ἐπεὶ παρασκευὴ ἦν
epei paraskeuè èn
epei paraskeuè èn
Chers amis,
Mercredi, jeudi et vendredi à la bibliothèque. Mercredi en
début d’après-midi, j’ai rencontré mon directeur. Je suis reparti avec plein de
pistes, de choses à faire et du cœur à l’ouvrage !
Vendredi, à l’Ecce Homo, en sortant de la salle-à-manger, je vois un prêtre qui buvait son café sur la terrasse... Je le regarde bien... "Antoine ! Que fais-tu là ?". Il s'agissait d'Antoine V., prêtre du diocèse de Nanterre et ancien du Studium (lors de mes premières années de séminaire). Il s'apprêtait à prendre le Nesher vers l'aéroport pour rentrer chez lui.
Vendredi, à l’Ecce Homo, en sortant de la salle-à-manger, je vois un prêtre qui buvait son café sur la terrasse... Je le regarde bien... "Antoine ! Que fais-tu là ?". Il s'agissait d'Antoine V., prêtre du diocèse de Nanterre et ancien du Studium (lors de mes premières années de séminaire). Il s'apprêtait à prendre le Nesher vers l'aéroport pour rentrer chez lui.
Ce soir, c’est Pessa’h, la grande fête des Juifs. Après
avoir fait la chasse au hameç comme je vous le racontai dans mon dernier post, les
juifs partagent le grand repas.
Comme il n’y a plus de Temple juif à Jérusalem, le rituel de
Pessah ne correspond pas à ce qui est décrit dans les textes bibliques. Au
moment où le Temple a été détruit, le judaïsme a dû évoluer : c’est à ce
moment-là que les synagogues ont pris de l’importance. Et surtout la liturgie
juive a pris un caractère domestique très prononcé : la vie quotidienne
est empreinte de rites, de prières… Et le repas de Pessa’h n’échappe pas à la
règle.
D’ailleurs, ce grand repas de Pessa’h est la manière de
célébrer la fête, comme nous le faisons avec la Vigile pascale. On l’appelle Seder
(“Ordre” en hébreu ; beseder est une manière commune de dire “OK”, “pas
de problème” en hébreu), ce qui montre qu’il y a un rituel précis.
Les convives se rassemblent autour de la table. Au milieu
de la table, il y a une grande assiette avec six compartiments. Dans chaque
compartiment, on a mis un des aliments du repas : des œufs durs, du céleri
(appelé karpas), deux types d’herbes amères (marôr, souvent du
raifort, et ḥăzeret, souvent de la
laitue), du ḥărōset (mélange de noix, de pomme, d’amandes et de
cannelle avec du vin) et enfin, un os de mouton. À côté un petit récipient avec
de l’eau salée. Trois morceaux de pain azyme sont disposés par-dessus.
Ces éléments qui sortent de l'ordinaire sont destinés à provoquer l'interrogation des enfants ; il y a vraiment un but pédagogique pour former les plus jeunes et les faire rentrer dans ce processus de libération.
Ces éléments qui sortent de l'ordinaire sont destinés à provoquer l'interrogation des enfants ; il y a vraiment un but pédagogique pour former les plus jeunes et les faire rentrer dans ce processus de libération.
Chacun suit le rituel dans un livret où le texte est écrit
en hébreu et araméen (le plus souvent c’est transcrit en alphabet latin pour
permettre aux gens de lire avec fluidité).
Le maître de maison rend grâce à Dieu – le repas est
ponctué de prière qui commencent par la formule hébraïque barukh ˀatta
ˀAdonaï, ˀelohênû,
melekh haˁolam…
“Tu es béni, Seigneur, roi de l’univers…”. Une première coupe de vin est
remplie pour commémorer la création et l’institution du sabbat ; après la
bénédiction, le premier verre est bu, accoudé sur la gauche. Cette année, comme
le Seder coïncide avec l’entrée en sabbat, cette prière de bénédiction est plus
solennelle.
Après s’être lavé les mains, on trempe le céleri dans l’eau
salée (l’eau salée rappelle les larmes versées par les esclaves hébreux en Égypte).
Le maître de maison rompt un des pains azymes et évoque le pain de misère que
mangeaient les Hébreux en Égypte.
La deuxième coupe de vin est versée… Un des enfants
(normalement le plus jeune) pose les quatre questions :
Pourquoi cette nuit se distingue-t-elle ? |
« Pourquoi cette nuit se distingue-t-elle de toutes
les nuits ?
Toutes les autres nuits nous ne trempons guère nos aliments,
même une fois et voici que cette nuit, nous les trempons deux fois !
Toutes les autres nuits, nous mangeons, soit du pain levé,
soit du pain azyme et voici que cette nuit, nous ne mangeons que du pain azyme !
Toutes les autres nuits, nous mangeons toutes sortes de
verdure et voici que cette nuit, nous mangeons seulement des herbes amères !
Toutes les autres nuits, nous mangeons et buvons tantôt assis et tantôt
accoudés et voici que cette nuit nous sommes tous accoudés ! »
Le père répond : « C’est que nous avons été
esclaves du Pharaon en Égypte et le Seigneur notre Dieu nous en a fait sortir
de sa main puissante et de son bras étendu. »
Puis le récit de la Haggadah continue… On se rappelle que « cela
est fait pour ce que Dieu accompli pour moi lors de ma sortie d’Égypte ».
Les juifs considèrent que c’est par la célébration de ce repas que la sortie d’Égypte
est rendue efficace pour eux, encore aujourd’hui.
La Haggadah rappelle l’élection d’Abraham, l’émigration de
Jacob en Égypte, la servitude imposée par Pharaon, le cri des Hébreux vers le
Seigneur et l’intervention de Dieu. Les plaies d’Égypte sont énumérées.
Ensuite, on rappelle les bienfaits de Dieu pendant l’Exode :
la sortie d’Égypte, l’ouverture de la mer, la noyade des Égyptiens, la manne,
le séjour au Sinaï, le don la Torah… À chaque fois, le maître de maison dit :
« Si le Seigneur avait fait tel bienfait, sans ajouter tel autre » et
la tablée répond Dayénou, « C’eût été suffisant ! »
Tous les éléments du repas sont évoqués et interprétés
symboliquement : les herbes amères par exemple veulent rappeler l’amertume
de la vie d’esclave, subie en Égypte.
Les Psaumes 113 et 114 sont chantés, après lesquels la
deuxième coupe est bue.
Le repas (le vrai !) est enfin servi après avoir
mangé les œufs. À la fin du repas, le Psaume 126 est chanté. Commence ensuite
une longue prière d’action de grâce et de supplication. La troisième coupe est
bue.
La quatrième est remplie et on remplit la coupe du
prophète Élie qui doit précéder le Messie. Et le grand Hallel est chanté :
psaumes 115, 116,117, 118, 136… ainsi que des prières d’action de grâce à l’issue
desquelles la quatrième coupe est bue.
Le Seder proprement dit est fini mais la
célébration se prolonge avec des chants et des récits.
Et tant pis pour les gourmands, pas de dessert au Seder !
Et tant pis pour les gourmands, pas de dessert au Seder !
Demain, avec l’ÉBAF, nous allons près d'Hébron, visiter un site archéologique fouillé par une équipe française.
À
bientôt,
Étienne+
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