οὐκ εἰσὶν αἱ ἀδελφαὶ αὐτοῦ ὧδε
ouk eisin hai adelphai autou hôd
ouk eisin hai adelphai autou hôd
Chers amis,
Une semaine déjà que je garde le silence, si l’on excepte
le petit message rapide d’hier matin.
Mercredi et jeudi, ainsi que vendredi matin, je suis resté
à la bibliothèque. Lecture d’un gros livre sur la Théologie de la lettre.
Les 200 premières pages m’ont donné du fil à retordre mais dès que l’auteur
commence à lire pour de bon l’Écriture sainte… Ça devient lumineux et fascinant
et pour mon travail, ce livre ouvre des perspectives plus larges que je ne l’imaginais
au départ.
Vendredi midi, comme à l’accoutumée, messe à l’Ecce Homo.
J’y rencontre une jeune femme de la communauté du Chemin Neuf qui travaille à
Safed dans un laboratoire de biologie et je retrouve les habitués de la maison,
si gentils.
Après un repas léger mais fraternel, je rentre au Collège
(c’est tout droit, il suffit de monter). Dans l’après-midi, je vais à Abu Tor,
près de la route d’Hébron accueillir mes deux sœurs, Guilhemette et Blandine,
qui viennent passer quelques jours en Terre Sainte. Finalement, au lieu d’aller
se balader tout de suite en profitant du soleil qui brillait… mes sœurs se sont
reposés d’un voyage qui s’est passé sans encombre mais imaginez l’heure à laquelle
elles se sont levées si vous savez que leur avion décollait à 6h40…
En début de soirée, Anne-Cécile, leur hôtesse (un grand
merci), nous dépose près de la Porte de Jaffa. Auparavant, nous passons au
Consulat pour récupérer les papiers et la clé d’une 807 de collection mise à
disposition par d’autres amis. Trop sympa.
À la Porte de Jaffa, repas chez Rossini, où j’avais dîné
avec le P. Pierre le 29 décembre dernier. Ce restaurant se trouve en face de l’Hôtel
Gloria. Le serveur parle un peu le français (ancien des Frères, tout s’explique).
Je craque à nouveau pour le tajine de poulet, dont je n’arrive pas à retenir le
nom arabe.
Petit tour rapide dans la Vieille Ville puis retour à pied
à Abu Tor.
Samedi, il faut se lever pas trop tard… En effet, j’ai
réservé une messe à 9h à la grotte de la Nativité, sur l’autel de la mangeoire.
La famille d’amis qui accueillait Guilhemette et Blandine a sacrifié la grasse
matinée du samedi pour se joindre à nous. Sur le papier de réservation de la
messe, il était marqué qu’on devait être là 10 minutes avant l’heure de la
messe… Nous étions donc sur place à 8h50. C’était sans compter le fait que la
liturgie arménienne qui me précédait devait se conclure par un passage de
plumeau pour déplacer la poussière dans la grotte (je n’ose dire “nettoyer”)…
La messe a donc pu commencer vers 9h20… Cela a laissé le temps au P. Konrad, un
prêtre polonais pèlerin de me demander s’il pouvait concélébrer. Bienvenue !
Messe à l'autel de la mangeoire |
Après la messe, rapide visite de la Basilique puis
flânerie dans les ruelles de Bethléem. Nous traversons le souk, bien moins
touristique que celui de Jérusalem. Café sur une terrasse de la Place de la
Mangeoire. Puis pieux shopping chez Rony, j’ai fait sa connaissance en janvier
dernier lors d’un pélé avec une équipe du diocèse d’Avignon. C’est une famille
catholique latine qui tient un négoce depuis 1927. Rony est très fier d’avoir
chanté pour le Pape François, il y a deux ans. Il nous a aussi montré le clip
de “Trouver dans ma vie ta présence” en arabe, c’est lui qui chante. Nous
remarquons que les paroles sont plus explicites que dans la version française
où, comme dans beaucoup de chants de la même époque, on cherchait à dire la foi
sans les mots de la foi.
Il commençait à “faire faim” et nous avons cherché à
emporter un pique-nique… Finalement, ce fut le KFC de Bethléem ! (Dans le
typique, local, on fait mieux, je le reconnais).
Nous récupérons la voiture garée dans le parking souterrain
de Bethléem. Moment d’angoisse en ouvrant la porte… Elle était restée ouverte
pendant les 3h30 de stationnement… Saint Joseph a pallié ma négligence.
Nous filons à l’Hérodion. Nous mangeons sur les tables de
pique-nique. Le soleil brille et le vent souffle en tempête. Cela donne de
belles photos avec des contrastes lumineux. Après avoir vu le docu-fiction
(chef d’œuvre de la production cinématographique locale…) nous faisons le tour
du site. La sortie des tunnels est fermée et nous devons remonter les marches
(qui ne sont pas ISO 9002 !). C’est dans la forteresse de l’Hérodion que
la photo du message précédent a été prise.
Panorama de l'Hérodion |
Après l’Hérodion, nous nous dirigeons vers Mar Saba, un
monastère orthodoxe du désert de Judée, fondé à la fin du ve siècle par saint Saba (c’est
le sens de Mar Saba en arabe). À l’époque byzantine (ive-vie
siècles), plus de 70 monastères parsemaient le désert de Judée… Celui de Mar
Saba peut s’enorgueillir d’une occupation ininterrompue depuis sa fondation,
malgré les vicissitudes de l’histoire. On peut aussi noter la présence de saintJean Damascène (mort en 749), Père de l’Église et défenseur de la théologie des
icônes. Pour la Bible, on note aussi la découverte controversée d’un “évangile
secret de Marc”, quelques extraits d’une version longue de l’évangile par saint
Marc lui-même, découverts en 1959 et aussitôt disparus. Dans les cercles
spécialisés, on s’interroge sur l’honnêteté de son découvreur-publieur qui est
le seul à avoir vu le texte…
Sinon, le site du monastère est impressionnant : le
Cédron, en aval de Jérusalem, a creusé une profonde gorge au bord de laquelle
le monastère déploie ses bâtiments. Regardez la jolie vidéo qui suit pour
apprécier la beauté du site (à 2'43'').
Comme dans tout monastère orthodoxe, la règle de l’abaton
est scrupuleusement observée : les femmes n’y entrent pas. Du coup, avec
mes sœurs nous sommes restés autour du monastère à admirer le site. Le fond de
la gorge est alimenté en eau mais n’incite pas à la baignade. Il a fallu aussi
éloigner les bédouins qui gardent votre voiture et se proposent de vous guider…
Avec Guilhemette devant Mar Saba |
Passage au collège des Frères pour prendre un thé et une
légère collation. Guilhemette a craqué pour le za’tar ! Retour à la maison
pour le repas.
Dimanche matin, je récupère Blandine (Guilhemette n’est
pas très bien) et nous allons à la messe à Abu Gosh. Nous avons un peu hésité
car les frères sont en pèlerinage en Égypte et il ne restait que le P. Abbé et
le frère cuisinier, ainsi que quelques-unes des sœurs. La messe a manqué de la
beauté habituelle mais la tradition de l’apéritif a été bien respectée. À la
sortie, nous retrouvons les familles habituelles.
La tombe de Jésus |
Nous continuons vers la rue de Jaffa et remontons jusqu’à Maḥane Yehuda. C’est
dommage, le souk est en train de fermer. Nous trouvons un resto casher dans la
rue de Jaffa. C’est donc un repas חלבי (ḥalavi, laitages) que nous prenons.
Retour à la maison.
Le lever du lundi n’est
pas facile… Mais je dois célébrer la messe pour les Frères qui sont nombreux
ces jours-ci : le Frère Fadi, visiteur du district Moyen-Orient, est là
ainsi que le Frère Leonardo, visiteur de Colombie.
Ce matin-là, nous avons
prévu avec Guilhemette et Blandine de visiter la Cité de
David. Anne-Cécile nous accompagne. L’achat des billets d’entrée est un peu
laborieux, la jeune femme est nouvelle mais, fait notable, très gentille. Nous
commençons par voir le petit film 3D, avec le traditionnel couplet romantique. Les
effets de relief sont très accentués et légèrement écœurants. Comme la pluie
est encore de la partie, nous renonçons à la visite du tunnel d’Ézéchias et
préférons le tunnel cananéen. Il y a pas mal de visiteurs et je dois prendre
mon mal en patience à trépigner derrière les grosses américaines (honnêtement,
le site n’est pas adapté aux personnes à mobilité réduite) qui lambinent pour
descendre marche après marche.
Après la visite, Anne-Cécile nous dépose Porte de Jaffa et
nous allons déjeuner chez les Frères. Blandine mitraille la vue de la terrasse.
Le repas est très sympa, nous sommes dix à table et les Frères très heureux de
faire connaissance de mes sœurs.
Dômes de Jérusalem |
Nous allons ensuite visiter la Citadelle et terminons l’après-midi
par une déambulation ici et là dans la Vieille Ville. Quelques achats de
céramique arménienne (hébronite, en fait). Passage à la Porte de Damas pour
remonter chez les Frères. Thé, échange des photos. Le Fr. Daoud passe et nous sert
une part du gâteau qu’il avait préparé la veille… Miam ! (Je pense à ce
moment aux melkites et aux maronites qui commencent le carême, ce lundi…)
Retour à pied chez Anne-Cécile et Christophe. Repas
simple.
Ce matin, travail à la bibliothèque…
Sinon, je peux vous annoncer la naissance du nouveau site des Prêtres de Notre-Dame de Vie. Allez visiter sans modération ! Diffusez autour de vous.
Dans l’après-midi, j'ai reçu la visite de Daniel, diacre de Versailles, étudiant du Studium de NDV, et de Kevin, séminariste des MEP et lui aussi, étudiant du Studium NDV. Panorama de la terrasse et café ; échanges de nouvelles et de spécialités gastronomiques saint-didiéroises (Merci !)
Ce soir, avec Daniel, nous avons refait dans le gastronomique. Nous nous sommes décidés pour le Rooftop du centre Notre-Dame. Me voilà obligé de vous écrire à ce propos avant l'entrée en carême sous peine de vous faire pécher par procuration... En arrivant dans le restaurant, je suis surpris de voir qu'il est pratiquement complètement réservé... Je m'interroge. En fait, ces jours autour du mercredi des Cendres (7-12 février, mauvais timing du Consulat) a lieu la semaine de la gastronomie française à Jérusalem et en Palestine #2. Cet événement consiste à faire venir des chefs français dans les grands restaurants de Jérusalem et de Palestine (Naplouse, Ramallah, Bethléem, Hébron) pour qu'ils marient leurs talents avec les produits locaux. Sans l’avoir concerté, nous sommes arrivés dans ce restaurant pour la Featuring French Culinary Night (en français dans le texte)... Du coup, va pour les délices françaises avec les produits palestiniens, concoctées par le chef Lionel Lévy (Intercontinental de Marseille) et le chef Joseph Asfour (Notre-Dame de Jérusalem).
Avant le début du repas, un monsieur nous accoste en français. C’est le champion du monde du chocolat et il habite à Paray-le-Monial...
Au menu :
Le tout arrosé d'un bon chardonnay. Le knafeh est une pâtisserie orientale digne de ce nom (Dès la première bouchée, ça vous remet la glycémie d'un anémique en ordre), bien trop sucrée pour nos palais occidentaux, mais là, c'était le paradis. Daniel m’a dit que j’aurais dû photographier les plats. Mais en fait, c’est quelque chose qui m’écœure... Je préfère vous laisser saliver en imaginant les goûts, les saveurs, les couleurs.
Nous avons aperçu le chef Johnny Goric (il a fait la couverture de Terre Sainte Magazine à l'automne). Il a sa soirée en résidence demain au Legacy.
Demain, mercredi des Cendres, jeûne et abstinence. Avec le repas de ce soir, on est prêt pour affronter la rigueur du carême et se retrouver le 27 mars dans la joie de la Résurrection.
Ce sera aussi jeûne et abstinence de bibliothèque puisque celle-ci sera fermée... Nous supporterons cette contrainte avec le plus d’esprit surnaturel possible.
Sinon, je peux vous annoncer la naissance du nouveau site des Prêtres de Notre-Dame de Vie. Allez visiter sans modération ! Diffusez autour de vous.
Dans l’après-midi, j'ai reçu la visite de Daniel, diacre de Versailles, étudiant du Studium de NDV, et de Kevin, séminariste des MEP et lui aussi, étudiant du Studium NDV. Panorama de la terrasse et café ; échanges de nouvelles et de spécialités gastronomiques saint-didiéroises (Merci !)
Ce soir, avec Daniel, nous avons refait dans le gastronomique. Nous nous sommes décidés pour le Rooftop du centre Notre-Dame. Me voilà obligé de vous écrire à ce propos avant l'entrée en carême sous peine de vous faire pécher par procuration... En arrivant dans le restaurant, je suis surpris de voir qu'il est pratiquement complètement réservé... Je m'interroge. En fait, ces jours autour du mercredi des Cendres (7-12 février, mauvais timing du Consulat) a lieu la semaine de la gastronomie française à Jérusalem et en Palestine #2. Cet événement consiste à faire venir des chefs français dans les grands restaurants de Jérusalem et de Palestine (Naplouse, Ramallah, Bethléem, Hébron) pour qu'ils marient leurs talents avec les produits locaux. Sans l’avoir concerté, nous sommes arrivés dans ce restaurant pour la Featuring French Culinary Night (en français dans le texte)... Du coup, va pour les délices françaises avec les produits palestiniens, concoctées par le chef Lionel Lévy (Intercontinental de Marseille) et le chef Joseph Asfour (Notre-Dame de Jérusalem).
Avant le début du repas, un monsieur nous accoste en français. C’est le champion du monde du chocolat et il habite à Paray-le-Monial...
Au menu :
Potage Duo de fromages
Crumble de Loup au gingembre et curcuma
Carpaccio de coquille saint-jacques dans un panier de parmesan
Selle d'agneau frotté à la menthe & serpolet
Bonbon de poireaux truffé & Purée soubise
Knafeh avec crême brûlée & pistache
Nous avons aperçu le chef Johnny Goric (il a fait la couverture de Terre Sainte Magazine à l'automne). Il a sa soirée en résidence demain au Legacy.
Demain, mercredi des Cendres, jeûne et abstinence. Avec le repas de ce soir, on est prêt pour affronter la rigueur du carême et se retrouver le 27 mars dans la joie de la Résurrection.
Ce sera aussi jeûne et abstinence de bibliothèque puisque celle-ci sera fermée... Nous supporterons cette contrainte avec le plus d’esprit surnaturel possible.
À bientôt, bon et saint carême,
Étienne+
2 commentaires:
Un grand merci Etienne pour nous avoir accompagnées pendant ces 3 jours, ainsi qu'à Anne-Cécile de nous avoir accueillies et supporté la fratrie Jonquet !
Bien rentrées hier soir, sur les rotules, mais heureuses !
Je t'embrasse,
Guilhemette
Je me joins à Guilhemette pour les remerciements ! Ces quelques jours sont inoubliables. Je relis ton blog, Etienne, et les lieux prennent vie et les personnes rencontrées un visage. Profite bien des parents (on pense bien à vous). Blandine
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