εἰς Ιεροσόλυμα ἐν ταῖς ἑορταῖς
eis Ierosoluma en tais heortais
Chers amis,
L’après-midi du samedi saint, rien de particulier. J’ai écrit un peu sur mon blog. J’avais rendez-vous avec Laurence et Laurent-Pierre pour aller à Abu Gosh pour la vigile pascale. Elle était à 22 h mais pour diverses raisons nous y sommes arrivés à 20 h, ce fut l’occasion de prier longuement et calmement avant la célébration. La vigile était présidée par le frère Louis-Marie qui est venu de l’abbaye du Bec Hellouin. En ce moment, le P. abbé Charles est très malade, je m’en étais aperçu lors de mes passages cet hiver… Il est sur le point d’être hospitalisé en soins palliatifs. Cela a donné aux célébrations de Pâques à Abu Gosh une tonalité de gravité joyeuse très particulière.
eis Ierosoluma en tais heortais
Chers amis,
L’après-midi du samedi saint, rien de particulier. J’ai écrit un peu sur mon blog. J’avais rendez-vous avec Laurence et Laurent-Pierre pour aller à Abu Gosh pour la vigile pascale. Elle était à 22 h mais pour diverses raisons nous y sommes arrivés à 20 h, ce fut l’occasion de prier longuement et calmement avant la célébration. La vigile était présidée par le frère Louis-Marie qui est venu de l’abbaye du Bec Hellouin. En ce moment, le P. abbé Charles est très malade, je m’en étais aperçu lors de mes passages cet hiver… Il est sur le point d’être hospitalisé en soins palliatifs. Cela a donné aux célébrations de Pâques à Abu Gosh une tonalité de gravité joyeuse très particulière.
La célébration du feu a eu lieu devant le magasin de l’abbaye. Le frère Olivier
avait revêtu pour le chant de l’Exsultet une splendide dalmatique bleue offerte
par un prêtre russe orthodoxe. Ensuite il a pris la blanche assortie à la chasuble
du président. La liturgie de la parole s’est faite à la bougie, dans la demi
pénombre de l’église, entourés que nous étions des saintes silhouettes
dessinées par les fresques. Rarement, j’ai été aussi touché par les textes.
Puis nous sommes descendus dans la crypte, auprès de la source qui y coule,
rappel de l’eau vive jaillie du cœur du Christ. L’eau a été bénie en y
plongeant la base du cierge pascal. À Notre-Dame de Vie, nous ne le faisons
jamais et je le regrette, c’est un signe tellement fort. Au Saint-Sépulcre, ce
matin-là, l’évêque a fait pareil, même si aucun baptême n’a été célébré.
Puis l’eucharistie a conclu la célébration dans une allégresse contenue. Après la Veillée, j’en parlais avec un membre de la Communauté de l’Emmanuel, nous trouvions que les Alleluia grégoriens manquaient de la vigueur à laquelle nous sommes habitués. Mais la joie est bien là ! Ce petit verre de l’amitié m’a permis de découvrir le monastère du côté des sœurs. Ce soir-là, nous avons franchi la clôture ! Puis Denis m’a raccompagné à la maison. Du coup, je suis rentré à une heure bien avancée : 2 h 30 !
Dimanche matin, réveil à l’heure habituelle (je n’arrive pas à faire autrement !) et Augustin, Anne-Claire et leur tribu de lutins viennent me récupérer à la Porte de Damas pour retourner à Abu Gosh. Ils ont été très heureux de leur Veillée pascale à Sainte-Anne avec la joie toute africaine des Pères blancs.
Belle messe de Pâques présidée par le frère Jean-Michel. Dans son homélie, il a parlé de notre foi qui doit toujours pour être une vraie foi faire l’expérience d’une forme d’échec pour passer de la croyance à la foi. Puis nous nous sommes retrouvés pour un apéritif dans la grande salle sous le magasin. Le temps était à la pluie. Toute l’après-midi, j’ai échangé des messages avec quelques amis d’il y a trois ans qui sont allés passer Pâques dans une ambiance abugoshesque, à l’abbaye du Bec Hellouin. Là bas, au cœur de la Normandie, il faisait 26°, un grand soleil et un air doux. Nous, vent, pluie, froid et humidité… Le monde à l’envers !
Apéritif, buffet et desserts propices aux échanges et aux discussions avec les habitués et les occasionnels. Beaucoup de joie ! Après cela, est arrivé le moment attendu par les enfants et les gourmands : la chasse aux œufs. Tous les inscrits devaient rechercher l’œuf marqué à son nom dans le jardin. Tous ont reçu en récompense quelques œufs en chocolat.
Ensuite, je suis reparti avec les lutins. Nous voulions essayer d’aller au Cénacle. Cependant, nous avons dû changer nos plans : l’accès en voiture au Mont Sion était impossible. Il faut dire que la fête de Pessah (la Pâque juive) chamboule tout : beaucoup de feux tricolores sont mis en orange clignotant et plusieurs axes sont fermés à la circulation. Dans ce coin où l’individualisme est presque la valeur cardinale, je vous laisse imaginer les conséquences sur la circulation… Nous avons renoncé et sommes allés sur le Mont des Oliviers voir la mosquée de l’Ascension. Puis je les ai laissés aller au Saint-Sépulcre : ils ont pu entrer dans la tombe cinq minutes avant la fermeture ! Tous les sept dans la tombe à chantonner un alléluia !
Lundi de Pâques, j’aurais pu aller dans l’un des Emmaüs… mais j’avais besoin de calme et de silence… Je suis donc allé marcher dans les collines. Tout d’abord, je me suis rendu en bus au site de Castel. Comme son nom l’indique, les croisés y avaient édifié un château dont il ne reste absolument rien. Le site, juché au sommet d’une colline, est le verrou de la route qui conduit de la plaine à Jérusalem. Pendant la première guerre israélo-arabe, le village ottoman de Castel fut le théâtre de nombreux combats. Pour les (futurs) Israéliens, il s’agissait d’assurer le ravitaillement en vivres, carburant et munitions de Jérusalem. On comprend donc leur ardeur à conquérir le site. La visite est intéressante, même si on peut rester insensible au message de fierté nationale que l’aménagement suggère. Camaraderie, engagement, confiance, leadership et détermination sont soulignés dans le petit film introductif, avec une mise en scène très “ricaine”. Surtout que la victoire finale n’est pas si glorieuse : les Israéliens avaient tué al-Husseini, le chef des Arabes défendant le site. Comme ils sont allé célébrer ses obsèques à Jérusalem, la défense était un peu en sous-effectif.
Au sommet, les vestiges du café d’Abu Georges (ce qui me laisse penser que le village était peut-être chrétien). La vue est impressionnante.
Puis l’eucharistie a conclu la célébration dans une allégresse contenue. Après la Veillée, j’en parlais avec un membre de la Communauté de l’Emmanuel, nous trouvions que les Alleluia grégoriens manquaient de la vigueur à laquelle nous sommes habitués. Mais la joie est bien là ! Ce petit verre de l’amitié m’a permis de découvrir le monastère du côté des sœurs. Ce soir-là, nous avons franchi la clôture ! Puis Denis m’a raccompagné à la maison. Du coup, je suis rentré à une heure bien avancée : 2 h 30 !
Dimanche matin, réveil à l’heure habituelle (je n’arrive pas à faire autrement !) et Augustin, Anne-Claire et leur tribu de lutins viennent me récupérer à la Porte de Damas pour retourner à Abu Gosh. Ils ont été très heureux de leur Veillée pascale à Sainte-Anne avec la joie toute africaine des Pères blancs.
Belle messe de Pâques présidée par le frère Jean-Michel. Dans son homélie, il a parlé de notre foi qui doit toujours pour être une vraie foi faire l’expérience d’une forme d’échec pour passer de la croyance à la foi. Puis nous nous sommes retrouvés pour un apéritif dans la grande salle sous le magasin. Le temps était à la pluie. Toute l’après-midi, j’ai échangé des messages avec quelques amis d’il y a trois ans qui sont allés passer Pâques dans une ambiance abugoshesque, à l’abbaye du Bec Hellouin. Là bas, au cœur de la Normandie, il faisait 26°, un grand soleil et un air doux. Nous, vent, pluie, froid et humidité… Le monde à l’envers !
Apéritif, buffet et desserts propices aux échanges et aux discussions avec les habitués et les occasionnels. Beaucoup de joie ! Après cela, est arrivé le moment attendu par les enfants et les gourmands : la chasse aux œufs. Tous les inscrits devaient rechercher l’œuf marqué à son nom dans le jardin. Tous ont reçu en récompense quelques œufs en chocolat.
Ensuite, je suis reparti avec les lutins. Nous voulions essayer d’aller au Cénacle. Cependant, nous avons dû changer nos plans : l’accès en voiture au Mont Sion était impossible. Il faut dire que la fête de Pessah (la Pâque juive) chamboule tout : beaucoup de feux tricolores sont mis en orange clignotant et plusieurs axes sont fermés à la circulation. Dans ce coin où l’individualisme est presque la valeur cardinale, je vous laisse imaginer les conséquences sur la circulation… Nous avons renoncé et sommes allés sur le Mont des Oliviers voir la mosquée de l’Ascension. Puis je les ai laissés aller au Saint-Sépulcre : ils ont pu entrer dans la tombe cinq minutes avant la fermeture ! Tous les sept dans la tombe à chantonner un alléluia !
Lundi de Pâques, j’aurais pu aller dans l’un des Emmaüs… mais j’avais besoin de calme et de silence… Je suis donc allé marcher dans les collines. Tout d’abord, je me suis rendu en bus au site de Castel. Comme son nom l’indique, les croisés y avaient édifié un château dont il ne reste absolument rien. Le site, juché au sommet d’une colline, est le verrou de la route qui conduit de la plaine à Jérusalem. Pendant la première guerre israélo-arabe, le village ottoman de Castel fut le théâtre de nombreux combats. Pour les (futurs) Israéliens, il s’agissait d’assurer le ravitaillement en vivres, carburant et munitions de Jérusalem. On comprend donc leur ardeur à conquérir le site. La visite est intéressante, même si on peut rester insensible au message de fierté nationale que l’aménagement suggère. Camaraderie, engagement, confiance, leadership et détermination sont soulignés dans le petit film introductif, avec une mise en scène très “ricaine”. Surtout que la victoire finale n’est pas si glorieuse : les Israéliens avaient tué al-Husseini, le chef des Arabes défendant le site. Comme ils sont allé célébrer ses obsèques à Jérusalem, la défense était un peu en sous-effectif.
Au sommet, les vestiges du café d’Abu Georges (ce qui me laisse penser que le village était peut-être chrétien). La vue est impressionnante.
J’ai continué en prenant le chemin du Mont Harat déjà emprunté 47 jours plus
tôt dans l’autre sens. Au rond-point d’Har Eitan, j’ai pris la direction d’Ein
Tsuba puis du Tel Tsuba, où l’on peut voir les ruines du château croisé de
Belmont. Le site est clôturé, ce qui empêche d’y accéder. Je suis descendu dans
la combe en contrebas du kibboutz de Tsuba et j’ai trouvé la source auprès de
laquelle est située la grotte découverte il y a 20 ans et que certains archéologues
associent à Jean-Baptiste (à son ministère ou à son culte...). L’accès est bloqué par une grille qui permet
toutefois d’apercevoir les graffitis qui ont permis aux archéologues de faire l’hypothèse
de Jean Baptiste.
La grotte de Jean-Baptiste ? |
Retour à Har Eitan puis j’ai pris le sentier vers Ein Handaq puis vers l’église
de la Visitation, Ein Karem et jusqu’au mochissime monument rouge au terminus
du tramway. Ce qui m’a surpris, c’est qu’au contraire du mercredi des Cendres
où je n’avais vu personne, ce jour-là, la campagne était très fréquentée.
Je me suis arrêté à Maḥane Yehuda pour acheter mes traditionnels 500 g d’amandes.
Puis de retour au Collège, messe avec Pedro.
Mardi matin, j’avais rendez-vous avec les lutins à 8 h au Cénacle pour le
voir. Enfin, ils ont réussi à le visiter ! Ensuite, nous avons filé vers l’esplanade
des Mosquées que nous avons traversée allegro… Puis route vers Bethléem.
Nous avons admiré les mosaïques (je n’arrive pas à m’en lasser, qu’est-ce que c’est
beau !) Malgré la patience, nous n’avons pas pu entrer dans la grotte de
la Nativité. J’avais réservé la messe à l’autel des Mages, dans la grotte. Mais
trois semaines plus tôt, le bureau des pèlerinages m’a déplacé à la grotte de
saint Jérôme. Tant pis. Jolie messe en famille, simple et joyeuse :
Augustin et Anne-Claire ont emmené leurs enfants en Terre Sainte à l’occasion
de leurs 20 ans de mariage. Après la messe, nous avons fait la procession avec
les Franciscains, ce qui nous a permis d’aller dans la grotte de la Nativité et
surtout de le faire dans la prière !
Déjeuner sur la place de la mangeoire, emplettes rapides et retour à Jérusalem.
Il a fallu patienter au check-point. Et nous sommes allés visiter la cité de
David. Nous avons vu les vestiges anciens mais surtout les enfants ont adoré le
tunnel d’Ézéchias. Par manque de temps, nous ne sommes pas remontés par la rue
hérodienne. Nous sommes sortis du site et avons remonté la vallée du Cédron qui
regorgeait de coquelicots, roses trémières et autres fleurs sauvages. Retour à
la maison d’Abraham pour récupérer les valises et nous nous sommes dit « au
revoir », car les lutins allaient en Galilée pour continuer leur pélé.
Je me suis couché tôt.
Ce mercredi, il a fallu reprendre les bonnes habitudes de travail… Dur, dur…
À bientôt,
Étienne+
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