samedi 16 mars 2019

Mon ange ira devant toi (Ex 23,23)

יֵלֵךְ מַלְאָכִי לְפָנֶיךָ
yelekh malɔakhî lephanekha

Chers amis,
Depuis une petite semaine, rien de bien particulier. Sinon que l’autre samedi, les Frères Daoud et Rafael étaient en Turquie et en Jordanie ; avec Pedro et José, nous avons regardé un film, il s’agissait des Frères Sisters, un western franco-américain de Jacques Audiard. Il est pas mal.
Dimanche, je suis allé à la messe à Abu Gosh en bus. Il y avait un tas de prêtres extérieurs : deux groupes de pèlerins et quelques visiteurs comme moi. Un jeune ménage en mission pour une ONG m’ont ramené à la maison…
Lundi messe à l’Ecce Homo ; puis passage au Franciscan Pilgrims Office pour réserver une messe à Bethléem : youpi, ça marche pour le jour que je voulais…
Mardi, les Frères sont arrivés de Jordanie en ramenant “dans leurs valises”, le Frère Malak, un jeune frère égyptien qui vient d’être nommé à Jérusalem. Quand je dis “vient de”, la nomination remonte en réalité au mois de juillet ; depuis cette date le Frère Rafael a pris d’assaut le ministère de l’Intérieur israélien pour obtenir le précieux visa. Évidemment, pour un Égyptien, le ministère se méfie, atermoie, hésite, fait durer en espérant qu'on se décourage... La patience obtient tout. Il y a dix jours, la situation s’est débloquée et Malak a pu donc arriver. Le prénom Malak signifie “ange”, d’où le titre de ce billet.
Jeudi, il a pas mal plu et nous avons atteint officiellement les 537 mm d’eau depuis le 1er août. Cette quantité correspond à la moyenne annuelle des précipitations à Jérusalem. On est donc dans une année d’abondance. Comme les précipitations sont concentrées sur six mois de l’année (de mi-octobre à mi-avril en gros), on compte le cumul des précipitations du 1er août d’une année au 31 juillet de l’année suivante ; à ces dates-là, il ne peut absolument pas pleuvoir. En France comme on peut avoir de la pluie tout au long de l’année, on compte les précipitations en année civile. J’ai aussi repéré que la station de mesure se trouve sur le toit de l’immeuble Generali, rue de Jaffa (moins de 500 m d’ici). En cliquant sur le lien, vous pouvez voir les données annuelles depuis le milieu du XIXe siècle et remarquer la grande disparité d'année en année.
Le soir, j’ai écouté la conférence donnée par le P. Paolo Garuti, un dominicain italien, sur Le père Lagrange et la question de l'authenticité mosaïque du Pentateuque. C’était intéressant et pas trop long, ce qui m’a permis de rester tout au long de la conférence et même rester pour les questions. Souvent, je dois m’éclipser à 19 h, pour la messe au Collège à 19 h 15.
Le soir, nous avons parlé avec Malak de sa journée passée à Bethléem pour découvrir l’école des Frères à cet endroit. Journée riche en émotions : dans la matinée, un type habitant dans la rue de l’école a égorgé sa femme ! Il faut dire qu’il sortait d’un séjour à l’asile (déjà le concept d’H.P. palestinien me laisse circonspect…). Du coup, la police est intervenue pour arrêter le forcené (qui a tiré des coups de feu) et s’interposer entre le gars et la famille de la victime qui voulait lyncher le mari assassin… Dans l’échauffourée, un des policiers a fait une crise cardiaque et est mort ! Vous imaginez l’émotion à l’école : les enfants pleuraient, les maîtresses criaient… 
Vendredi et samedi matin, travail. Pour me rendre à l’École, vendredi, j’ai été obligé de passer par la rue Saint-François, le Khan ez-Zeit et la Porte de Damas. Le marathon de Jérusalem passait devant la Porte neuve et des soldats empêchaient de sortir de la Vieille Ville par là. C’était bien idiot parce que je n’avais qu’à longer la voie de tramway sans traverser l’itinéraire des athlètes.
Vendredi soir, en rentrant au Collège, je retrouve les Frères Rafael et Daoud qui avaient une réunion à Aman la veille. Le Frère Fadi, visiteur (= provincial dans le jargon F.S.C.) est là pour quelques jours.
Samedi matin, au moment d’aller à l’École, je sors de l’ascenseur pour me retrouver nez à nez avec Superman (un gamin avec la panoplie à buste rembourré pour imiter la musculature avantageuse du super héros). Surprise ! En fait, c’était carnaval pour les élèves. Dans la cour, il y avait un troupeau de licornes (crinières rose bonbon et ailes en tulle ! Désolé je n’ai pas de photo !)
Habituellement, je profite de l’après-midi du samedi pour arpenter les rues de Jérusalem… Cette fois-ci, cela fut impossible : pluie, vent, orage, tempête m’en ont empêché.
À bientôt,
Étienne+

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