mardi 26 novembre 2019

Ôte tes sandales de tes pieds (Ex 3,5)

שַׁל־נְעָלֶיךָ מֵעַל רַגְלֶיךָ
šal-nəʿāleyḵā mēʿal raḡleyḵā

Chers amis,
Je continue le récit de mon week-end.
Dimanche matin, une amie de la bibliothèque de l’ÉBAF avait organisé une visite des mosquées avec un groupe. Nous avions rendez-vous à la porte des Lions à 8 h 30. Je retrouve quelques têtes connues ; nous retrouvons le guide et nous franchissons la porte gardée par des soldats israéliens. Il a fallu négocier un peu puisque les infos transmises aux soldats ne correspondaient pas avec celles annoncées par Caroline à son intermédiaire. L’intérêt de la visite ne résidait pas dans le guide qui n’a pas grand-chose à dire. D’autant qu’il évoque abondamment la période de la construction des bâtiments, le récit de l’ascension de Mahomet qui est réputé s’être produit ici dans la tradition musulmane. Mais l’idée qu’un temple juif ait pu s’élever à cet endroit quelques siècles plus tôt lui semble au mieux incongrue, sinon blessante…
Quoiqu’il arrive, avec lui on a patte blanche pour entrer dans les mosquées qui sont habituellement fermées aux non-musulmans. Entrés à l’intérieur, c’est le ravissement pour les yeux. La visite est menée au pas de course… Je regarde avec un peu d’attention le rocher où selon les juifs Abraham a lié son fils Isaac, et où s’élevait le Temple de Jérusalem. On voit des traces d’intervention humaine dessus, comme si le rocher avait été taillé ici ou là. Puis nous passons dans la grotte dessous qui porte le nom de “puits des âmes” (les fans d’Indiana Jones apprécieront…)
On admire les mosaïques du tambour et des côtés.
Puis nous allons vers Al-Aqsa, l’autre mosquée. En entrant, quelqu’un du groupe a dit : « Quel calme ! Ça change du Saint-Sépulcre ! ».
Une fois la visite finie, je suis retourné au Collège, j’ai changé de sac et direction le Musée d’Israël qui correspondait à mon projet initial avant la proposition des Mosquées.
J’ai donc passé cinq bonnes heures dans le Musée. Je m’étais proposé de revoir les galeries archéologiques, avec les pièces importantes : le temple des stèles de Ḥaçor, le saint des saints d’Arad, la stèle de Dan, le sarcophage d’Hérode (ou supposé tel), le buste d’Hadrien, quelques monnaies importantes. Puis j’ai parcouru la galerie de la vie et des traditions juives où je voulais revoir les quatre synagogues du XVIIIe siècle qui ont été installées là : une synagogue de Vénétie, une bavaroise, une indienne et une du Surinam… Oui, il y a des synagogues en Inde et au Surinam. L’italienne ressemble beaucoup à celle du musée d’art juif italien que j’ai visité en août dernier avec Marie-Claire ; la bavaroise est en assez mauvais état : il n’y a que les murs et le plafond en bois peint avec des animaux un peu naïfs. L’indienne est jolie mais sans caractéristique marquante… La sud-américaine a une particularité : elle est toute blanche, et son sol est en sable… Le sable symboliserait la diaspora (la dispersion des juifs dans le monde) ou le séjour des juifs au désert ou encore le fait de devoir vivre en se cachant…
Robe de mariée du début du XXe s.
J’ai aussi regardé les vêtements des femmes qui sont splendides.
À la fin de la galerie, il y avait les beaux-arts et notamment les impressionnistes : Courbet, Pisarro, Degas, un Monet…
J’ai finalement trouvé le Rembrandt du Musée : « Saint Pierre en prison ». Au détour d’un couloir, je me suis retrouvé dans un salon XVIIIe offert par la baronne de Rothschild (je ne sais plus laquelle). Impression de faire un voyage dans le temps et l’espace. À l’étage en dessous, c’est une salle-à-manger anglaise : on pense alors que les filles Bennett sont sur le point de débouler pour le repas.
Puis, j’ai fait un tour à l’expo sur Peter Pan, un peu cultureuse à mon avis.
J’ai terminé par la maquette et le sanctuaire du Livre.
Quand je suis sorti vers 16 h 30, il faisait faim et j’ai avalé le petit pique-nique que j’avais préparé. Je suis rentré à la maison. Ce soir-là, je suis allé à la messe à la Qehilah, paroisse de langue hébraïque. J’ai mis l’étole blanche qu’on m’a donnée mais deux minutes avant la messe, le P. Beni, le vicaire a déboulé dans le couloir et a dit quelques mots en hébreu… Nous avons donc changé la couleur de l’étole… pour du violet.
En effet, à la Qehilah, ils ont un grand Avent qui commence avec la fête juive de Simḥat Tora qui clôt la fête de Soukkot. À Simḥat Tora, on achève le cycle annuel de lecture de la Tora. Le grand Avent de la Qehilah commence à ce moment-là avec un dimanche consacré à chaque prophète. Il y a une première lecture en plus avant notre première lecture commune. Le dimanche du Christ Roi est aussi le dimanche du roi David : la lecture supplémentaire était donc l’onction de David par le prophète Samuel (1S 16). Comme on est en Avent, pas de Gloria ! (Honnêtement, je pense que c’est idiot : le dimanche du Christ Roi n’est pas une fête mais une solennité, qui requiert le Gloria) Enfin, c’était tout de même la messe.
Ce soir-là, je ne me suis pas attardé pour aller dormir…
Lundi et mardi, bibliothèque. Lundi soir, frère Daoud est rentré du Conseil. Il allait bien.
À bientôt,
Étienne+

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