jeudi 1 février 2018

Et à mon retour à Jérusalem,… (Ac 22,17)

μοι ὑποστρψαντι εἰς Ἰερουσαλήμ
moi hupstrepsanti eis Ierousalèm


Chers amis.
Ça y est! Avant après deux petits mois d’absence et de silence sur ce blog, me voici de retour en Terre Sainte et sur le web. Certains paroissiens m
ont bien fait sentir que ce rendez-vous était important pour eux ! Et ô combien pour moi !
Un mois de février calme à la fois côté Studium et côté paroisse me donne le loisir (!) de consacrer du temps à mes chères études. Mardi matin, sept étudiants sont venus, l’un après l’autre subir leur séance de torture semestrielle de ma part. Il s’agissait des examens sur les cours que j’ai donnés au premier semestre, l’Apocalypse avant mon séjour du mois de novembre et les Épîtres catholiques à mon retour. Indulgence de l’examinateur ou travail acharné des étudiants ? Je l’ignore, mais les résultats sont assez bons.
La matinée s’achève par la messe que je préside et qui, comme cela arrive parfois au Studium, est célébrée en latin dans la forme ordinaire. La première lecture – le deuil d’Absalom par le roi David – m’émeut toujours : cet homme pleure le fils qui s’est rebellé contre lui.
Déjeuner au Studium, retour à pieds au presbytère où Henri vient me chercher pour me conduire à la gare de Carpentras. C’est l’occasion de lui transmettre quelques ultimes consignes. Dans le train, je donne quelques coups de fil pour la paroisse. Lors du contrôle de mon billet, je me rends compte que je me suis trompé en l’achetant en ligne la veille. Je suis censé descendre à Avignon-Centre ! Me voilà donc, contre ma volonté, sur le point d’entrer dans la clandestinité… Finalement, rien de terrible ne s’est passé : le train arrive à l’heure à Avignon TGV. J’ai grugé la SNCF de 0,90 €… Quel truand fais-je…
À Paris, je suis déjà équipé de tickets de métro et je sors à Commerce au moment où l’angélus sonne à Saint-Jean-Baptiste de Grenelle. Je rejoins l’appart de ma sœur Blandine qui m’héberge cette nuit. Dernier exploit sportif de la journée : l’ascension de l’escalier avec ma valise de 22 kg, mon sac à dos de 8, au cinquième étage sans ascenseur… Content d’arriver.
Peu après nous descendons pour aller dîner chez Clémence, mon autre sœur parisienne, et son mari JB. Le petit Augustin, 2 ans et demi et déjà tintinophile averti, nous accueille. Il attend impatiemment l’arrivée de Numérobis, petit frère ou petite sœur que sa mère lui prépare. Cette situation empêche Clémence de consommer le saucisson aux olives et le fromage de chèvre au lait cru (offert par Lionel, le fromager du marché de Saint-Didier). Heureusement quelques nougats Silvain viennent à point nommé consoler cette cruelle diète de future mère…
Le repas est sympa, on refait le monde et nous voilà reparti vers l’appartement de Blandine, qui est à moins de 500 m à vol d’oiseau de celui de Clémence.
Bonne nuit réparatrice sur le canapé du salon.
Lever matinal, je réorganise ma valise. Il faut dire qu’elle est particulièrement lourde puisque j’introduis “en contrebande” de la charcuterie et des confiseries, précieux chargement qu’une amie carpentrassienne m’a confié pour une famille franco-palestinienne…
Je me dirige vers la chapelle Saint-Étienne, où les messes de semaine de la paroisse sont célébrées. C’est Vincent, mon prédécesseur à Venasque et Saint-Didier, qui préside, assisté du curé. Après la messe, il est temps de partir en métro vers l’aéroport. Je discute un moment avec une paroissienne que j’ai reconnue : une conversation amicale et catho dans le métro, voilà qui sort de l
ordinaire. Je profite d’un timing particulièrement favorable, puisque j’arrive à chaque fois sur le quai en même temps que le train que je dois prendre. À la gare du Nord, je risque tout de même un sprint et les portes de ferment derrière moi.
A 9 h 45, me voilà à l’aéroport… Trois heures avant le départ ne seront pas de trop pour les formalités. Le check-in sécurité est expédié en 12 secondes (ça fera une moyenne avec le retour) le temps de me demander si j’ai des liquides ou des objets tranchants dans mon sac. L’enregistrement est déjà fait en ligne mais il faut tout de même poireauter pour déposer son bagage. La famille La-vérité-si-je-mens qui est devant moi pose toutes sortes de problèmes… Mais la patience obtient tout, dit-on. Puis, c’est le contrôle de sécurité, je me retrouve au milieu de Taïwanais efficaces et rapides. Merci… Trop souvent, on a le sentiment que les gens franchissent pour la première fois les contrôles et qu’il ne savent pas lire les écrans TV. Puis encore un contrôle frontalier, un arrêt pipi, une halte à la Brioche Dorée pour ne pas se faire racketter lors de l
achat dun sandwich à bord de l’avion et on embarque. Avec ma place à la rangée 28, je dois monter à l’arrière mais je trouve la cabine dans un grand désordre : la famille La-vérité-si-je-mens est placée à la rangée 30 sur 31 mais a réussi à rentrer en cabine par l’avant et s’avance à contre-courant du flot des passagers des rangées 15 à 31 qui montent par l’arrière ! Toujours facile avec la marmaille, les deux poussettes, les bagages de cabine gros comme ma valise de soute et le carton du robot “Monsieur Cuisine” (une sorte de thermomix®) qui peine à rentrer dans le coffre, surtout que la famille semble dotée d’un solide appétit. Après moultes péripéties, nous sommes prêts et le décollage a lieu à l’heure sous une pluie battante. Quelques turbulences en vol, puis les Alpes se révèlent dans toute leur splendeur enneigée. J’avale mon sandwich, dernière concession à la nourriture franco-française (il y a du jambon !) et la tartelette aux framboises, ultime délice pâtissier aux fruits avant un bon bout de temps.
Le soleil se couche brutalement et le pilote nous conseille de regarder la belle pleine lune sur la gauche de l’appareil.
Début de l'éclipse de lune du 3 mars 2007, à Jérusalem
Nous approchons de la côte : mon voisin s’énerve parce que son opérateur français de téléphonie mobile (à nom anglais) lui propose de se connecter depuis la Palestine ! Sujet touchy pour lui… Nous atterrissons dans une nuit noire à 18 h. Descente de l’avion, bus. Les formalités d’entrée sont un peu longues, j’ai pris la mauvaise file… Une famille (pas celle précédemment citée) est retenue, les enfants s’agitent et finalement, ils sont tous accompagnés dans un bureau sur le côté. De toute façon, il faudra attendre les bagages. Je prends le sherout. Curieusement, le chauffeur est affable et contrairement à l’habitude, je ne descends pas du fourgon le dernier.
Arrivé rue de la Porte-Neuve, je découvre une rue toute belle et toute propre qui tranche avec le chantier de mai et novembre 2017 où la poussière, les barrières donnaient à la rue un air de Beyrouth à la grande époque (selon le témoignage du frère Rafael qui y était). La municipalité a tout dallé, nettoyé. Les auvents des échoppes ont été enlevés et cela donne une belle proportion à la largeur de la route.
Je m’arrête devant la porte et ouvre mon téléphone pour envoyer un message WhatsApp à frère Daoud. En effet, la Vieille Ville est connectée au WiFi mais je n’ai même pas eu à faire ça… Le frère Daoud a opportunément regardé par la fenêtre à ce moment-là et il est venu m’accueillir. Un bol de soupe, une assiette de maqloubeh, une pomme pour se refaire. Un peu de temps pour installer mes affaires, sortir mon carton qui contient affaires de toilettes, cahiers, chaussures de marche… et je me lance dans une bonne nuit réparatrice. Le voyage s’est bien déroulé mais il a été bien long (près de 30 heures…) et j’ai une belle migraine.
La nuit efface tout cela, grâce à une belle grasse matinée (à laquelle je ne suis pas accoutumé)… Du coup, je ne vais pas à l’ÉBAF ce matin. Cet après-midi, je m’installe à une table, réunit ma bibliographie de base (quelques gros commentaires) et je commence à organiser mon travail.
Je rentre à la maison, goûte, prie et célèbre la messe.
C’est reparti !
À bientôt,     
Étienne+


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon séjour Étienne ! Il y a 2 ans, presque jour pour jour, Blandine et moi t y avons rejoints... nostalgie...
Bises, Guilhemette

Anonyme a dit…

Bon séjour Étienne ! Il y a 2 ans, presque jour pour jour, Blandine et moi t y avons rejoints... nostalgie...
Bises, Guilhemette