ואת עשרת חרצי החלב האלה
weˀēṯ ˁăśereṯ hăriṣê heḥālāb hāˀēlleh
weˀēṯ ˁăśereṯ hăriṣê heḥālāb hāˀēlleh
Chers amis,
Cinq jours déjà sans message !
Quelle paresse de ma part…
Bonne fête de la saint
Antoine aux paroissiens et habitants de la Roque-sur-Pernes.
De mercredi à vendredi, rien
à signaler : travail en bibliothèque. Mon poste de travail s’appelle
désormais Patmos (j’ai hésité avec Harmaguedon, mais j’ai préféré les îles
grecques) J’ai terminé la partie traductions de mes versets. Il faudra sans
doute y revenir. J’ai goûté à nouveau les délices enchanteresses du syriaque.
Heureusement, les moyens numériques dans le domaine sont très fournis et de
bonne qualité. Jeudi, petite différence dans l’emploi du temps : le collège
était fermé à cause du Nouvel An orthodoxe (je commence à comprendre pourquoi
on met du temps à réaliser l’unité des chrétiens : ça ferait sauter des
jours de congés). Au lieu d’arriver à 8 heures du matin, j’ai commencé à 8h45…
J’ai aussi rencontré le
sous-directeur vendredi soir, on a beaucoup parlé de mon travail et de la
suite.
Samedi matin, toujours à la
bibliothèque.
L’après-midi, promenade. Je suis retourné du côté de Talpiot et j’ai
retrouvé des vestiges de l’aqueduc inférieur construit à l’époque hasmonéenne (iie s. av. J.-C.) pour
alimenter en eau le temps de Jérusalem. L’eau vient de diverses sources situées
dans les montagnes autour d’Hébron, elle était récoltée aux vasques de Salomon
(visité le 22 octobre dernier) puis acheminée par l’aqueduc jusqu’au mont du
Temple. La longueur totale de l’aqueduc entre les vasques de Salomon (juste au
sud de Bethléem) et Jérusalem est de 21,5 km pour 30 mètres de dénivelé
seulement soit une pente d’un mètre tous les 717 mètres. Au niveau du mont du
Mauvais Conseil au sud de la Vieille Ville, ils ont creusé un tunnel à travers
la colline, pour économiser de la longueur d’aqueduc et ne pas avoir à faire
une pente moins importante (sinon, l’eau ne s’écoule plus aussi facilement). Ce
fut une sacrée entreprise avec un tunnel de 400 m de long avec des puits. J’ai
retrouvé le quatrième devant les bâtiments de l’ONU basé sur ce Mont du Mauvais
Conseil.
Parcours sud de l'aqueduc, près de Bethléem |
Le nom de ce mont vient d’une
tradition chrétienne affirmant que c’est là que les chefs du peuple, les
scribes et les pharisiens ont décidé de la mort de Jésus… C’était en effet un
mauvais conseil. C’est là aussi, ironiquement, que résidait le gouverneur
britannique entre 1918 et 1948 : peut-être était-il lui aussi parfois mal
conseillé… Depuis 1948, c’est le QG de l’ONU puisque la zone se situe dans le no
man’s land entre Israël et la Jordanie conclu au moment du cessez-le-feu de
la première guerre israélo-arabe.
L'Hérodion vu du Mont du Mauvais Conseil |
À côté du quatrième puits, j’ai
un peu mis du temps à trouver le troisième. Il est recouvert par une dalle de
béton décorée d’une mosaïque reproduisant le tracé de l’aqueduc inférieur et indiquant
les lieux marquants du parcours. Au loin, on voit l'Hérodion.
De là, j’étais à deux pas de
Talpiot Est et j’ai trouvé la fameuse dalle de béton qui recouvre l’entrée du
tombeau de Talpiot que j’avais vainement cherché il y a quelques semaines.
Cette fois-ci, j’ai mis la main dessus. Honnêtement, ça casse pas trois pattes
à un canard. C’est une dalle de béton entre deux immeubles.
Dalle du tombeau de Talpiot |
Je suis rentré par la route
de Bethléem. Il y a de jolies maisons construites au début du xxe siècle, abandonnées par
les Arabes en 48 et depuis habitées par des Israéliens. L’architecture urbaine
de la première moitié du siècle dernier est vraiment très belle : pierre
apparente, ouvertures soignées, jardins luxuriants, arcades, colonnes…
Ce soir-là, retour à Ramallah
pour déguster la fondue au Mövenpick (chaîne suisse !)… Le mélange était
très bon mais (pays musulman oblige) manquait de vin blanc… On s’est quand même
régalé.
Au retour (à 1h du matin bien
sonnée), nous avons repris la route vers Jérusalem. Ce qui m’a surpris c’est le
nombre de Juifs orthodoxes qui font du stop à cette heure de la nuit. Ils ne
doutent de rien !
Ce matin, lever matinal grâce
aux cloches de l’église Saint-Sauveur. Merci les cloches !
Laudes avec les frères. À 9h45,
j’avais rendez-vous près du Collège pour partir en randonnée familiale avec
deux familles d’expatriés. Nous étions une bonne douzaine en deux véhicules.
Nous nous sommes dirigés vers la dépression du Jourdain. Le désert de Judée était
recouvert d’un mince manteau de verdure. Près de Jérusalem, c’était
impressionnant et de moins en moins prononcé au fur et à mesure de la descente.
Traversée de Jéricho et nous avons laissé les véhicules sur un petit parking au
débouché du Wadi Auja.
Nous avons remonté la rivière
un petit moment, jusqu’à la source d’Ain Auja, qui coule en abondance en cette
période, pas autant que sur la vidéo tout de même. Je suis quand même estomaqué de l’état de saleté du site (canette,
bouteilles en plastique, sacs…) Une fois dépassé la rivière, les locaux ne s’aventurent
pas et c’est beaucoup plus propre. À un moment, nous avons rencontré un
chevrier bédouin accompagné d’un âne et de trois chiens. Il appelait ses chèvres
avec de drôles de cris inimitables… Rien à voir avec les « Tchoun,
tchounette » de la bergère de Valfourcade en juillet 1982. On a parlé un
petit moment avec lui (heureusement, Christophe l’un des papas parle arabe).
Messe au Wadi Auja |
Après avoir fait demi-tour,
nous nous sommes arrêtés pour la célébration de la messe, sur un rocher dans le
lit asséché du wadi. Le chevrier a eu l’air intrigué, Christophe lui a dit que
j’étais l’ange Jibrīl
(Gabriel, en arabe). Il a attendu un petit moment et quand j’ai fait le premier
signe de croix il a décampé comme le diable avec l’eau bénite…
Retour au parking qui, entre temps, avait été rempli d’autres véhicules.
Les familles pique-niquaient au bord de la rivière. Auto-radio à fond (avec de
la techno arabe), barbecue et photos de famille…
On est allé manger un peu plus loin en bordure du canal qui capte les
eaux de la rivière. Nous aussi, nous avons sorti notre barbecue. Et sur les
16h, alors que le soleil s’était déjà caché derrière la montagne, nous sommes
repartis vers Jérusalem. Dans la voiture, je me suis assoupi…
Sur le chemin du retour, j'ai reçu un coup de fil d’une paroissienne de la Roque-sur-Pernes m’annonçant
le départ pour le ciel de Jacques, un venasquais de presque 95 ans. Une belle
vie bien remplie ; Jacques avait un caractère bien trempé mais une foi
profonde. Un nouvel ami au ciel…
À bientôt,
Étienne+
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