שַׁל־נְעָלֶיךָ
מֵעַל רַגְלֶיךָ
šal-nəʿāleyḵā mēʿal raḡleyḵā
Chers amis,
Je continue le récit de
mon week-end.
Dimanche matin, une amie
de la bibliothèque de l’ÉBAF avait organisé une visite des mosquées avec un
groupe. Nous avions rendez-vous à la porte des Lions à 8 h 30. Je
retrouve quelques têtes connues ; nous retrouvons le guide et nous
franchissons la porte gardée par des soldats israéliens. Il a fallu négocier un
peu puisque les infos transmises aux soldats ne correspondaient pas avec celles
annoncées par Caroline à son intermédiaire. L’intérêt de la visite ne résidait
pas dans le guide qui n’a pas grand-chose à dire. D’autant qu’il évoque
abondamment la période de la construction des bâtiments, le récit de l’ascension
de Mahomet qui est réputé s’être produit ici dans la tradition musulmane. Mais
l’idée qu’un temple juif ait pu s’élever à cet endroit quelques siècles plus
tôt lui semble au mieux incongrue, sinon blessante…
Quoiqu’il arrive, avec
lui on a patte blanche pour entrer dans les mosquées qui sont habituellement
fermées aux non-musulmans. Entrés à l’intérieur, c’est le ravissement pour les
yeux. La visite est menée au pas de course… Je regarde avec un peu d’attention
le rocher où selon les juifs Abraham a lié son fils Isaac, et où s’élevait le
Temple de Jérusalem. On voit des traces d’intervention humaine dessus, comme si
le rocher avait été taillé ici ou là. Puis nous passons dans la grotte dessous
qui porte le nom de “puits des âmes” (les fans d’Indiana Jones apprécieront…)
On admire les mosaïques
du tambour et des côtés.
Puis nous allons vers
Al-Aqsa, l’autre mosquée. En entrant, quelqu’un du groupe a dit : « Quel
calme ! Ça change du Saint-Sépulcre ! ».
Une fois la visite finie,
je suis retourné au Collège, j’ai changé de sac et direction le Musée d’Israël
qui correspondait à mon projet initial avant la proposition des Mosquées.
J’ai donc passé cinq
bonnes heures dans le Musée. Je m’étais proposé de revoir les galeries archéologiques, avec les pièces importantes : le temple des stèles de Ḥaçor,
le saint des saints d’Arad, la stèle de Dan, le sarcophage d’Hérode (ou supposé
tel), le buste d’Hadrien, quelques monnaies importantes. Puis j’ai parcouru la
galerie de la vie et des traditions juives où je voulais revoir les quatre synagogues du XVIIIe siècle qui ont été installées là : une synagogue de
Vénétie, une bavaroise, une indienne et une du Surinam… Oui, il y a des
synagogues en Inde et au Surinam. L’italienne ressemble beaucoup à celle du
musée d’art juif italien que j’ai visité en août dernier avec Marie-Claire ;
la bavaroise est en assez mauvais état : il n’y a que les murs et le
plafond en bois peint avec des animaux un peu naïfs. L’indienne est jolie mais
sans caractéristique marquante… La sud-américaine a une particularité :
elle est toute blanche, et son sol est en sable… Le sable symboliserait la
diaspora (la dispersion des juifs dans le monde) ou le séjour des juifs au
désert ou encore le fait de devoir vivre en se cachant…
Robe de mariée du début du XXe s. |
J’ai aussi regardé les
vêtements des femmes qui sont splendides.
À la fin de la galerie,
il y avait les beaux-arts et notamment les impressionnistes : Courbet,
Pisarro, Degas, un Monet…
J’ai finalement trouvé le
Rembrandt du Musée : « Saint Pierre en prison ». Au détour d’un
couloir, je me suis retrouvé dans un salon XVIIIe offert par la baronne de Rothschild
(je ne sais plus laquelle). Impression de faire un voyage dans le temps et l’espace.
À l’étage en dessous, c’est une salle-à-manger anglaise : on pense alors
que les filles Bennett sont sur le point de débouler pour le repas.
Puis, j’ai fait un tour à
l’expo sur Peter Pan, un peu cultureuse à mon avis.
J’ai terminé par la
maquette et le sanctuaire du Livre.
Quand je suis sorti vers
16 h 30, il faisait faim et j’ai avalé le petit pique-nique que j’avais
préparé. Je suis rentré à la maison. Ce soir-là, je suis allé à la messe à la
Qehilah, paroisse de langue hébraïque. J’ai mis l’étole blanche qu’on m’a
donnée mais deux minutes avant la messe, le P. Beni, le vicaire a déboulé dans
le couloir et a dit quelques mots en hébreu… Nous avons donc changé la couleur
de l’étole… pour du violet.
En effet, à la Qehilah,
ils ont un grand Avent qui commence avec la fête juive de Simḥat Tora qui clôt
la fête de Soukkot. À Simḥat Tora, on achève le cycle annuel de lecture de la
Tora. Le grand Avent de la Qehilah commence à ce moment-là avec un dimanche
consacré à chaque prophète. Il y a une première lecture en plus avant notre
première lecture commune. Le dimanche du Christ Roi est aussi le dimanche du
roi David : la lecture supplémentaire était donc l’onction de David par le
prophète Samuel (1S 16). Comme on est en Avent, pas de Gloria !
(Honnêtement, je pense que c’est idiot : le dimanche du Christ Roi n’est
pas une fête mais une solennité, qui requiert le Gloria) Enfin, c’était tout de
même la messe.
Ce soir-là, je ne me suis
pas attardé pour aller dormir…
Lundi et mardi, bibliothèque.
Lundi soir, frère Daoud est rentré du Conseil. Il allait bien.
À bientôt,
Étienne+
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