הֲמוֹן
עַמִּים רַבִּים
hămôn cammîn rabbîm
Chers amis,
Lundi traditionnel avec la messe à l’Ecce Homo. Journée calme autour de la quatrième béatitude, celle que vous entendez (mal traduite) à chaque fois que vous allez à la messe. Le soir en arrivant au Collège, j’ai eu la joie de retrouver le Frère Albert, venu d’Amman pour des soins dentaires chez le poétique docteur Ninos, qui habite à deux pas du Collège. Il y a deux ans j’ai fait sa connaissance lors de ma leçon doctorale.
Mardi soir, je suis allé dîner chez Jean et Agnès, un couple de l’Emmanuel, chez qui j’étais allé le vendredi précédent pour l’adoration. Repas sympa et bonne discussion autour d’un délicieux chakchouka, plat maghrébin inculturé en Israël par les Juifs séfarades. C’est une sorte de ratatouille pas trop purée avec des œufs. Avec Jean et Agnès, on a pas mal échangé sur la situation politico religieuse dans la région. Vaste programme.
Mercredi matin, j’ai eu le cours de topographie du P. Dominique-Marie. Il a évoqué la question du portique royal du Temple de Salomon (le long bâtiment couvert de tuiles au sud de l’esplanade du Temple : la maquette ne correspond pas à ce que le professeur a dit mais a au moins le mérite de vous montrer où cela se trouve). En fait, j’avais déjà lu l’article que le Père a fait paraître sur le sujet dans la revue biblique de 2018.
Chers amis,
Lundi traditionnel avec la messe à l’Ecce Homo. Journée calme autour de la quatrième béatitude, celle que vous entendez (mal traduite) à chaque fois que vous allez à la messe. Le soir en arrivant au Collège, j’ai eu la joie de retrouver le Frère Albert, venu d’Amman pour des soins dentaires chez le poétique docteur Ninos, qui habite à deux pas du Collège. Il y a deux ans j’ai fait sa connaissance lors de ma leçon doctorale.
Mardi soir, je suis allé dîner chez Jean et Agnès, un couple de l’Emmanuel, chez qui j’étais allé le vendredi précédent pour l’adoration. Repas sympa et bonne discussion autour d’un délicieux chakchouka, plat maghrébin inculturé en Israël par les Juifs séfarades. C’est une sorte de ratatouille pas trop purée avec des œufs. Avec Jean et Agnès, on a pas mal échangé sur la situation politico religieuse dans la région. Vaste programme.
Mercredi matin, j’ai eu le cours de topographie du P. Dominique-Marie. Il a évoqué la question du portique royal du Temple de Salomon (le long bâtiment couvert de tuiles au sud de l’esplanade du Temple : la maquette ne correspond pas à ce que le professeur a dit mais a au moins le mérite de vous montrer où cela se trouve). En fait, j’avais déjà lu l’article que le Père a fait paraître sur le sujet dans la revue biblique de 2018.
Le temple de Jérusalem (maquette du Musée d'Israël) |
Jeudi et vendredi, travail à la bibliothèque.
En ce moment, il y a beaucoup de bruit :
En Israël, dans les semaines qui suivent la Pâque, il y a beaucoup de jours commémoratifs, liés au calendrier hébraïque. Tout d’abord, Yôm haZikaron laShoah oulaGvoura, “Jour du souvenir de la Shoah et de la bravoure”, qui se manifeste par toute sorte de cérémonies officielles mais aussi par la sonnerie d’une sirène à 10 h ce jour-là. Les gens s’arrêtent de marcher, sortent de leurs voitures, s’arrêtent de travailler et font une minute de silence. En 2016, j’étais dans la rue à ce moment-là, c’est impressionnant. Mardi soir, à 20 h, en allant chez Jean et Agnès, une autre sonnerie pour Yôm haZikaron lèḤalalei Maʿarakhot Israël oulèNifgaei Peoulot haɔEiva, “Jour du souvenir des victimes de guerre israéliennes et des victimes du terrorisme”. Il y a une sonnerie à 20 h le soir et une autre le jour même à 11 h (nous l’avons entendu pendant le cours du P. Dominique-Marie).
Mercredi soir, on entrait dans Yôm hacAtzmaout, “Jour de l’Indépendance”. C’est en tout cas le sens de l’expression même si dans ce cas présent, elle est discutable. Ce serait plutôt, l’anniversaire de la fondation de l’État d’Israël. C’est la fête nationale. Cela occasionne donc du bruit, de la musique dans la rue et pas moins de trois feux d’artifice… Un à 21 h 30, un autre à 22 30 et le dernier à minuit. L’autre jour, je voyais les avions qui faisaient des figures acrobatiques, peut-être en préparation d’une parade militaire. Et le vendredi soir, on entend la sirène qui annonce qu’une heure plus tard, le soleil va se coucher et qu’on entrera dans le shabbat. Pendant l’hiver, c’est plutôt vers 15 h 30 donc je ne l’entend pas, enfoui que je suis dans la bibliothèque.
En parallèle, les musulmans font eux aussi du bruit. Depuis lundi, vous n’ignorez pas qu’ils sont entrés dans le Ramadan, mois lunaire pendant lequel ils s’abstiennent de manger, boire, fumer, avaler la salive pendant la durée du jour (du lever au coucher du soleil). Le matin, un tambour réveille les gens pour leur dire : « Si vous voulez manger, c’est maintenant, après, il sera trop tard ; ne soyez pas paresseux comme les juifs et les chrétiens ! » (la citation sur les juifs et les chrétiens m’a été rapportée par le Frère Albert). Le soir, un coup de canon (en réalité un énorme pétard) résonne près de la Porte de Damas pour avertir les gens que le jeûne est rompu. Et la fête commence… Cela a donné notre mot ramdam ! En ce moment, nous l’entendons au moment de commencer la messe.
En ce moment, il y a beaucoup de bruit :
En Israël, dans les semaines qui suivent la Pâque, il y a beaucoup de jours commémoratifs, liés au calendrier hébraïque. Tout d’abord, Yôm haZikaron laShoah oulaGvoura, “Jour du souvenir de la Shoah et de la bravoure”, qui se manifeste par toute sorte de cérémonies officielles mais aussi par la sonnerie d’une sirène à 10 h ce jour-là. Les gens s’arrêtent de marcher, sortent de leurs voitures, s’arrêtent de travailler et font une minute de silence. En 2016, j’étais dans la rue à ce moment-là, c’est impressionnant. Mardi soir, à 20 h, en allant chez Jean et Agnès, une autre sonnerie pour Yôm haZikaron lèḤalalei Maʿarakhot Israël oulèNifgaei Peoulot haɔEiva, “Jour du souvenir des victimes de guerre israéliennes et des victimes du terrorisme”. Il y a une sonnerie à 20 h le soir et une autre le jour même à 11 h (nous l’avons entendu pendant le cours du P. Dominique-Marie).
Mercredi soir, on entrait dans Yôm hacAtzmaout, “Jour de l’Indépendance”. C’est en tout cas le sens de l’expression même si dans ce cas présent, elle est discutable. Ce serait plutôt, l’anniversaire de la fondation de l’État d’Israël. C’est la fête nationale. Cela occasionne donc du bruit, de la musique dans la rue et pas moins de trois feux d’artifice… Un à 21 h 30, un autre à 22 30 et le dernier à minuit. L’autre jour, je voyais les avions qui faisaient des figures acrobatiques, peut-être en préparation d’une parade militaire. Et le vendredi soir, on entend la sirène qui annonce qu’une heure plus tard, le soleil va se coucher et qu’on entrera dans le shabbat. Pendant l’hiver, c’est plutôt vers 15 h 30 donc je ne l’entend pas, enfoui que je suis dans la bibliothèque.
En parallèle, les musulmans font eux aussi du bruit. Depuis lundi, vous n’ignorez pas qu’ils sont entrés dans le Ramadan, mois lunaire pendant lequel ils s’abstiennent de manger, boire, fumer, avaler la salive pendant la durée du jour (du lever au coucher du soleil). Le matin, un tambour réveille les gens pour leur dire : « Si vous voulez manger, c’est maintenant, après, il sera trop tard ; ne soyez pas paresseux comme les juifs et les chrétiens ! » (la citation sur les juifs et les chrétiens m’a été rapportée par le Frère Albert). Le soir, un coup de canon (en réalité un énorme pétard) résonne près de la Porte de Damas pour avertir les gens que le jeûne est rompu. Et la fête commence… Cela a donné notre mot ramdam ! En ce moment, nous l’entendons au moment de commencer la messe.
Ce vendredi, premier du ramadan, les musulmans ont été nombreux à se rendre sur
l’esplanade des Mosquées, pour la prière du vendredi à midi. J’ai entendu le
chiffre de 180 000 personnes ! Déjà lorsque je suis allé à l’École ce
matin, à 8 h, il y avait un monde fou qui descendait la rue de Naplouse pour s’engouffrer
dans la Porte de Damas. En face, de l’École, la gare routière qui dessert
Ramallah, Naplouse et autre lieu du nord de la Cisjordanie était bloquée par
des barrières et il y avait de nombreux soldats israéliens. Les trottoirs
étaient eux aussi garnis de barrières. Mais ça passait. À midi, quand je suis
sorti pour aller déjeuner, il y avait encore beaucoup de monde qui descendait.
C’est au retour que j’ai eu du mal à retourner à l’École. Au croisement de la
rue des Prophètes et de la rue Antara Ben Shadad, deux flics m’ont empêché de
passer (c’est toujours à cet endroit que les em…. arrivent). J’ai
essayé de parlementer, de dire que j’allais étudier, rien à faire. Je devais faire
le tour du pâté de maison et arriver par le carrefour des stations-service. Mais
là aussi, ça bloquait. Un flic m’empêchait de descendre la rue de Naplouse que
tous les musulmans essayaient de remonter pour rejoindre leurs bus… Je n’étais
qu’à 100 m de mon but, le portail de l’École. J’ai élevé la voix et
finalement, ils m’ont laissé passer. Difficile de faire plus borné (et je suis
poli).
Lorsque je suis sorti à 17 h 35, il y avait encore des gens parqués
dans la rue de Naplouse à attendre qu’on les laisse passer au compte-gouttes. Les deux flics continuaient à empêcher les gens de passer et je suis arrivé dans leur dos. J'ai eu beaucoup de joie à leur faire un joli sourire et à leur souhaiter Shabbat Shalom ! Vous auriez dû voir leur tête !
Sinon, lundi, il a fait très chaud (34°!) et depuis mardi, le vent a tourné, il souffle et il fait froid (17° ou 18° au maximum dans la journée, au lieu de 25° en normale saisonnière). Ça doit être la version locale des "saints de glace". J'ai remis ma petite laine pour aller à l’École ! Et ça n'est pas pour me déplaire...
À bientôt,
Étienne+
Sinon, lundi, il a fait très chaud (34°!) et depuis mardi, le vent a tourné, il souffle et il fait froid (17° ou 18° au maximum dans la journée, au lieu de 25° en normale saisonnière). Ça doit être la version locale des "saints de glace". J'ai remis ma petite laine pour aller à l’École ! Et ça n'est pas pour me déplaire...
À bientôt,
Étienne+
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