ὑπεπλεύσαμεν τὴν Κύπρον
hupepleusamen tèn Kupron
hupepleusamen tèn Kupron
Chers amis,
Ça y est, c’est le départ… Ces derniers jours ont passé très vite, surtout à la bibliothèque. Enfin, mardi, la flemme m’a pris et je suis allé faire un tour en Vieille Ville. Prière au Saint-Sépulcre qui était beaucoup plus calme que l’autre samedi, puis au Mur occidental, calme là aussi.
Je suis aussi passé à l’institut du Temple, une sorte de musée où des Juifs un peu entreprenants s’organisent pour construire le Troisième Temple : les plans sont prêts et même le matériel liturgique (chandelier, mobilier, vêtements sacerdotaux…) Chaque année à Soukkot, ils tentent de pénétrer sur l’esplanade des Mosquées / Mont du Temple pour installer la première pierre… Chaque année à Soukkot, la police israélienne les en empêche pour éviter émeute et bain de sang.
Je n’ai pas visité le musée mais je suis passé à la librairie pour acheter une maquette du Temple d’Hérode. Je suis bien tombé, c’était les soldes (effet Black Friday ?) mais j’ai tout de même contribué (oserai-je dire apporté ma pierre ?) à la construction du Temple. Le plus drôle est que je sortais d’un entretien avec le médecin de l’hôpital Saint-Louis où nous avions parlé de l’aspect liturgique de l’Apocalypse qui dynamite toutes
Mercredi et jeudi j’ai préparé le cours sur les épîtres catholiques qui commence mercredi prochain (il était temps).
Petit entretien avec mon directeur. Ça y est, je sais son âge. Même s’il est plus jeune que moi, il ne l’est pas tant que ça. La semaine précédente j’ai lu un super bouquin sur l’Apocalypse. C’est écrit par un Italien et, Dieu merci, lisible et sans fioritures, écran de fumée, superlatifs et jargonades. Le bouquin m’a donné pas mal de lumières. Maintenant, j’essaie de mettre mes idées en ordre…
Ce soir, je suis rentré un poil plus tôt pour mettre la dernière main à ma valise. Marie des Neiges passe me confier des affaires à porter en France. Il faut dire que Turkish m’accorde 30 kg de bagages, j’en profite ! Ma valise en pèse 28.
Les Frères ont organisé un petit barbecue après la messe de saint André. Soirée sympa et à 21h, Michelle vient me chercher. Encore une fois l’amitié me rend service et me dispense de faire appel au Sherout à la conduite nerveuse – énervée, devrais-je dire – et qui font trois fois le tour de la ville pour se remplir. Trajet sans encombres.
On s’embrasse devant l’aéroport. Premier interrogatoire… Pas besoin de mentir sur mes bagages, la jeune femme fait une fixette sur mon passage en Jordanie en mai 2016. Elle m’a posé la question qui tue (je l’avais déjà eue) : « Et en Jordanie, vous avez rencontré des Jordaniens ? » Elle n’a pas l’air de saisir que la rencontre avec les habitants du pays fait partie du concept “Voyage en Jordanie”. Même pas besoin de feinter sur mon lieu de résidence à Jérusalem, elle ne me pose pas la question. Je n’échappe pourtant pas à l’infâmant autocollant n° 5 (pas le même que Marilyn !).
Je pensais naïvement que mon vieil âge, mon état ecclésiastique, mon charme naturel ou n’importe quelle autre qualité m’en préserverait… Non, le fait que je voyage seul, que je suis allé en Jordanie, ma barbe, peut-être m’obligent à passer par les contrôles spéciaux. Je finis même par reconnaître les agents (on n’en est pas encore à se faire la bise, peut-être la prochaine fois ?)
Ça traîne puis ça passe. Je passe un moment à regarder les magasins dutyfree… Je suis estomaqué par les prix : il n’y a sans doute pas les taxes mais la commission du vendeur compense. Je prends un café dans le grand hall circulaire. Je commande et la jeune femme me demande mon nom pour l’inscrire sur le ticket de caisse. Je l’épelle mais elle a l’air de ne pas s’en soucier. De toute façon elle écrit en hébreu. Je contourne le comptoir pour récupérer ma commande. Le gars appelle un certain Djûqah… C’était moi ! La caissière avait écrit mon nom ג׳וקה ! Comme quoi les voyelles ça sert à quelque chose.
Embarquement sans encombre et décollage on time. Je regarde un film avec la magistrale Maggie Smith (Desdémone, Miss Prime, Charlotte Bartlett, Minerva McGonagall, la comtesse douairière de Grantham…) et je m’endors vite… Tant pis pour La dame dans le van… Je me réveille à la fin et je n’ai donc pas eu le fin mot de l’histoire : comment cette vieille femme s’est-elle retrouvée à la rue ? En tout cas, son personnage déjanté montre une touchante foi (catholique !) Nous longeons les côtes de Chypre, passons au dessus de Konya (l'Iconium des Actes des Apôtres). Arrivée à Istanbul à l’heure. Je découvre l’aéroport… Quatre heures trente d’escale… J’ai le temps. Là encore, les magasins de duty free sont un sujet de méditation : le chocolat est-il si taxé qu’on en trouve des rayons entiers dans les magasins au milieu des parfums, alcools et cartouches de clopes…
Embarquement à peu près à l’heure. Je regarde le film Seul sur Mars. Un astronaute est bloqué sur Mars et se débrouille pour survivre pendant quatre ans, le temps qu’on vienne me chercher. Petit clin d’œil spirituel, c’est à partir du crucifix en bois présent dans la station martienne que le héros réussit à enclencher ce dont il a besoin pour s’en sortir… Le film est tourné dans le Wadi Rum en Jordanie, lieu qui évoque le sol martien. Nous survolons Thessalonique (encore une allusion paulinienne !), Bari, Naples, Sartène.
Arrivée à Marseille sans trop d’encombres. Jean-Michel, un paroissien, est venu me chercher (merci l’amitié une fois de plus !) et en plus, j’ai déjeuné chez eux. C’est l’occasion d’échanger les nouvelles. Retour à la maison, rangement, accueil des enfants du caté, paperasses (c’est fou ce qui arrive en un mois, factures, demande, lettres diverses, magazines…)
Coucher tôt, demain, la journée sera longue et pleine…
À bientôt,
Étienne+
Ça y est, c’est le départ… Ces derniers jours ont passé très vite, surtout à la bibliothèque. Enfin, mardi, la flemme m’a pris et je suis allé faire un tour en Vieille Ville. Prière au Saint-Sépulcre qui était beaucoup plus calme que l’autre samedi, puis au Mur occidental, calme là aussi.
Je suis aussi passé à l’institut du Temple, une sorte de musée où des Juifs un peu entreprenants s’organisent pour construire le Troisième Temple : les plans sont prêts et même le matériel liturgique (chandelier, mobilier, vêtements sacerdotaux…) Chaque année à Soukkot, ils tentent de pénétrer sur l’esplanade des Mosquées / Mont du Temple pour installer la première pierre… Chaque année à Soukkot, la police israélienne les en empêche pour éviter émeute et bain de sang.
Je n’ai pas visité le musée mais je suis passé à la librairie pour acheter une maquette du Temple d’Hérode. Je suis bien tombé, c’était les soldes (effet Black Friday ?) mais j’ai tout de même contribué (oserai-je dire apporté ma pierre ?) à la construction du Temple. Le plus drôle est que je sortais d’un entretien avec le médecin de l’hôpital Saint-Louis où nous avions parlé de l’aspect liturgique de l’Apocalypse qui dynamite toutes
Mercredi et jeudi j’ai préparé le cours sur les épîtres catholiques qui commence mercredi prochain (il était temps).
Petit entretien avec mon directeur. Ça y est, je sais son âge. Même s’il est plus jeune que moi, il ne l’est pas tant que ça. La semaine précédente j’ai lu un super bouquin sur l’Apocalypse. C’est écrit par un Italien et, Dieu merci, lisible et sans fioritures, écran de fumée, superlatifs et jargonades. Le bouquin m’a donné pas mal de lumières. Maintenant, j’essaie de mettre mes idées en ordre…
Ce soir, je suis rentré un poil plus tôt pour mettre la dernière main à ma valise. Marie des Neiges passe me confier des affaires à porter en France. Il faut dire que Turkish m’accorde 30 kg de bagages, j’en profite ! Ma valise en pèse 28.
Les Frères ont organisé un petit barbecue après la messe de saint André. Soirée sympa et à 21h, Michelle vient me chercher. Encore une fois l’amitié me rend service et me dispense de faire appel au Sherout à la conduite nerveuse – énervée, devrais-je dire – et qui font trois fois le tour de la ville pour se remplir. Trajet sans encombres.
On s’embrasse devant l’aéroport. Premier interrogatoire… Pas besoin de mentir sur mes bagages, la jeune femme fait une fixette sur mon passage en Jordanie en mai 2016. Elle m’a posé la question qui tue (je l’avais déjà eue) : « Et en Jordanie, vous avez rencontré des Jordaniens ? » Elle n’a pas l’air de saisir que la rencontre avec les habitants du pays fait partie du concept “Voyage en Jordanie”. Même pas besoin de feinter sur mon lieu de résidence à Jérusalem, elle ne me pose pas la question. Je n’échappe pourtant pas à l’infâmant autocollant n° 5 (pas le même que Marilyn !).
Je pensais naïvement que mon vieil âge, mon état ecclésiastique, mon charme naturel ou n’importe quelle autre qualité m’en préserverait… Non, le fait que je voyage seul, que je suis allé en Jordanie, ma barbe, peut-être m’obligent à passer par les contrôles spéciaux. Je finis même par reconnaître les agents (on n’en est pas encore à se faire la bise, peut-être la prochaine fois ?)
Ça traîne puis ça passe. Je passe un moment à regarder les magasins dutyfree… Je suis estomaqué par les prix : il n’y a sans doute pas les taxes mais la commission du vendeur compense. Je prends un café dans le grand hall circulaire. Je commande et la jeune femme me demande mon nom pour l’inscrire sur le ticket de caisse. Je l’épelle mais elle a l’air de ne pas s’en soucier. De toute façon elle écrit en hébreu. Je contourne le comptoir pour récupérer ma commande. Le gars appelle un certain Djûqah… C’était moi ! La caissière avait écrit mon nom ג׳וקה ! Comme quoi les voyelles ça sert à quelque chose.
Embarquement sans encombre et décollage on time. Je regarde un film avec la magistrale Maggie Smith (Desdémone, Miss Prime, Charlotte Bartlett, Minerva McGonagall, la comtesse douairière de Grantham…) et je m’endors vite… Tant pis pour La dame dans le van… Je me réveille à la fin et je n’ai donc pas eu le fin mot de l’histoire : comment cette vieille femme s’est-elle retrouvée à la rue ? En tout cas, son personnage déjanté montre une touchante foi (catholique !) Nous longeons les côtes de Chypre, passons au dessus de Konya (l'Iconium des Actes des Apôtres). Arrivée à Istanbul à l’heure. Je découvre l’aéroport… Quatre heures trente d’escale… J’ai le temps. Là encore, les magasins de duty free sont un sujet de méditation : le chocolat est-il si taxé qu’on en trouve des rayons entiers dans les magasins au milieu des parfums, alcools et cartouches de clopes…
Embarquement à peu près à l’heure. Je regarde le film Seul sur Mars. Un astronaute est bloqué sur Mars et se débrouille pour survivre pendant quatre ans, le temps qu’on vienne me chercher. Petit clin d’œil spirituel, c’est à partir du crucifix en bois présent dans la station martienne que le héros réussit à enclencher ce dont il a besoin pour s’en sortir… Le film est tourné dans le Wadi Rum en Jordanie, lieu qui évoque le sol martien. Nous survolons Thessalonique (encore une allusion paulinienne !), Bari, Naples, Sartène.
Arrivée à Marseille sans trop d’encombres. Jean-Michel, un paroissien, est venu me chercher (merci l’amitié une fois de plus !) et en plus, j’ai déjeuné chez eux. C’est l’occasion d’échanger les nouvelles. Retour à la maison, rangement, accueil des enfants du caté, paperasses (c’est fou ce qui arrive en un mois, factures, demande, lettres diverses, magazines…)
Coucher tôt, demain, la journée sera longue et pleine…
À bientôt,
Étienne+