jeudi 5 septembre 2019

En marchant au son de la flûte (Is 30,29)


כַּהוֹלֵךְ בֶּחָלִיל
kahôlēk beḥālîl

Chers amis,
Dimanche, j’avais prévu une visite au Musée d’Israël avec des amis et le truc est tombé à l’eau la veille au soir… J’ai dû changer de projet. J’avais de toute façon la messe à 18 h 30 à la Qehilah (paroisse de langue hébraïque), et donc toute la journée libre.
J’ai donc fait une belle randonnée. Je suis parti à 9 h du matin. J’ai remonté la rue de Jaffa jusqu’au fameux pont de cordes (ou harpe de David). De là, j’ai continué dans le quarter de Giv’at Shaûl (la colline de Saül) puis je suis descendu dans le wadi Revida. C’est un petit vallon charmant mais en bas, des travaux pharaoniques ont lieu. Ils creusent une série de tunnels pour rejoindre la voie rapide vers Tel Aviv. Je suis toujours impressionné par l’hubris constructrice de ce pays. Ça construit partout, encore et toujours. En ce moment, c’est dans le quartier de la gare centrale, près du pont de cordes que l’on construit : une vingtaine de tours est prévue… Il y a quelque chose de babélien dans cette furie.
Pour vous donner une idée, ce petit vallon où les travaux ont lieu est celui que l’on domine au bout du musée de l’histoire de la Shoah à Yad vaShem. C’est un peu dommage de gâcher le panorama qui est si apaisant après une visite assez éprouvante. Ensuite, un nouveau tunnel passe sous le quartier de Beth Zait (la maison de l’olivier) et rejoint la voie rapide dans le vallon de Motsa. En prévision des travaux, des fouilles préventives ont eu lieu et l’Autorité des Antiquités a découvert une grosse cité de l’époque néolithique à cet endroit. En fait, en mars dernier, j’avais déjà fait un grand tour dans ce coin et j’avais vu le chantier de fouilles mais sans savoir de quoi il s’agissait, puisque la découverte n'a été rendue publique qu'en juillet. Six mois plus tard, surprise, les travaux ont avancé et la plus grande partie du chantier a été terrassée (à tous les sens du terme…). En cliquant sur le lien, vous voyez une photo. Tout ce qui est en deçà du chemin a disparu… Ensuite, il a fallu remonter la pente vers le site de Castel, passer sur la voie rapide et arriver dans Mevaseret Tsion. De là, j’ai un peu cherché pour m’engager dans le naḥal Ḥalilim (le vallon des flûtes !). J’avais repéré ce vallon pendant ma balade du mercredi des Cendres et j’ai trouvé l’occasion bonne pour aller l’explorer. En cliquant sur le lien vous voyez des photos prises en mars, avec les pluies abondantes de l’hiver dernier. Ce dimanche, c’était plutôt pelé… À mi-hauteur, il y a une petite grotte à l’ombre de laquelle j’ai déjeuné : œufs durs, vache qui rit, salade, chips et d’excellents raisins !
Dans le sens des aiguilles d'une montre 
Autant, j’étais parti à la fraîche, autant, il commençait à faire bien chaud…
Ensuite, je suis arrivé dans le naḥal Sôreq que je connaissais déjà. Et je suis remonté vers Jérusalem par le village de Lifta. Ce sont les ruines d’un village palestinien “évacué” en 1948 par l’armée israélienne. J’avais aussi vu sur Wikipedia que ce site a servi de décor pour le film Ben-Hur, celui de 1959. En revoyant le film par petits bouts cette semaine, j’ai essayé de voir quelle scène avait bien pu être tournée là… Chou blanc ! Sur internet, on proclame à tout va que le film a été réalisé à cet endroit mais on est moins précis sur les scènes qui y ont été tournée. Peut-être est-ce seulement quelques images en passant… D’ailleurs quand le héros est emmené aux galères, avant de passer à Nazareth et d’être abreuvé par le Christ, il passe dans le désert. La scène a dû être tournée au bord de la mer Morte, près de Massada (mais je pense que c’était avec une toute petite équipe secondaire, car on ne voit pas Charlton Heston sur le plan).

La remontée a été bien crevante, j’étais fatigué, il faisait chaud, j’avais bu quatre litres d’eau mais je mourais de soif… J’ai dû frôler le coup de chaud. Je serai bien allé me tremper dans le bassin de la source d’Ein Lifta, mais il y avait déjà deux jeunes filles (couvertes des pieds à la tête) et un type (découvert des pieds à la tête !) qui faisait ses ablutions. J’ai donc continué et épuisé, j’ai regagné le Collège en tramway.
Grégoire, votre serviteur, Maximilien,
Jean-Baptiste, Séraphin et Hugo
Le soir, messe à la Qehilah, présidée par Mgr Nahmias, évêque de Meaux qui est ici en pèlerinage avec ses séminaristes et le service des vocations. Belle messe bilingue (hébreu-français). Au cours de la messe, Grégoire un séminariste qui a étudié deux ans et demi au Studium puis a fait deux années de volontariat à Jérusalem a été institué acolyte avec deux autres séminaristes. Dans le groupe il y avait aussi deux jeunes prêtres (2 mois tout juste, le saint chrême n’est pas encore sec !) qui ont étudié au Studium de NDV.
Après la messe, photo ! et apéro ! J’ai revu un tas de monde.
Depuis lundi, la maison a bien changé… Nous étions trois depuis une semaine, départ du Frère Luis pour retourner à Jaffa pour la rentrée.
Chaque jour quelqu’un est arrivé ! Lundi soir, c’est Baptiste, séminariste du diocèse de Viviers, qui a passé deux ans au Studium et qui rendait service à la paroisse de Saint-Didier et Venasque. Il vient passer deux ans de volontariat à Bethléem mais doit apprendre l’arabe. Il fait un cours intensif en septembre à Jérusalem (3h30 tous les matins) à l’institut Polis. Il loge donc au Collège qui est à 5 minutes à pied de son école…
Mardi, c’est Rémi, séminariste de Nanterre qui vient pour une année de volontariat à la suite de ce que Grégoire a fait. Il logera ici.
Enfin, mercredi, c’est Frère Rafael qui est rentré d’Espagne. Je l’ai retrouvé ce jeudi midi, toujours aussi tonique (il aura 90 ans le mois prochain). Nous sommes donc six ce mois-ci au troisième étage et l’ambiance est sympa.
Sinon, cette semaine, bibliothèque, bibliothèque, bibliothèque… J’avance bien.
À bientôt,
Étienne+

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