samedi 10 août 2019

Tu as détruit tout son souvenir. (Is 26,14)

וַתְּאַבֵּד כָּל־זֵכֶר לָמוֹ
watteʾabbēd kol-zēker lāmô

Chers amis,
Me voici depuis quelques jours à pied d’œuvre… Il s’agit tout de même d’un (re)démarrage en douceur. En effet, j’ai passé les journées de mardi et mercredi à la bibliothèque : j’ai reconstitué mon fonds de bibliographie et mis bout à bout tout ce que j’ai déjà rédigé. Depuis je relis tout ça et vérifie les notes et la cohérence du propos. Y a du boulot !
Au Collège, j’ai retrouvé frère Daoud et frère Luis (qui est normalement à Jaffa mais qui profite de la fraîcheur hiérosolymitaine ainsi que de la vie fraternelle). Le frère Malak est arrivé jeudi. Quant au frère Rafael, il passe le mois d’août dans sa famille à Burgos. J’ai reçu une photo de lui à la table d’un café avec une bière : il va bien !
Mercredi soir, j’ai quitté le collège juste après la messe pour aller à Saint-Pierre-en-Gallicante, où 120 jeunes pros, en trois groupes vivaient une soirée adoration-confession. L’un des organisateurs est prêtre du diocèse de Lille et de Notre-Dame de Vie et il m’avait embauché pour confesser. Quelques belles et émouvantes rencontres. Je suis donc rentré tard, ai grignoté un petit quelque chose avant d’aller me coucher.
Le lendemain, j’ai pu faire la grasse matinée, grâce à la fête de saint Dominique ! qui est l’occasion d’une journée de fermeture de la bibliothèque. J’avais prévu de quoi étudier à la maison mais de manière légère. Mais j’avais rendez-vous à 10 h avec Marie-Claire, une amie qui fait un mois de volontariat à Saint-Pierre-en-Gallicante. Nous nous installons au café Samara, près de la porte de Jaffa pour refaire le monde et échanger les nouvelles d’une actualité qui a pas mal évolué depuis que nous nous sommes vus en mars. Nous nous trouvons dans ce café au rez-de-chaussée de l’Imperial Hotel qui fait beaucoup parler de lui en ce moment.
L'Imperial Hotel en 2007
En effet, ce bâtiment, propriété du patriarcat grec-orthodoxe, a été racheté grâce à un mic-mac juridique par une organisation juive qui vise à judaïser la Vieille Ville de Jérusalem. Depuis 15 ans, le patriarcat a tout fait pour annuler la vente (en fait, un bail emphytéotique de 99 ans) qui a provoqué la chute du précédent patriarche, Irénée Ier. Tous les recours ont été menés, mais la Cour suprême d’Israël a refusé de donner raison au patriarche et a validé la vente… On sent que l’enjeu est tel pour les Israéliens que, de toute façon, ils ne lâcheront rien. Il y a eu plusieurs manifestations des autorités chrétiennes pour protester. Pour une fois, comme on touche au patrimoine et à l’argent, les chrétiens arrivent à faire cause commune, un peu comme l’année dernière lorsque le Saint-Sépulcre a été fermé trois jours pour protester contre un projet de loi israélien taxant, au mépris des accords internationaux, les propriétés des Églises. Pour ma part, je connais cet établissement puisque c’est là – à l’époque, il s’appelait New Imperial Hotel, mais le temps a passé et le New n’est plus tout à fait à jour… – c’est là que j’ai logé à Jérusalem lors de mon premier pèlerinage en juillet 1995.
Avec Marie-Claire, nous avons pas mal discuté. Elle m’a proposé d’aller visiter la Knesset, le parlement israélien, mais j’avais déjà un engagement.
Sur tes remparts, Jérusalem...
Dans l’après-midi, j’avais rendez-vous avec Matthieu, le prêtre organisateur du pélé de jeunes pros. Il avait pris avec lui deux autres jeunes prêtres lillois. Nous avons pris le café et quelques photos sur la terrasse du Collège.
Vendredi et samedi matin, bibliothèque. Je retrouve Caroline, spécialiste de Philon d’Alexandrie et je rentre au Collège à midi avec elle, là aussi nous refaisons le monde.
Samedi après-midi, un bon tour à pied. Il ne fait pas trop chaud mais je cherche l’ombre.
Aujourd’hui, c’est une étrange journée pour les juifs : תשעה באב tishʿa bèʾav, soit le neuvième (tishʿa) jour du mois d’ʾav. On y commémore la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains en 70 ap. J.-C. (mais aussi par Nabuchodonosor en 586 av. J.-C.). C’est un jour de jeûne et de pénitence (même si cette année, le jour tombe un shabbat et le jeûne est remis au lendemain). Normalement, on ne fait pas la fête ce jour-là, on ne danse pas, on n’écoute pas de musique.
Mais chez les musulmans, on s’active aussi : ce dimanche, c’est l’Aïd, anniversaire du sacrifice d’Abraham (qui s’apprête à immoler son fils Ismaël, dans la tradition musulmane). À Behtléem, tous les magasins étaient ouverts pour les préparatifs de la fête.
Messe de la saint Laurent avec les Frères puis soirée calme…
À bientôt,
Étienne+

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