samedi 23 avril 2022

Enfermé, je n’ai pas d’issue (Ps 88,9)

כָּלֻ֗א וְלֹא אֵצֵא
kālūʾ wəlōʾ ʾēṣēʾ

Chers amis,
La semaine s’est bien passée, avec pas mal de temps à la bibliothèque. Mercredi soir, j’ai regardé la première heure du débat Macron-Le Pen… Affaire à suivre…
Vendredi, quelques détonations matinales du côté des mosquées, on ne se lève même plus pour aller voir depuis la terrasse des Frères. À cause du Ramadan, c’est la foire devant l’École biblique. Je me suis donc fait inviter par le directeur pour déjeuner. Je mange avec Anthony, Henri de NDV et Grégoire, un jeune prêtre de Versailles étudiant au Biblique.
Ce matin, j’avais prévu de ne pas aller à la bibliothèque à cause du Feu sacré des orthodoxes, on peut sortir de la Vieille Ville mais pas y rentrer… En me douchant le matin, je constate des plaques rouges sur mon torse, mes épaules et mon cou (comme un coup de soleil estival sur un Allemand mais avec des formes irrégulières). Je tilte ! Ce sont les symptômes que j’ai eus lors de mes vaccinations anti-covid : je me résous à faire un auto-test (heureusement, les Frères sont équipés). Et ça ne tarde pas, les deux barres apparaissent !
Me voilà donc confiné jusqu’à mercredi… Pas cool, quelques-uns de mes projets s’évanouissent. Les Frères se sont testés, les deux anciens restent gaillards et Frère Malak est positif lui-aussi… Je mesure ma chance de me retrouver confiné dans ces conditions, j’ai passé un bon moment sur la terrasse en fin d’après-midi pour prier et me dégourdir les jambes.
J’ai aussi pu assister aux mouvements de foule pour le Feu sacré des orthodoxes. Tôt le matin, les policiers israéliens ont installé (avec la délicatesse coutumière) des barrières pour entraver le passage par la porte Neuve. À mon réveil, un bon groupe était agglutiné à l’extérieur, malgré le panneau qui indiquait la nécessité de passer par la porte de Jaffa. Les gens passent au compte-gouttes. Il faut dire que cette année, Israël a décidé qu’il n’y aurait que 1 000 personnes dans la basilique et 500 dehors. La décision unilatérale a soulevé la colère des Églises concernées (orthodoxes, arméniens et autres orientaux) qui ont obtenu 4 000 personnes. Pour mettre le bazar, les scouts ont fait de la musique un bon moment devant Notre-Dame, bloquant ainsi la circulation (assez peu dense malgré tout en ce matin de shabbat). Ils ont fini par rentrer.
Lorsque je suis allé manger avec Frère Malak, les deux autres Frères regardaient le Feu sacré à la TV. C’est aussi palpitant qu’un épisode de l’inspecteur Derrick. On voit du monde qui gueule autour de la Tombe. Au bout d’un moment, la procession avec les évêques et le patriarche se met en branle, fait le tour de la Tombe. Devant la porte, l’évêque enlève ses ornements (tiare, mandyas…) puis entre seul dans la tombe avec deux bouquets de cierges (imaginez une trentaine de cierges individuels de vigile pascale groupés).

Quelques instants plus tard, il sort de la Tombe avec les cierges allumés. Et c’est la ruée. En quelques instants, la basilique est illuminée par les cierges que portent les gens. On sort de la basilique pour diffuser la lumière.
En regardant par la fenêtre, j’ai vu passer des gens. Le Frère Daoud et le Frère Rafael étaient devant le portail du Collège pour recevoir le Feu. On voit passer des gens avec des lampes-tempête !


Un peu plus tard, les scouts sont repassés dans l’autre sens… Zim boum, zim boum, ouiiinn ouiinn ouinnn ! Zim boum boum. Le tambour-major fait des prouesses !

En priant sur la terrasse, je vois du côté du consulat de France des juifs qui prennent le repas sur une terrasse, ça chante, ça prie, ça fait la fête !
En fin de journée, messe confinée…
À bientôt,
Étienne+

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