lundi 12 février 2007

Premières impressions

Quelle joie quand on m'a dit:
«Nous irons à la maison du Seigneur!»
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem!

Chers tous,
Premier jour à Jérusalem, premières impressions...
Le trajet en avion s'est déroulé dans les meilleurs conditions possibles.
Françoise, une vieille dame très sympa et au caractère bien trempé, nous avait proposé de nous conduire à l'aéroport de Fiumicino. Sous une pluie battante, Benoît, Guillaume et moi avons rejoint le lieu de rendez-vous, nous avons entassé nos affaires dans sa petite voiture et en avant...
A cinq heures nous étions à l'aéroport.
(j'interromps mon récit, pour vous dire qu'on entend en ce moment l'appel à la prière... Il est 15h ici, 14 h chez vous mais le soleil semble plutôt dans les 16h30... On entend d'abord le minaret le plus proche puis peu à peu les voix se répondent venant de tous côtés. Le côté décevant, c'est qu'il ne s'agit que d'une bande enregistrée...)
Formalités d'enregistrement, puis nous rencontrons Terence qui prend un autre avion. Au revoir à Françoise, oraison dans la chapelle de l'aéroport, contrôles de sécurité, patience... Nous embarquons à l'heure et direction Athènes, où nous arrivons vers 21h00 mais il faut avancer nos montres d'une heure. Là, nous commettons un crime culturel : nous avons testé le McDo grec !!! Mais l'un de nous a fait remarquer que finalement, s'il n'y avait pas eu la culture grecque, il n'y aurait sans doute jamais eu le McDo...
Ensuite, nous sommes allés expier (!) dans la chapelle de l'aéroport où nous avons célébré les complies. Elle est joliment décorée avec des peintures rappelant la tradition des icônes. Encore les contrôles de sécurité, encore un peu de patience. Embarquement à 1h00 du matin. Arrivée à Ben Gourion à 3h15.
Les contrôles douaniers ont été très rapides. Au début, nous pensions piquer un roupillon dans le grand hall de l'aéroport. Au bout de quelques instants, nous nous sommes mis tous trois à rire à gorge déployée, constatant que la lumière, le bruit des fontaines et des gens rendaient toute tentative d'assoupissement impossible. Nous décidons donc d'aller à Jérusalem, nous rencontrons Jorge, chilien étudiant de la Grégorienne. Et Benoît, qui parle trois mots d'arabe, parlemente avec un chauffeur de taxi. C'est OK. Nous partons donc vers 4h15. Arrivée à 5h00 dans la Ville, au son des muezzins (le premier appel de la journée est à cette heure-là !). Là, nous parlementons avec le réceptionniste de l'Hôtel American Colony.
Il s'agit d'une splendide demeure du XVIII° siècle qui abritait le harem d'un sultan. Dans la cour, une fontaine, des oliviers et des orangers. On prend une consommation et on s'endort rapidement. Dans le hall, il y a une liste des célébrités qui ont fréquenté l'établissement : Winston Churchill, Jimmy Carter, T. E. Lawrence, Selma Lagerlöf, Jane Fonda, Sting...
Au réveil, nous levons le camp et arrivons à l'Ecole Biblique qui se situe 200 mètres plus loin. Vite accueillis par le Père hôtelier, nous prenons le petit déjeuner et nous visitons la maison.
L'Ecole Biblique est sise au 6, Route de Naplouse, la rue qui part vers le nord depuis la Porte de Damas. En entrant, on voit d'abord la Basilique St Etienne construite en 1900 sur l'emplacement exact de la basilique du 5° siècle dédiée au premier martyr.Le couvent des Dominicains se trouve à gauche sur la hauteur. A l'étage, les chambres des Pères ; au rez-de-chaussée, le réfectoire et les cuisines ; au sous-sol, le trésor : la Bibliothèque... Dans le petit bâtiment qui relie le couvent à la basilique, l'administration de l'Ecole et du couvent (secrétariat, direction...) et au sous-sol, la sacristie et la chapelle d'hiver (la basilique est glaciale en hiver).
Devant la basilique, l'atrium est encore orné du pavage byzantin des années 460 ! Sur la droite, un petit bâtiment appelé l’École. Au rez-de-chaussée, se trouvent les salles de cours et à l'étage, il y a une sorte de grande salle lumineuse autour de laquelle s'ouvrent quatorze portes. Ce sont les chambres des étudiants : j'occupe la chambre numéro 6. Une armoire, une bibliothèque, un bureau, un lit (ouf !) un meuble de lavabo. Et c'est tout ! La fenêtre donne sur le sud, vers la vieille ville.
J'ai installé mes affaires, pris une douche et dormi jusqu'à la messe communautaire de 11h30... L'ambiance entre les étudiants est sympathique et chaleureuse.
Après le repas, j'ai fait une sieste courte puis je suis sorti à la recherche d'un adaptateur pour les prises de courant. L’École se trouve en plein milieu du quartier arabe de Jérusalem et le dimanche après-midi est un jour comme les autres. Chaussures, fringues, sous-vêtements affriolants, mais aussi épices, légumes, œufs en chocolat. En ce mois de février, il fait frais, un peu comme nos belles journées d'hiver. Je finis par trouver le magasin dont j'ai besoin ; par mesure de précaution, je me suis muni du câble de mon ordinateur et je trouve vite ce dont j'ai besoin.
Rentré à la maison (c'est déjà un peu ma maison), je commence à rédiger mon compte-rendu et Terence m'appelle pour me proposer une balade. Comment donc ! Bien sûr !
Nous avons fait le tour de la vieille ville : le Saint-Sépulcre (prière prolongée au Golgotha et au Tombeau), le souk, la Porte de Jaffa (je revois l'Imperial Hotel, où j'avais logé il y a douze ans avec la Route des Jeunes de NDV!), le quartier arménien, la Dormition, le Cénacle. Là, je me suis fait avoir : je ne me souvenais plus par où il fallait passer pour monter à la chambre haute et j'ai été piégé par un arabe qui nous a montré le Tombeau de David, le Cénacle et la vue depuis la terrasse. A ce moment, il nous a demandé 50 shekels (environ 10 euros) mais je n'avais que 15 et Terence 10... Tant pis pour lui, tant mieux pour nous. Depuis la terrasse, on aperçoit au sud de la ville, le fameux mur construit par Israël pour se protéger des terroristes palestiniens. Nous sommes passés au Mur des Lamentations. Le site a changé depuis douze ans : il faut maintenant passer un contrôle policier avec rayons sur les sacs et portique magnétique, en cas de sonnerie, on vous palpe).
Sur l'esplanade devant le Mur, l'ambiance est assez calme mais il y a des soldats partout. Terence et moi nous amusons (on s'amuse comme on peut...) à lire en hébreu les panneaux et à faire des liens avec nos cours d'hébreu biblique.
Puis nous avons filé pour rejoindre la Porte de Damas, où j'avais rendez-vous avec Guillaume et Benoît. Traversée du souk avec ses couleurs, ses odeurs, sa musique... Fascinant. Dans une boutique d'épices, il y a une pyramide verte, rouge et blanche faite avec je ne sais quelles épices, c'est impressionnant.
A la Porte de Damas, nous rejoignons mes deux compères et qui voilà ? Benedict ! Quelle surprise ! Du coup, nous partons à cinq en expédition vers le Mont des Oliviers, alors que le soleil se couche et que la Ville prend une teinte feu. Montée, descente, prière à Gethsémani... et retour à l’École.
Pendant le Salve chanté à la fin des Vêpres, je me suis endormi et ai failli m'écrouler ! Je me suis agrippé au banc pour garder contenance...
Repas, prière et maintenant dodo... A bientôt,
Étienne+

4 commentaires:

Anonyme a dit…

bonjour Etienne !
Waouh ! Quel voyage ! Merci pour toutes tes impressions et les photos, qui me rappellent de superbes souvenirs : l'esplanade des mosquées, l'Imperial Hotel, les paysages (à l'époque, il n'y avait pas de mur...).
A bientôt !

Guilh

Blandine a dit…

Hello,
merci de prendre ainsi le temps de partager tes impressions, tes photos sont magnifiques et nous, on a un peu l'impression d'y être!
à+
Bl.

Sylvie a dit…

te voilà Etienne enfin arrivé, on te sent heureux d'être à la source , je ne doute pas qu'au milieu de tes travaux tu trouveras le temps de nous faire partager tes impressions, merci pour les premières qui nous rappellent les nôtres...
c'était en 78!
Bon séjour en terre sainte!
Sylvie et Michel

Unknown a dit…

heuuu, je ne connais pas Etienne, mais je reviens de TS.. Arad,Abu Gosh, Tiberias.. c exactement ça, et ici en bien écrit, et très belles photos, mill mercis donc, pour ces magnifiques et bouleversants souvenirs. Nicolas