ἐγγὺς ἦν τὸ μνημεῖον
engus èn to mnèmeion
Chers amis,
Semaine calme…
Rassurez-vous, ma prière
a été entendue. Lundi matin, quand je me suis réveillé, il avait plus (3 petits
millimètres). La semaine a été assez ordinaire. Le Frère Rafael est parti lundi
à Amman mais c’est alors le Frère Albert d’Amman qui est arrivé pour la
semaine. Il vient faire les formalités de permis de séjour (il est né à
Jérusalem, tout de même, et sa famille y est installée depuis les croisades…).
Mais comme jeudi, il n’avait rien obtenu, il doit rester jusqu’après shabbat
(en Israël, les administrations sont fermées le vendredi).
Mercredi matin, cours
avec Anthony. C’était la première des deux séances dédiées à l’étude des
inscriptions antiques. On appelle cette discipline l’épigraphie. Il a présenté
les différentes publications qui permettent de prendre connaissance de ces
textes. Il y a une liste longue comme le bras et quand on va les voir dans la
bibliothèque, ce sont d’énormes grimoires anciens écrits au mieux en latin,
sinon en allemand et qui recensent les inscriptions en fonction des lieux, des
dates (quand il est possible de leur en attribuer une), des types… Bref, un
fantasme de bibliothécaire ! Cela m’a donné l’occasion d’aller secouer la
poussière des in-folios du secteur 100 de la bibliothèque (le secteur 100
rassemble les livres qui concernent l’Antiquité classique : latin et grec.
On y trouve la collection Budé, les études historiques sur la Rome antique, la
Grèce, et les textes anciens).
Anthony nous a demandé de
chercher un exemple d’inscription utile à nos recherches respectives. J’en ai
trouvé une intéressante qui éclaire quelques détails de l’Apocalypse. Elle m’a
donné du fil à retordre parce qu’elle a été publiée à plusieurs reprises entre
1853 et 1997 et que les interprétations données par les auteurs sont
différentes. En fait, deux fragments découverts dans les années 90 ont permis
de comprendre qu’il y avait en fait deux inscriptions distinctes mais presque
identiques, une sur chaque face d’une des portes de la ville de Laodicée, une
des villes de l’Apocalypse.
Mercredi, c'était aussi la Sainte-Barbe, très vénérée dans la région. Suzanne avait donc préparé un burbara, le dessert propre à ce jour. C'est à base de grains de blés que l'on fait cuire dans de l'eau avec des épices (cannelle, anis...) et du sucre. On ajoute des fruits secs (amandes, noix, pignons) et des morceaux de fruits (pommes, abricots secs, grains de grenade). L'aspect n'est pas très appétissant mais c'est très bon. L'ingrédient principal rappelle un épisode de la vie de la sainte : fuyant la persécution, elle avait traversé un champ de blé laissant derrière elle une trace au milieu des épis. Ils ont repoussé tout de suite, cachant ainsi le chemin emprunté par la sainte. Vous comprenez aussi pourquoi en Provence on plante du blé (ou des lentilles) à la Sainte-Barbe.
En fait, cette semaine, Suzanne s'est lâché sur la nourriture : elle nous a fait jeudi une moussaka à tomber par terre.
Mercredi, c'était aussi la Sainte-Barbe, très vénérée dans la région. Suzanne avait donc préparé un burbara, le dessert propre à ce jour. C'est à base de grains de blés que l'on fait cuire dans de l'eau avec des épices (cannelle, anis...) et du sucre. On ajoute des fruits secs (amandes, noix, pignons) et des morceaux de fruits (pommes, abricots secs, grains de grenade). L'aspect n'est pas très appétissant mais c'est très bon. L'ingrédient principal rappelle un épisode de la vie de la sainte : fuyant la persécution, elle avait traversé un champ de blé laissant derrière elle une trace au milieu des épis. Ils ont repoussé tout de suite, cachant ainsi le chemin emprunté par la sainte. Vous comprenez aussi pourquoi en Provence on plante du blé (ou des lentilles) à la Sainte-Barbe.
En fait, cette semaine, Suzanne s'est lâché sur la nourriture : elle nous a fait jeudi une moussaka à tomber par terre.
Jeudi soir, je me suis
couché tôt… En fait, le lendemain matin, j’avais réservé la messe à la Tombe du
Christ. En horaire d’hiver, elles ont lieu de 5 heures à 7 heures du matin, par
créneau de 30 minutes. Évidemment, j’avais écopé du créneau de 5 heures… Mais
bon, je n’allais pas bouder mon plaisir. J’avais fait signe à quelques amis,
dont ceux de l’Ecce Homo pour lesquels je célèbre la messe habituellement le
vendredi matin.
Ce fut une belle messe
émouvante. Quelques “passagers clandestins” s’étaient joints à nous, dont l’éternelle
bonne sœur… Il y a toujours une bonne sœur dans la tombe quand on y célèbre la
messe, ce n’est jamais la même mais on a l’impression que c’est une institution,
peut-être fixée ainsi par le statu quo qui régit la vie à l’intérieur
de la basilique de la Résurrection (et autres lieux), ou bien décidée motu
proprio par les religieuses !
Journée studieuse à la
bibliothèque. Le soir, Anthony avait rassemblé les doctorants de l’ÉBAF et m’avait
demandé de présenter quelques aspects de mon travail. J’ai parlé une demi-heure
puis il y a eu des questions.
Cela s’est bien passé et
finalement, l’auditoire connaissant les mêmes affres que moi, a été je ne
dirais pas indulgent mais bienveillant. Ce qui m’a intéressé, c’est que les uns
et les autres ont réagi par rapport à leur propre recherche et que cela a
institué un dialogue que j’espère fructueux.
Le soir, j’ai montré à
Rémi un de mes films préférés, Que la lumière soit ! Un petit bijou
de comédie où Dieu fait son cinéma. J’ai dû le voir vingt ou trente fois, je
connais les répliques et la musique par cœur mais je pleure toujours à la fin…
Malgré le lever précoce
de la veille, le coucher pas vraiment tôt du soir, je me suis réveillé à 4
heures ce samedi matin… Mystère du sommeil et du repos. Le matin, en
bibliothèque, j’ai travailloté, surtout autour de l’Hymne à Déméter d’Homère
qui est la plus ancienne béatitude connue dans la littérature grecque.
À bientôt,
Étienne+
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