κοιμώμενος μεταξὺ δύο στρατιωτῶν
koimômenos metaxy duo stratiôtôn
Chers amis,
Nous atterrissons à l’heure à Tel Aviv. Avant l’atterrissage, l’avion décrit
une grande boucle au-dessus des collines et je me rends compte qu’on voit la
barrière de séparation : une sorte de route large qui serpente dans les
collines, d’un côté un joli village israélien propret et bien rangé et de l’autre
un village arabe, un brin bordélique. Une fois dans l’aérogare, je poireaute un
peu pour le contrôle des passeports. Cela laisse le temps à ma valise d’arriver.
Je sors de l’aéroport et prends le train vers Jérusalem : il part cinq
minutes plus tard. J’attends un peu le tram et arrive à la maison à 16 h 30.
J’ai quitté la Lyonnaise à 5 heures du matin, soit 10 h 30 de
voyage, porte à porte. Depuis quatre ans que je voyage entre Jérusalem et la France,
je crois que c’est le trajet le plus rapide. Et, à 15 ₪ le combi train-tram,
bien moins cher que le sherout.
koimômenos metaxy duo stratiôtôn
Chers amis,
Après deux mois et
quelques hors de Terre Sainte, me voici de retour. Deux mois bien remplis avec
quelques jours en famille pour bénir une partie rénovée de la maison familiale,
assister à la remise de Légion d’honneur de mon père ainsi qu’à la première
communion de ma nièce. Puis ce fut une intense semaine consacrée aux examens de
Bible des étudiants de 4ème année du Studium de Notre-Dame de Vie. Trois
semaines de solitude-ressourcement à la maison de Souveilles (avec la canicule
historique de fin juin) puis deux semaines de camp entre Amboise et Saumur avec
les ados du Jeune Amandier. Le mois de juillet s’est achevé par la kermesse
paroissiale et par quelques jours en famille, motivés par des formalités
administratives mais j’en ai profité pour embrasser mes grands-mères, et voir
mes sœurs qui, comme moi, passaient quelques jours de vacances. Deux mois bien
remplis.
Ce matin, mon père m’a accompagné à l’aéroport de Marseille. Nous avons eu
raison de partir tôt car les contrôles de sécurité ont été particulièrement
vigilants à mon encontre. Je suis passé dans les mains (parfois littéralement,
pendant la fouille au corps) de pas moins de six personnes. La jeune femme qui
m’a cuisiné au début était une stagiaire, ce qui n’a pas contribué à accélérer
la procédure. Puis ma valise a été intégralement fouillée et mon ordinateur y a
été placé ainsi que ma liseuse… (petit détachement à faire : rien à lire
pendant le vol, sinon un vieux Point de 2017 sur la marche à pied et la
mort de Claude Rich). Un type en costard m’a interrogé et il a commencé
directement à me parler en arabe. J’ai joué au couillon (c’est encore dans ce
rôle que je suis le meilleur, pas besoin de se forcer). « Mais tout le
monde parle arabe à Jérusalem » ; « Pas moi ».
J’ai fait l’expérience d’une fouille au corps, le pantalon baissé… là aussi un
stagiaire supervisé par le gars en costard.
Ensuite j’ai poireauté trois bons quarts d’heure dans la petite salle. J’ai dû
changer de pantalon, car celui que je portais ne leur revenais pas (désolé,
mais pour les coloris, mes fringues manquent de variété). J’ai roupillé un moment,
les deux barbouzes étaient derrière le rideau à passer au crible mes bagages. J’ai
retrouvé toutes les cartes de mon portefeuille ici ou là, en tout cas pas à
leur place habituelle, ils doivent maintenant savoir à peu près tout de ma vie.
Peut-être ont-ils même touché à mon ordi… Un peu après 9 heures, soit deux
heures de cuisine, un sixième type m’a pris en charge et m’a fait passer en
coupe-file les contrôles de sécurité de l’aéroport et le contrôle du passeport
et m’a posé au guichet d’embarquement. Quelques minutes d’attente avant l’embarquement,
et le type en costard m’a fait passer devant tout le monde jusqu’à l’entrée de
l’avion. Je ne sais pas si ces égards étaient motivés par le souci de ne pas m’ennuyer
plus longtemps ou de s’assurer que j’embarquais bel et bien…
Intérieurement, j’espérais un surclassement (ça arrive à des gens très bien, pourquoi
pas moi ?!) mais finalement non… je suis bien à la place 50A. Mon voisin s’installe
tout de suite en mode Ramsès II (masque de sommeil de compétition, bouchons d’oreille top
niveau et surtout une couverture qui couvre de pieds à la tête, enserre le cou
et ménage deux trous pour les mains) puis il tombe en léthargie, ou peut-être
un coma profond…
Le film diffusé dans l’avion est surprenant : un « faith-based movie » américain où un enfant manque de se noyer dans un lac gelé. Sa
mère prie pour qu’il sorte du coma. Il y a des scènes dans une méga church, je
me demande pourquoi les passagers juifs orthodoxes ne réagissent pas !
Le repas nous propose un grand moment de gastronomie israélienne : une bouteille d’eau
minérale, 20 g de trucs à grignoter (farine de blé, sésame, sel) [oui,
j’ai mis en gras les allergènes] et au choix une salade grecque ou un sandwich
tomate-mozza-olive. Je choisis le plus nourrissant (On dira plutôt le moins
frugal). J’allais oublier la barre chocolatée en guise de dessert…
Nous survolons l’Italie et le golfe de Tarente, puis j’admire quelques îles
grecques, dont Leucade, (Ithaque est sur la droite de l’appareil… je suis du
mauvais côté) et Siphnos. C'est au nord de Leucade, que s'est déroulée, le 2 septembre 31 av. J.-C., la bataille d'Actium qui opposa Octave (futur empereur Auguste) et Marc Antoine dans leur lutte pour le pouvoir sur Rome. Marc Antoine fut défait et s'enfuit à Alexandrie où il se suicida, suivi en cela par Cléopâtre, sa maîtresse et alliée.
J'aperçois un peu plus au sud le pont du détroit de Rion dans le golfe de Corinthe.
J'aperçois un peu plus au sud le pont du détroit de Rion dans le golfe de Corinthe.
La barrière de sécurité qui serpente… (image Google Maps) |
Je retrouve le frère Luis de Jaffa qui passe le mois d’août ici. Daoud n’arrive
qu’en fin d’après-midi pour la messe. Je range mes affaires rapidement, même si
c’est une joyeuse pagaille, grâce à mes copains de l’aéroport. Je retrouve
une Jérusalem estivale. Je m’attendais à des températures caniculaires, mais il
ne fait qu’une trentaine de degrés et le vent souffle – comme toujours – sur la
ville. Le soir, le soleil se couche vers 19 h 30, avec de splendides
couleurs, et à ce moment-là, l’air se rafraîchit brutalement et sur les coups
de 21 h, il fait moins de 25°… Le rêve.
Je ne m’attarde pas pour aller me coucher.
Après une bonne nuit de repos, je me lève et arrive à la bibliothèque sur le
coup de 9 h. Je retrouve mon poste de travail. Il faut reprendre vite les
bonnes habitudes. J’arpente les étagères de ce temple de l’étude pour me
refaire mon fond de lecture : commentaires et monographies sur l’Apocalypse.
Au gré de mes recherches, je retrouve quelques habitués que je salue. Ça y est,
je suis relancé !
À bientôt,
Étienne+
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