lundi 4 avril 2022

Après deux ans (2M 10,3)

μετὰ διετῆ χρόνον
meta dietê chronon

Chers amis,
L’eussiez-vous cru ? Après une pandémie, quelques confinements, alors qu’une guerre terrible se déroule en Ukraine, après deux années d’immobilité, me voilà reparti pour la Terre Sainte… J’avais déjà programmé un séjour à Jérusalem pour Noël 2021, mais le variant omicron en a décidé autrement. Le 1er novembre, Israël ouvrait largement ses frontières et les refermait brusquement le 28… Chou blanc ! J’ai donc transformé mon projet en mois monastique à l’abbaye de Ganagobie, entre Manosque et Sisteron. Quatre semaines de silence, entre offices monastiques, repas avec lecture recto tono et étude en cellule. J’ai adoré ce temps… même si l’efficacité du travail ne fût pas aussi optimale… Israël a rouvert ses frontières la veille de mon retour à Saint-Didier.
Nouvelle tentative pour Pâques, qui semble marcher. L’ouverture des frontières ne signifie pas que c’est facile. Il faut évidemment monter patte blanche du point de vie sanitaire avec un formulaire en ligne, un PCR avant le départ et un autre à l’arrivée en Israël.
Mon dernier test remontait au mois de mai ! Vendredi matin, je suis donc allé me faire tester en même temps que j’allais établir une procuration pour les deux tours de l’élection présidentielle. Test négatif, ouf !
Dimanche, préparation de la valise, ménage de ma chambre (pas du luxe). Messe dominicale à NDV, ce qui ne m’était pas arrivé depuis l’été dernier. À la sortie, quelques têtes connues. Il a fallu entendre les sornettes de quelqu’un qui écoute sans recul critique la propagande de la “réinfosphère” sur la crise du moment… Les puces 5G et compagnie, ça va un moment !
Claude est venu me chercher et me conduire à la gare de l’Isle-sur-la-Sorgue. Quel frère ! Le train n’avait que cinq minutes de retard. Voyage sans encombre jusqu’à la gare VAMP (j’imagine toujours une femme fatale dans le genre héroïne hollywoodienne des années 40). À l’aéroport, je grignote un petit quelque chose et me dirige vers l’enregistrement. Avant même l’ouverture des guichets, l’avion est annoncé avec du retard. Chouette !
Une jeune femme me demande mon passeport, mon PCR et l’Ishour, formulaire avec les infos sanitaires. Je n’ai rien reçu dans ma boîte mail. J’ai bien le reçu du paiement du test PCR de l’arrivée… la jeune femme n’est pas inquiète, je flippe ! Je finis pas trouver le mail dans les spams. Pfiou !
Une autre jeune femme vient me chercher, me parle en anglais et finit par me confier à un type qui parle français. On discute un moment, ça a l’air de passer mais il faut quand même fouiller les bagages. J’attends, encore sous le choc de la révélation qui vient de m’être faite : “Cézanne Business Lounge is not Kosher”. 😱 Je les vois tripoter ma boîte de café Nes ® “fine mousse”. Il faut vous avouer qu’on ne trouve pas un café soluble potable dans le pays. Donc quand je viens pour un mois, j’apporte les munitions ! Cela les intrigue.
Finalement, la fouille de mes sacs ne dure pas trop longtemps. J’enregistre mon bagage, je franchis les contrôles de sécurité et le contrôle de passeport. C’est très rapide, il n’y a personne.
Il va désormais falloir patienter : notre avion est annoncé avec 1h45 de retard, nous partirons vers minuit ! J’exulte de joie, vous vous en doutez ! Pour patienter, j’ai du popcorn fait à Sainte-Garde… Les gamins commencent à s’exciter sous le coup de la fatigue.
L’avion finit par arriver à 23h40 (le décollage est annoncé à 23h50, je commence à douter…) Nous embarquons dans un relatif désordre. Au bout de la passerelle, il y a un concours de pliages de poussettes doubles, tout à fait le lieu pour se livrer à cette activité.


Je me retrouve assis à ma place qui donne dans l'allée. À droite la maman et les jumelles de trois ans, que l’on vient d’arracher au sommeil quand on a plié la poussette. Et ça geint ! À droite, moi, du côté de l’allée; au milieu, la fille aînée de 14 ans, et le petit frère côté hublot. Le petit frère n’a pas été pénible. À peine assis, il s’est mis à dormir et n’a pas bronché de tout le voyage. En revanche, la fille… Toutes les cinq minutes, elle appelait sa mère : “Imah !” (maman en hébreu). Imaginez la voix un peu nasillarde qui s’attarde sur la deuxième syllabe en remontant légèrement le ton, avec une nuance de tristesse : on se serait cru sur le pont du Titanic au moment d’embarquer dans les canots en séparant les familles. À un moment, la jeune fille a parlé à sa mère, je tentais de somnoler. Du coup sa mère m’a réveillé pour me demander en hébreu de me lever pour que sa fille puisse aller aux toilettes ! Je devais représenter un danger pour la vertu de la gamine qui pourtant ne se gênait pas pour poser ses bras sur l’accoudoir comme les enfants lorsqu’ils mangent leur steak-frites avec les bras en ailes d’avion.
Bref, on finit par atterrir assez brutalement surtout que l’avion a rattrapé une partie de son retard (environ ¾ d’heure). Le débarquement est rapide. Le contrôle de passeport, une formalité. Les bagages ne tardent pas. Il faut maintenant se diriger vers le lieu des tests. Impressionnant d’arriver dans le grand hall de l’aéroport réorganisé avec des barrières dirigeant les voyageurs vers la zone de test. Le test est rapidement fait : un écouvillon dans la bouche contre la joue gauche puis dans la narine gauche (heureusement, c’est fait dans cet ordre…) ; un autre à droite. On peut enfin sortir. Je retourne dans le hall pour faire un retrait de shekels… Il est désormais trop tard pour prendre le sherout : ce sera plus rapide d’attendre le premier train de la journée à 6h30 (en plus c’est cinq fois moins cher). Je suis surpris de la rapidité du trajet. Encore un peu de patience dans le tram, jusqu’à la mairie. Enfin, je descends et aperçois ma destination.
Le Collège est ouvert, je salue le portier qui m’accueille avec un grand sourire et m’ouvre l’ascenseur. Je vois les frères qui vont bien et me font fête ! Un café (le fameux café soluble israélien !).
Je déballe ma valise, je retrouve mes cartons dans le placard avec quelques affaires (toilettes, chaussures, quelques vêtements). Puis je vais me coucher après presque 24h debout. J'ai la joie de retrouver mon couvre-lit préféré !
À bientôt ! Cet après-midi, je vais à la bibliothèque.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Wahou, contente de voir ton blog réactivé ! Bon séjour