בדרך שערים
bəḏereḵ šaˁărayim
bəḏereḵ šaˁărayim
Chers amis,
Quelques mots sur ces deux derniers jours. Samedi à midi, je retrouve Marie des
Neiges qui sortait de son bureau du service des Biens culturels. Nous avons
mangé chez un petit arménien bien typique. L’après-midi, Marie des Neiges m’a
montré son bureau et en quoi consiste son bureau : en gros, il s’agit de
cataloguer les biens culturels de la Custodie (vases sacrés, ornements
sacerdotaux, statues, croix de procession, tableaux… en fait tout ce qui
appartient aux Franciscains et relève de l’art. Certains de ses biens avaient
été exposés en 2013 à Versailles lors de l’exposition Trésor du Saint-Sépulcre – cliquer sur la colombe brodée pour voir à quoi cela
ressemblait) Eh bien, y en a du boulot.
Puis frère Stéphane est arrivé, on a pris le café… Et il nous a montré quelques
petites choses assez belles : des tableaux flamands du xve siècle, offerts par un
pèlerin du xixe.
Splendide, ainsi qu’une petite maquette en bois précieux et nacres représentant
le Saint-Sépulcre : la maquette se démonte et on voit à l’intérieur l’édicule
de la Tombe, le calvaire, et d’autres lieux. J’en avais vu une au Musée
Rockefeller mais là, on a pu s’amuser avec : à la fin on n’arrivait pas à
remettre la façade méridionale et le toit du calvaire ! quel drame…
Finalement, tout est rentré dans l’ordre). Il y avait aussi sous la cloche en
verre une maquette de la grotte de la nativité. Pour voir comment tout cela fonctionne, cliquer sur le lieu au-dessus.
Vers 16h, on s’est séparé : je devais fignoler la feuille dominicale de la paroisse. Et prendre le bus pour aller à Bethléem. Les frères de l’Université m’ont invité à célébrer la messe dans leur petite chapelle. Elle était bien remplie avec quelques sœurs philippines de Saint-Paul-de-Chartres, quelques séminaristes américains et bien sûr les Frères. J’avais bien préparé mon homélie. Puis après la messe, petit apéritif bien fraternel, je discute avec un des séminaristes géorgien (mais de Géorgie des États-Unis).
Très vite, il m’a parlé de “Jacques”. But who is Jacques ? Il s’agissait du P. Jacques Hamel, manifestement, aux États-Unis comme en France, le martyre du P. Hamel a touché les esprits.
Le repas était très bon. Quelques discussions avec un frère américain, un autre australien, une dame australienne et un séminariste américain. Après le repas, il m’a interrogé sur l’Église catholique en France. Manifestement, le regard que posent les Ricains sur les cathos Frenchies est assez pessimiste. J’ai essayé d’avoir un regard nuancé entre défis, pauvretés humaines et atouts spirituels. Lui aussi m’a parlé du P. Hamel.
Puis frère Mark (AUS) et frère Daniel (colombien, il vivait au Collège de Jérusalem l’année dernière) m’ont ramené à la Porte Neuve.
Dimanche matin, j’avais rendez-vous avec Marie des Neiges, pour la messe de 8 heures au Saint-Sépulcre. Un frère mexicain rencontré la veille à Saint-Sauveur nous en avait informé. Il s’agissait de prier pour le roi Philippe VI d’Espagne, dont c’était le 49ème anniversaire. La messe avait lieu dans la chapelle latine du Saint-Sépulcre. Quatre prêtres, vingt-cinq fidèles dont M. le consul d’Espagne et son épouse (qui me faisait penser à ma tante qui enseignait l’espagnol). À l’issue de la messe, le gardien (= prieur en langage franciscain) du couvent invite les participants à la messe à une petite collation dans le diwan (la salle-à-manger) du couvent du Saint-Sépulcre. On y accède par la sacristie latine. Le diwan convient pour la dizaine de franciscains qui vivent au Saint-Sépulcre. Mais nous étions une trentaine… Café, petits gâteaux, échanges et rires. Au moment de saluer le Consul qui s’en allait, impossible de me rappeler comment on dit “au-revoir” en espagnol ! Adios ! Mais c’est bien sûr…
Le consul adjoint me salue, il sort un mot en français, je lui réponds en français. Mais alors vous êtes français ! Oui. En fait, sa femme est une franco-espagnole et son beau-père possédait une maison à Ferrières-les-Verreries, dans l’arrière-pays montpelliérain ! On a parlé cinq minutes des balades à faire dans le coin, souvenirs familiaux pour lui, réminiscences scoutes pour moi. Très sympa. Le gardien (polonais) a parlé en russe avec lui.
Il était temps de rejoindre la Porte de Damas où Michelle nous a récupérés.
Nous avions prévu une excursion près de Beth Shemesh, à Khirbet Qeiyafa. En
novembre, j’avais visité une expo sur ce site, fouillé de 2007 à 2013. Je vous
renvoie à l’article que j’avais publié début novembre pour de plus amples
informations. Il a fallu d’abord arriver au site : on a tournicoté dans le
kibboutz voisin (les kibboutznik n’ont pas l’air très au courant de ce qui se
passe à l’extérieur…), puis fait quelques essais infructueux. Finalement, on a
laissé la voiture de Michelle (dotée d’une fonction 4X4 !) sur un chemin
bien boueux. Et nous avons marché une petite demi-heure pour rejoindre le
sommet de la colline. Au début, la marche n’était pas simple avec de la boue
sous les pieds. On a traversé à gué le Nahal Elah, dans lequel David a choisi
cinq pierres bien lisses (1S 17,40). J’en ai ramassé une dans le lit
asséché de la rivière.
Puis on a gravi la colline. J’avais bien préparé la visite grâce à un livre
acheté en novembre. Le temps était idéal pour une telle visite : les
pluies abondantes de la veille avaient lavé le ciel et la vue était bien dégagée.
On comprend que les hommes se soient installés à cet endroit : vers l’est,
on voit les collines d’Hébron et à l’ouest, Modi’in et Tel Aviv au loin. Et
puis le site est encore préservé, dans un environnement assez sauvage. Malgré
tout, au loin, on commence à voir les immeubles de Beth Shémesh… Ce n’est plus
aussi romantique que sur la photo que j’avais postée en novembre. Et dans dix
ans, il est pratiquement prévu que les immeubles aillent jusqu’au site. En avril dernier, nous étions allés avec l’École biblique à Tell Yarmouth, les immeubles de construction récente vont jusqu'à l'entrée du site.
Les vestiges sont impressionnants, en dépit des difficultés d’interprétation. Dans ma présentation, j’ai essayé de présenter les deux points de vue en présence. On vu les deux portes, les casemates, telle ou telle installation, lieu de culte, cuisine, carrière de pierre, pierre dressée, bâtiment à pilier, auge… Merci à Marie des Neiges d'avoir tenue l'appareil photo pendant que je dispensais les explications.
Retour à la voiture. Opération décrottage ! Michelle est alsacienne et,
comme telle, soucieuse de propreté. Quelques sacs en plastique viennent à point
pour servir de sur-chaussures, comme dans une cantine scolaire. Direction Beth
Shemesh, où nous déjeunons à 14h30 bien sonnées dans une galerie marchande. On
voit que nous ne sommes pas à Jérusalem, tout est écrit en hébreu, parfois en
russe mais pas en anglais. Les habitants sont assez observants mais je les ai
trouvés plus cools, moins tendus qu’à Jérusalem. La serveuse a essayé d’apprendre
trois mots de français.
Puis, le temps de manger et de rire quelques bons coups, il était temps de rentrer à Jérusalem. Michelle ne voulait pas rater la finale de handball, et avec Marie des Neiges, nous voulions aller à la prière pour l’unité à la cathédrale melkite de la Vieille Ville. Nous arrivons juste en retard mais trouvons une place libre au fond. Près du radiateur… Quelle horreur : il pulsait un air bouillant ! Mgr Jules-Joseph a fait une très belle homélie en arabe dont on avait eu la bonne idée de distribuer une traduction en diverses langues. Il a ponctué son prône de courtes phrases en anglais et en français. Autant il est souvent calme quand il parle, il prêche avec ardeur. « L’Amour du Christ nous PRESSE ! ».
À la sortie, il y avait les traditionnelles agapes, cela m’a permis de saluer pas mal de monde et de leur dire au revoir : le P. Laurent, versaillais, Mathilde la conférencière sur les Melkites, le docteur Ninos (dentiste grec orthodoxe et francophile), Frère Stéphane, quelques dominicains.
Retour chez les Frères, lessive, rangement, préparation de la valise. Repas, le frère Rafael attendait un coup de fil de frère Daoud pour aller le chercher au Pont Allenby. En temps normal, il aurait dû arriver vers 17h30 ou 18h, mais l’affluence inaccoutumée a fait qu’il n’est arrivé à Jérusalem qu’à minuit. Frère Rafael a même raté le match du Real de Madrid.
Ce matin, messe festive au Collège : les frères célèbrent la fête du saint frère Mutien-Marie Wiaux (belge, 1840-1917). Les coptes fêtent aussi saint Antoine du désert, patron de la Roque-sur-Pernes.
Voilà donc. Mon bagage est prêt. Je profite du temps qui reste pour écrire ce message. J’irai ensuite faire quelques visites.
À bientôt,
Étienne+
Vers 16h, on s’est séparé : je devais fignoler la feuille dominicale de la paroisse. Et prendre le bus pour aller à Bethléem. Les frères de l’Université m’ont invité à célébrer la messe dans leur petite chapelle. Elle était bien remplie avec quelques sœurs philippines de Saint-Paul-de-Chartres, quelques séminaristes américains et bien sûr les Frères. J’avais bien préparé mon homélie. Puis après la messe, petit apéritif bien fraternel, je discute avec un des séminaristes géorgien (mais de Géorgie des États-Unis).
Très vite, il m’a parlé de “Jacques”. But who is Jacques ? Il s’agissait du P. Jacques Hamel, manifestement, aux États-Unis comme en France, le martyre du P. Hamel a touché les esprits.
Le repas était très bon. Quelques discussions avec un frère américain, un autre australien, une dame australienne et un séminariste américain. Après le repas, il m’a interrogé sur l’Église catholique en France. Manifestement, le regard que posent les Ricains sur les cathos Frenchies est assez pessimiste. J’ai essayé d’avoir un regard nuancé entre défis, pauvretés humaines et atouts spirituels. Lui aussi m’a parlé du P. Hamel.
Puis frère Mark (AUS) et frère Daniel (colombien, il vivait au Collège de Jérusalem l’année dernière) m’ont ramené à la Porte Neuve.
Dimanche matin, j’avais rendez-vous avec Marie des Neiges, pour la messe de 8 heures au Saint-Sépulcre. Un frère mexicain rencontré la veille à Saint-Sauveur nous en avait informé. Il s’agissait de prier pour le roi Philippe VI d’Espagne, dont c’était le 49ème anniversaire. La messe avait lieu dans la chapelle latine du Saint-Sépulcre. Quatre prêtres, vingt-cinq fidèles dont M. le consul d’Espagne et son épouse (qui me faisait penser à ma tante qui enseignait l’espagnol). À l’issue de la messe, le gardien (= prieur en langage franciscain) du couvent invite les participants à la messe à une petite collation dans le diwan (la salle-à-manger) du couvent du Saint-Sépulcre. On y accède par la sacristie latine. Le diwan convient pour la dizaine de franciscains qui vivent au Saint-Sépulcre. Mais nous étions une trentaine… Café, petits gâteaux, échanges et rires. Au moment de saluer le Consul qui s’en allait, impossible de me rappeler comment on dit “au-revoir” en espagnol ! Adios ! Mais c’est bien sûr…
Le consul adjoint me salue, il sort un mot en français, je lui réponds en français. Mais alors vous êtes français ! Oui. En fait, sa femme est une franco-espagnole et son beau-père possédait une maison à Ferrières-les-Verreries, dans l’arrière-pays montpelliérain ! On a parlé cinq minutes des balades à faire dans le coin, souvenirs familiaux pour lui, réminiscences scoutes pour moi. Très sympa. Le gardien (polonais) a parlé en russe avec lui.
Montée vers Khirbet Qeiyafa, au fond la vallée d'Elah |
Étienne et Michelle en exploration (maison C10, salle G) |
Les vestiges sont impressionnants, en dépit des difficultés d’interprétation. Dans ma présentation, j’ai essayé de présenter les deux points de vue en présence. On vu les deux portes, les casemates, telle ou telle installation, lieu de culte, cuisine, carrière de pierre, pierre dressée, bâtiment à pilier, auge… Merci à Marie des Neiges d'avoir tenue l'appareil photo pendant que je dispensais les explications.
Devant la porte occidentale de la ville, au fond la plaine côtière |
Puis, le temps de manger et de rire quelques bons coups, il était temps de rentrer à Jérusalem. Michelle ne voulait pas rater la finale de handball, et avec Marie des Neiges, nous voulions aller à la prière pour l’unité à la cathédrale melkite de la Vieille Ville. Nous arrivons juste en retard mais trouvons une place libre au fond. Près du radiateur… Quelle horreur : il pulsait un air bouillant ! Mgr Jules-Joseph a fait une très belle homélie en arabe dont on avait eu la bonne idée de distribuer une traduction en diverses langues. Il a ponctué son prône de courtes phrases en anglais et en français. Autant il est souvent calme quand il parle, il prêche avec ardeur. « L’Amour du Christ nous PRESSE ! ».
À la sortie, il y avait les traditionnelles agapes, cela m’a permis de saluer pas mal de monde et de leur dire au revoir : le P. Laurent, versaillais, Mathilde la conférencière sur les Melkites, le docteur Ninos (dentiste grec orthodoxe et francophile), Frère Stéphane, quelques dominicains.
Retour chez les Frères, lessive, rangement, préparation de la valise. Repas, le frère Rafael attendait un coup de fil de frère Daoud pour aller le chercher au Pont Allenby. En temps normal, il aurait dû arriver vers 17h30 ou 18h, mais l’affluence inaccoutumée a fait qu’il n’est arrivé à Jérusalem qu’à minuit. Frère Rafael a même raté le match du Real de Madrid.
Ce matin, messe festive au Collège : les frères célèbrent la fête du saint frère Mutien-Marie Wiaux (belge, 1840-1917). Les coptes fêtent aussi saint Antoine du désert, patron de la Roque-sur-Pernes.
Voilà donc. Mon bagage est prêt. Je profite du temps qui reste pour écrire ce message. J’irai ensuite faire quelques visites.
À bientôt,
Étienne+
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