כםגדל דוד צוארך
kemigdal Davîd tsavva’rek
Chers amis,
Hier, c’était la dernière journée de Pierre ici. Après le petit-déjeuner, le fr. Rafael nous a montré les sous-sol du Collège, bâti sur des vestiges hérodiens et croisés. Les éternelles questions de deuxième et troisième murs sont encore convoquées pour identifier les restes... Si l'on identifie le troisième mur avec l'actuel mur nord de la Vieille Ville, nous sommes à la tour Pséphinos ; sinon nous ne sommes qu'à mi-chemin (mais j'ai déjà parlé de cela fin octobre). Sinon, c'est tout de même impressionnant, la facture des pierres donne quelque chose d'antique. A l'époque croisée, c'était la Tour de Tancrède et on y vénérait la prison de saint Pierre (Ac 12).
La
bibliothèque étant fermée, j’ai profité du temps ainsi libéré pour aller
visiter la Citadelle de Jérusalem. Ce lieu abrite le musée de l’histoire et est
situé tout contre la porte de Jaffa dans la Vieille Ville. Le but du bâtiment
était au départ de renforcer une partie vulnérable des fortifications, où la
pente naturelle était trop faible pour offrir une défense naturelle. Ce sont
les Hasmonéens qui ont, au iie
siècle avant J.-C., entrepris de bâtir cette citadelle. Si l’on connait l’histoire
tourmentée de la région et de la ville, on comprend sans peine que cette
citadelle a connu sièges, destructions et reconstructions. La première reconstruction
est, sans surprise, celle d’Hérode le Grand qui a bâti trois tours auxquelles
il a donné le nom de Phasaël (un de ses frères suicidé en captivité), Mariamne
(une de ses femmes, princesse hasmonéenne, qu’il fit exécuter par jalousie) et
Hippicus (un de ses amis). Aujourd’hui, seule Phasaël est encore
debout. On
distingue les fondations d’Hippicus ou de Mariamne dans la cour de la citadelle
où d’importantes fouilles archéologiques ont mis à jour les vestiges des
différentes époques. Les trois tours ont survécu à la première révolte juive en
70 ap. J.-C. puisque les Romains voulaient laisser un témoignage des murailles
(pour montrer leur mérite d’avoir pu se rendre maîtres de la ville…). À l’époque
byzantine, la forteresse avait été reconstruite et les pèlerins de l’époque se
sont dit qu’il s’agissait de la citadelle construite à Jérusalem par le roi
David (selon le principe du “on ne prêtre qu’aux riches”) ignorant que ce lieu
était loin de la zone occupée par la ville à l’époque de David… D’où le nom
encore aujourd’hui donné à la citadelle : la Tour de David, même si le roi
David n’y a jamais mis les pieds…
kemigdal Davîd tsavva’rek
Chers amis,
Rien de particulier à signaler. Mardi et mercredi, j’ai
travaillé avec l’ardeur d’un condamné à mort… J’ai quand même un peu travaillé.
Les après-midi, je suis allé me balader. Mardi, la "tribu" du frère Daoud est passé fêter Noël : les neveux sont aussi efficaces qu'une nuée de criquets pèlerins pour écluser le stock de chocolats offerts aux Frères à l'occasion des fêtes...
Mercredi, avec Pierre, nous sommes allés à Maria Bambina, la guest house de la Custodie de Terre Sainte. Marie des Neiges, la volontaire qui la tient, nous avait invités pour le café. Nous sommes d'abord montés sur la terrasse d'où l'on jouit d'une vue directe sur le Saint-Sépulcre. Au moment d'aller prendre le café, nous avons eu la surprise de retrouver Kévin, un séminariste du Studium de NDV qui passe une année entre Jérusalem et Bethléem. Il avait l'air d'aller bien.
Mercredi, avec Pierre, nous sommes allés à Maria Bambina, la guest house de la Custodie de Terre Sainte. Marie des Neiges, la volontaire qui la tient, nous avait invités pour le café. Nous sommes d'abord montés sur la terrasse d'où l'on jouit d'une vue directe sur le Saint-Sépulcre. Au moment d'aller prendre le café, nous avons eu la surprise de retrouver Kévin, un séminariste du Studium de NDV qui passe une année entre Jérusalem et Bethléem. Il avait l'air d'aller bien.
Piliers "hérodiens" et porte croisée au fond |
Cour de la citadelle |
Tour Phasaël (base hérodienne) |
À l’époque des croisés, la citadelle devint le palais des
souverains du Royaume latin de Jérusalem. Détruit à nouveau à la chute du
Royaume, les Mamelouks et les Ottomans ont donné au site son visage actuel en y
installant une mosquée, quelques tours, et en intégrant l’ensemble dans les
murailles actuelles de la Vieille Ville.
La visite commence par l’ascension de Phasaël pour admirer
le panorama. Je ne me suis pas attardé car la bise soufflait et ça caillait…
Ensuite, on fait le tour de la citadelle de salle en salle pour découvrir les
différentes périodes de l’histoire de la ville. Si vous avez une bonne
connexion internet, vous pouvez faire la visite virtuelle (coupez le son si
vous ne voulez pas écouter l’audio-guide hébreu…) de toute l’expo. Régulièrement
des maquettes montrent le visage de la ville au cours du temps, c’est vraiment
bien fait. Et puis c’est fait intelligemment, puisque la première période
islamique (viie-xie siècles) est évoquée dans
la mosquée installée dans le coin sud-ouest. On finit la visite par une
ancienne citerne dans laquelle une maquette de Jérusalem en 1870 est exposée.
Elle fut faite par un relieur hongrois qui a vécu quelques mois à Jérusalem,
dans l’imprimerie des Franciscains. Montrée à l’exposition universelle de
Vienne (1873), dans le pavillon ottoman, elle fut finalement achetée par une
institution genevoise et disparut dans les greniers jusqu’en 1984… Date à
laquelle elle fut prêtée de manière permanente au musée. Les détails sont très
intéressants ; on voit qu’à l’époque la ville ne sort pas tellement de ses
murailles ottomanes (quelques églises et quartiers ici et là…) À l’intérieur de
la Vieille Ville, le Muristan n’existe pas encore, pas plus que le Collège des
Frères fondé en 1876… La porte Neuve n'existe pas encore (elle ne sera percée qu'en 1889 !) Le quartier juif est représenté tel qu’avant 1948. À l’extrémité
nord de la maquette, on distingue le Golgotha de Gordon et la Garden Tomb et à
côté un petit bâtiment à arcades, c’est l’abattoir ottoman dans lequel les
Dominicains installeront ce qui deviendra le couvent Saint-Étienne en 1880 et
finalement l’ÉBAF…
Jérusalem en 1873, maquette par Illés István (vue depuis le Mont des Oliviers) |
De plus, la maquette montre que la ville, encore petite à l'époque, était bien vivante... Ce que certains ont parfois tendance à "omettre" pour nous imposer leur lecture du sens de l'histoire...
Bref, la visite est passionnante. On ne voit pas vraiment de pièces archéologiques (ce ne sont que des reproductions ou des évocations) mais cela permet de se mettre en tête les étapes de l’histoire de la Ville trois fois sainte. Et en plus, la présentation est quasiment exempte de parti-pris idéologique (ce qui est souvent le cas ailleurs.)
Bref, la visite est passionnante. On ne voit pas vraiment de pièces archéologiques (ce ne sont que des reproductions ou des évocations) mais cela permet de se mettre en tête les étapes de l’histoire de la Ville trois fois sainte. Et en plus, la présentation est quasiment exempte de parti-pris idéologique (ce qui est souvent le cas ailleurs.)
Dans l’après-midi, grosse promenade de deux heures avec
Pierre : consulat de France, ancienne Gare, promenade de la voie ferrée,
musée d’Art Islamique, route de Gaza, rue Agron (petit café bu dans la galerie
marchande de Mamillah). Le soir, messe d’action de grâce avec les Frères puis
bon petit repas. Nous avons dit au revoir à Pierre qui repartait tôt le matin
pour la France (j’espère qu’il n’a pas été dérangé par la neige à Istanbul où
il devait faire escale). On a attendu minuit en regardant Patrick Sébastien (! Eh
oui, tout arrive) : il y avait un numéro de dressage de perroquets assez
fantastique. À minuit, selon la tradition espagnole, nous avons mangé douze
grains de raisin.
Aujourd’hui, grasse matinée (7h30 !) et matinée calme à
travailloter (de toute façon, la pluie, le vent et la grêle qui se succèdent
depuis hier soir vous invitent à rester à l’intérieur…) À 11h30, je suis parti
sous la grêle vers la basilique de l’Ecce Homo, où j’ai célébré la messe, comme
tous les vendredis, avec les Sœurs de Sion et la communauté du Chemin Neuf.
Retour au Collège où j’ai mangé avec les Frères tous les
frères de la région : Jérusalem, Bethléem, Jaffa. Ainsi que Frère Mateo,
un mariste espagnol bénévole de la Custodie, qui suit le cours de topographie
de l’ÉBAF. Repas simple et sympa, avec les fraises qui abondent en cette saison dans le pays. Sieste post-prandiale. Et ce billet.
Bonne et sainte année 2016, dans la grâce de la miséricorde.
À bientôt,
Étienne+
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire