Je vous
annonce une grande joie
Chers amis,
Les célébrations de Noël se poursuivent… L’autre jour, je
vous laissais avec la triste nouvelle d’un nouveau mort, dans des circonstances
qui ne correspondent pas aux déclarations du porte-parole de la police. Il faut
dire que la politique du « Shoot to kill », « tirer pour
tuer », plus ou moins officielle, ne possède pas d’étape “dialogue et
débat contradictoire”. Ça me rappelle l’attaque au couteau ayant eu lieu dans
le métro de Londres au début du mois. Les vidéos que j’ai vues à la TV montraient
le bobby qui en était presque à dire au forcené : « Voudriez-vous
vous donner la peine de mettre les mains dans le dos afin que j’aie tout le loisir
de vous passer les menottes ? ».
Je suis donc allé ce jour-là à l’École Biblique pour la
célébration solennelle de la Saint-Étienne. Le drapeau français flottait sur le
clocher. Il faut dire que cette messe est l’une des messes consulaires qui
scandent l’année du Consul général de France à Jérusalem. Il était présent au
premier rang. Les Dominicains avaient monté une petite chorale avec les
étudiants présents pour l’occasion (beaucoup sont partis pour les fêtes). Belle
messe suivie d’un apéritif dans la grande salle de l’École. Beaucoup de gens à
saluer, à embrasser ; évidemment, beaucoup me souhaitent « bonne fête ! ».
Quelqu’un m’accoste et me demande : « Vous êtes le P. Étienne, de
Saint-Didier ? » À ma réponse positive, il me dit : « Je
suis tombé sur votre blog… » et la conversation a commencé. Début de la
célébrité ?
Je souhaite aussi bonne fête au gardien (=prieur) des
franciscains de Saint-Sauveur qui s’appelle Stéphane.
Ensuite, repas pris à l’École avec les professeurs et les
étudiants. Le Consul était à la table d’honneur avec le prieur des Dominicains,
quelques supérieurs religieux, le vicaire patriarcal grec-catholique de
Jérusalem, le provost luthérien de l’église du Rédempteur…
Très bon repas (salade de saumon, pièce de bœuf, camembert
et tarte au citron meringuée, vins de Latroun), café et alcools. L’après-midi,
j’étais cané…
Dimanche matin, messe précoce à 6h30 à l’autel latin du
Calvaire avec le groupe du Père Matthieu. Puis on trouve un café ouvert pour
boire chaud, on complète avec quelques gâteaux et brioches apportés par les
jeunes. Nous avons ensuite fait le chemin de Croix mais pas sur le parcours
traditionnel mais à partir de la Citadelle (Porte de Jaffa). En passant par les
petites rues, on a eu un moment vraiment calme et recueilli alors que sur la
Via Dolorosa, on a toujours un marchand qui vous dit : « Good price
for you, father ! » (Oui, je te remercie, je suis en train de prier)
Ensuite, j’ai fait visiter la basilique au groupe :
histoire du lieu, des édifices. En sortant, au moment de dire au revoir au
groupe, je me fais “alpaguer” par une famille française à qui j’ai donc
finalement fait visiter le monument (heureusement que j’avais révisé la veille !)
du coup, ils m’ont invité à déjeuner. Au cours de la visite, j’ai croisé les
anglais qui terminaient ce jour-là leur pèlerinage. Nous avons déjeuné au petit
restaurant du Muristan, sur la terrasse avec une jolie vue sur le quartier du
Saint-Sépulcre.
Puis retour au Collège, sieste, courrier en fin d’après-midi.
À ce sujet, je vais acheter un lot de cartes postales. J’en prends quatorze que
je tends au marchand qui me demande 50 ₪ ; je tique et lui demande « How
much is one card ? » « Three ₪ ». Je lui ai dit que 3 fois
14, ça faisait 42… Et qu’en conséquence, il pouvait me les faire à 35 et que
même avec ça, il y gagnait encore beaucoup…
Hier matin, après la messe des Saints Innocents, j’ai passé
la matinée à la Bibliothèque. J’ai travaillé Ap 19… L’après-midi, un peu
de flemme… Je suis allé me balader jusqu’au Mont Herzl en suivant la voie du
tramway.
Ce soir-là, je suis allé dîner à Ramallah, chez Agnès et
Nicolas, qui tiennent l’hôtel Mövenpick de Ramallah, le seul ***** de
Cisjordanie (oui, vous avez bien compté, 5*). Christophe et Anne-Cécile m’ont
emmené : le trajet tournicote pas mal pour sortir de Jérusalem, prendre le
bon check-point et arriver à Ramallah. Une fois que le check-point est franchi,
on s’aperçoit tout de suite que ce ne sont pas les mêmes personnes qui s’occupent
de l’entretien du réseau routier : nids de poule, dos-d’âne artisanaux…
Nous étions finalement une vingtaine autour de la table dans
une des salles à manger de l’hôtel, en gros les familles qui étaient l’autre
soir à Bethléem (sans les enfants, toutefois). Repas très sympathique et
excellent, grâce au chef Carlo Frusciante. Je vous recommande la
bisque de homard et le foie gras d’oie aux pistaches… Avez-vous déjà mangé des fraises à Noël ? A Ramallah, c'est possible. J’étais à côté de la
maîtresse de maison qui, merci le service, a pu rester avec ses invités. À ma
droite, sa mère qui a épousé le cousin de ma tante Sylvie. Ces gens ont aussi
connu ma grande-tante Marie-Thérèse, puisqu’ils habitaient dans la même rue à
Grenoble. D’autres convives connaissaient mon amie de Fribourg et Rome, Marine.
Bref, excellente soirée et je suis rentré à 1h30 bien sonnée…
Réveil pas facile, facile ce matin. Mais on y
arrive… Avec Pierre, nous avons bien pensé à l’anniversaire de la fondation de
la branche sacerdotale de NDV, il y 51 ans aujourd’hui. Nous avons prévu un
repas au resto ce soir, pour célébrer. Aujourd’hui et demain, travail en
bibliothèque, ensuite, la bibliothèque ferme pour les fêtes ainsi que pour l’Épiphanie
qui est célébrée le 6 janvier dans le pays. Ensuite, on prendra un peu le temps de jeûner...
À bientôt,
Étienne+