παρά τινι Σίμωνι βυρσεῖ
para tini Simôni brusei
Chers amis,
Quel dimanche que ce dimanche ! Hier soir, je ne me suis pas couché trop
tard… Le matin, laudes avec les Frères puis j’ai avalé une tasse de café avant
de descendre au Saint-Sépulcre pour concélébrer la messe à l’autel de
Sainte-Marie-Madeleine. Grand concours de peuple pour cette messe solennelle des dimanches de carême. En fait, on célèbre les laudes et la messe ; la
célébration est présidée par le Patriarche (en fait, à l’heure actuelle, il n’y
a pas de patriarche mais un administrateur apostolique qui en tient lieu, il s’agit
de l’ancien custode de Terre Sainte, provincial des Franciscains…) mais il ne
célèbre pas la messe, il y a assiste. La messe est présidée par un franciscain.
Les autres prêtres concélèbrent. Du coup, le célébrant principal n’entre
vraiment en “scène” qu’à l’offertoire, puisque tout le reste est fait par le
président, même l’homélie est faite en arabe par un autre franciscain qui ne
concélèbre pas mais revêt l’étole violette pour l’occasion et monte en chaire.
La messe est très belle et digne mais un peu déroutante par cet aspect. À la
tribune de l’orgue, un petit chœur de franciscains chante en latin. En même
temps que nous, les Grecs chantaient a capella et à pleins poumons dans
le catholicon (le chœur principal de la basilique appartenant aux Grecs).
Heureusement que les Latins ont l’orgue pour les accompagner et leur donner un
peu d’ampleur ; sans cela ils disparaîtraient,
noyés par le chant orthodoxe. Parmi les concélébrants quelques chanoines de l’Ordre
du Saint-Sépulcre arborant une splendide barette (comme don Camillo) à pompon
violet… Évidemment, pour des raisons de préséance, ils siègent de part et d’autre
de l’administrateur. Je me suis donc trouvé coincé au début de la messe par un
gros patapouf (mais chanoine, avec la rotondité canoniale ad hoc) qui devait faire une bonne vingtaine de kilos de plus que moi…
(les connaisseurs apprécieront.)
L’homélie a été faite par le P. Nerwan, curé de la paroisse latine qui prêche
habituellement assez longuement. Aujourd’hui il a été bref : il fallait « écouter
Jésus » (j’étais super fier d’avoir compris) et « monter et descendre
avec lui » (ça je n’avais pas compris mais je l’ai lu sur la feuille
photocopiée trouvée à la fin dans la sacristie).
Après la messe, il y a un petit café et une pâtisserie offerte aux prêtres dans
la sacristie. J’étais pressé, je n’y suis pas allé mais mon voisin a fait
honneur aux hôtes… (Bref)
Église Saint-Pierre de Jaffa |
Je suis remonté au Collège et à 10 h 30, nous sommes partis en deux
voitures vers Jaffa. En ce 17 mars, les Frères du Collège de Jaffa recevaient
leurs frères à l’occasion de la fête patronale de saint Joseph, à qui leur
collège est dédié. Nous sommes arrivés un peu avant midi et le Frère Rafael
nous a fait faire le tour de la vieille ville de Jaffa… (le lien a de jolies photos mais le français est un peu googlisé).
Le soleil brillait mais on supportait la petite laine. La vieille ville a
beaucoup de charmes, maisons en calcaire assez grossier (j’ai pensé aux
murailles du Peyrou à Montpellier). Nous avons vu la maison du corroyeur Simon,
hôte de saint Pierre à Jaffa. C’est là que dans les Actes des Apôtres, Pierre a
la vision des animaux impurs dans une grande nappe. Une voix lui dit : « Immole
et mange ». Puis d’un petit promontoire, nous avons vu le rocher d’Andromède.
Dans la mythologie grecque, c’est là qu’Andromède, fille du roi de Jaffa, fut
offerte en sacrifice à Poséidon. Heureusement, Persée arriva pour délivrer la
belle princesse. C'est là aussi que le prophète Jonas embarque pour Tarsis, afin de partir loin de Ninive, loin de la mission que le Seigneur lui a confiée.
La Porte de la Foi, Daniel Kafri, 1975 |
Encore quelques pas pour voir l’église Saint-Pierre, aucun intérêt sinon une
façade pseudo-baroco-jésuite. Puis quelques vestiges anciens, dont une porte
cananéenne en briques crues, qui ressemble à du caramel fondu… Nous avons aussi
vu une statue qui s’appelle la Porte de la Foi : dans les montants sont
encastrés les silhouettes d’Abraham et Isaac (le sacrifice, à gauche) et celle de Jacob
(avec son échelle et ses anges, à droite). Sur le linteau, l’entrée en Terre Promise avec les
trompettes de Jéricho. Spécial mais pas mal.
Puis, le pont des vœux, un truc païen avec les signes du zodiaque et la vue sur
la mer pour qu’un souhait se réalise. Quelques ruelles étroites et pleines de
charme et nous retournons au Collège pile à l’heure du repas.
Le Frère Patxo (lire Patcho) avait bien fait les choses : apéritif, entrée
(avec du foie gras venu de France !), rôti de porc aux petits légumes, filet
de poisson avec des légumes confits, fromages français (brie, tête-de-moine et
un fromage auvergnat du genre saint-nectaire), puis pâtisseries orientales,
fruits déguisés et pour finir café et pousse-café (un cognac espagnol)… Il faut dire que je crois que depuis la fondation de l'Institut (des Frères des Ecoles chrétiennes), il y a eu des frères qui sont mort de maladie, de vieillesse, de soif, de naufrage. Certains sont morts martyrs, d'autres se sont tués à la tâche. Mais je crois qu'il n'y a jamais eu de frère qui soit mort de faim ! Nous
étions 18 à table : les deux frères de Jaffa, les trois de Jérusalem plus
les trois hôtes de Jérusalem (le P. Pedro, le Frère José et moi), le Frère
visiteur, et neuf frères de Bethléem : discussions en français, en
espagnol, en anglais, en arabe…
C’était super sympa.
Après le café, nous sommes montés sur la terrasse et puis il fut temps de
rentrer à la maison. Nous y étions vers 17 h, avec les traditionnels
embouteillages hiérosolymitains.
Petit tour rue de Jaffa pour acheter quelques amandes et ce soir, repas léger :
une demi tranche de jambon, de la salade et une pomme. Quelle belle journée !
À bientôt,
Étienne+
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