מִדִּין וּסְכָכָה
middîn ûsəḵāḵāh
Chers amis,
Samedi matin, ce fut la
dernière matinée à la Bibliothèque. Elle est normalement fermée du 23 au 27
décembre, ce qui cette année correspond à toute la semaine sauf le samedi 28 au
matin. La bibliothèque est aussi fermée du 31 décembre au 2 janvier. Donc cette
année, elle ferme du 21 décembre après-midi au 3 janvier matin… Comme je rentre
le 2 janvier, c’était ma dernière séance là-bas. J’ai même enlevé la carte de
visite que j’avais scotchée sur l’étagère afin de “marquer mon territoire”.
Mais j’ai bien anticipé
cela avec un programme de lecture pendant le temps qu’il me reste ici, au
milieu des festivités calendales.
Je suis sorti un peu plus
tôt pour être bien à l’heure à la messe de midi au Collège. La messe
rassemblait les professeurs chrétiens du Collège pour fêter Noël avant que tout
le monde ne se retrouve pour le déjeuner au Knights Palace, juste à côté. La
messe s’est bien passée. Une petite difficulté cependant. La messe était bien
évidemment célébrée en arabe et présidée par un jeune prêtre de l’exarchat
syriaque catholique de Jérusalem. Mais le Père était assez peu familiarisé avec
le rite latin et je ne pouvais pas lui être d’un grand secours pour me
retrouver dans le missel en arabe… Mais on s’est bien débrouillés. Au repas, je
me suis retrouvé à sa table et à côté de Michel, un arménien né à Jérusalem,
ancien élève et professeur chez les Frères et qui depuis 15 ans travaille au Consulat
général de France comme traducteur. Je le connaissais de réputation par mes
connaissances du Consulat général, mais ce jour-là, j’ai pu juger sur pièce.
Nous avons bien sympathisé. Le repas requérait une bonne pause postprandiale… Je
suis tout de même allé faire quelques pas en ville, près des bibliothèques de
rue.
Le soir, je suis allé me
coucher tôt. J’avais prévu de profiter du beau temps pour aller faire une belle
randonnée dans le désert de Judée. J’aurais voulu la faire deux semaines plus
tôt, mais la pluie m’en avait dissuadé. Ce dimanche, rien de tel…
Je me suis levé tôt, j’ai
pris le tramway jusqu’à Giv’at haTahmoshet puis un bus jusqu’à Ma’aleh Adûmîm,
une colonie israélienne à l’est de Jérusalem de l’autre côté du mur de
séparation. J’ai dû patienter un peu pour prendre le bus qui me menait alors
jusqu’à la petite colonie de Qedar Darôm (Qedar Sud) à quelques kilomètres de
là.
À 8 h 15, je
suis parti.
Je connaissais déjà le
sentier pour l’avoir suivi il y a quatre ans lors d’une sortie avec l’École biblique.
Nous étions alors à la fin du mois de février, à un moment de l’année où il
avait bien plu. Comme il n’y pas encore eu véritablement de pluie cette année,
c’était bien sec. Je suis arrivé au sommet du Djebel Muntar à près de 500
mètres d’altitude. Là, il y avait un bédouin avec lequel j’ai discuté :
son nom, ce que je fais… Puis j’ai continué vers Hyrcania, une forteresse
hasmonéo-hérodienne. Entre Djebel Muntar et Hyrcania, ce sont des collines qui
descendent, traversées de profondes vallées. Hyrcania est la dernière colline
en bordure de la vallée de Buqei’a, qu’elle domine de 150 mètres. Au
sommet, on discerne quelques pierres taillées, des morceaux de mosaïques, des
tessons de poteries. Mais rien ne se laisse voir de la splendeur qu’Hérode
avait dû accorder à son palais-forteresse. Sinon quelques motifs floraux en
mosaïques.
Redescente vers la Buqei’a, malgré quelques difficultés
finalement sans conséquences.
J’ai rejoint la route qui traverse la Buqei’a du nord au
sud. De l’autre côté, j’ai cherché un peu au hasard le sentier balisé en noir.
L’échelle des cartes (1/40 000) est assez inhabituelle pour le français
que je suis, plus accoutumé au 25 000ème de l’IGN. À un moment, je me suis
engagé dans un vallon qui serpentait en descendant et je me suis vite rendu
compte que je faisais fausse route et, moins rassurant encore, que je sortais
du secteur de ma carte… Mais à un moment ou à un autre, je devais croiser un
sentier balisé en rouge qui me ramènerait dans la carte. Donc pas d’inquiétude
particulière. Un peu plus loin, la vallée s’élargissait au confluent avec un
wadi plus important. Avant même de le voir, je l’ai senti… et j’ai compris que
j’étais dans le torrent du Cédron. Ce torrent qui passe le long du côté est de
la Vieille Ville, sous l’esplanade du Temple continue son chemin à travers le
désert de Judée, passe sous le monastère de Mar Saba et finit, après avoir
traversé la Buqei’a par dévaler jusqu’à la mer Morte, comme le dit Ézéchiel au chapitre 47. En fait aujourd’hui, les égouts de Bethléem se déversent dans le
Cédron, qui de toute façon est pratiquement toujours à sec et l’odeur
nauséabonde ne m’a pas surpris. Le lit du torrent est jonché de déchets divers :
bouteilles en plastiques, sac, débris…
Vue sur le nord-ouest de la mer Mort (Ein Feshḥa et Qumrân) |
J’ai retrouvé la balise rouge qui m’a remis sur le bon
chemin. Encore un peu de marche avant d’arriver à Rosh Tzuqim, un promontoire
au-dessus de la mer Morte avec une vue splendide. Là, j’ai pris mon
pique-nique. Puis je suis redescendu doucement par la descente vers Einot
Tzuqim (appelé aussi Ein Feshḥa). Là, un arrêt de bus m’attendait pour que je
puisse patienter avant le passage d’un bus me ramenant à Jérusalem. La
structure de l’arrêt de bus m’a un peu interrogé : quand on est dessous,
il n’y a pas d’ombre puisque les planchettes métalliques qui le composent sont
inclinées et laisse passer la lumière du soleil quoi qu’il arrive… Le bus est
passé vers 14 h 10, il m’a ramené à la gare centrale et je n’ai eu qu’à
laisser descendre le tramway pour me ramener au Collège. À 15 h 30, j’étais
à la maison. Finalement, j’ai parcouru 23 km pour 4 h 00 de
marche. En fin d'après-midi, je suis allé à la messe à Notre-Dame, un LC américain présidait la messe. A la sortie, je tombe sur un couple que j'ai tout de suite identifié comme des français... Ils sont venus à pied à Jérusalem depuis Notre-Dame du Laus. En fait, sans se concerter, ils ont suivi le même itinéraire que Marie, la jeune femme, avec laquelle j'ai dîné le mercredi précédent chez Laurence et Laurent-Pierre ! Et il leur est même arrivé d'être hébergé chez la même personne ! Quelles coïncidences...
Le soir, je ne me suis pas attardé.
Le soir, je ne me suis pas attardé.
Lundi matin, petite
grasse matinée. Le matin, j’ai installé mon ordinateur dans le petit salon. Il
y fait une température bien douce et la vue est magnifique.
J’ai déjeuné seul puisque
les Frères étaient à Beit Haninah pour le repas de Noël des professeurs. Dans l’après-midi,
je suis passé à l’École pour rencontrer le P. Jean-Jacques. On a fait un bilan
de cette année et des espérances pour la suite.
À 19 heures, j’ai
retrouvé Baptiste et Guilhem à la sortie de la messe à Notre-Dame. On est allés
manger dans mon restaurant de soupe favori. On a bien discuté. Puis j’ai filé
pour aller à l’Ecce Homo, où le Chemin Neuf m’avait demandé de donner un coup
de main pour une soirée de réconciliation. J’en ai profité.
Ce mardi matin, j’aurais
bien voulu faire la grasse matinée mais je me suis retrouvé éveillé un peu tôt… Derniers préparatifs de la messe de Noël de ce soir au Champ des Bergers avec quelques familles d'amis et même des gens qui se sont raccrochés à nous au gré de diverses rencontres.
À bientôt,
Étienne+
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