Γαλλίωνος δὲ ἀνθυπάτου ὄντος
Galliônos de anthupatou
ovtos
Chers amis,
Semaine calme et week-end
sur les chapeaux de roues !
Mardi, journée normale,
je suis perdu entre les cités et leurs temples impériaux. J’ai concélébré la
messe à l’École puisque les Frères allaient fête sainte Marie-AlphonsineGhattas, fondatrice des sœurs du rosaire. Mercredi matin, j’ai eu cours avec
Anthony sur des questions de numismatique, la science des monnaies. On ne s’intéresse
pas au cours actuel de ces monnaies mais au fait qu’elles fonctionnent comme
des textes : quelqu’un les a produites pour que d’autres en fassent usage.
Ces “textes” témoignent aussi d’un cadre culturel particulier et nous aident à
comprendre le monde qui les a produits. J’ai par exemple lu un article dans
lequel l’auteur s’interroge sur le sens du verset : « Vous êtes mes
amis si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15,14) à la lumière
d’inscriptions sur les monnaies qui disent que le roitelet qui les a frappées
est philokaisar (ami de César) ou philorhomaios (ami des romains).
Dans ces cas, le titre indique plutôt une soumission qu’une affectueuse amitié…
C’était intéressant et
nous avons débordé le cadre prévu sans nous ennuyer.
Ce même jour, Frère Daoud
et Frère Rafael sont partis quelques jours pour un conseil de district.
Vendredi messe à l’Ecce
Homo, j’ai prolongé le petit-déjeuner pour pouvoir préparer les détails de la
messe du lendemain. Du coup, je ne suis pas allé à la bibliothèque ce jour-là
mais j’avais prévu de la lecture pour la journée. Les téléphones ont chauffé
tout au long de la semaine pour trouver un diacre, un instrumentiste ou un
thuriféraire. On y est arrivé !
Samedi matin, bibliothèque.
Déjeuner calme, sieste, douche. La difficulté : comment se nipper pour une
occasion consulaire alors qu’on n’a rien prévu en août au moment de quitter la
France… Bon, on fait simple et classique.
J’arrive à l’Ecce Homo à
15 h. Le diacre et le thuriféraire arrivent ; on met en place les derniers
détails. À 16 h, tout le monde est prêt et monsieur le Consul général
arrive quelques instants après. Il est accueilli par Corinne qui est
responsable de la Communauté du Chemin Neuf à Jérusalem et par Sister
Bernadette, supérieure des sœurs de Notre-Dame de Sion (les deux communautés
collaborent pour tenir et animer la maison). Monsieur le Consul général bénit
la statue du Christ qui est dans le mini-cloître de la basilique. Et la messe
commence…
Ce n’est après tout qu’une
messe normale avec quelques particularités. En arrivant au pied des marches du chœur,
le président salue d’un signe de tête le Consul général. Après la proclamation
de l’évangile, le diacre porte l’évangéliaire au Consul qui le vénère. À l’offertoire,
le président est encensé puis le diacre encense le Consul général. Et à la fin
de la messe, on chante l’antienne Domine, salvam fac Rem publicam et exaudi
nos in die in qua invocaverimus Te. (Seigneur, tiens sauve la République et
exauce-nous au jour où nous t’invoquons). Ouf ! tout s’est bien passé !
Cela m’a rappelé les
messes de la Sainte-Luce à Saint-Jean de Latran où les honneurs liturgiques
sont rendus à l’ambassadeur de France près le Saint-Siège au cours d’une messe
présidée par le cardinal-vicaire. Cela m’a aussi évité d’entarter le Consul
général comme cela m’était arrivé à Rome.
En 2006, le cardinal
Ricard avait pris possession de son titre cardinalice de Saint-Augustin (près
de Saint-Louis des Français). À l’issue de la messe, une réception était
organisée à laquelle le Séminaire français prenait part. Je me mets dans la
queue pour garnir mon assiette au buffet. Devant moi une dame plus toute jeune,
très chic. Encore devant un ecclésiastique vétilleux qui chipotait pour se
servir : « Vais-je prendre le canapé de droite ou de gauche ? ».
Derrière moi, un grand gaillard qui parlait en gesticulant à celui qui suivait.
Le grand gaillard fait un geste ample qui me bouscule (mais il ne s’en est pas
aperçu). Mon assiette valse, la part de quiche qui était dedans s’envole et je
réussis à la retenir en la coinçant avec mon assiette contre le dos de la
vieille dame chic. Elle se retourne, je rattrape la part de quiche et me
confonds en excuses. Elle a les yeux bleus révolver. Un peu plus tard dans la soirée,
on m’apprend qu’il s’agit de madame le Consul de France à Rome. Flûte ! Elle est splendide avec sa trace de quiche dans le dos...
La réception qui suit est
très sympa. Je parle avec des gens qui sont là de passage et qui découvrent le
pays ou ceux du Chemin neuf de Nazareth qui sont venus en force prendre part à
la messe. Finalement, nous nous attardons. Le Consul a l’air détendu. Pour les
photos, il faudra repasser. Le photographe du patriarcat devait être là mais
personne ne l’a vu et le reste des gens était très recueilli ! [Addendum: finalement, une employée de l'Ecce Homo a pris quelques photos..., d'où l'illustration]
Je rentre à la maison
avec le Frère Stéphane et le thuriféraire qui est volontaire à Mamilla. Frère
Stéphane propose au thuriféraire de voir l’église Saint-Sauveur, je suis et
finalement, nous voilà à aller farfouiller dans le chapier de Saint-Sauveur qui
déborde de vieux ornements offerts par les cours européennes à la Custodie au
cours de l’histoire. Louis XIII, Louis XV, la République de Venise, le duché de
Milan, la cour d’Espagne, l’Autriche… Il y a même des pièces d'ornements liturgiques dont j'ignorais l'existence : chasuble pliée, stolon... Je vous mets une image d’un ornement en
soie offert par la République de Gênes en 1686. Il faisait partie de l'expo à Versailles il y a quelques années. Ça en jette.
Je suis donc rentré juste
pour le dîner avec Rémi. Je vous laisse là pour vous raconter mon dimanche un
peu plus tard, je suis vanné.
À bientôt,
Étienne+
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