mardi 17 septembre 2019

Choisissez pour vous parmi le peuple (Jos 4,2)

קְחוּ לָכֶם מִן־הָעָם
û lāḵem min-hācām

Chers amis,
Rien de particulier ces derniers jours. À la bibliothèque, ça bosse ! Cet après-midi, je me suis rendu compte qu’en un peu plus de cinq semaines, j’ai rédigé près de 60 pages. Ça s’en vient ! J’espère que mon directeur n’y trouvera pas trop à jeter…
Jeudi mon amie Marie-Claire est rentrée en France et le surlendemain, c’est Marie des Neiges qui est arrivée pour quinze jours. Après trois années passées au service de la Custodie, deux comme volontaire et une comme salariée, elle a repris son travail en France dans le domaine de l’informatique mais continue à travailler à temps partiel pour les biens culturels de la Custodie, dans les questions de catalogage, de base de données... La semaine prochaine, le comité scientifique du Musée Terra Sancta se réunit avec quelques huiles venues de France, d’Autriche, d’Espagne et autres lieux pour concevoir le Musée que les Franciscains sont en train de mettre en place à Jérusalem. La première partie (archéologie et multimédia) est déjà partiellement en place au Couvent de la Flagellation. La partie archéologique est très bien faite (on n’est plus dans un vieux musée littéralement poussiéreux) avec une muséographie magnifique. La partie multimédia ne m’a pas vraiment convaincu… Mais bon, il paraît que c’est fait pour introduire au chemin de Croix.
La partie historique doit être installée dans le sous-sol du Couvent Saint-Sauveur (près de chez moi) et présentera l’histoire des Franciscains en Terre Sainte.
Du coup, nous avons passé l’après-midi de samedi à tchatcher chez Samara. Nous ne nous étions pas vu depuis plus d’un an (lors de mon passage à Paris pour le congrès de l’ACFEB). Depuis, pas mal d’eau a coulé sous le pont Mirabeau : reprise de la vie professionnelle “profane”, incendie de Notre-Dame auquel elle a assisté en direct, décès de son père…
Dimanche matin, j’ai célébré la messe au Collège pour les Frères. À l’occasion du passage du Frère visiteur, tous les Frères de la région se sont retrouvés à Jérusalem : Bethléem, Jaffa et Jérusalem. Nous avons ensuite mangé. Il y avait du jambon et du fromage espagnols…
J’ai passé l’après-midi au Couvent du Cénacle à tchatcher avec le Frère Wander, un franciscain brésilien, et Marie des Neiges. Wander avait préparé un gâteau au fromage et du café. Finalement, on est partis vers 19h00 bien tapées…
Lundi et mardi, je suis à “Patmos”. Lundi, vers 11 h, la secrétaire vient me trouver à la bibliothèque pour me demander mon passeport. L’intermédiaire qui fait les visas au ministère de l’Intérieur venait de l’appeler pour lui dire qu’il y allait l’après-midi même. Évidemment, je n’avais pas mon passeport : à Jérusalem, j’ai une photocopie de la page principale et du visa. Et on ne me l’a jamais demandé. J’ai donc dû retourner en vitesse au Collège pour aller chercher le sésame et l’apporter au bureau du bonhomme qui est juste de l’autre côté du boulevard de la porte Neuve… Malgré cela la matinée a été productive. Le visa est arrivé ce matin dans mon casier à l’EBAF. Pas pénible comme procédure.
Sinon, aujourd’hui, ce sont les élections législatives en Israël… En avril dernier, il y a eu des élections législatives. En Israël, le Parlement est monocaméral : une seule assemblée, la Knesset (en hébreu : כנסת, de la racine כנס, qui signifie “rassembler” ; en hébreu, בית כנסת, beth knesset, est aussi la manière d’appeler une synagogue, “maison de l’assemblée”). Il n’y a qu’un seul tour aux élections et on vote pour une liste. Le scrutin se rapproche un peu de nos élections européennes. Les listes ayant plus de 3,25% des bulletins exprimés se partagent au pro rata les 120 sièges de la Knesset. Le chef du parti majoritaire est chargé par le Président de l’État d’Israël de former un gouvernement. Comme il est rarissime qu’un parti ait obtenu plus de 60 siège, on doit constituer une coalition. C’est parfois l’alliance de la carpe et du lapin (la carpe est casher, c’est le plat typique du sabbat chez les ashkénazes ; en revanche, le lapin est un ruminant – selon la Tora ! – mais n’a pas le sabot fendu, donc il n’est pas casher). En plus, les petits partis qui permettent de faire une coalition sont des “faiseurs de roi” et peuvent donc se montrer gourmand en termes de postes ministériels : « J’ai obtenu 5 sièges à la Knesset mais comme je peux te permettre de constituer un gouvernement, je demande l’Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères ; en contrepartie, je te laisse la Culture et les retraités ! »
En avril dernier, deux partis sont arrivés à égalité de sièges : le Likoud, parti de Netanyahou, classé à droite et Bleu-et-Blanc de Benny Gantz, classé au centre-droit : 35 sièges chacun avec un léger avantage de nombre de voix pour le Likoud (moins de 1 % de différence). Netanyahou étant plus en mesure de constituer un gouvernement, il en a été chargé. Il a tenté des coalitions avec les nombreux micro-partis encore plus à droite que lui. Mais au bout de 45 jours de tractations diverses, il n’est pas arrivé à rassembler 26 députés en plus pour avoir une majorité. La Knesset a été dissoute le 30 mai et de nouvelles élections convoquées pour ce 17 septembre.
Aujourd’hui, un grand nombre de bureaux et de services publics étaient fermés pour les élections (il est impensable de voter un jour de sabbat : on romprait le repos !). Et surprise pour nous Français, la campagne ne s’arrête pas la veille ou l’avant-veille du scrutin : les militants tractent même à l’entrée des bureaux de vote… On y va jusqu’au bout.
Ce soir, on n’a pas beaucoup avancé… 32 sièges pour le Likoud et Bleu-et-Blanc, ils doivent donc trouver 29 bonshommes pour compléter la coalition…
On n’est pas sortis de l’auberge…
À bientôt,
Étienne+

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci Étienne pour ces explications ! Je n'avais rien compris dans les journaux que j'ai lu..
Je t'embrasse
Guilhemette