jeudi 2 janvier 2020

Que le Seigneur garde ton départ (Ps 121,8)

 יְהוָה יִשְׁמָר־צֵאתְךָ
YHWH yišmor-ṣēʾəḵā

Chers amis,
Ce 31 décembre a été somme toute assez calme : rangements, préparation de ma valise, un peu de ménage. J’ai célébré la messe en fin de matinée pour Rémi.
En fin d’après-midi, je suis allé voir Anthony pour la discussion à propos du dernier des chapitres que je lui ai remis. Rien de particulier à dire. Mais nous avons aussi convenu de la suite du travail à la fois en termes de contenu que de rythme. Désormais, y’a plus qu’à !
C’est vrai que je comptais au départ, en voyant que j’avançais bien dans la rédaction, remettre à Anthony pour Noël, une version complète mais pas finie de mon travail. Mais comme il m’a demandé d’approfondir certains domaines que j’avais, il est vrai, quelque peu éludés, j’ai dû ralentir mon rythme de production au bénéfice d’un travail et d’une réflexion de fond sur ces domaines. J’ai donc beaucoup lu maintenant, il me faut “coaguler” tout cela. Mais l’échange que j’ai eu avec Anthony me montre que les idées sont dans ma tête.
Je continue vers l’hôtel Holy Land où doit loger le groupe du P. Yannig. Parmi les participants à son pèlerinage, un couple de paroissiens qui a accepté de transporter quelques livres pour moi. Précieux service rendu.
Le soir, j’ai attendu minuit avec les Frères qui avaient transformé le salon en tripot : whisky, cigarillos et jeux de cartes en attendant que l’heure sonne… J’ai bien ri de les voir ainsi !
À minuit, nous avons échangé nos bons vœux, et je suis vite allé me coucher.
Le premier janvier, départ matinal pour Abu Gosh, les amis sur lesquels je compte habituellement pour m’y mener n’allaient pas au monastère, j’ai donc pris le bus. Pour cette solennité du 1er janvier, j’ai même eu quelque inquiétude : à 10 h 15, la porte du monastère était fermée, personne n’était garé devant… La messe était-elle à 10 h 30 ? Finalement oui, mais bien peu de fidèles étaient là : une petite dizaine. À la sortie, je salue quelques-unes des sœurs et j’ai la joie de retrouver Louis et Bertile que j’avais rencontrés fortuitement dix jours plus tôt à Notre-Dame Center. Ils passent trois mois au monastère, mandatés par l’Œuvre d’Orient pour du volontariat : catalogage de bibliothèque, jardinage… Nous avions convenu d’échanger un verre avant mon départ, sans rien prévoir pour autant. La Providence y aura veillé ! Je suis donc allé à l’apéro avant de filer prendre mon bus et arriver un peu en retard au déjeuner du Nouvel An des Frères au Collège. Habituellement, ils se retrouvent à Bethléem pour Noël et Jérusalem pour le 1er janvier. La veille, je revois encore le visage de Suzanne la cuisinière quand elle a aperçu dans le frigo l’énorme dinde à préparer… Le Frère Malak lui avait ensuite montré un tuto Youtube pour la préparation (en arabe !). Et elle l’a excellemment réussie.
Les Frères m’avaient placé entre Baptiste et son évêque Mgr Balsa qui a passé la semaine après Noël avec lui et un autre séminariste ardéchois qui étudie à Rome. J’ai été touché de l’attention paternelle qu’il témoigne à ses séminaristes. Ils m’ont raconté leurs aventures galiléennes de l’avant-veille.
À la fin du repas, tire-café, café, pousse-café…
Je termine mon bagage puis je profite d’un peu de temps pour aller prier au Mur occidental, cela faisait un petit moment que je n’y étais pas allé puis au Saint-Sépulcre qui était plein de français. Après cela, j’attends le groupe du P. Yannig qui faisait son chemin de croix. Je vois passer Mgr Pizzaballa, l’administrateur apostolique du Patriarcat latin (en calotte violette et soutane filetée) puis Mgr Girelli, le délégué apostolique (en manteau et bonnet, incognito !). Finalement, je retrouve le groupe du P. Yannig sur le toit du Saint-Sépulcre où ils achevaient leur Via Crucis.
Puis je rejoins le Collège pour le dîner avec les Frères, ultime dîner pour échanger, discuter et s’assurer de nos prières mutuelles. Vers 20 h 45, je descends pour aller prendre le tramway. Dans la rue, Rémi m’attend avec un ami venu le visiter. Nous nous saluons.
J’attrape mon tram, puis je m’installe dans le train vers l’aéroport où j’arrive vers 22 h. C’est le dernier train en partance de Jérusalem alors que mon avion est à 5 h 50 et exige donc d’arriver vers 2 h 50 du matin. De toute façon, quelle que soit la solution choisie c’était nuit blanche assurée…
Je réussis à dormir dans l’aéroport, je discute avec une dame de Marseille dont les enfants vivent en Israël. Les formalités d’embarquement commencent. Interrogatoire habituel, enregistrement des bagages, tout se passe calmement. Comme à l’accoutumée, j’ai droit au contrôle aéroportuaire approfondi mais dans une version light que j’apprécie. J’aurais même l’agréable surprise de constater à l’arrivée que ma valise n’a pas été fouillée comme c’est souvent le cas. On y trouve normalement un petit papier officiel informant que la valise a été ouverte pour faire l’objet d’un contrôle. De toute façon, le contenu est dans un désordre innommable. Cette fois-ci, rien de tel. Soit, ils n’ont pas contrôlé, soit ils ont vachement bien rangé après.
Dans la zone internationale, je finis par retrouver Mgr Balsa et son séminariste qui rentrent par le même avion. De mon côté, la forme n’est pas optimale, je ne me sens pas bien du tout avec de terrible maux de ventre. J’hésite à embarquer mais me convaincs d’y aller quand même. Le trajet est assez pénible. J’ai heureusement prévu les bouchons d’oreille et le masque. À l’arrivée, je me sens beaucoup mieux si ce n’est un mal de crâne terrible… Je récupère mes bagages et salue l’évêque et son séminariste. Je retrouve Jean-Michel, un paroissien bien sympa qui a accepté de venir me chercher. Je retrouve ma paroisse, toujours aussi belle et attachante. Ma maison paroissiale propre et rangée (agréable surprise !) et mon petit appartement merveilleusement rajeuni (j’avais suggéré de profiter d’une absence de quelques mois pour refaire une petite remise à neuf et ceux qui y ont travaillé ont fait un très beau travail.
Le soir, je retrouve quelques jeunes rencontrés cet été qui sont venus passer quelques jours à Notre-Dame de Vie. Mais cela est une autre histoire
À bientôt,
Étienne+
P.S. : ne vous inquiétez pas, je retourne en Terre Sainte dans un mois pour un pèlerinage avec les jeunes prêtres de mon diocèse. Un peu de patience !