dimanche 4 février 2018

Pour le présenter au Seigneur (Lc 2,22)

παραστῆσαι τῷ κυρίῳ
parastèsai tô kuriô

Chers amis.
Vendredi, journée presque normale pour le travail en bibliothèque. L’après-midi à 16 h, avait lieu à la basilique Saint-Étienne de l’EBAF une messe à l’occasion de la fête de la Présentation au Temple. Tous les consacrés étaient invités. L’église était pleine avec toutes sortes de consacrés, de plus classiques au plus récents. Enfin, dans la terminologie locale, on parle plus de “religieux” que de “consacrés”… Encore un peu de travail de sémantique et de “conscientisation”. J’ai vu le jèze du consulat général de France, qui concélébrait…
Sinon, la messe était un peu comme ces messes avec plein de monde de diverses origines, avec des habitudes propres. Ce qui donnait à l’ensemble quelque chose d’hétéroclite : lectures en plusieurs langues, homélie en plusieurs langues, Notre Père chacun dans sa langue, chants pas connus. Bof…
À la fin, Mgr Marcuzzo, vicaire patriarcal pour Jérusalem, a fait un petit discours. Mon voisin de derrière a fait : « M....., on en a pour une demi-heure… ! »
Les jubilaires de cette année

Heureusement, ça ne fut pas le cas. L’évêque a appelé tous ceux qui célèbrent cette année leur 10, 15, 20, 25, 50 ou 60 ans de profession. Je savais que cet appel devrait avoir lieu mais c’est à ce moment-là que j’ai fait le compte en ce qui me concerne pour réaliser que cela fera 20 ans en août prochain que j’ai fait mes premiers vœux. Je me suis donc levé pour me retrouver devant l’évêque avec certains (surtout certaines puisque nous n’étions que trois hommes). Moi qui adore les bonnes sœurs, j’étais gâté !

La bonne sœur devant moi exhibait à qui voulait voir la bénédiction apostolique accordée par le Pape François à l’occasion de son jubilé… Elle était fière !
Après la messe, le reste de l’après-midi était fusillé. Je n’ai pas tardé à rentrer.
Samedi matin, travail à la bibliothèque. La remise à l’étude est moins facile que ce à quoi je m’attendais. De retour au Collège, j’ai eu des démêlés avec Internet. Google me fait des crises parce que je me connecte habituellement depuis la France et que maintenant on essaye de se connecter à mon compte depuis Israël. Il me demandait des adresses de récupération, des numéros de téléphone, des codes à changer, des SMS à recevoir. Malgré tout cela, lorsque j’ai envoyé par mail la feuille paroissiale, l’envoi a échoué. Peste soit de la technologie ! Je ne me suis aperçu de cela qu’en fin d’après-midi. Il faut dire qu’Israël est un des hauts lieux du hacking international, avec le soutien plus ou moins tacite du gouvernement. Il faut avouer qu’Israël s’est fait une spécialité des hautes technologies, et que le corollaire de cette compétence, c’est le piratage informatique…

En début d’après-midi, j’avais rendez-vous avec Yvon, un ancien du Studium de Notre-Dame de Vie qui a passé ici le premier semestre. Il repart ce lundi 5 février. Il voulait avoir quelques nouvelles du Studium, des étudiants, des profs… Nous avons aussi pas mal parlé de la situation ici en Terre Sainte, politiquement, religieusement… Ensuite, je suis allé me balader. Vous pouvez voir à quel point la rue de la Porte Neuve est belle et propre maintenant. Ils ont enlevé tout ce qui dépassait sur les murs (auvents des magasins...). Le seul truc qui n'a pas bougé, cest la caméra de vidéosurveillance. Je me demande bien pourquoi !
Le soir, messe et repas. Coucher assez tôt.
Ce dimanche, j’avais prévu d’aller à Abu Gosh à la messe. Je m’étais mis en cheville avec des amis habitants Bethléem. Nous avions rendez-vous au poste à essence du consulat. Mais entre la panne de réveil (ça peut arriver un dimanche !) et le contrôle inopiné au check-point des tunnels (où ça n’arrive que très rarement), ils sont arrivés avec un peu de retard. Je commençais à m’inquiéter et finalement, nous sommes arrivés à Abu Gosh 8 minutes avant la messe, au moment où le frère sonnait la cloche. Ouf !
Dans la voiture, nous avons remarqué qu’il faisait beau pour la saison : les amandiers sont en fleurs et cet après-midi le thermomètre est monté jusqu’à 24 °C ! ! !
Belle messe recueillie. Le P. Abbé que j’ai trouvé assez amaigri (je ne l’avais pas vu en novembre) a fait une très belle homélie, sur la souffrance à partir du témoignage de Job, comment Jésus vient l’habiter lorsqu’il guérit la belle-mère de Pierre et les autres malades. Il a évidemment cité Claudel : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence. » Impossible de trouver la référence de cette citation. Si quelqu’un la connaît… À la fin, il a dit que notre mission était d’assurer cette présence mais que cela ne pouvait se faire que si nous étions en communion avec Dieu par la prière. « Méfions-nous des prières qui font du bruit, celle de Jésus au désert n’en fait pas. »
Après la messe, je salue un peu tout le monde. Apéro traditionnel et mes amis me déposent en ville. Je craignais d’être en retard au déjeuner chez les Frères mais en fait nous attendions l’arrivée du Frère Rafael de retour d’Amman et accompagné du Frère Fadi, le Frère visiteur du district Moyen-Orient (un peu l’équivalent du provincial). Il vient passer dix jours ici pour la visite.
L’après-midi, je suis allé dans une librairie où il y avait des promotions. J’ai été surpris du nombre de livres en hébreu alors que le marché est tout de même réduit à ceux qui parlent cette langue (8 millions de personne dans le monde).
Et il y avait des tonnes de livres. En plus en ville, on voit des petites librairies appartenant souvent à des chaînes comme Steimatzky où la proposition est extrêmement standardisée. Où achète-t-on des livres hors circuit ? Mystère et boule de gomme…
Sinon, comme j’étais déjà rue de Jaffa, je suis monté jusqu’à Maḥane Yehuda pour acheter 500 g d’amandes. En regardant bien le site, jai été un peu déçu, l'ambiance de souk est bien là : fruits et légumes, épices, boulangerie... mais on commence à voir des bars un peu branchouilles, et même des boutiques de téléphones portables... Quel dommage. Sur le chemin du retour, j'ai vu un juif orthodoxe qui jouait de la musique (on peut même dire de la musiquette) et qui faisait chanter une marionnette presque à son effigie... Bien drôle.
Au Collège, oraison, vêpres, dîner, rédaction du blog et dodo. Au dîner, jai un peu parlé du P. Marie-Eugène dont cétait la fête liturgique.
À bientôt,     
Étienne+

2 commentaires:

P. Etienne a dit…

Je viens de recevoir un courriel de mon père. Évidemment, il m'a trouvé la référence.
"La citation de Claudel dont tu cherches la source est dans "Le Heurtoir". J'ai mis du temps à savoir d'où elle sortait. Elle est citée partout mais sans jamais citer la source. Je l'ai trouvée dans "La force du silence" du Cardinal Sarah.
À vérifier."
J'ai même vu qu'elle était issue de la page 33 de cette œuvre de Claudel. Mais lorsqu'on cherche cette œuvre sur Internet, on ne trouve que la fameuse citation... C'est le serpent qui se mord la queue.

Anonyme a dit…

Ah ah ah ! Sacré Papa ! Il trouve toujours 😉
Samedi, j'étais à ND de la Garde pour la messe célébrant la fête du Père Marie Eugène organisée par ND DE France.
Bises, Guilhemette