וְנָשִׂיא
יִלְבַּשׁ שְׁמָמָה
wənāśîʾ yilbaš
šəmāmāh
Chers amis,
Eh oui, le titre de ce billet veut évoquer la mort
du Président Chirac. Pour le titre, je suis allé farfouiller chez Ézéchiel et j’ai
utilisé la traduction moderne du mot נָשִׂיא (nāśîʾ) qui ordinairement
signifie “prince” mais désigne aujourd’hui le président d’un État. Je n’ai pas grand-chose
à dire parce qu’en fait, en 1995, je n’ai pas voté pour lui : j’avais 17
ans et 360 jours… et en 2002, je n’ai pas pu faire de procuration pour le
second tour, à cause d’une gendarmette à la carrure de sumo qui a jugé que les raisons de mon absence ne justifiaient pas que je puisse établir une procuration...
Mais c’est étrange parce que je pensais justement à lui ces jours-ci (c’est toujours dangereux quand je pense à quelqu’un ; il meurt souvent pas longtemps après). Je lis un livre déniché dans une bibliothèque de rue, le mois dernier : Caméra subjective d’Anne Sinclair. C’est une sorte de journal qui va du 21 juin 2001 au 21 juin 2002 et qui raconte l’année de la campagne présidentielle de 2002. Ce qui est amusant, c'est de lire le livre, publié en septembre 2002, dix-sept ans plus tard, quand certains hommes politiques ont complètement quitté les écrans-radar, alors que d'autres ont eu un destin présidentiel...
Mais c’est étrange parce que je pensais justement à lui ces jours-ci (c’est toujours dangereux quand je pense à quelqu’un ; il meurt souvent pas longtemps après). Je lis un livre déniché dans une bibliothèque de rue, le mois dernier : Caméra subjective d’Anne Sinclair. C’est une sorte de journal qui va du 21 juin 2001 au 21 juin 2002 et qui raconte l’année de la campagne présidentielle de 2002. Ce qui est amusant, c'est de lire le livre, publié en septembre 2002, dix-sept ans plus tard, quand certains hommes politiques ont complètement quitté les écrans-radar, alors que d'autres ont eu un destin présidentiel...
En tout cas, ici, à Jérusalem, Chirac a laissé un sacré souvenir dans la Vieille Ville qui lui a assuré une popularité
exceptionnelle dans les pays arabes, un peu moins chez les Israéliens. J’aime
bien cette scène parce qu’elle montre comment Chirac, à défaut d’avoir été
franchement gaulliste, eut en quelques occasions une posture gaullienne (il était de toute façon déjà très
gaulois !).
Je vous laisse la vidéo des infos de France 2
de l’époque. Bruno Masure, ça nous rajeunit pas. En revanche, Bibi est toujours
là, inoxydable !
D’ailleurs, à propos de Bibi, bien que son
parti ait obtenu seulement 32 sièges à la Knesset, le président Rivlin, après
une dizaine de jours de consultations, négociations, discussions, transactions,
lui a confié la charge de former un gouvernement. Il doit donc se rallier au
moins 29 députés (pour former une majorité fragile de 61 députés sur 120). Le
président Rivlin a sollicité Netanyahou parce que ses chances sont un peu
supérieures de pouvoir faire des alliances. Le désir du président était que Benny
Gantz (Bleu-et-Blanc, 33 sièges) soit associé à la formation du gouvernement
mais il refuse de s’allier avec Netanyahou, à cause des casseroles judiciaires
qu’il traîne (soupçons de corruption, fraude, abus de confiance, tentatives de
collusion avec la presse). Netanyahou dispose de 28 jours (+ 14 autres si
vraiment c’est nécessaire) pour former un gouvernement. Il n’est pas sorti de l’auberge :
le Likoud est traditionnellement allié au parti Shas (juif ultra-orthodoxe,
séfarade, 9 sièges) mais Avigdor Liberman, chef du parti Israel
Beteinu (droite nationale laïc, 8 sièges), refuse absolument d’être dans
une coalition avec eux, mais il refuse aussi d’être dans une coalition avec la
liste unie arabe (13 sièges).
Et pour compliquer le tout, on arrive dans la
période des fêtes de début d’année : lundi, c’est Rōʾš haššānāh (רֹאשׁ הַשָּׁנָה, la “tête de l’année”,
c’est-à-dire le jour de l’an dans le calendrier hébraïque). Cela va donc faire
un gros pont : vendredi, les administrations sont fermées ; samedi, c’est
shabbat ; dimanche, on jeûne ; lundi, c’est le jour de l’an et mardi
le deuxième jour de la fête… Du coup, ça fait une petite semaine de congé comme
ça l’air de rien.
Ensuite, le 9 octobre, c’est Yom Kippour (le
Grand Pardon) et du 13 au 20 octobre, Soukkot, période de vacances scolaires.
Au milieu de tout ça, Bibi doit faire son gouvernement…
S’il n’y arrive pas, soit on dissoud à nouveau la Knesset, soit on demande à
Benny Gantz de faire un gouvernement (avec pas beaucoup plus de chance d’y
arriver lui aussi). La vie politique ! L’article du site Terresainte.net est pas mal fait et explique bien les choses.
Côté people, on a vu déambuler le roi Albert et la reine Paola, la semaine dernière dans la Vieille Ville, mais j’étais dans mon trou à bosser, pas de place pour les mondanités...
D’ailleurs, côté Patmos, ça bosse.
L’autre jour, à la bibliothèque, comme j’avais remarqué que ma voisine espagnole avait rassemblé plusieurs livres sur l’Apocalypse (commentaires, monographies…). Et je lui ai donc demandé : « Vous étudiez l’Apocalypse ?
Côté people, on a vu déambuler le roi Albert et la reine Paola, la semaine dernière dans la Vieille Ville, mais j’étais dans mon trou à bosser, pas de place pour les mondanités...
D’ailleurs, côté Patmos, ça bosse.
L’autre jour, à la bibliothèque, comme j’avais remarqué que ma voisine espagnole avait rassemblé plusieurs livres sur l’Apocalypse (commentaires, monographies…). Et je lui ai donc demandé : « Vous étudiez l’Apocalypse ?
– Et quel thème en particulier ?
– L’Arbre de vie, en lien avec le récit de
la Genèse.
– Très bien. Et pour quelle université ?
– San Damaso à Madrid.
– Ah oui, je connais. Un prêtre de ma
communauté a fait sa licence en théologie morale là-bas.
– Comment s’appelle-t-il ? »
Je lui donne son nom.
– Ah, bien sûr, je le connais bien. Il
était vicaire à ma paroisse ! »
C’est là que j’ai pensé à quelque chose que m’avait
dit une amie de Jérusalem il y a trois ans lorsque nous nous étions découverts
des connaissances communes : « Cathosphère = microcosme »…
Bon, c’est pas tout mais il faut aller se
coucher.
À bientôt,
Étienne+
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