vendredi 2 octobre 2015

Pendant 7 jours vous habiterez dans des huttes (Lv 23,42)

Bassukkoth teshbû shiv’at yamîm
בסכת תשבו שבעת ימים
Chers tous, voilà trois jours que je redécouvre Jérusalem. En ce moment, la tension est assez palpable. C’est la fête des Tentes, une importante fête juive qui dure 7 jours, qui marquait à l’époque la fin des récoltes (vendanges…) et aussi l’assistance de Dieu pendant le séjour du peuple hébreu dans le désert. C’est une fête très joyeuse.
Mercredi après-midi, après la sieste, j’ai décidé d’aller prendre « l’air de la Vieille Ville ». Je voulais rentrer dans le souk par la Porte de Jaffa mais la police bloquait le passage. On ne pouvait pas rentrer. Il fallait suivre le flot des juifs qui passaient par le quartier arménien pour rejoindre l’esplanade du Mur occidental (aussi connu sous le nom de Mur des Lamentations). Mais, je me suis débrouillé en repassant par le Collège des Frères et par le cardo pour arriver dans le quartier juif. Juste à l’entrée, je tombe sur Kévin, un séminariste des MEP, étudiant au Studium, qui passe cette année à Jérusalem. Sans se concerter, nous avions réussi à nous retrouver par le plus grand des hasards. C’est un judoka confirmé et il cherchait un dojo dans la Vieille Ville.
J’ai ensuite traversé le quartier juif qui était blindé… Les gens chantent, toutes les langues sont parlées (pas seulement l’hébreu !). On mange de la barbe à papa, les enfants ont des ballons de baudruche. Dans les rues, sur les terrasses des maisons, sur les toits, on voit les huttes que les gens construisent pour cette fête et dans lesquelles ils passent une bonne partie de la journée (repas, temps en commun…, même y dormir !). Elles sont toujours couvertes de branches de palmiers. Pour les murs, tout est possible ; on sent que les gens ont le matériel au garage. La structure est souvent métallique et les murs en toiles avec de grands trous carrés parfois équipés de moustiquaires en guise de fenêtre.
Arrivé au-dessus de l’esplanade du Mur, je me suis rendu compte que je ne pourrais pas accéder. C’était noir (et blanc !) de monde ! Un sens de circulation est même institué pour réguler le flux des pèlerins. La musique est poussée à fond.
Je suis rentré par le chemin des écoliers. Et j’ai célébré la messe le soir pour les Frères avant le repas. Dodo rapide.
Hier, jeudi, à 8 heures, j’étais à pied d’œuvre pour mon premier cours, Pauline Soteriology, par un dominicain américain. Je comprends assez bien ce qu’il dit mais il parle à toute vitesse. Je me suis retrouvé avec un exposé à faire pour le 15 octobre, à partir du bouquin de E. P. Sanders, Paul and Palestinian Judaism. A Comparison of  Patterns of Religion. Les étudiants du Studium apprécieront ! Je les ai abreuvé des travaux de cet érudit.
À 10 heures, visite guidée de la Bibliothèque. Il y a plus de 18 kilomètres de rayonnages !!! Heureusement, tout est informatisé et coté pour ne pas s’y perdre. Mais une légende affirme que l’on a retrouvé un cadavre sec entre des étagères mobiles… Je me suis vu ensuite attribuer une place dans la Bibliothèque. Je suis au niveau inférieur, dans un coin assez calme, peu fréquenté, côté nord (sans le soleil qui donne directement). C’est très bien.
L’après-midi, j’avais décidé d’aller à Gethsémani acheter une carte postale des oliviers millénaires pour une paroissienne. Je me suis arrêté au passage à la vie station pour saluer les Petites Sœurs de Jésus, il y avait une petite sœur allemande qui confectionnait des icônes. À Gethsémani, chou blanc pour les cartes postales, mais l’église était vide et propice à la prière, j’en ai profité.
Au retour, je suis retourné à l’École pour une rencontre avec le nouveau directeur ; son mandat commençait le jour même. Il s’appelle Jean-Jacques Pé
rennès ; il a l’air très sympa et m’a fait penser à Jean-Michel Poffet, qui était directeur lors de mon premier séjour. Après la rencontre, verre de l’amitié offert dans le grand couloir du couvent. Jus de fruit et biscuits. J’ai salué quelques têtes connues. Parmi elles, j’ai vu Nina H., la petite fille du baron de Guttenberg, celui-là même qui a donné la maison de Weisendorf à Notre-Dame de Vie en 1956.
Retour en vitesse, chez les Frères pour la messe de sainte Thérèse, célébrée en même temps que la messe d'action de grâce du Studium.
Aujourd’hui, cours à 9 heures sur l’évangile selon saint Marc. Puis j’ai rencontré le fr. Olivier-Thomas Vénard pour le projet de thèse, le travail à accomplir avant toute chose… Puis j’ai travaillé une bonne heure à la bibliothèque, sur l’exposé paulinien. Messe à midi à la Basilique Saint-Étienne car le vendredi, les élèves ne fréquentent pas le Collège et je ne célèbre pas la messe pour les Frères. Retour chez les Frères pour le repas.
Un peu de travail l’après-midi, puis vers 18 heures, je suis allé faire un tour rue de Jaffa, puis jusqu’à l’abbaye de la Dormition… Bientôt, 22 heures, je vais me coucher…

2 commentaires:

Unknown a dit…

Merci Père Étienne de tous ces messages ; Nous sommes très heureux de pouvoir voyager avec vous, les vidéos sont super. Bon courage à très bientôt
Leïla Bonjour de La Roque sur Pernes

Maguelone Fontan a dit…

Je montre aux filles ta vidéo panoramique de Jérusalem en leur disant : "Venez voir la ville de Jésus" Réponse d'Agathe, un peu perplexe : "Mais ça ne ressemble pas du tout aux dessins des livres sur Jésus qu'on a à la maison..."