כַּהוֹלֵךְ
בֶּחָלִיל
kahôlēk beḥālîl
Chers amis,
Dimanche, j’avais prévu une visite au Musée d’Israël
avec des amis et le truc est tombé à l’eau la veille au soir… J’ai dû changer
de projet. J’avais de toute façon la messe à 18 h 30 à la Qehilah (paroisse
de langue hébraïque), et donc toute la journée libre.
J’ai donc fait une belle randonnée. Je suis
parti à 9 h du matin. J’ai remonté la rue de Jaffa jusqu’au fameux pont de cordes (ou harpe de David). De là, j’ai continué dans le quarter de Giv’at
Shaûl (la colline de Saül) puis je suis descendu dans le wadi Revida. C’est un
petit vallon charmant mais en bas, des travaux pharaoniques ont lieu. Ils
creusent une série de tunnels pour rejoindre la voie rapide vers Tel Aviv. Je
suis toujours impressionné par l’hubris constructrice de ce pays. Ça construit
partout, encore et toujours. En ce moment, c’est dans le quartier de la gare
centrale, près du pont de cordes que l’on construit : une vingtaine de
tours est prévue… Il y a quelque chose de babélien dans cette furie.
Pour vous donner une idée, ce petit vallon où
les travaux ont lieu est celui que l’on domine au bout du musée de l’histoire de la Shoah à Yad vaShem. C’est un peu dommage de gâcher le panorama qui est si
apaisant après une visite assez éprouvante. Ensuite, un nouveau tunnel passe
sous le quartier de Beth Zait (la maison de l’olivier) et rejoint la voie
rapide dans le vallon de Motsa. En prévision des travaux, des fouilles
préventives ont eu lieu et l’Autorité des Antiquités a découvert une grosse cité de l’époque néolithique à cet endroit. En fait, en mars dernier, j’avais
déjà fait un grand tour dans ce coin et j’avais vu le chantier de fouilles mais
sans savoir de quoi il s’agissait, puisque la découverte n'a été rendue publique qu'en juillet. Six mois plus tard, surprise, les travaux
ont avancé et la plus grande partie du chantier a été terrassée (à tous les
sens du terme…). En cliquant sur le lien, vous voyez une photo. Tout ce qui est
en deçà du chemin a disparu… Ensuite, il a fallu remonter la pente vers le site
de Castel, passer sur la voie rapide et arriver dans Mevaseret Tsion. De là, j’ai
un peu cherché pour m’engager dans le naḥal Ḥalilim (le vallon des flûtes !).
J’avais repéré ce vallon pendant ma balade du mercredi des Cendres et j’ai
trouvé l’occasion bonne pour aller l’explorer. En cliquant sur le lien vous
voyez des photos prises en mars, avec les pluies abondantes de l’hiver dernier.
Ce dimanche, c’était plutôt pelé… À mi-hauteur, il y a une petite grotte à l’ombre
de laquelle j’ai déjeuné : œufs durs, vache qui rit, salade, chips et d’excellents
raisins !
Dans le sens des aiguilles d'une montre |
Autant, j’étais parti à la fraîche, autant, il
commençait à faire bien chaud…
Ensuite, je suis arrivé dans le naḥal Sôreq que
je connaissais déjà. Et je suis remonté vers Jérusalem par le village de Lifta.
Ce sont les ruines d’un village palestinien “évacué” en 1948 par l’armée
israélienne. J’avais aussi vu sur Wikipedia que ce site a servi de décor pour le film Ben-Hur, celui de 1959. En revoyant le film par petits bouts
cette semaine, j’ai essayé de voir quelle scène avait bien pu être tournée là…
Chou blanc ! Sur internet, on proclame à tout va que le film a été réalisé
à cet endroit mais on est moins précis sur les scènes qui y ont été tournée.
Peut-être est-ce seulement quelques images en passant… D’ailleurs quand le
héros est emmené aux galères, avant de passer à Nazareth et d’être abreuvé par
le Christ, il passe dans le désert. La scène a dû être tournée au bord de la
mer Morte, près de Massada (mais je pense que c’était avec une toute petite
équipe secondaire, car on ne voit pas Charlton Heston sur le plan).
La remontée a été bien crevante, j’étais
fatigué, il faisait chaud, j’avais bu quatre litres d’eau mais je mourais de soif…
J’ai dû frôler le coup de chaud. Je serai bien allé me tremper dans le bassin
de la source d’Ein Lifta, mais il y avait déjà deux jeunes filles (couvertes
des pieds à la tête) et un type (découvert des pieds à la tête !) qui
faisait ses ablutions. J’ai donc continué et épuisé, j’ai regagné le Collège en
tramway.
Grégoire, votre serviteur, Maximilien, Jean-Baptiste, Séraphin et Hugo |
Après la messe, photo ! et apéro ! J’ai
revu un tas de monde.
Depuis lundi, la maison a bien changé… Nous
étions trois depuis une semaine, départ du Frère Luis pour retourner à Jaffa
pour la rentrée.
Chaque jour quelqu’un est arrivé ! Lundi
soir, c’est Baptiste, séminariste du diocèse de Viviers, qui a passé deux ans
au Studium et qui rendait service à la paroisse de Saint-Didier et Venasque. Il
vient passer deux ans de volontariat à Bethléem mais doit apprendre l’arabe. Il
fait un cours intensif en septembre à Jérusalem (3h30 tous les matins) à l’institut
Polis. Il loge donc au Collège qui est à 5 minutes à pied de son école…
Mardi, c’est Rémi, séminariste de Nanterre qui
vient pour une année de volontariat à la suite de ce que Grégoire a fait. Il
logera ici.
Enfin, mercredi, c’est Frère Rafael qui est
rentré d’Espagne. Je l’ai retrouvé ce jeudi midi, toujours aussi tonique (il
aura 90 ans le mois prochain). Nous sommes donc six ce mois-ci au troisième
étage et l’ambiance est sympa.
Sinon, cette semaine, bibliothèque,
bibliothèque, bibliothèque… J’avance bien.
À bientôt,
Étienne+
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