vendredi 27 juillet 2007

Mois de Juillet bien rempli

Cher tous,
Cela fait près de trois semaines que je n’ai pas posté de message sur mon blog, les causes en sont diverses. La principale étant le pèlerinage effectué avec les jeunes de Notre-Dame de Vie du 6 au 20 juillet. Ce furent deux semaines bien remplies… Mais j’y reviendrai.
Le lundi 2 juillet, encore deux concerts… Cette fois-ci, ils avaient lieu à l’hôpital allemand Auguste-Victoria qui s’élève sur le Mont des Oliviers. C’est un bâtiment imposant (allemand) de style néo-roman construit par l’empereur Guillaume II qui lui a donné le nom de sa femme. La chapelle est luthérienne et dédiée au mystère de l’Ascension. Elle est décorée de mosaïques pseudo byzantines mais caractéristiques puisque les saints n’y portent pas d’auréole… Nous y sommes montés en voiture diplomatique avec Jacqueline, la femme de l’ambassadeur d’Autriche en Israël, qui est française et donne un coup de main à la bibliothèque de l’École biblique.
Le concert s’intitulait Baroque’n roll et consistait essentiellement en œuvres de Vivaldi. Je craignais le côté baroque relooké rock mais en fait, c’était baroque 100% pour bien montrer que pour être rock, le baroque n’a pas besoin de batterie ou de sons électroniques. Le quatuor de jeunes suisses de la veille est revenu accompagner le flûtiste de la messe de l’hospice autrichien. Sympa et tonique.
À la fin, les musiciens ont accueilli dans leurs rangs six ou sept jeunes palestiniens du conservatoire de Ramallah pour interpréter un concerto de Vivaldi. Vous auriez dû voir la tête épatée de ces jeunes dont c’était le premier concert public… Honnêtement, ils ne se débrouillaient pas trop mal…
Le concert suivant reprenait des morceaux du brunch musical de la veille. C’était toujours à l’hôpital allemand mais dans le petit amphithéâtre qui domine la Cisjordanie, belle vue sur ce monde sur lequel la nuit tombe…
Le mardi, encore un concert… Au patriarcat arménien, cette fois-ci, dans le grand salon de réception. Les murs sont décorés de portraits de différents patriarches mais aussi de celui de François-Joseph et de Sissi, qui ont, à l’époque, aidé le patriarcat. Le patriarche assistait au concert. J’ai perdu le programme mais je me souviens que c’était très beau. Les quatre jeunes suisses sont revenus avec un nouveau programme mais cette fois-ci, ils étaient en frac… Il y a eu aussi un quatuor pour cordes et clarinette de Brahms, un peu trop romantique à mon goût. Mais le dernier morceau dont j’ai oublié le compositeur était très émouvant.
Cela devait être le dernier concert pour moi, je n’avais pas réservé pour le concert du vendredi puisque c’était le jour où arrivait le groupe NDV. Mais je venais de réaliser que le groupe n’arrivant que l’après-midi, j’aurais le temps d’y assister. Coup de pot, le jeudi, Agnès reçoit un coup de fil de Jacqueline lui proposant deux places pour le concert Sunrise Temptation du lendemain matin, elle avait invité deux amies israéliennes qui ont réalisé que le concert ayant lieu à Jéricho, elles ne pouvaient s’y rendre.
Donc à 5h00 de l’après-midi, je confirme les deux places pour Jéricho le lendemain matin. Je fais signe à Jaime qui loge avec moi chez les Frères. Coup de chance, c’est son anniversaire !!! Il apprécie le cadeau…
Vendredi, lever à 3h30 du matin, rendez-vous à 4h00 pour prendre le taxi collectif à la Porte de Damas. Dans le bus, un juif me branche sur Jésus et l’histoire du gars “qui descendait de Jérusalem à Jéricho”. Peu avant 5h00, nous voilà à la station du téléphérique de Jéricho. Ce téléphérique est inscrit au Livre Guinness des Records : le plus long téléphérique sous le niveau de la mer ! Il donne accès au monastère orthodoxe de la Tentation, accroché à la falaise qui domine Jéricho à l’ouest. À côté de la station de téléphérique, une terrasse garnie de chaises. C’est là, qu’un petit groupe de privilégiés s’est laissé tenter par le lever du soleil. À cinq heures et quart, alors que les monts de Moab en Jordanie se dessinent de plus en plus nettement, le concert commence : quatuor pour cordes et flûte de Mozart. Puis une sonatine pour flûte et clarinette (toujours le même, notre copain). Et là, le soleil tout à coup a jailli… Ça faisait un peu Out of Africa. Mais c’était splendide.
Après le concert, le petit déjeuner a été servi dans le restau du téléphérique. Copieux et délicieux. Avec Agnès, Matteo et Jaime, on s'est rendu compte que nous avions tous les quatre une montre de gousset ! Disposant encore d’un peu de temps, on a voulu aller frapper au monastère mais on a trouvé porte close… on est redescendu. Et dans le bus, j’ai parlé avec une fille volontaire à l’hôpital français. Hasard, son cousin est prêtre de Notre-Dame de Vie et j’étais en classe à Saint-François-Régis avec un autre de ses cousins. Je parle aussi avec une juive canadienne terrorisée d’être allée à Jéricho et surtout d’y avoir laissé son copain, sans passeport au milieu de ces sauvages Palestiniens prêts, sans doute, à l’égorger. J’ai réalisé à ce moment à quel point les Juifs sont terrorisés par les Palestiniens. Je me suis toujours senti en sécurité dans les Territoires, plus même qu’à Jérusalem Ouest.
Retour chez les Frères, bouclage de mon sac, douche et je pars attendre mon Sherout pour rejoindre le groupe NDV à l’aéroport. Ambiance hyper occidentalisée… Les gens accueillent leurs amis avec des fleurs et des ballons Bob l’Éponge…
Le groupe NDV arrive. J’ai été inquiet un petit moment car il tardait. À cause de Maguelone, ou plutôt d’ElAl qui avait égaré son sac…
Ce furent donc deux semaines, bien remplies de soleil, de prière, de marche (sous le cagnard de préférence), de chants et de bonnes tranches de rire.
Quatre jours dans le désert : Avdat, le Maktesh Ramon, Eilat, Ein Gedi, Massada, Qumrân. Puis la Galilée : Nazareth, le Carmel, le lac de Tibériade et tous ses sanctuaires, le nord de la Galilée, le Thabor. Puis retour en Judée, Jéricho, le Wadi Qelt, Jérusalem, Bethléem, célébration du mystère pascal à Jérusalem, Abu Gosh, Césarée Maritime (baignade gâchée par la présence de méduses) et retour à l’aéroport…
J’avais demandé à notre chauffeur s’il rentrait à Jérusalem avec son bus, non mais il a demandé à un autre chauffeur de la même compagnie qui m’a ramené Porte de Jaffa, pour rien (Il a refusé le billet que je voulais lui donner). C’était impressionnant d’arriver de si bon matin seul dans un bus dans Jérusalem. N’ayant nulle part où aller, je suis allé prier au Saint-Sépulcre, crasseux et puant de la crasse de la veille… Je suis passé à l’hôtel Knight’s Palace où nous logions pour récupérer mon sac et me voilà parti à l’assaut du Mont des Oliviers pour arriver suant chez les Bénédictines.
J’y loge depuis une semaine, je profite du calme pour faire une petite retraite. Ce qui ne m’a pas empêché d’aller manger au resto pour l’anniversaire de Marie-Claire, volontaire à St-Pierre-en-Gallicante.
Aujourd’hui, fête de sainte Anne et saint Joachim, les Bénédictines étaient en effervescence. Un groupe d’amis du monastère venus de France terminait son pélé en Terre Sainte par une messe solennelle, en présence du Consul général de France à Jérusalem. Les moines et moniales d’Abu Gosh étaient présents, ainsi que les Bénédictines de Bethléem (de rite melkite). Un quart du groupe de pèlerins français est sourd, il y avait donc une traductrice en langue des signes, intéressant de voir combien ce langage à part entière est expressif. À l’issue de la messe, le Consul général a parlé de son travail de Consul et de la situation politique du pays. Passionnant. Puis repas que j’ai pris avec les Franciscaines Missionnaires de Marie qui sont nos voisines d’en face à l’École Biblique. Dans l’après-midi, un des Pères Blancs de Sainte-Anne, responsable des relations œcuméniques pour le patriarcat latin, a parlé de la situation des chrétiens en Terre Sainte et de l’œcuménisme. Intéressant même si la fatigue se faisait sentir pour une bonne part du groupe.
Vêpres, repas et enfin Complies et Vigiles sur la terrasse des Sœurs face à Jérusalem, illuminée par le soleil couchant. * * *
À bientôt,
Étienne+

lundi 2 juillet 2007

Sounding Jerusalem

Cher tous,
La musique continue… Jeudi après une journée calme, j’avais rendez-vous avec quelques-uns pour aller au concert Re-discovering Treasures. Le programme indiquait que le concert avait lieu au Music Center. Nous avions repéré sur un plan de Jérusalem que cela se passait dans la vallée de la Géhenne… Arrivés là-bas, personne et surtout personne n’était au courant d’un concert… Finalement un type nous indique qu’il y a un autre Music Center près du moulin Montefiore, une petite bavante… et on arrive au pied du moulin. On demande le dit centre musical et personne ne savait… À un moment, on était à 50 mètres du centre et les habitants ignoraient : « Lo’ Yodea‛, lo’ yodea‛, ils n’ont que ce mot-là à la bouche » aurait pu dire le capitaine Haddock. Finalement on a fini par trouver mais le centre était fermé… et pour cause, il était 18h00 et le concert n’était qu’à 20h00. Du coup, on est rentré chacun chez soi en traversant ce joli quartier construit au début du 20° siècle grâce aux deniers de la famille Rotschild : petites maisons en pierre à un étage, plongées dans la verdure… C’est très cosy.
À 20h00, retour au Music Center. La salle est hyper professionnelle et l’œil aiguisé d’Agnès y retrouve le modulor du Corbusier. Nous avons entendu deux trios pour piano, violoncelle et clarinette composés par deux élèves de Brahms : Frühling et Zemlinsky. Le premier avait déjà été interprété l’autre samedi à l’Hospice autrichien. Le second était sympa surtout le dernier mouvement, espiègle et léger. Au milieu, deux duos pour flûte. Le flûtiste avait une tête de bandit sicilien mais jouait assez bien mais les morceaux s’appelaient Façades et Chaotic Harmony. Le nom suffit à vous faire comprendre que ça restait dans le genre intello-conceptuel a-mélodique….
Comme nous étions à l’ouest de Jérusalem, le public était complètement différent de ce que l’on voit d’habitude. Surtout des juifs. Je ne les ai pas trouvés très polis… Malgré les avertissements au début, trois portables ont sonné, certains parlaient à voix basse, une dame à gros talons est sortie sans se soucier de discrétion au milieu d’un mouvement… Des sauvages. C’est le problème des concerts gratuits, les gens n’essayent pas d’en avoir pour leur argent puisque de toute façon leur portefeuille restera indemne. Du coup, l’ambiance était assez dure…
Enfin…
Vendredi messe au St Sépulcre. J’avais fait signe aux Petites Sœurs de Jésus et elles m’ont invité à partager le petit déjeuner. Elles hébergent chez elles les trois Petites Sœurs de Gaza qui étaient à Jérusalem pour une rencontre régionale avec les conseillères de la communauté venues de Rome quand les troubles ont repris. Depuis près de trois semaines, elles attendent de pouvoir rentrer chez elle. On a longuement parlé de la situation humaine, sanitaire, sociale, culturelle, écologique… C’est dramatique. La plupart des gens sont au chômage et lorsqu’ils ont du travail, ils ne sont pas payés. L’eau qui déjà n’est pas potable est souvent coupée, parfois pendant plusieurs jours. Leur maison est intacte selon leurs voisins qu’elles ont pu contacter, mais on a rapporté la mise à sac d’un couvent ailleurs dans la bande de Gaza. Les Petites Sœurs étaient dans l’attente d’un papier officiel leur permettant de rentrer dans la bande de Gaza, tout en étant sûres qu’au check point on les laisse passer : il n’y a pas de transport en commun jusque là-bas et les taxis vous rançonnent.
Dans la journée, travail… En fin d’après-midi, retour à l’hospice autrichien pour le concert Echoe of the Danube. Une bonne heure de viole de gambe : je dois être une des rares personnes sur lesquelles Tous les matins du monde n’a fait aucun effet, mais là, j’ai été conquis. Le type nous présentait les œuvres, son instrument (un instrument parisien de 1699) de manière simple, pas du tout pédante. Il était vêtu d’une chemise blouse, un peu comme à l’époque. La viole de gambe est l’ancêtre du violoncelle, les dimensions sont semblables mais il y a sept cordes au lieu de quatre ; l’instrument est coincé entre les mollets du musicien et ne repose pas sur le sol ; l’archet est tenu comme une cuiller à soupe. Les violes ont été balayées sur la scène de l’histoire de la musique par les Suites pour violoncelle de Bach (entendues le jeudi précédent au Consulat général de France) qui voulait montrer tout le potentiel émotionnel de ce nouvel instrument.
Un peu de Marin Marais (un gambiste ne peut pas faire l’impasse) mais aussi d’autres compositeurs anglais ou allemands. Il a terminé par les Folies d’Espagne de Marin Marais, c’est l’éternel thème et variations autour de la Folia (Vivaldi, Scarlatti, Corelli, Rachmaninov, Jacques Berthier, Vangelis et même Patrick Lemoine) : magique !
Samedi matin, avec Agnès, Matteo et Paula, nous sommes allés dans la région de Ramallah visiter une petite communauté monastique dans le village d’Ain Arik. Sherout jusqu’à Ramallah et taxi jusqu’au village. Jusqu’en 1948, le village était entièrement chrétien et maintenant, il est dominé par un minaret de 62 mètres, le deuxième plus haut de toute la Cisjordanie. C’est une dimension non négligeable de la guerre de 1948 que le renversement démographique des chrétiens, submergés par des gens déplacés. Cependant l’ambiance est assez sereine et les relations entre l’imam et les deux curés (orthodoxe et latin) sont bonnes : il est même arrivé à l’imam de faire le ramassage des enfants pour les amener au catéchisme ! En fait, le prieur de la fraternité monastique est un vieil ami de Paula, une dame milanaise, amie de Matteo et volontaire pour quelques mois à la Custodie. Nous avons été reçus chaleureusement. Avec un des frères, nous sommes allés voir l’école catholique voisine où les moines font le caté. Puis sur la crête, admirer le paysage. Par rapport à Jérusalem, c’était d’un calme… Au loin, on voit quelques colonies israéliennes.
En repartant, on est passé à l’église orthodoxe, le curé nous a fraternellement accueillis. Marié, deux enfants, il est l’ancien maçon du village, c’est à la demande des paroissiens que le patriarche grec orthodoxe de Jérusalem l’a appelé à l’ordination. C’était surprenant de rencontrer un prêtre orthodoxe arabe puisqu’à Jérusalem, les orthodoxes que l’on voit sont des Grecs.
Sur le chemin du retour, le taxi nous a montré l’église de El Bireh. Il ne reste que des ruines de cette grande (étymologie du nom) église byzantine qui commémorait le lieu où Marie et Joseph se sont aperçus que Jésus était resté à Jérusalem. Passage du check point, pas moins de cinq tourniquets (le Manège désenchanté !) et sherout jusqu’à Jérusalem.
Samedi après-midi et dimanche, week end musical. Pas moins de cinq concerts… Samedi, à 15h00, nous étions conviés à une Bach’s cup of tea au Schmidt College, école de filles tenues par des religieuses allemandes, en face de la Porte de Damas. Cela avait lieu dans la Kaisersaal, la salle de l’Empereur ; elle tire son nom de l’immense portrait de Guillaume II qui orne le mur (les chaises sont aussi au chiffre de l’empereur). En sirotant une tasse de thé à la menthe, nous avons entendu une des Suites pour violoncelle de Bach, une partita pour violon solo du même et un soloo pour clarinette de Jörg Widmann (né en 1973), une pièce de virtuosité qui exige du soliste de faire sortir des sons peu habituels. Après le concert, re-cup of tea mais, en prime, nous sommes montés sur la terrasse : panorama sur la Porte de Damas et la Vieille Ville. *** !
Mais ça n’était pas fini. À 18h00, dans le cloître de l’église du Rédempteur (ancien couvent des Chevaliers de Malte), nous avons été Kissed by the Muse. Le cadre est fascinant et la musique dont il était l’écrin tout à fait de circonstance. Cinq artistes nous ont régalés. Le gambiste allemand de la veille qui s’est révélé un violiste accompli (viole de la taille d’un violon mais tenue comme un violoncelle) ; un percussionniste né en Turquie aux mains délicates ; un oudiste (une sorte de luth oriental) d’origine irakienne ; un israélien jouant du luth et du théorbe (imaginez un luth dont le manche se prolonge d’un bon mètre pour tendre une seconde volée de cordes) et enfin une jeune soprano allemande aveugle. Tout ce beau monde a interprété des pièces des 15°-17° siècles, issues de la tradition juive séfarade, musulmane et chrétienne. Peu de choses à dire sinon que c’était merveilleux, la voix de la cantatrice se prêtait à merveille à ces styles divers. Sa prestance majestueuse impressionnait, tempérée par l’hésitation de l’aveugle qui ne sait pas d’où viendra l’obstacle. Elle suivait avec les doigts sa partition transcrite en braille. Il y avait une berceuse de Tarquinio Merula où Marie berce l’enfant Jésus en s’attristant par avance des souffrances qu’il devra subir ; à la fin, elle réalise que c’est ainsi que se jouera la Rédemption et sa joie éclot. Très émouvant.
Je crois que c’est un des plus beaux concerts du Festival et ce n’est pas peu dire. Le cadre, l’originalité du thème, la qualité des interprètes et l’émotion qu’ils transmettaient, tout a contribué à faire de ce concert une réussite. J’avais emporté mon appareil photo et j’ai mitraillé, même sans flash.
Dimanche, journée à l’Hospice Autrichien, au cœur de la Vieille Ville pour la journée Sounding Hospice. Pour ceux qui connaissent cela se situe en face de la troisième station de la Via Dolorosa. À 10h00, messe en allemand dans la petite chapelle dédiée à la Ste Famille. La chapelle est richement décorée par les blasons de toutes les altesses royales et impériales qui ont honoré de leur visite l’Hospice. Celui de François-Joseph est énorme.
À l’issue de la messe, il y avait Paradise Brunch dans le jardin de l’hospice. À l’ombre des arbres, entourées de géraniums colorés, on avait disposé des tables et des chaises. Pour agrémenter l’atmosphère cinq musiciens : un batteur, un contrebassiste, un accordéoniste (l’improvisateur de l’autre samedi), un gars qui jouait du saxo, de la flûte… et une jeune femme qui jouait de l’oud. Ambiance sympa avec des improvisations sur des thèmes de musique arabe. À table, j’étais avec le prieur des Dominicains, Agnès, Matteo, Jacqueline la femme de l’ambassadeur d’Autriche (elle est française) et son mari. Le clarinettiste autrichien est venu nous rejoindre, on a pas mal parlé de son travail, de ses choix musicaux… La discussion était passionnante… En plus, le buffet était excellent : délices autrichiennes et spécialités orientales s'alliaient.
En plus, la canicule des jours précédents avait enfin laissé la place à une douce brise et à des températures plus clémentes. On respirait. Après le brunch, sieste reconstituante (s’il est une chose que j’ai appris à l’armée, c’est qu’il est fatiguant de ne rien faire…).
L’après-midi, ce fut Piano Time – Kaffee und Kuchen, dans le salon de musique de l’Hospice. Deux pianistes, un italien et une polonaise ont interprété du Scarlatti, du Chopin et du Chostakovitch. Romantique et passionné. À l’entracte, j’en ai eu marre de rester réservé (ces concerts sont sympas mais il faut supporter la molle foule autour des buffets) et je me suis précipité sur le buffet des gâteaux pour goûter le fameux Apfelstrudel de l’Hospice. Il correspond à la réputation de la maison.
Enfin à 19h00, Expressing the Presence autour de la musique contemporaine. Tout d’abord, 12Spiel : un dé à douze faces est lancé et le pianiste joue la musique qui apparaît sur la face supérieure : la partition est donc pentagonale. L’intérêt de l’œuvre réside dans cet artifice interactif. Un solo de clarinette… Portraits d’après un bouquin d’Elias Canetti ; ce sont 8 petits duos pour violoncelle et piano. La musique est assez dissonante mais le violoncelle va chercher de drôles de sons : glissando, pizzicatti violents… Enfin, un quatuor de jeunes Suisses a interprété une pièce pour cordes d’un compositeur suisse. Par rapport à ce qui précédait, c’était très “évident comme musique”. Je me suis couché pas trop tard.
Mais à 2h00 du matin, impossible de fermer l’œil, aussi à 6h00, difficile de l’ouvrir.
À bientôt,
Étienne+
PS : je mettrais les photos demain matin, car l'après-midi, c'est impossible...