dame de Vie !)
Bonne fête du Jeudi Saint à tous les prêtres,
Etienne+
Dimanche, c'était donc les Rameaux. La célébration revêt une certaine solennité ici. Le matin, j'ai participé à la messe au Couvent Saint-Etienne, avec les Dominicains. Mauvaise habitude : j'étais dans la chorale. Comme le temp était menaçant (nous avons eu un peu de pluie), la majeure partie de la procession était sous les arcades de l'atrium de la basilique.
Regardez bien le détail nouveau dans les photos de la procession... La messe était très belle. La grande partie du répertoire musical est emprunté à Gouzes mais pas exclusivement.
Après le repas, avec tout un groupe, je suis parti pour la procession patriarcale. L'après-midi du Dimanche des Rameaux, tous les catholiques de Terre Sainte sont invités (beaucoup de ceux qui vivent dans les Territoires ne peuvent pas venir) à participer à cette procession. On part de Bethphagé, de l'autre côté du Mont des Oliviers, lieu où selon les évangiles Jésus a emprunté un petit âne pour entrer à Jérusalem. Tous les groupes (pèlerins, paroisses, communautés...) chantent portent des palmes. J'estime à 4000 personnes la foule présente. Il y avait énormément de scouts palestiniens. Leurs uniformes sont pleins de badges et d'insignes et souvent, héritage du mandat britannique, leurs ceinture est un tartan écossais. Parmi eux il y a beaucoup de groupes de percussions : tambours, grosses caisses. Il y avait même un groupe de cornemuses !!!
L'Ecole Biblique avec les étudiants, quelques professeurs mais aussi des volontaires français travaillant dans des hôpitaux, orphelinats s'étaient rassemblés. Sur la photo, vous voyez Soeur Natanaela, polonaise, qui travaille à l'Ecole Biblique. Le Père Joseph avait préparé une feuille de chants provenant plutôt du répertoire charismatique : "Debout, resplendis !", "Exulte pour ton Roi", "je veux chanter mes hymnes"...
Peu à peu la procession se met en branle. On remonte jusqu'au sommet du Mont des Oliviers en passant derrière le Carmel du Pater : les Carmélites étaient à leur fenêtre pour participer à la procession !
Arrivé au sommet, on prend à gauche et on découvre le panorama éternel de la Vieille Ville. Comme le temps était à l'orage (heureusement, il n'a plu qu'au tout début et seulement quelques gouttes) le paysage était superbe. A cet endroit, la procession prend à droite la descente du Dominus Flevit. Comme les escaliers sont étroit, ça bouchonne mais les chants font passer le temps.
La descente se fait au pas de course. Au fond de la vallée du Cédron, j'ai vu Mordechai Vanunu. Ce nom ne vous dit sans doute rien et à moi non plus, il ne me disait rien à ce moment-là. Il s'agit en fait du gars qui, en 1986, a révélé qu'Israël possédait la bombe atomique. Pour divulgation de secret d'état, il a fait 18 ans de prison. Maintenant, il ne peut rien faire : quitter le pays, travailler...
La procession remonte vers la Porte des Lions. Là aussi, il faut patienter. Une fois entrés, le soleil a percé les nuages pour donner une lumière splendide. On est entré dans le domaine de Sainte-Anne, où se terminait la procession. Là, un groupe de rock palestinien animait, c'était assez sympa et dansable. Le patriarche a fini par arriver, entouré des Franciscains. Il a fait une petite allocution sur le sens des Rameaux, en appelant à la réconciliation. Puis il a béni la foule avec une relique de la Croix. Ensuite, j'ai vu que du monde patientait pour vénérer la relique, j'y suis allé et j'ai eu de la chance car les deux séminaristes préposés à la garde de la relique l'ont remballé juste après la soeur polonaise (on les reconnaît à leur coiffe vertigineuse) qui me succédait. Ouf.
Lundi, je n'avais pas cours mais j'ai pu continuer la traduction de la lettre aux Hébreux.
Mardi matin, cours sur la Passion selon St Matthieu. L'après-midi, nous avions la visite du Saint-Sépulcre. Dans la rue de Naplouse, j'ai vu en vente sur le trottoir une horloge de salon en forme de pelleteuse. Désolé, quand je suis passé au retour, elle était vendue, je n'ai pas pu la prendre en photo... Nous avons d'abord évoqué l'histoire du lieu (la carrière, le cimetière, le temple romain, les différentes basiliques).
Ensuite, nous sommes entrés. Nous avons commencé par visiter la chapelle arménienne qui se situe juste au dessus. La déco est très "Sylvia Fine" surtout les bancs. Mais cela donne un point de vue inhabituel sur la Basilique. Nous avons en fait passé en revue les différentes confessions : les coptes, qui possèdent une petite chapelle adossée à l'édicule de la tombe ; les syriens dont la chapelle renferme la tombe dite "de Joseph d'Arimathie" (je ne sais pas si elle était bien à Joseph mais elle date bien du 1°siècle de notre ère) ; les Latins qui possèdent une jolie chapelle édifiée par les croisés (la dame de service était en train de repasser les ornements de la semaine sainte) ; les grecs qui possèdent en fait la nef de la basilique construite par les Croisés. Ils ont mis une très belle mosaïque du Christ Pantocrator ; les Arméniens avec leur chapelle Sainte-Hélène ; enfin les Ethiopiens dont le couvent est installé sur les toits de la chapelle Sainte-Hélène. Pour cela, nous avons dû ressortir de la Basilique (la place était pleine d’Éthiopiens !) et traverser leur couvent.
Sur la terrasse, on voit le couvent installé dans les vestiges du réfectoire des Croisés : on repère le départ des voûtes et les chapiteaux coudés (comme si au lieu de descendre vers le sol la colonne faisait un coude pour rentrer perpendiculairement dans le mur : c'est typiquement croisé). Cette partie du lieu est l'objet d'une dispute entre Éthiopiens et Coptes.
Nous avons terminé par le patriarcat copte et la citerne Sainte-Hélène : l'écho y est fantastique.
Hier, messe tôt le matin au Calvaire avec Guillaume puis petit déjeuner là où il loge, chez les Frères des Écoles chrétiennes. Dans la journée, j'ai préparé un speech pour le voyage en Galilée de la semaine prochaine. Nous passerons à Sepphoris, une grosse ville romaine à six kilomètres de Nazareth. En 1993, on a retrouvé une des synagogues dont le sol était décoré d'une splendide mosaïque (5°siècle) avec un zodiaque, l'histoire d'Abraham et la consécration d'Aaron. Plein de détails iconographiques renvoient à des commentaires rabbiniques, ainsi qu'à d'autres mosaïques synagogales mais aussi celles de Ravenne et de fouilles de Saint-Pierre de Rome. Passionnant. J'ai eu un petit moment de stress quand j'ai cru que la mosaïque avait été déplacée à Jérusalem et que nous ne la verrions pas...
Ce matin, office des ténèbres, dans la basilique. Je fais partie de la schola qui chante les psaumes et les répons (ça me change de Notre-Dame de Vie !)
Bonne fête du Jeudi Saint à tous les prêtres,
Etienne+
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