וַיַּכּוּ
אֶת־גְּדַלְיָהוּ
wayyakkû ʾeṯ-gəḏalyahû
Chers amis,
De lundi à mercredi,
bibliothèque. Après avoir pas mal avancé ces dernières semaines, je cale un
peu. J’arrive à la dernière des béatitudes (Ap 20,6) qui est un beau mescladis
interprétatif. Jugez vous-même :
Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection !
La seconde mort n’a pas de pouvoir sur eux
mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ,
et ils régneront avec lui pendant mille ans.
Drapeau en berne à l’École biblique (et le clocher néo-hasmonéen) |
Ce verset et les deux qui
précèdent ont généré depuis 1900 ans un paquet de questions : qu’est-ce
que la première résurrection ? Cela veut-il dire qu’il y en a une deuxième ?
Qu’est-ce que la seconde mort ? Et donc par voie de conséquence, la
première ? Mort et résurrection doivent-elles être prises en un sens
spirituel ou physique ? “Prêtres du Christ”, qu’es aco ? Régner avec
le Christ, comment ça se passe ? Et vous avez remarqué la mention des
mille ans, qui fait entrer en transe les farfelus de tout poil.
Je m’arrache un peu les
cheveux (et avec ce qui en reste…)
Sinon, ce lundi, à cause
du deuil national français, les couleurs flottaient sur le mat de l’École biblique,
au sommet du clocher d’un style éclectique que je n’hésiterais pas à qualifier
de néo-hasmonéen… (En vrai, ça ressemble à un décor de péplum hollywoodien
tourné dans les années 50 à Cinecittà).
Hier mardi, un cardinal
est passé au Collège. Le frère Rafael nous l’avait annoncé mais il était
incapable de nous dire son nom et le pourquoi de sa présence… La seule chose qu’il
avait retenue, c’était le fait qu’il travaille au Vatican (c’est pas tellement
discriminant comme critère pour un cardinal !). La veille, on a su qu’il
était argentin. Un petit coup de Wikipédia “Composition actuelle du Collège cardinalice” et hop, le tour était joué : il s’agissait du cardinal
Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales. Il est de
passage à Jérusalem à l’occasion de la célébration du 800ème anniversaire du “pèlerinage
de paix de saint François en Terre Sainte”. Il en profite pour faire la tournée
des grands ducs : écoles, services ecclésiaux (Mission pontificale, Caritas…)
Je vous dis tout ça, mais j’étais à la bibliothèque quand il est passé :
je suis étudiant, c’est pas l’heure de faire des ronds de jambe.
De g. à d. : Fr. Rafael,
Fr. Malak, Card. Sandri, X, Fr. Daoud, le directeur |
Aujourd’hui, je suis allé à l’École avec
Baptiste et Rémi : ils commencent l’année à l’École biblique par un
séminaire de rentrée (2-4 octobre ; 7-11 octobre) assez intense.
En fin d’après-midi, il y avait un petit pot d’accueil
à l’École pour faire connaissance. Parmi les étudiants, il y a un jeune prêtre
de Paris qui connaît un prêtre de Notre-Dame de Vie qui connaît tout le monde…
Il se reconnaîtra, s’il me lit.
Sinon, deux mauvaises nouvelles me sont
arrivées aujourd’hui : le décès subit (crise cardiaque) d’un prof de
Marie-Pila, l’école de Notre-Dame de Vie à Carpentras. Je le connaissais quand
j’étais à Saint-Joseph : on avait le même âge… Il laisse une femme et deux
enfants. Et un autre décès, celui d’un prêtre du diocèse d’Aix, qui a été à
Notre-Dame de Vie pendant quelques années. Deux amis, deux frères…
Sinon, le titre énigmatique de ce billet vient
du fait qu’après les deux jours de Rosh haShana (1er et 2 Tishri = 30 septembre
et 1er octobre, cette année), il y a le jeûne de Guedalia. Il s’agit d’un juif
nommé par Nabuchodonosor pour administrer la province de Judée après l’exil.
Mais son pouvoir est refusé par des Judéens qui finissent par l’assassiner. Par
peur de représailles, la population de Judée s’enfuit en Égypte. En souvenir de
la désolation du pays qui a suivi, on jeûne ce jour-là au cours du septième
mois de l’année (cf. Zacharie 8,19). Vous allez vous poser la
question : comment se fait-il que le “jeûne du septième mois” a lieu trois
jours après le jour de l’an ? C’est que le calendrier a changé au moment
de l’exil. Avant l’exil, l’année commençait au mois de Nisan (le mois de la
Pâque), après l’exil, l’année commence au mois de Tishri (fin septembre-début
octobre). C’est plus pratique quand on veut faire une année sabbatique :
pendant une année, on ne sème pas et on ne récolte pas. Avant, on ne récoltait
pas ce qui avait été semé l’année avant, puis on récoltait ce qui n’avait pas
été semé pendant l’année sabbatique : idéal pour mourir de faim…
Enfin, chez les Frères, personne n’est jamais
mort de faim. Hier, Suzanne avait préparé un musakhan…
À bientôt,
Étienne+
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire