χαράγματι τέχνης καὶ ἐνθυμήσεως
Charagmati technès kai
enthumèseôx
Chers amis,
Quelques jours calmes à travailler à la
bibliothèque… Un matin, en allant à l’École, j’ai croisé Rébecca qui allait à
la clinique où elle exerce. Samedi, contrairement à mes habitudes, je ne suis
pas allé me promener. Il faisait un peu chaud et surtout, je m’avançais dans
mon travail pour me libérer ce lundi après-midi.
Ce dimanche, je suis allé à la messe à Abu
Gosh, Laurent-Pierre m’a très gentiment rendu ce service. Il y avait peu de
monde à la messe mais, ce fut très beau. Je suis parti rapidement pour
récupérer le premier bus vers Jérusalem.
Heureusement, je n’ai pas trop
attendu. J’avais rendez-vous avec Marie-Claire pour passer l’après-midi
ensemble. Nous nous sommes retrouvés en bas de la rue Ben Yehouda. D’abord, il
était déjà presque 13h30 et le plus pressé était de manger. Nous avons opté
pour la terrasse d’un petit restaurant de bagel dans la rue piétonne :
une petite salade, un bagel avec deux accompagnements, un shakshouka (la
ratatouille était déjà bien liquéfiée) et un ice coffee. Puis nous sommes allés
visiter le musée d’art juif italien de Jérusalem. Je l’avais déjà vu en février 2018 mais Marie-Claire ne connaissait pas.
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Un bon shakshouka ! |
Le type à l’entrée était vraiment super sympa.
J’ai commencé à parler avec lui en italien puisque nous sommes dans la
synagogue italienne. Puis il s’est mis à parler en français et, dans son
français, il y avait quelque chose de spécial : il prononçait “travaij” au
lieu de travail. Et en discutant avec lui, il nous a dit qu’il était né au
Chili, d’une mère mexicaine et d’un père suisse (donc il parle aussi espagnol
et allemand…). Il nous a montré le musée et était très intéressant.
Déjà, il
nous a fait une réduction sur le prix d’entrée. L’exposition avait un peu
changé par rapport à la dernière fois : cette fois-ci, il y avait surtout
des exemples d’ouvrages de femmes juives italiennes : voiles pour la Torah
– car dans le rite romain, il y a une bénédiction particulière pour la femme
qui réalise ce type de voile –, vêtements pour la circoncision (avec une robe
que l’on aurait pu croire faite pour un baptême !)… Des citations de
Proverbes 31 illustraient les pièces exposées. Pour rentrer dans la synagogue,
j’avais oublié d’apporter ma kippa… Je suis allé en demander une au gars de l’entrée.
Il m’en tend une et me dit : « Ma è da cardinale ! Forse, è un
presagio… » Je lui ai dit merci pour la kippa, qui était pourpre en effet. S'il savait de quel cardinal j'ai porté la calotte, il tomberait dans les pommes!
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Robe pour la circoncision ! |
Au moment de sortir, il nous invite à aller
voir au rez-de-chaussée, sous la synagogue, l’ancienne salle-à-manger de l’hospice
allemand, devenu aujourd’hui le musée. Le plafond est décorée de fresques avec
des phrases en latin, allemand, hébreu, grec, syriaque et arabe et des scènes
bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testament, autour du thème de la
nourriture. (Dans la Bible, ça doit pas être trop difficile…) : Moïse dans
le désert, la tentation au désert, Élie nourri par les corbeaux, la
Samaritaine. Ce qui m’a soufflé, c’est que le type connaissait les noms des
épisodes néo-testamentaires ! Il nous a fait remarquer au plafond, deux
visages : l’un porte un tarbouche et l’autre un turban. Il s’agit du
gouverneur ottoman au XIXe siècle et du sultan de Constantinople de l’époque.
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Deux têtes qui vous surveillent... |
Puis le type nous a dit que son oncle il y a
plus de 80 ans s’était converti au christianisme et qu’il était devenu
assomptionniste. Il a fini ses jours dans une maison de la communauté à
Toulouse et quand on sait que Marie-Claire est très proche des Assomptionnistes
et qu’elle habite Toulouse… La boucle était bouclée.
Après cette passionnante visite, nous sommes
rentrés chacun chez soi. Il faisait bien cagnard. J’ai fait un détour par le
Saint-Sépulcre mais il y avait tellement de monde… À la maison, j’ai bu des
litres d’eau. Je n’avais pas pris d’eau pour la journée et je devais être
déshydratée.
Lundi matin, matinée normale à la bibliothèque.
Je suis en plein dans les « Malheurs ! ». Je suis rentré
déjeuner. Et j’ai eu la surprise de voir que le Frère Luis était retourné à
Jaffa alors que nous avions pris le petit-déjeuner ensemble et qu’il n’en avait
rien dit ! Ni Frère Malak, ni Frère Daoud n’étaient au courant. Bon…
À 15 h, rendez-vous avec Marie-Claire à l’arrêt
de bus en bas de la Porte de Jaffa pour prendre le 231 vers Bethléem. Il n’a
pas tardé à nous récupérer mais il a fini par nous déposer à Bab el Sqaq à 16h
pétantes...
Je suis allé d’un bon pas à la place de la
Mangeoire faire une emplette (quelques savons de Naplouse) puis je suis allé au
Carmel. En effet, on célébrait la messe de la solennité de sainte Marie de Jésus-crucifié (avec mon portable, le correcteur orthographique me propose “Jésus-certifié” !).
Normalement, elle est fêtée le 25 août (sauf en France, où c’est le 30 août à
cause de la mémoire de saint Louis).
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Chapelle du Carmel de Bethléem. Le reliquaire est à droite derrière la caméra |
La chapelle du carmel n’est pas très
grande, date des années 1870-80 et a une sobriété qui fait penser à Notre-Dame
de la Garde à Marseille… Pas mal de prêtres étaient là, donc le Fr.
Jean-Emmanuel de Ena, ocd de la province d’Avignon-Aquitaine que j’ai connu à
Toulouse où il était prieur. Mais aussi le P. William-Marie Merchat, du diocèse
de Nîmes avec lequel j’ai enregistré deux CD. Monseigneur Marcuzzo, évêque auxiliaire
du Patriarcat de Jérusalem, présidait ; il en a profité pour célébrer ses 50 ans d’ordination
sacerdotale. La messe était en arabe. Belle messe,
avec toutefois le stress du micro : il ne fonctionnait pas aussi bien qu’on
aurait pu s’y attendre… Pendant la messe, je me disais qu’il n’y avait pas
beaucoup de religieuses dans l’assemblée et, en passant devant la grille du chœur
des carmélites pour aller communier à l’autel, j’ai compris : elles y
étaient toutes (brigittines, sœurs polonaises, sœurs du Rosaire, petites sœurs de
Jésus et sœurs des Béat’...). Après la messe, j’ai salué Mgr Jules-Joseph, archéparque
(= archevêque grec-catholique melkite) grec-catholique émérite de de Jérusalem.
Il s’est retiré il y a un an et demi et ne sort plus guère. Mais il a fait
une exception pour la petite sainte palestinienne pour laquelle il éprouve une
grande dévotion.
Évidemment, il y avait des rafraîchissements et
des gâteaux à la sortie de la messe. Là encore, pas de poubelle prévue et donc
les gens empilaient leurs assiettes dans un coin ! Marie-Claire et moi étions
estomaqués.
Frère Daoud était venu à la messe et nous a
raccompagnés. À 19 h 30, j’étais à la maison et nous avons donc dîné
un peu plus tôt. Ce qui me laisse le temps de vous écrire. Bientôt la suite de
mes aventures en Terre Sainte.
À bientôt,
Étienne+
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