Chers tous,
La semaine dernière fut assez calme : travail en bibliothèque, traduction... Le mercredi soir, on s'est fait un "fromage". C'est un rituel : lorsque l'un des étudiants retourne en France, il ramène du fromage et on partage le tout : ce soir-là, il y avait un reblochon, un camembert et un appenzell.
Samedi soir, un film : "la vie de Brian". Brian, c'est lui qui est né le 25 décembre de l'an 0 à Bethléem, mais dans l'étable d'en face ! C'est un brin iconoclaste mais il y a des passages vraiment drôles.
Dimanche, une sortie avait été organisée par le Père Joseph Nguyen. Comme son nom l'indique, il est vietnamien mais est prêtre du diocèse de Toulon. Nous étions une quinzaine.
D'abord, nous sommes allés visiter "Stalactite Cave" ; c'est la seule grotte à concrétions du pays alors en effet, pour les Israéliens, elle est exceptionnelle. Pour nous, du midi, qui connaissons Clamouse, les Demoiselles, l'Aven Armand et les autres, elle est vraiment quelconque. En plus, je m'étais dit : "Soyons prévoyant, prenons une petite laine, il fera frais dans la grotte. J'étais habitué à la température constante des grottes de chez nous. En effet, à Stalactite cave, la température est constante mais il y fait 25° et 90% d'humidité : une étuve ! On était content de sortir.
En sortant de la grotte, nous avons croisé une volée de gamins qui allaient visiter la grotte. Évidemment, il y avait quelques adultes pour les encadrer.
Ce qui est surprenant, c'est que certains des adultes portent un fusil ; vous imaginez le BAFA, option tir à la carabine ?
De là, nous sommes allés vers Beth Shemesh. La ville est toute neuve mais on se situe à côté de Çore'ah, le lieu où Samson est né (Jg 13), ou de la vallée de 'Elah (la vallée du Térébinthe) où le jeune David a terrassé Goliath (1Sm 17). Nous sommes montés sur la colline de Beth Jemal. Au sommet, il y a trois maisons religieuses. Le couvent des Salésiens fut bâti à la fin du XIX° siècle, les Pères tenaient une école agricole pour les Palestiniens ce qui fait qu'ils ont toutes les terres environnantes. Une partie du terrain est plantée de vignes qui produisent un bon vin (celui pour la messe à l’École Biblique).
Les Salésiens ont donné aux moines et moniales de Bethléem deux parcelles de terrain pour y installer leurs monastères. C'est la même famille monastique que les Sœurs de Mougères. En montant à Beth Jemal, nous avons dépassé les sœurs qui faisaient leur balade hebdomadaire. Nous nous sommes séparés en deux groupes : quatre prêtres sont allés chez les frères, quatre chez les sœurs. Les laïcs se trouvant être des laïques, elles sont allés chez les sœurs.
J'étais parmi ceux qui sont allés chez les frères. Leur monastère est encore embryonnaire : un mur de clôture, deux maisonnettes carrées (la salle du chapitre-réfectoire-sacristie et la chapelle) et quelques algecos pour les cellules... Les frères sont une vingtaine et assez jeunes puisque c'est leur maison de formation. C'était ici la première journée de chaleur et nous avons constaté que l'été doit être étouffant sur ce sommet pelé. La messe avait lieu dans la chapelle qui est grande comme le salon, les chants sont un peu en français, un peu en arabe, un peu en hébreu avec des mélodies rappelant la liturgie copte mais mois stressant. Après la messe, les frères nous ont offert un jus de fruits puis il a fallu descendre pour prendre le pique-nique sur la terrasse des sœurs.
Ensuite, nous avons visité le couvent des Salésiens. Il y a une petite église construite sur les vestiges byzantins. Elle est dédiée à saint Étienne : en fait, le nom de Beth Jemal semble dériver de Beth Gamaliel, la maison de Gamaliel, celui dont nous parle le livre des Actes des Apôtres (Ac 5,34 et 22,3).
Voici ce qu'en dit la Légende Dorée : Après la lapidation de Saint Étienne par les Juifs, Gamaliel, le maître de Saint Paul dans l'étude de la Loi, mais qui, convaincu par les miracles du Seigneur, s'était fait baptiser par les Apôtres, encouragea certains autres Chrétiens à l'accompagner pour s'emparer du corps du Premier-Martyr, qui avait été abandonné sur la voirie, et l'ensevelir à Caphargamala, propriété qui lui appartenait, à quelques vingt milles (30 km) de la Ville sainte.
Nicodème, qui avait échappé de peu à la persécution déclenchée à Jérusalem, parvint au village de Gamaliel, qui était son oncle, et lui demanda refuge. Il mourut des suites de ses blessures, quelques jours après, et fut enseveli aux côtés de Saint Étienne. Et Gamaliel et son fils ne tardèrent pas à le rejoindre dans la mort.
De longues années plus tard, alors que ces sépultures étaient tombées dans l'oubli, Lucien, un Prêtre pieux et vénérable du village de Caphargamala, vit Gamaliel lui apparaître à trois reprises. Il tenait en main un bâton doré, avec lequel il frappa légèrement Lucien, en l'appelant par son nom. Il lui ordonna d'avertir l'Evêque de Jérusalem, Jean, et de procéder à l'invention des reliques d’Étienne. Lucien alla aussitôt avertir l'Evêque Jean, qui lui commanda de creuser à l'endroit indiqué par Gamaliel. Après avoir creusé, on découvrit une plaque de pierre, sur laquelle étaient inscrits en lettres hébraïques les noms d'Étienne et de Nicodème. L’Évêque Jean se rendit sur les lieux pour reconnaître le corps du Premier-Martyr, et il le transféra dans l'église de la Sainte-Sion à Jérusalem, le 26 décembre 415 (d'où la fête de saint Étienne ce jour-là). Une pluie abondante vint alors mettre fin à la sécheresse qui affligeait depuis longtemps la Palestine."
La photo provient des tapisseries d'Auxerre, qui avaient été exposées en 97 à Avignon. Les fouilles réalisées tendent à prouver qu'il s'agit bien de la maison de Gamaliel.
Près de l'église, nous avons vu des miqveh anciens (bains rituels des juifs), une tombe romaine et surtout un olivier millénaire splendide ! Enfin, un petit jus et des gâteaux. Dans l'église Saint-Étienne, j'ai acheté un Nouveau Testament en hébreu biblique.
Puis nous avons eu un temps de partage avec deux des sœurs. Le couvent est assez sobre et très design... Quand elles nous ont dit que, conformément à la tradition cartusienne, il n'y avait jamais d'homélies à la messe, Terence, en bon frère prêcheur, a fait une drôle de tête.
A 16h30, il a fallu retourner à la maison.
Le soir, nous avons regardé sur TV5 la soirée électorale de France 2. Mais avec le décalage horaire, nous avons dû attendre 9h00 pour avoir les résultats. Il y a eu un "fromage". L'ambiance est assez partagée. Moi content du bon score de Sarko, d'autres "victimes de la diabolisation médiatique du candidat de l'UMP" moins. J'ai trouvé le discours de Sarko, tonique et hyperprofessionnel ; Ségo faisait constipée et monocorde. Enfin, maintenant, il faut aller jusqu'au second tour. A Jérusalem, au consulat, Sarko a fait 75% ! Il faut dire que les Français de Jérusalem sont majoritairement des juifs binationaux qui ont reçu de leurs rabbins des consignes assez précises. Je ne résiste pas à cette photo ! C'est pas du chabichou mais...
Lundi, cours. A la messe,il y avait un groupe de richissimes américains (quand je dis richissime, c'est richissime) qui font du mécénat pour l'ordre dominicain.
Hier, visite dans la vallée du Cédron. Nous avons vu les tombeaux d'Absalom et des Benei-Khezir. De vieux tombeaux du premier siècle avant Jésus-Christ. Il y a des inscriptions partout en hébreu et en grec. En descendant le long du Cédron, on réalise que Jérusalem était à l'époque encerclée par des tombeaux. Puis, passage à la piscine de Siloé, juste un coup d’œil puisque nous irons dans quinze jours. Puis nous avons visité le Couvent orthodoxe d'Akeldama, le lieu où Judas s'est pendu. Les moniales prient pour les suicidés. Le matin, en cours, nous avons lu dans la Passion selon saint Matthieu le récit de la mort de Judas ; ensuite le professeur nous a lu de vieilles traditions des premier et second siècles concernant Judas... C'est "gore" ! Enflements, vers, suppurations... L'évangile est heureusement bien sobre. La photo est un chapiteau d'Autun.
Le monastère est truffé d'anciens tombeaux. Certains sont encore "garnis". Le monastère est dédié à Hagios Onophrios (en français saint Onuphre), ce saint vécut 70 ans en ermitage et n'ayant sur le dos qu'une tunique, celle-ci finit par tomber en poussière et il ne se retrouva vêtu que de ses cheveux et de sa barbe. En anglais, on dit Humprey (c'est quand même plus funky !)
Le soir, Axel a proposé un film "il suffit d'une nuit" d'après un roman de Somerset Maughan. Ça se passe près de Florence en 1938 ; en fait, le film est pas génial, manque de rythme, l'histoire ne trouve pas son ton. Bof.
A bientôt,
Etienne+
La semaine dernière fut assez calme : travail en bibliothèque, traduction... Le mercredi soir, on s'est fait un "fromage". C'est un rituel : lorsque l'un des étudiants retourne en France, il ramène du fromage et on partage le tout : ce soir-là, il y avait un reblochon, un camembert et un appenzell.
Samedi soir, un film : "la vie de Brian". Brian, c'est lui qui est né le 25 décembre de l'an 0 à Bethléem, mais dans l'étable d'en face ! C'est un brin iconoclaste mais il y a des passages vraiment drôles.
Dimanche, une sortie avait été organisée par le Père Joseph Nguyen. Comme son nom l'indique, il est vietnamien mais est prêtre du diocèse de Toulon. Nous étions une quinzaine.
D'abord, nous sommes allés visiter "Stalactite Cave" ; c'est la seule grotte à concrétions du pays alors en effet, pour les Israéliens, elle est exceptionnelle. Pour nous, du midi, qui connaissons Clamouse, les Demoiselles, l'Aven Armand et les autres, elle est vraiment quelconque. En plus, je m'étais dit : "Soyons prévoyant, prenons une petite laine, il fera frais dans la grotte. J'étais habitué à la température constante des grottes de chez nous. En effet, à Stalactite cave, la température est constante mais il y fait 25° et 90% d'humidité : une étuve ! On était content de sortir.
En sortant de la grotte, nous avons croisé une volée de gamins qui allaient visiter la grotte. Évidemment, il y avait quelques adultes pour les encadrer.
Ce qui est surprenant, c'est que certains des adultes portent un fusil ; vous imaginez le BAFA, option tir à la carabine ?
De là, nous sommes allés vers Beth Shemesh. La ville est toute neuve mais on se situe à côté de Çore'ah, le lieu où Samson est né (Jg 13), ou de la vallée de 'Elah (la vallée du Térébinthe) où le jeune David a terrassé Goliath (1Sm 17). Nous sommes montés sur la colline de Beth Jemal. Au sommet, il y a trois maisons religieuses. Le couvent des Salésiens fut bâti à la fin du XIX° siècle, les Pères tenaient une école agricole pour les Palestiniens ce qui fait qu'ils ont toutes les terres environnantes. Une partie du terrain est plantée de vignes qui produisent un bon vin (celui pour la messe à l’École Biblique).
Les Salésiens ont donné aux moines et moniales de Bethléem deux parcelles de terrain pour y installer leurs monastères. C'est la même famille monastique que les Sœurs de Mougères. En montant à Beth Jemal, nous avons dépassé les sœurs qui faisaient leur balade hebdomadaire. Nous nous sommes séparés en deux groupes : quatre prêtres sont allés chez les frères, quatre chez les sœurs. Les laïcs se trouvant être des laïques, elles sont allés chez les sœurs.
J'étais parmi ceux qui sont allés chez les frères. Leur monastère est encore embryonnaire : un mur de clôture, deux maisonnettes carrées (la salle du chapitre-réfectoire-sacristie et la chapelle) et quelques algecos pour les cellules... Les frères sont une vingtaine et assez jeunes puisque c'est leur maison de formation. C'était ici la première journée de chaleur et nous avons constaté que l'été doit être étouffant sur ce sommet pelé. La messe avait lieu dans la chapelle qui est grande comme le salon, les chants sont un peu en français, un peu en arabe, un peu en hébreu avec des mélodies rappelant la liturgie copte mais mois stressant. Après la messe, les frères nous ont offert un jus de fruits puis il a fallu descendre pour prendre le pique-nique sur la terrasse des sœurs.
Ensuite, nous avons visité le couvent des Salésiens. Il y a une petite église construite sur les vestiges byzantins. Elle est dédiée à saint Étienne : en fait, le nom de Beth Jemal semble dériver de Beth Gamaliel, la maison de Gamaliel, celui dont nous parle le livre des Actes des Apôtres (Ac 5,34 et 22,3).
Voici ce qu'en dit la Légende Dorée : Après la lapidation de Saint Étienne par les Juifs, Gamaliel, le maître de Saint Paul dans l'étude de la Loi, mais qui, convaincu par les miracles du Seigneur, s'était fait baptiser par les Apôtres, encouragea certains autres Chrétiens à l'accompagner pour s'emparer du corps du Premier-Martyr, qui avait été abandonné sur la voirie, et l'ensevelir à Caphargamala, propriété qui lui appartenait, à quelques vingt milles (30 km) de la Ville sainte.
Nicodème, qui avait échappé de peu à la persécution déclenchée à Jérusalem, parvint au village de Gamaliel, qui était son oncle, et lui demanda refuge. Il mourut des suites de ses blessures, quelques jours après, et fut enseveli aux côtés de Saint Étienne. Et Gamaliel et son fils ne tardèrent pas à le rejoindre dans la mort.
De longues années plus tard, alors que ces sépultures étaient tombées dans l'oubli, Lucien, un Prêtre pieux et vénérable du village de Caphargamala, vit Gamaliel lui apparaître à trois reprises. Il tenait en main un bâton doré, avec lequel il frappa légèrement Lucien, en l'appelant par son nom. Il lui ordonna d'avertir l'Evêque de Jérusalem, Jean, et de procéder à l'invention des reliques d’Étienne. Lucien alla aussitôt avertir l'Evêque Jean, qui lui commanda de creuser à l'endroit indiqué par Gamaliel. Après avoir creusé, on découvrit une plaque de pierre, sur laquelle étaient inscrits en lettres hébraïques les noms d'Étienne et de Nicodème. L’Évêque Jean se rendit sur les lieux pour reconnaître le corps du Premier-Martyr, et il le transféra dans l'église de la Sainte-Sion à Jérusalem, le 26 décembre 415 (d'où la fête de saint Étienne ce jour-là). Une pluie abondante vint alors mettre fin à la sécheresse qui affligeait depuis longtemps la Palestine."
La photo provient des tapisseries d'Auxerre, qui avaient été exposées en 97 à Avignon. Les fouilles réalisées tendent à prouver qu'il s'agit bien de la maison de Gamaliel.
Près de l'église, nous avons vu des miqveh anciens (bains rituels des juifs), une tombe romaine et surtout un olivier millénaire splendide ! Enfin, un petit jus et des gâteaux. Dans l'église Saint-Étienne, j'ai acheté un Nouveau Testament en hébreu biblique.
Puis nous avons eu un temps de partage avec deux des sœurs. Le couvent est assez sobre et très design... Quand elles nous ont dit que, conformément à la tradition cartusienne, il n'y avait jamais d'homélies à la messe, Terence, en bon frère prêcheur, a fait une drôle de tête.
A 16h30, il a fallu retourner à la maison.
Le soir, nous avons regardé sur TV5 la soirée électorale de France 2. Mais avec le décalage horaire, nous avons dû attendre 9h00 pour avoir les résultats. Il y a eu un "fromage". L'ambiance est assez partagée. Moi content du bon score de Sarko, d'autres "victimes de la diabolisation médiatique du candidat de l'UMP" moins. J'ai trouvé le discours de Sarko, tonique et hyperprofessionnel ; Ségo faisait constipée et monocorde. Enfin, maintenant, il faut aller jusqu'au second tour. A Jérusalem, au consulat, Sarko a fait 75% ! Il faut dire que les Français de Jérusalem sont majoritairement des juifs binationaux qui ont reçu de leurs rabbins des consignes assez précises. Je ne résiste pas à cette photo ! C'est pas du chabichou mais...
Lundi, cours. A la messe,il y avait un groupe de richissimes américains (quand je dis richissime, c'est richissime) qui font du mécénat pour l'ordre dominicain.
Hier, visite dans la vallée du Cédron. Nous avons vu les tombeaux d'Absalom et des Benei-Khezir. De vieux tombeaux du premier siècle avant Jésus-Christ. Il y a des inscriptions partout en hébreu et en grec. En descendant le long du Cédron, on réalise que Jérusalem était à l'époque encerclée par des tombeaux. Puis, passage à la piscine de Siloé, juste un coup d’œil puisque nous irons dans quinze jours. Puis nous avons visité le Couvent orthodoxe d'Akeldama, le lieu où Judas s'est pendu. Les moniales prient pour les suicidés. Le matin, en cours, nous avons lu dans la Passion selon saint Matthieu le récit de la mort de Judas ; ensuite le professeur nous a lu de vieilles traditions des premier et second siècles concernant Judas... C'est "gore" ! Enflements, vers, suppurations... L'évangile est heureusement bien sobre. La photo est un chapiteau d'Autun.
Le monastère est truffé d'anciens tombeaux. Certains sont encore "garnis". Le monastère est dédié à Hagios Onophrios (en français saint Onuphre), ce saint vécut 70 ans en ermitage et n'ayant sur le dos qu'une tunique, celle-ci finit par tomber en poussière et il ne se retrouva vêtu que de ses cheveux et de sa barbe. En anglais, on dit Humprey (c'est quand même plus funky !)
Le soir, Axel a proposé un film "il suffit d'une nuit" d'après un roman de Somerset Maughan. Ça se passe près de Florence en 1938 ; en fait, le film est pas génial, manque de rythme, l'histoire ne trouve pas son ton. Bof.
A bientôt,
Etienne+
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