dimanche 31 mars 2019

En hâte, au pays des collines (Lc 1,38)

εἰς τὴν ὀρεινὴν μετὰ σπουδῆς
eis tèn oreinèn meta spoudès

Chers amis,
Jeudi et vendredi à la bibliothèque, sauf le vendredi matin, j’avais un rendez-vous téléphonique et j’ai profité du temps “perdu” pour passer au Consulat général, récupérer un pli qui m’attendait depuis quelques semaines… 
Samedi matin, bibliothèque aussi.
À 14 h, j’avais rendez-vous devant le Collège avec Marie-Claire, connue il y a 12 ans lorsqu’elle était volontaire à Saint-Pierre-en-Gallicante. Nous ne nous étions pas vus depuis bien dix ans… Nous sommes tout de suite passé à la Tour de David pour acheter les billets pour le son et lumière de lundi soir et nous nous sommes tanqués à la terrasse d’un café pour avaler un saḥlav (une spécialité avec une farine un peu épaisse, du lait, du sucre, de la cannelle) et surtout refaire le monde, et nous donner de nos nouvelles, surtout que le père de Marie-Claire réside dans le même établissement pour personnes âgées que ma grand-mère ! Elle lui a même rendu visite le dimanche précédent !
Puis je l’ai raccompagnée à Saint-Pierre où elle passe dix jours. C’est un peu sa maison à Jérusalem tout comme, le Collège est la mienne. Elle m’a montré la maison, les sous-sols ainsi que le petit musée du P. Germer-Durand, archéologue assomptionniste. Le supérieur de la communauté des Augustins de l’Assomption a d’ailleurs donné une conférence sur les travaux de ce père à l’École biblique cet automne.
En fait, je dois avouer que ce passage à Saint-Pierre était intéressé. Marie-Claire avait ramené dans sa valise quelques fromages – et un saucisson, suggéré par ma grand-mère ! Et j’y suis passé pour récupérer le précieux présent. Il faut aussi savoir que la valise de Marie-Claire a raté sa correspondance à Bruxelles et est donc arrivée un jour plus tard. Le fromage s’en est trouvé “magnifié”.
Le soir, messe chez les Frères. Cette semaine, nous avions la présence du Frère Albert, qui devait passer pour des affaires administratives, ainsi que le Frère Jorge, frère vicaire général des Frères des Écoles chrétiennes. Il est mexicain et très sympathique, très simple, à l’écoute. Ils sont repartis ce dimanche, Frère Albert à Amman, et Frère Jorge à Rome.
Ce dimanche, la tempête a soufflé toute la nuit (30 mm d’eau). À cause du décalage horaire (dans la nuit de jeudi à vendredi), je suis un peu décalqué… Ce
Rose shocking? hollywood?
bonbon?
matin, messe au Saint-Sépulcre, pour le dimanche de Laetare (Petit moyen mnémotechnique pour distinguer Laetare et Gaudete : LaetaRe, c’est pour le CaRême ; GaVdete, c’est pour l’Avent). Donc le sacristain avait sorti sa collection d’ornements roses. Il avait dû racler les fonds de tiroir pour en avoir assez. Et encore, je suis arrivé un quart d’heure avant la messe et il n’y avait plus de chasubles. J’ai donc eu une simple étole. Les chasubles étaient d’un rose gris assez terne. Mon étole, blanche avec des motifs d’un rose un peu plus soutenu. Les chasubles des quatre concélébrants principaux représentaient le sommet de la décoration des ornements. Je crois que fuchsia est encore une teinte trop fade pour décrire cette couleur nécessairement produite par un colorant synthétique, chimique ou alors OGM ! J’ai regretté de ne pas avoir emporté mes lunettes de soleil.
La messe était présidée par le nonce apostolique, délégué par l’administrateur apostolique. À la sortie de la messe, je retrouve Marie-Claire. Elle avait proposé d’aller admirer les vitraux de Chagall à la synagogue de Hadassah-Ein Kerem (le grand hôpital de Jérusalem). Nous voilà donc embarqués dans un taxi qui nous dépose devant l’hôpital. Il faut un peu chercher l’accès, nous passons dans la salle d’attente des urgences. Et nous trouvons le petit musée consacré à l’association Hadassah. C’est une association sioniste de femmes américaines qui a fondé l’hôpital de « le pré-État d’Israël », c’est comme cela que le petit musée décrit la région avant 1948… Curieuse façon d’évacuer la fin de l’Empire ottoman et le mandat britannique. Mais l’expo est intéressante. Et la jeune femme à l’accueil est originaire de Dijon et très sympathique.
Lévi (jaune), Juda (rouge), Zébulon (rouge), Issachar (vert), Dan (bleu)
Après l’expo, visite de la synagogue : en 1962, Chagall a dessiné 12 vitraux. Chacun d’entre eux est dédié à l’une des douze tribus d’Israël, illustrant les bénédictions de Jacob au chapitre 49 de la Genèse. Émerveillement du regard, chatoiement des couleurs, richesse des symboles. Le petit audio-guide est intéressant mais très rapide. La jeune femme de l’accueil nous a dit qu’un développement du site Internet est prévu avec un commentaire plus complet de chacun des vitraux.
Grotte de saint Jean
Ensuite, nous avons tenté de sortir du site et de descendre directement au village d’Ein Karem. Finalement, nous avons dû renoncer et prendre un taxi qui nous a laissé au centre du village. Repas au Mala Bistrot (en face, il y a le Mala Market et – véridique – le Mala Bar !) Et enfin, j’ai pu découvrir Saint-Jean In Montagna (après 4 tentatives malheureuses, enfin, je l’ai trouvé ouvert !). L’intérieur de l’église est couvert d’azulejos et au fond du bas-côté nord, une grotte indique le lieu traditionnel de la naissance de saint Jean-Baptiste. L’aménagement ressemble un peu à la grotte de Bethléem.
Puis nous sommes montés à la Visitation. Petit pèlerinage.
Puis retour au centre du village, la pluie nous est tombée dessus avec une belle violence. Puis un taxi nous a ramené près du centre-ville. Retour au Collège, oraison, vêpres et repos.
À bientôt,
Étienne+


1 commentaire:

claire a dit…

Magnifiques les vitraux de Chagall !

Tu serais jaloux de la chasuble du père Thibault : rose pale avec de minuscules paillettes qui scintillent...très "reine des neiges"...(Je pense qu'il n'est pas déçu de ne pas la porter plus souvent ;) )
Bises

Claire