vendredi 29 avril 2016

Un docteur de la loi honoré de tout le peuple (Ac 5,34)

νομοδιδάσκαλος τίμιος παντὶ τῷ λαῷ
nomodidaskalos panti tôi laôi

Chers amis,
Trois journées bien occupées… Je suis resté à rédiger un papier pour mon directeur, il l’a reçu ce soir… J’attends ses commentaires.
Mercredi, je n’ai pas énormément travaillé… Le matin, à 9 heures, avait lieu la soutenance de thèse d’Henri, un prêtre de NDV, étudiant à l’ÉBAF depuis 2011. Le titre de son travail était ainsi libellé : « Le développement des traditions sur Élie et l'histoire de la formation de la Bible » C’était un gros pavé de plus de 700 pages que j’ai eu l’occasion de parcourir puisque j’en avais assuré l’impression auprès de l’ufficio stampa des Franciscains en février dernier. C’est passionnant mais très technique. En gros, le travail d’Henri consiste en un relevé exhaustif des mentions du prophète Élie dans la Bible (Ancien & Nouveau Testament) et d’une étude comparative des versions. Cette étude est un outil qui permet de mieux comprendre comment la Bible a été écrite.
Henri a d’abord présenté son travail avec un exposé d’une vingtaine de minutes. C’était bien dit, calmement et avec précision.
P. Anthony G., P. Olivier-Thomas V., P. Jean-Jacques P., P. Olivier A., Henri V. (de dos), Philippe H. (caché)
Puis la parole a été donnée aux membres du jury : en plus du P. Pérennès, directeur de l’ÉBAF, il y avait quatre jurés. Chacun disposait d’une demie heure pour donner ses impressions et remarques et poser quelques questions au candidat. Le premier à parler était Philippe Hugo, professeur à Fribourg. Je l’ai bien connu lors de mes études (2002-2004), il était alors assistant du Père Adrian Schenker et dirigeait le chœur Prier-Témoigner dont je faisais partie. C’est lui qui dirige la musique dans le CD Jubilez ! que vous connaissez peut-être. Il est spécialiste du prophète Élie dans les versions hébraïque et grecque du livre des Rois.
Ensuite, vint le tour du P. Olivier Artus, de l’Institut Catholique de Paris, spécialiste de l’Ancien Testament (surtout du Pentateuque). Après une petite pause, le P. Anthony Giambrone, op, a posé quelques questions bien serrées (et en américain, s’il vous plait). C’est lui mon directeur…
Le dernier à “torturer” Henri fut son cousin, Olivier-Thomas Venard, op. J’ai été impressionné du calme d’Henri ; certaines questions étaient bien pointues… Dire que dans quelque temps, ce sera mon tour de subir la question ! Priez pour que j’y arrive.
Le jury s’est ensuite retiré pour délibérer. Ça n’a pas traîné… Il a été reçu avec mention summa cum laude, c’est-à-dire la mention la plus haute, l’équivalent de Très Bien.
Il n’était plus temps pour la messe de midi… Et nous sommes donc partis vers le restaurant Azzhara à quelques pas d’ici où un repas a rassemblé les acteurs principaux de la journée : Henri, ses parents, le jury, quelques doctorants de l’École,… Ce fut très sympa mais j’ai réalisé que Jérusalem m’a fait perdre les habitudes prises dans la fréquentation de mes paroissiens : entre le champagne de l’apéritif, le rouge qui accompagnait le plat et le pousse-café (calvados sans étiquette…), j’ai eu du mal à me concentrer dans l’après-midi… Il fallait tout de même clair pour la rencontre avec le directeur, le prieur et l’économe en fin d’après-midi. C’est une rencontre mensuelle avec ce trio pour évoquer les problèmes, questions et propositions pour la vie à l’École. Ce ne fut pas très long.
Jeudi, j’ai bossé toute la journée…
Aujourd’hui, messe comme chaque vendredi à l’Ecce Homo. Je n’avais jamais vu autant de monde : les musulmans descendaient la rue pour aller à la prière du vendredi sur l’Esplanade des Mosquées ; les juifs remontaient la rue pour rentrer à la maison après la prière au Mur occidental et les orthodoxes croisaient les deux autres groupes en priant le chemin de croix. Eh oui, c’est la Pâque juive et aujourd’hui était le septième jour de la fête, particulièrement solennel et chômé. Et les chrétiens qui suivent le calendrier julien célèbrent le vendredi saint… À l’Ecce Homo, nous avons célébré la mémoire de sainte Catherine de Sienne (ce n’est pas une fête ici !), qui a tant contemplé la Passion du Fils de Dieu. Ça avait du sens de voir ces liturgies coïncider.
En fin d’après-midi, conseil d’École. Ce ne fut pas très long (Dieu merci !).
En arrivant à la Porte Neuve, j’ai vu la banderole qui donne les informations pour la célébration du Feu sacré de demain matin au Saint-Sépulcre. La Vieille Ville est habituellement en état de siège : des milliers d’orthodoxes veulent accéder au Saint-Sépulcre pour être présent lors de la cérémonie au cours de laquelle, le Patriarche grec rentre dans la Tombe avec des cierges éteints et en ressort avec les cierges miraculeusement allumés… La petite vidéo qui suit vous montre l’ambiance qu’il peut y avoir (rajoutée le 1er mai 2016 : images de cette année).
Pour les orthodoxes, tous les moyens sont bons pour être LÀ. La Porte Neuve est bloquée par un barrage de police, et il y en a encore deux autres plus loin pour filtrer les passages.
Barrières en prévision de demain matin
Pour moi, je n’y serai pas : je passe le week-end en Jordanie pour célébrer le baptême de Manon. Ça me donnera l’occasion de célébrer Pâques à nouveau puisqu’en Jordanie, les Latins suivent le calendrier julien pour vivre la liturgie en communion avec les Orientaux… Tout est grâce !
À bientôt,
Étienne+

Aucun commentaire: