seˀû
sheˁarîm raˀshekhem wehinnasˀû pithê ˁôlam weyabôˀ
melekh hakkabôd
שאו שערים ראשיכם ואשאו פתחי עולם ויבוא מלך הכבוד
Chers
amis
C’est
encore Ḥanoukkah, ça se termine ce dimanche soir. Mais
vendredi soir quand j’ai voulu aller prendre en photo la muraille illuminée,
j’ai vu que la fête avait laissé la place à shabbat… J'y suis retourné ce soir pour voir les neuf bougies allumées… avant les résultats des élections.
Lors
de la fête de Ḥanoukkah, on mange des spécialités, souvent
frites ou cuisinées à l’huile d’olive qui est source de lumière et rappelle le
miracle de Ḥanoukkah. Le beignet de pomme de terre s’appelle
leviva, chez les Ashkénazes.
Toupies de Ḥanoukkah projetées sur le rempart |
On a
aussi l’habitude de donner de l’argent aux enfants lors de la fête. Et ils
jouent avec des toupies particulières qui rappellent le jeu des enfants qui
faisaient le guet à l’époque d’Antiochus lorsque l’étude de la Loi était
interdite.
Avi hidlik nérot li, Mon
père a allumé pour moi les bougies,
ve-chamach lo avouka. le shamash est pour lui une torche.
Yodˁîm atem likhvod ma, (x 3) Savez-vous en quel honneur ?
likhvod ha-Hanoukkah ! En l’honneur de Ḥanoukkah !
ve-chamach lo avouka. le shamash est pour lui une torche.
Yodˁîm atem likhvod ma, (x 3) Savez-vous en quel honneur ?
likhvod ha-Hanoukkah ! En l’honneur de Ḥanoukkah !
Mori hév’i sevivon li Mon maître
m’a apporté une toupie,
ben ôférèt yetsouka. faite en plomb fondu.
Yodˁîm atem… Savez-vous…
ben ôférèt yetsouka. faite en plomb fondu.
Yodˁîm atem… Savez-vous…
Imi natna leviva li Ma
mère m’a donné une levivah,
leviva hama ou-metouka. Une levivah chaude et sucrée.
Yodˁîm atem… Savez-vous…
leviva hama ou-metouka. Une levivah chaude et sucrée.
Yodˁîm atem… Savez-vous…
Dodi natan techoura li Mon oncle m’a
donné un cadeau,
perouta ahat chehouka. Une seule peroutah (un sou) frappée.
Yodˁîm atem… Savez-vous…
perouta ahat chehouka. Une seule peroutah (un sou) frappée.
Yodˁîm atem… Savez-vous…
Depuis mercredi, je suis à la bibliothèque. Je travaille entre autre un exposé sur la théologie paulinienne. Sinon au Collège, depuis lundi, c’est très animé… En temps normal, sur le toit à côté du Collège, près de la Porte Neuve, il y a une énorme structure métallique de forme conique, peinte en vert…
C’est un peu moche… Mais depuis lundi, tout a changé ; la
structure métallique est devenue sapin de Noël. Mais comme les gens sont pas
mal occupés, ils font ça en fin d’après-midi et dans la soirée. Un soir, ils
ont mis aussi les guirlandes électriques (il y a deux circuits, un pour le bas,
un pour le haut…). La nuit de jeudi à vendredi a été longue, très longue… Ils
ont mis les boules… À cet effet, un camion a obstrué la rue pour que l’on
puisse décorer le sapin depuis une nacelle au bout d’un bras télescopique… Les
gars ont passé toute la soirée à accrocher les boules, quand je me suis couché
ils y étaient encore…
Dans la nuit, ils continuaient à écouter de la musique et à
blaguer à très haute voix. Dans mon sommeil, j’entendais vaguement cela. À un
moment, j’entends un bruit sourd, comme un coup de marteau. Comme c’était
inhabituel, ça m’a réveillé et je me suis dit : « Il y a quelqu’un
dans ma chambre ! » Et puis, j’ai réalisé que les ouvriers y étaient
encore… Il était 2h12… Je les ai laissé continuer. J’ai bravé le froid hivernal
pour aller chercher les bouchons d’oreille dans l’armoire de la salle-de-bains…
Vendredi matin, après mon footing, j’ai compris que, la
nuit précédente, le gars n’était pas dans ma chambre mais juste au dehors…
Après avoir mis les boules, ils ont décoré la façade du Collège avec des
guirlandes électriques et des étoiles… Les fils passent sous le rebord de ma
fenêtre… Le vendredi matin, pleins de zèle, ils ont même passé une couche de
peinture blanche selon l’adage « peinture sur crasse = propreté ». Le
zèle n’a duré qu’une demi-journée…
Dans l’après-midi, évidemment, à cause de la nuit agitée, la
sieste m’a manqué. Ce jour-là, je suis allé à la messe à l’École Biblique,
puisque je n’avais pas été demandé ici ou là. Dans l’assemblée, il y avait les
Petites Sœur de Jésus et Jean Vanier (je ne l’ai pas repéré au début puisqu’il
est resté assis tout au long de la messe). On le sent vraiment vieux mais tout
plein du Bon Dieu.
Samedi matin,
travail à la bibliothèque. Bidouillage sur la dernière béatitude. Dans la
bibliothèque, Kevin le premier délégué des étudiants m’avertit que sa province
dominicaine le rappelle aux États-Unis… Du coup, le second délégué (votre
serviteur) monte d’un cran… Je rayonne de bonheur :-( [Me voici presque
calife à la place du calife, mon ambition est accomplie…] Non, sans rire, être
deuxième délégué, ça ne me branchait pas particulièrement… Alors premier, vous imaginez…
L’après-midi,
petite balade de santé dans la ville, je parcours les magasins de céramique
arménienne. Je passe chez celui à côté du patriarcat arménien. Et nous avons
parlé en français puisque c’est un ancien des Frères… Il a une drôle de petite
voix flûtée.
Le soir, je suis
allé chez Henri pour la préparation à la Confirmation. Nous avons lu ensemble
le récit de la Pentecôte, dans une perspective cattenozienne (Ac 2,11).
Après la
rencontre, les enfants ont mangé (et nous avons préparé du pop-corn : à
travers le couvercle en verre de la casserole, c’était fascinant !)
Puis repas pour
l’anniversaire de Cyrille (la famille chez qui j’étais déjà allé il y a trois
semaines). Soirée très sympa avec un peu le même groupe plus d’autres membres
du consulat. Et surtout, surtout, nous avons mangé de la raclette… Fromage,
charcuterie (garantie taref ou halouf), chablis… Et comme la
maîtresse de maison est clermontoise, la raclette était accompagnée de
saint-nectaire…
Merci Seigneur…
Aujourd’hui, 13
décembre, nous sommes officiellement entrés dans l’année de la miséricorde. Dans
l’après-midi, le patriarche a ouvert la porte de la miséricorde à la Basilique
des Nations de Gethsémani. Du coup, le matin étant libre, j’en ai profité pour
aller visiter l’esplanade des Mosquées. L’idée n’était pas forcément très
bonne… Quand je suis parti, il pleuvait comme un crachin breton et arrivé à
l’entrée du site, c’était plutôt mousson tropicale ou épisode cévenol.
Pour accéder à
l’esplanade des Mosquées, il faut passer un check-point costaud. J’ai été
surpris de voir beaucoup de juifs qui attendaient (plutôt de ceux qui ont des
kippas comme des bonnets… = sionistes religieux). L’accès leur est normalement
interdit par précepte religieux : l’esplanade est le lieu où s’élevait le
Temple de Jérusalem, détruit par les Romains au premier siècle de notre ère, en
conséquence les Juifs ne doivent pas courir le risque de fouler le lieu du
Saint des Saints, où résidait la Présence divine.
J’ai donc fait le
tour de l’esplanade sous une pluie battante, passant d’une allée couverte, à un
parasol ou un auvent… Pas rigolo du tout… Ne pas s’approcher trop de la mosquée
Al-Aqsa, ça les rend nerveux. À la fin, j’avise une splendide porte mamelouke
avec les désormais célèbres Mukarnas, Ablak et Klebo… Le type à l’entrée
m’adresse la parole en anglais, je lui réponds et il me dit dans un beau
français : « Bienvenue ». Lui aussi est un ancien des Frères. On
a discuté un bon moment, il m’a parlé de son neveu, qui a fait ses études de
médecine à Amiens et exerce désormais à Jérusalem. On a évoqué aussi la
situation politique. Pour lui, il n’y a à vue humaine aucune solution. Selon
lui, du point de vue divin, il y a une solution, mais je ne partage pas
forcément sa position… « Allah les éliminera ! » Bon… J’ai pas
poussé plus loin la discussion sur le mode d’élimination…
À un moment on a vu arriver un groupe de juifs (comme ceux
du check-point) escortés par autant de policiers surarmés. Les musulmans qui
étaient sous le porche de la mosquée Al-Aqsa se sont levés et ont commencé à
crier « Allahu akbar ! » Les femmes n’étaient pas les dernières…
Ça en est resté là.
À dix heures, un type m’a fait sortir, avec la rugueuse
courtoisie orientale… Heureusement, la porte qu’il m’a indiquée est celle par laquelle
je voulais sortir, Bab as-Silsila, porte de la chaîne. Car lors de mon
exploration de la Jérusalem mamelouke, en novembre, je n’avais pu voir les
monuments qui se trouvent juste devant à cause du soldat israélien doté, comme de coutume, de l’âpre
politesse locale.
Sinon, repas dans un boui-boui près de la Porte Neuve (les
Frères étaient en récollection d’Avent).
Vers 15h20, je suis parti vers Gethsémani pour la messe d’ouverture
de la Porte Sainte. Fr. Daoud et Fr. Rafael partaient en voiture et je suis
monté avec pour descendre au Jardin des Oliviers. Une chance extraordinaire
nous a donné une place de parking pile devant la grille de la Basilique. Il y
avait beaucoup de monde et j’ai cru qu’on avait fait un lâcher de bonnes sœurs…
Elles étaient partout.
Ouverture de la Porte Sainte |
J’ai concélébré. La messe a commencé par une procession
autour du carré des oliviers centenaires qui évoquent le jardin de Gethsémani.
Nous avons chanté la litanie des saints en arabe. Puis la foule s’est massée
devant la porte principale de la Basilique et notre Patriarche Fouad a ouvert la Porte de la Miséricorde. Derrière la porte, dans le tambour de la Basilique,
une tenture rouge devant laquelle une croix se dressait. En entrant dans la
Basilique, tous les pèlerins, prêtres, laïcs, religieux… ont embrassé la croix.
Sinon, la messe a été simple. Le patriarche a d’abord prêché
en arabe puis en italien. Il a évoqué la pertinence de ce lieu comme église
jubilaire : l’agonie de Jésus qui a porté ici le péché, la souffrance du
monde est une force pour ceux qui souffrent de la maladie, de la culture de
mort, de l’exil, de la guerre.
Retour rapide après la messe, footing, oraison, vêpres avec
Fr. Daniel, repas avec les Frères et je rédige ce billet en regardant les
résultats des élections régionales.
Bonne et sainte année, pleine de miséricorde.
Étienne+
1 commentaire:
ts ts ts, Père Etienne, "le lâcher de bonnes soeurs"...
Malgré tout, cette cérémonie devait être belle, petit regret de ne pas avoir eu le courage d'être de ce côté là de Jérusalem. On a préféré l'efficacité de l'Ebaf...no comment.
Merci de raconter à tout le monde mes errances culinaires... pop corn au dîner des enfants,le maïs c'est du légume, non ??? ^^
Bonne fête de St Jean de la Croix, docteur de l'Eglise près d'Avilla, oui oui, j'ai écouté RCF ce matin !
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