μετὰ διετῆ χρόνον
meta dietê chronon
Chers amis,
L’eussiez-vous cru ? Après une pandémie, quelques confinements, alors qu’une
guerre terrible se déroule en Ukraine, après deux années d’immobilité, me voilà
reparti pour la Terre Sainte… J’avais déjà programmé un séjour à Jérusalem pour
Noël 2021, mais le variant omicron en a décidé autrement. Le 1er novembre,
Israël ouvrait largement ses frontières et les refermait brusquement le 28…
Chou blanc ! J’ai donc transformé mon projet en mois monastique à l’abbaye
de Ganagobie, entre Manosque et Sisteron. Quatre semaines de silence, entre
offices monastiques, repas avec lecture recto tono et étude en cellule.
J’ai adoré ce temps… même si l’efficacité du travail ne fût pas aussi optimale…
Israël a rouvert ses frontières la veille de mon retour à Saint-Didier.
Nouvelle tentative pour Pâques, qui semble marcher. L’ouverture des frontières
ne signifie pas que c’est facile. Il faut évidemment monter patte blanche du
point de vie sanitaire avec un formulaire en ligne, un PCR avant le départ et
un autre à l’arrivée en Israël.
Mon dernier test remontait au mois de mai ! Vendredi matin, je suis donc
allé me faire tester en même temps que j’allais établir une procuration pour
les deux tours de l’élection présidentielle. Test négatif, ouf !
Dimanche, préparation de la valise, ménage de ma chambre (pas du luxe). Messe
dominicale à NDV, ce qui ne m’était pas arrivé depuis l’été dernier. À la
sortie, quelques têtes connues. Il a fallu entendre les sornettes de quelqu’un qui
écoute sans recul critique la propagande de la “réinfosphère” sur la crise du
moment… Les puces 5G et compagnie, ça va un moment !
Claude est venu me chercher et me conduire à la gare de l’Isle-sur-la-Sorgue.
Quel frère ! Le train n’avait que cinq minutes de retard. Voyage sans
encombre jusqu’à la gare VAMP (j’imagine toujours une femme fatale dans le
genre héroïne hollywoodienne des années 40). À l’aéroport, je grignote un petit
quelque chose et me dirige vers l’enregistrement. Avant même l’ouverture des
guichets, l’avion est annoncé avec du retard. Chouette !
Une jeune femme me demande mon passeport, mon PCR et l’Ishour,
formulaire avec les infos sanitaires. Je n’ai rien reçu dans ma boîte mail. J’ai
bien le reçu du paiement du test PCR de l’arrivée… la jeune femme n’est pas
inquiète, je flippe ! Je finis pas trouver le mail dans les spams. Pfiou !
Une autre jeune femme vient me chercher, me parle en anglais et finit par me
confier à un type qui parle français. On discute un moment, ça a l’air de
passer mais il faut quand même fouiller les bagages. J’attends, encore sous le choc de la révélation qui
vient de m’être faite : “Cézanne Business Lounge is not Kosher”. 😱 Je les vois tripoter ma boîte
de café Nes ® “fine mousse”. Il faut vous avouer qu’on ne trouve pas un café
soluble potable dans le pays. Donc quand je viens pour un mois, j’apporte les
munitions ! Cela les intrigue.
Finalement, la fouille de mes sacs ne dure pas trop longtemps. J’enregistre mon
bagage, je franchis les contrôles de sécurité et le contrôle de passeport. C’est très rapide, il n’y a personne.
Il va désormais falloir patienter : notre avion est annoncé avec 1h45 de
retard, nous partirons vers minuit ! J’exulte de joie, vous vous en doutez !
Pour patienter, j’ai du popcorn fait à Sainte-Garde… Les gamins commencent à s’exciter
sous le coup de la fatigue.
L’avion finit par arriver à 23h40 (le décollage est annoncé à 23h50, je
commence à douter…) Nous embarquons dans un relatif désordre. Au bout de la passerelle,
il y a un concours de pliages de poussettes doubles, tout à fait le lieu pour
se livrer à cette activité.
Je me retrouve assis à ma place qui donne dans l'allée. À droite la maman et les jumelles de
trois ans, que l’on vient d’arracher au sommeil quand on a plié la poussette.
Et ça geint ! À droite, moi, du côté de l’allée; au milieu, la fille aînée de 14
ans, et le petit frère côté hublot. Le petit frère n’a pas été pénible. À peine assis, il s’est
mis à dormir et n’a pas bronché de tout le voyage. En revanche, la fille…
Toutes les cinq minutes, elle appelait sa mère : “Imah !” (maman en
hébreu). Imaginez la voix un peu nasillarde qui s’attarde sur la deuxième syllabe en remontant légèrement
le ton, avec une nuance de tristesse : on se serait cru sur le pont du
Titanic au moment d’embarquer dans les canots en séparant les familles. À un
moment, la jeune fille a parlé à sa mère, je tentais de somnoler. Du coup sa
mère m’a réveillé pour me demander en hébreu de me lever pour que sa fille
puisse aller aux toilettes ! Je devais représenter un danger pour la vertu
de la gamine qui pourtant ne se gênait pas pour poser ses bras sur l’accoudoir
comme les enfants lorsqu’ils mangent leur steak-frites avec les bras en ailes d’avion.
Bref, on finit par atterrir assez brutalement surtout que l’avion a rattrapé
une partie de son retard (environ ¾ d’heure). Le débarquement est rapide. Le
contrôle de passeport, une formalité. Les bagages ne tardent pas. Il faut
maintenant se diriger vers le lieu des tests. Impressionnant d’arriver dans le
grand hall de l’aéroport réorganisé avec des barrières dirigeant les voyageurs
vers la zone de test. Le test est rapidement fait : un écouvillon dans la
bouche contre la joue gauche puis dans la narine gauche (heureusement, c’est
fait dans cet ordre…) ; un autre à droite. On peut enfin sortir. Je
retourne dans le hall pour faire un retrait de shekels… Il est désormais trop
tard pour prendre le sherout : ce sera plus rapide d’attendre le premier
train de la journée à 6h30 (en plus c’est cinq fois moins cher). Je suis
surpris de la rapidité du trajet. Encore un peu de patience dans le tram, jusqu’à
la mairie. Enfin, je descends et aperçois ma destination.
Le Collège est ouvert, je salue le portier qui m’accueille avec un grand
sourire et m’ouvre l’ascenseur. Je vois les frères qui vont bien et me font
fête ! Un café (le fameux café soluble israélien !).
Je déballe ma valise, je retrouve mes cartons dans le placard avec quelques
affaires (toilettes, chaussures, quelques vêtements). Puis je vais me coucher
après presque 24h debout. J'ai la joie de retrouver mon couvre-lit préféré !
À bientôt ! Cet après-midi, je vais à la bibliothèque.
À bientôt ! Cet après-midi, je vais à la bibliothèque.
1 commentaire:
Wahou, contente de voir ton blog réactivé ! Bon séjour
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