כְּבֹאָנָה בֵּית לֶחֶם
kəḇoʾānāh bêṯ leḥem
Chers amis,
Belle semaine… assez
studieuse en bibliothèque… je ne sais pas trop quoi faire… entre la recherche
entreprise, les corrections des chapitres que j’ai discutés avec Anthony et la
préparation du retour… j’ai du mal à hiérarchiser les priorités.
Mercredi, on a eu le
deuxième cours sur l’épigraphie. Nous avions à lire un article (en anglais,
merci Seigneur !) et nous en avons discuté. Anthony m’a bluffé par son
aisance à parler, discuter, interroger… et on sent aussi l’habitus pédagogique
qu’il y a derrière pour nous donner les bons réflexes dans la recherche et la
discussion. Un régal !
en fin de cours chacun
devait présenter une inscription en lien avec sa recherche. J’avais déniché l’inscription
dédicatoire de la porte Syrienne de Laodicée (une des sept églises de l’Apocalypse).
J’avais d’abord cherché les bouquins où elle était présenté, soit sept ou huit
publications entre 1853 et 1997, certaines ne regardaient que le grec, d’autres
que la partie latine (sans rien mentionner du grec sur le même fragment). En
plus, les textes proposés par les éditeurs étaient franchement différents et je
ne comprenais pas comment ça se goupillait, avec le latin par-dessus le marché.
Jusqu’au moment, en 1997, où un chercheur a trouvé deux fragments plus ou moins
identiques ce qui a montré qu’il y avait en fait deux inscriptions presque
semblables, la première à l’intérieur, la seconde à l’extérieur ; l’une
surmontée d’une ligne en latin, l’autre sans. Enfin ! Vendredi très mauvaise nuit due à la tempête qui a
soufflé. Ma fenêtre qui donne sur la rue prenait le vent en face, provoquant
ainsi un bruit incessant. Le matin, lever tôt pour la messe Rorate a l’Ecce
Homo, belle messe simple à la lueur des bougies, en anglais s’il vous plaît.
Concélébrait avec moi Ignace, un prêtre espagnol… pardon catalan ! Qui
étudie à l’université hébraïque toutes sortes de langues exotiques: copte,
araméen, ougaritique, etc… mais il parle aussi anglais, français, italien et
allemand (n’en jetez plus !)
Ce matin-là, j’ai discuté
de mon chapitre 4 avec Anthony. Il m’encourage, ça fait plaisir.
Samedi matin,
bibliothèque. L’après-midi, je suis passé au centre culturel français
Chateaubriand, situé derrière l’École biblique. S’y tenait un marché de Noël.
Il n’y avait pas grand-chose mais j’ai vu Patricia qui était au stand crêpes et
vin chaud (auquel j’ai fait honneur, vous vous en doutez). La fille de Patricia est en première année de médecine à Montpellier. Elle devrait avoir un prof que je connais bien.
À 17 h 30, j’étais au Collège. Avec Rémi, on voulait assister à l’allumage du sapin de Noël depuis la terrasse mais c’était sans compter que les artificiers s’y tenaient pour lancer les fusées à l’heure H. Du coup, on s’est rabattu sur la rue, bondée d’un bout à l’autre. Le Frère Daoud nous a fait entrer dans le carré VIP, dans lequel étaient déjà l’évêque luthérien de Jérusalem, Sani Ibrahim Azar et son épouse. Peu après, précédés par les scouts palestiniens, sont arrivés le secrétaire du patriarche grec, Mgr Aristarchos, quelques prêtres orthodoxes, un melkite et un copte… Nous étions bien entourés, nous les pouilleux. Le seul inconvénient du carré VIP, c’est que les hauts-parleurs étaient orientés droit sur nous et l’habitude locale n’est pas de mettre le son tout doux… Et j’avais laissé mes boules Quiès en haut…
Finalement, le sapin a été allumé après un joyeux compte à rebours. Je vous laisse regarder le film…
Ma fenêtre est au dernier étage à droite ! Vous apprécierez la version locale de Vive le vent ! (on n'entend tous les standards/scies/rengaines de Noël dans la rue, Vive le vent, Les Anges dans nos campagnes, Douce Nuit... En VO, j'ai déjà du mal mais avec les fioritures orientales...)
Dimanche matin, après les laudes et le petit déjeuner, je suis allé à la messe à Notre-Dame, j’ai concélébré avec Cristobal, un légionnaire du Christ doctorant à l’École biblique. Après la messe, j’ai rejoint en bus le checkpoint 300 à Bethléem. Baptiste m’avait invité à passer la journée avec lui, il avait aussi fait signe à John Paul, un américain doctorant en histoire médiévale à l’Université Catholique d’Amérique, avec lequel il apprend le grec. Baptiste a préparé le déjeuner : des pâtes au curry et aux crevettes. Je vois qu’il fait attention à la qualité de ce qu’il prépare pour manger, c’est bon signe ! C’est d’autant plus difficile en Terre Sainte où nos habitudes culinaires sont parfois bouleversées par les traditions locales. Certains produits sont introuvables, d’autres très rares (et donc très chers). Je lui ai fait remarquer qu’à la paroisse de Saint-Didier, c’était souvent moi qui cuisinais mais là, c’est lui qui nous recevait.
Dimanche matin, après les laudes et le petit déjeuner, je suis allé à la messe à Notre-Dame, j’ai concélébré avec Cristobal, un légionnaire du Christ doctorant à l’École biblique. Après la messe, j’ai rejoint en bus le checkpoint 300 à Bethléem. Baptiste m’avait invité à passer la journée avec lui, il avait aussi fait signe à John Paul, un américain doctorant en histoire médiévale à l’Université Catholique d’Amérique, avec lequel il apprend le grec. Baptiste a préparé le déjeuner : des pâtes au curry et aux crevettes. Je vois qu’il fait attention à la qualité de ce qu’il prépare pour manger, c’est bon signe ! C’est d’autant plus difficile en Terre Sainte où nos habitudes culinaires sont parfois bouleversées par les traditions locales. Certains produits sont introuvables, d’autres très rares (et donc très chers). Je lui ai fait remarquer qu’à la paroisse de Saint-Didier, c’était souvent moi qui cuisinais mais là, c’est lui qui nous recevait.
Avant le déjeuner nous
avons assisté à l’office du milieu du jour avec les moniales du monastère de l’Emmanuel,
un monastère bénédictin de rite melkite.
Après le déjeuner,
direction le centre Al-Rowwad, le centre culturel où Baptiste est volontaire
pendant ces deux années. Le centre se trouve dans le camp de réfugiés d’Aida,
près du checkpoint de Bethléem (j'y étais déjà allé en 2007). Fondé par le Dr Abdelfattah Abusrour en 1998, à
partir d’un club de théâtre, le centre s’est développé autour des questions
culturelles, artistiques et éducatives : danse, soutien scolaire, sport
divers, bibliothèque, médiathèque, formation professionnelle. Les réalisations
sont impressionnantes. Il s’agit véritablement de proposer une « belle
résistance » : en restant non-violent d’être sans compromis sur la
résistance à l’occupation israélienne. Les 6 000 habitants du camp sont
des réfugiés, descendants des Palestiniens qui ont dû quitter leurs villages au
moment de la première guerre israélo-arabe.
On a discuté une heure et
demie. Le Dr Abdelfattah (docteur en biologie et ) nous a montré la photo de la
visite du pape Benoît XVI au centre en 2009. Puis Baptiste m’a montré la
menuiserie, la guest-house et la cuisine installées un peu plus bas. Retour au
monastère où nous avons retrouvé Guilhem, un ancien séminariste du Puy-en-Velay
qui vient passer quelques jours. Échange de nouvelles autour d’une “eau chaude”
puis Vêpres avec les sœurs. J’ai pu constater que Baptiste s’est aisément
glissé dans les subtilités byzantines (!) de la liturgie melkite. Il fait des métanies d’une grande souplesse gymnique et le signe de croix “inversé” n’a plus de
secret pour lui !
Ensuite, retour à travers
le checkpoint (j’avais pensé à prendre mon passeport cette fois-ci !), bus
et retour au Collège.
A la télé, ce soir, les Frères regardaient les chaînes libanaises (vive le satellite!) où la situation politique est complètement bouleversée : images d'affrontements, lacrymogènes, coups de feu... Moi, je regarde un peu la situation bloquée en France mais les Frères sont plus branchés sur le Liban, où certains ont vécu et tenu des écoles.
A la télé, ce soir, les Frères regardaient les chaînes libanaises (vive le satellite!) où la situation politique est complètement bouleversée : images d'affrontements, lacrymogènes, coups de feu... Moi, je regarde un peu la situation bloquée en France mais les Frères sont plus branchés sur le Liban, où certains ont vécu et tenu des écoles.
À bientôt,
Étienne+
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