כשמן הטוב על־הראש
Kaššemen haṭṭôb ˁal-haroˀš
Kaššemen haṭṭôb ˁal-haroˀš
Chers amis,
Comme annoncé dans mon dernier message, les confirmations
de la paroisse ont été célébrées aujourd’hui. La messe était présidée par Mgr Shomali, vicaire patriarcal. Je l’ai salué dans la sacristie et nous avons
parlé un petit moment en français qu’il maîtrise assez bien.
Puis avec le curé et les servants, nous avons rejoint la
bonne soixantaine d’enfants qui étaient dans l’auditorium. Photo souvenir…
La veille, en allant me promener, j’avais vu une flopée de
gamins devant l’échoppe du coiffeur et je m’étais demandé pourquoi il y en
avait tant… Ce matin, j’ai compris. Ils se faisaient tous beaux pour l’occasion
du lendemain ! Le coiffeur, c’est un lieu important par ici. Les jeunes
arborent tous des coupes élaborées qui mélangent très long (sur le dessus) et
très court (sur les côtés)… Et ne lésinez pas sur le gel ! En bref, ça
fait vraiment coupe de footballeur.
Dans le pays, il n’y a pas de profession de foi ; les
enfants reçoivent donc la confirmation entre 10 et 13 ans. Le décorum est celui
de notre profession de foi : aube, croix, et on ajoute une écharpe rouge
avec un logo évoquant l’Esprit Saint.
Juste au moment de partir en procession vers l’église, la
crosse de l’évêque a eu des problèmes de stabilité… Le pas de vis de la partie
supérieure ne voulait plus remplir son rôle… L’évêque s’est débrouillé !
Sinon la messe a été bien belle !
Après le repas de midi, j’ai proposé à une amie volontaire
d’aller visiter les quatre synagogues séfarades dans le quartier juif de la
Vieille Ville. Ce sont quatre synagogues juxtaposées. Comme vous vous en
doutez, elles ont été très sévèrement endommagées après 1948 lorsque la Vieille
Ville est tombée aux mains des Jordaniens. Après la Guerre de six jours, en
1967, elles ont été restaurées.
Synagogue Yoḥanan Ben-Zakaï avec la ḥouppa |
Les autres synagogues sont imbriquées les unes dans les
autres. Il faut passer du temps dans chacune d’entre elles pour admirer les
détails (ouverture de fenêtre, sculpture, lampe, boiserie).
Dans la synagogue
du prophète Élie, un énorme fauteuil est installé dans un coin. On raconte qu’une
fois, pour Yom Kippour, il n’y avait que neuf hommes pour la prière, rendant
impossible la célébration de l’office. En effet, dans le judaïsme, il faut être
dix hommes adultes pour que la prière puisse avoir lieu, ce nombre – le minian –
rappelle les dix justes qu’on ne put trouver à Sodome pour en empêcher la destruction
en Gn 18,32. Un inconnu arriva à point pour que le minian fût atteint mais
disparut à la toute fin de l’office. Les autres comprirent que le prophète Élie
les avait visités pour leur permettre de prier.
Fauteuil d’Élie |
La plus grande partie du mobilier provient d’Italie et fut
donné par les communautés juives pour remplacer celui qui fut détruit entre
1948 et 1967.
Nous terminons la visite par le petit musée qui présente
des objets et surtout ceux qui sont conservés dans le hekhal (היכל)
de la synagogue. En hébreu, hekhal signifie temple ; c’est
ainsi que les séfarades (juifs d’Espagne et d’Afrique du Nord) désignent l’armoire
où l’on conserve les rouleaux de la Torah.
Lors de l’office synagogal, on ouvre le hekhal
et on apporte le rouleau de la Torah sur le tevah (תיבה), qui correspond un
peu à la chaire de nos églises, mais est situé normalement au milieu de la
salle de la synagogue. Sur le pupitre, on pose le rouleau et on lit l’extrait
de la Torah prévu.
Pour montrer la sainteté de la Torah et le respect qu’on lui
doit, les juifs décorent soigneusement ce qui va servir pour accompagner le
rouleau.
Keter, surmonté des deux rimônîm, rouleau de la Torah avec son yad |
Les quatre colonnes du centre de la ville |
Allez, il est maintenant l’heure d’aller se coucher. Bonne semaine à tous !
À bientôt,
Étienne+
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