mardi 3 mai 2016

Nous sommes allés à Césarée (Ac 21,8)

ἤλθομεν εἰς Καισάρειαν
èlthomen eis Kaisareian

Chers amis,
Belle journée d’excursion. Comme le titre l’indique nous avons fait comme saint Paul mais plutôt comme dans le chapitre 23 des Actes : Paul fait prisonnier par les Romains est conduit à Césarée pour être mis hors d’atteinte d’un possible complot contre lui ourdi par le Sanhédrin. Paul a fait halte à Antipatris et nous aussi…
Palais du gouverneur égyptien d'Apheq
Antipatris est située à mi-chemin entre Jérusalem et Césarée, c’était donc un halte idéale entre les deux cités. Antipatris est le nom qu’Hérode a donné à cette ville, d’après celui de son père, Antipater. Auparavant la cité s’appelait Apheq. Elle est citée dans la Bible comme une ville philistine où eurent lieu plusieurs batailles contre les Israélites (1S 4,1 ; 29,1 ; 1R 20,26.30 ; 2R 13,17), parfois gagnées, parfois perdues.
Le site est surtout intéressant pour les vestiges de l’âge du Bronze (2 200-1 200 av. J.-C.), le tell a révélé pas moins de six “palais” successifs, résidences des rois ou gouverneurs de la cité. Honnêtement, il vaut mieux ouvrir les guides et rapports de fouilles, car sur place, tout est submergé par la végétation. Le palais VI, dernier du groupe, est mieux visible. On y a trouvé 12 000 pointes de flèches (preuve d’une destruction violente), une bague égyptienne, un sceau hittite, un lexique akkadien/sumérien/cananéen, et une tablette provenant d’Ougarit.
Odéon d'Antipatris
Ces documents montrent les relations qu’entretenait le gouverneur égyptien de la ville au xiiie siècle avant notre ère. Tous ces vestiges se trouvent dans la cour d’une forteresse construite au xvie par les Ottomans.
Hors de là, on voit les restes du cardo (axe nord-sud) de la ville hérodienne : c’est lui qui l’a reconstruite. Là encore quelques vestiges perdus sous les hautes herbes. Un petit odéon a été dégagé, tout de même.
En retournant au bus, nous découvrons les installations anglaises. Une source abondante jaillit là et fut utilisée pour l’adduction en eau de la région à l’époque du mandat britannique (1917-1948).
Une petite heure de route nous a mené à Césarée maritime (un peu plus rapide que pour saint Paul).
Le site est bien connu : cette cité, construite par Hérode en 29 av. J.-C. sur un site plus ancien connu comme “Tour de Straton”, a reçu le nom de l’empereur.
Bon pasteur de Césarée
Hérode y établit un port immense, véritable tour de force architectural, sur un littoral bien rectiligne et peu apte à de telles installations. Après Hérode, la cité fut la capitale administrative de la province de Judée ; c’est là que Ponce Pilate résidait de manière habituelle. Pierre y convertit le centurion Corneille et Paul y fut maintenu en captivité pendant deux années, avant de partir pour Rome. La cité prospéra à l’époque byzantine : les grands Origène, Eusèbe de Césarée y ont vécu. La première époque islamique signe le déclin de la cité, seulement stoppé par l’établissement d’une seigneurie du royaume latin de Jérusalem, entre 1101 et 1266.
Nous avons commencé par le théâtre hérodien, bien retapé pour servir encore à des spectacles. Puis les vestiges du palais d’Hérode nous ont occupés. Il est bâti sur un petit promontoire s’avançant dans la mer. À l’époque, cela devait être splendide. On peut y voir une réplique de l’inscription mentionnant Ponce Pilate. Une salle a été identifiée comme une possible salle d’audience où Paul aurait pu comparaître devant Festus, Agrippa et Bérénice (celle de Racine) en Ac 25-26.
Palais d'Hérode
Nous avons continué à travers l’hippodrome, et les vestiges de la cité byzantine. La splendeur des thermes m’a impressionné : mosaïques, parements en marbre. Nous entrons ensuite dans la partie croisée, bâtie sur le quai du port hérodien. On ne peut accéder à la partie haute : d’importants travaux d’aménagements sont réalisés. Nous admirons la porte orientale des Croisés.
Nous continuons vers le nord, franchissons les douves. Nous voyons aussi la porte hérodienne de la ville qui ressemble à celle que nous avions vue en novembre à Sébaste-Samarie.
Nous arrivons enfin à la plage où l’on peut voir le fameux aqueduc de Césarée qui apportait l’eau depuis les contreforts du Mont Carmel, à plus de 30 km d’ici.
Double aqueduc, hérodien derrière, de Trajan devant
Nous pique-niquons et profitons des bienfaits de la plage… L’eau est très bonne. Évidemment, les quelques Bretons du groupe ont fait la fine bouche en évoquant la baignoire, mais ils se sont tout de même baignés…
Puis nous avons vu le second aqueduc, dit « aqueduc bas » puisqu’il ne repose pas sur une série d’arcades. Encore un peu de chemin vers la maison aux oiseaux, sur une hauteur au milieu d’un quartier de villas huppées. Encore un petit site avec deux belles statues en marbre et en porphyre, puis passage à l’hippodrome de l’époque byzantine. Vous verrez les photos que j’avais faites à l’époque en suivant ce lien.
Il était bien temps de rentrer à la maison. J’ai célébré la messe le soir et suis allé me coucher sans tarder.
À bientôt,
Étienne+

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