mardi 17 novembre 2015

Et laissant Nazara, il s’en alla s'établir à Capharnaüm, au bord de la mer (Mt 4,13)

Καὶ καταλιπὼν τὴν Ναζαρὰ ελθὼν κατῴκησεν εἰς Καφαρναοὺμ τὴν παραθαλασσίαν
kai katalipôn tèn Nazara elthôn katôikèsen eis Kapharnaoum tèn parathalassian 

Chers amis,
Quelle journée que celle-ci qui nous a fait faire le tour du lac de Tibériade. Après un lever matinal, les laudes avec le groupe, nous sommes partis à 7h30 et nous avons contourné le lac par le sud et nous avons rejoint le site d’Hippos, une cité de la fameuse Décapole, située au-dessus du kibboutz d’Ein Guev (c’est ce kibboutz où vous avez débarqué si vous avez traversé le lac en bateau lors de votre pèlerinage).
Hippos vue de Capharnaüm
Le bus nous a laissé près de la ville antique, pas besoin de monter, alors qu’en 2007, nous étions montés à pied. La cité est bâtie sur un plateau qui domine le lac, la forme de ce plateau peut évoquer la croupe d’un cheval d’où le nom de la ville (Hippos = cheval en grec / Sussita en hébreu). Le site a été peu fouillé. Le chemin qui mène au site depuis la route est au milieu d’un champ de mines… Il ne faut pas s’éloigner (dans le pays, le déminage est confié à des escouades de vaches, paraît-il…)
Sinon, l’axe principal de la cité suit la croupe du cheval, dans la direction est-ouest. L’un de nous est étudiant en archéologie et spécialiste de la période byzantine était comme un chien fou ! Il allait ici et là en poussant de grands cris. En effet, le site compte pas moins de quatre églises, toutes splendides. L’une d’entre elles montre les signes d’une destruction par tremblement de terre, elles sont toutes couchées parallèlement. Le granite ne vient que d’Égypte (et pas du delta, d'Assouan !) Une autre contient un beau baptistère.
Nous avons pu remarquer que les assises des bâtiments sont souvent en basalte noir qui est la pierre la plus répandue. Lorsqu’on veut donner du “chic” au bâtiment, on fait ensuite les murs dans un beau calcaire blanc. À la fin de la visite, nous sommes descendus à pied mais nous avons eu des problèmes pour retrouver la route à cause des clôtures.

Un petit arrêt à Kursi, un monastère byzantin, le plus grand de la région, qui commémore l’exorcisme du possédé gérasénien (Mc 5,1-20 ; Mt 8,28-34). Le site est connu pour la beauté des mosaïques et a été très très restauré…
Depuis Kursi, nous sommes montés sur le plateau du Golan, annexé par Israël en 1967 et réclamé par la Syrie depuis cette époque. Ce plateau est d’une grande importance stratégique : c’est un réservoir d’eau exceptionnel (plus d’un mètre d’eau de précipitations par an) et un grenier à blé pour le pays… La terre est noire !
De là nous sommes allés à Gamla, la « Massada du nord ». La ville a résisté avec acharnement aux légions romaines. Évidemment, c'est Flavius Josèphe qui nous raconte tout cela. Le site est assez impressionnant. Le mot signifie « chameau » en araméen car, comme pour Hippos, le site évoque la bosse d’un chameau. Imaginez donc une arête rocheuse reliée au plateau par un étroit passage et entourée de profondes gorges. Le site est aussi une réserve naturelle avec vautours, hyènes et même des loups ! Nous n’avons vu que les vautours.
Gamla, la ville est sur le flanc gauche de la bosse
Avec le groupe, nous n’avons fait que voir le site d’en haut mais les courageux ont pu descendre à pied, pénétrer dans la ville, voir la tour sapée par les Romains, la fameuse synagogue du ier siècle bien dégagée et la brèche dans le mur double (les Juifs assiégés avaient doublé la muraille pour la renforcer). On est remonté en courant !!!
Repas sur le pouce et explications géologiques de Gérard sur la région de Galilée et du Golan.
Puis nous sommes redescendus vers le lac (qui est tout de même à 200 mètres en dessous du niveau de la mer…)
Synagogue de Gamla
Là, nous avons passé un petit moment à Chorazin, une des villes sur lesquels le Seigneur Jésus a prononcé une plainte : « Malheur à toi, Chorazin ! Malheur à toi, Bethsaïde ! Car si les miracles qui ont lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que, sous le sac et dans la cendre, elles se seraient repenties ». (Mt 11,21 ; Lc 10,13). La ville est toute construite en basalte, c’est un peu sombre… Au centre du village, on trouve une belle synagogue byzantine bien mise en valeur. Je l’avais déjà visitée en 2007 (voyez l'article sur le blog des étudiants de l’École pour lequel j’avais rendu compte du voyage en Galilée j'y montrai le fronton et les éléments de décoration intérieure, notamment la chaire de Moïse, cf. Mt 23,2).
Puis, nous avons fait le traditionnel parcours des lieuxsaints chrétiens : Capharnaüm avec la maison de saint Pierre et la fameuse synagogue blanche de l’époque byzantine ; Tabgha, lieu de la multiplication des pains, où les traces de l’incendie criminel de juin dernier sont encore visibles (mais à peine, on sent qu’on est chez les Allemands…) ; la primauté de Pierre où l’on s’est assis pour regarder le lac et les couleurs du coucher de soleil…
La fin de la journée s’est faite en nocturne à Magdala. Le lieu est nouveau puisqu’il n’a été fouillé qu’à partir de 2009 et qu’on y a découvert une synagogue. C’est, à ce jour, la plus ancienne jamais découverte en Terre Sainte. Le reste de la visite s’est fait à la lueur des téléphones portables puisque la nuit tombe vite dans ce pays.
Synagogue de Magdala
Ambon de la synagogue
remarquez le chandelier à 7 branches


 Retour à la maison, douche bien apprécié après le crapahut de la journée, messe et repas. Soirée studieuse à classer les photos et à rédiger ce message.
Maintenant, complies et au lit !
Bonne nuit ! ! !
Étienne+

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