Ιησοῦς αὐτὸς οὐκ ἐβάπτιζεν
Ièsous autos ouk ebaptizen
Chers amis,
Samedi, je suis allé à Bethléem avec les Frères pour célébrer la messe avec l’équipe
de l’Université. Ce n’était pas la messe du dimanche, mais celle de l’Épiphanie !
Bon…
Le repas a suivi. Avec quelques-uns, nous avons fait une table francophone mais
un peu anglophone. On a bien rigolé.
Les Frères de Bethléem vont bien, surtout les deux Peter ; Frère Mark est
revenu après 5 ans passé en Nouvelle Zélande.
Au retour, j’étais avec Frère Malak dans la voiture. J’ai cru ma dernière heure
arrivée : en effet, pourquoi ne pas accélérer quand la voiture de devant
freine !? Après tout !
Dimanche dernier, fête du baptême du Seigneur ! Comme l’Épiphanie est
fixée au 6 janvier, le baptême du Seigneur est toujours le dimanche suivant.
Avec les Frères et Stéphane, nous sommes descendus près de Jéricho sur les
bords du Jourdain, pour la messe présidée par le Custode. Depuis 2020, la messe
n’est plus célébrée dans les installations du parc national aménagé par Israël
mais dans l’enclos du couvent franciscain qui le jouxte. Le couvent avait été
saisi en 1967 après la guerre de Six jours puisqu’il se trouvait à la frontière
avec l’ennemi jordanien. La zone était toute minée. Depuis une quinzaine d’années,
le terrain a été déminé et le couvent a été restitué. Un frère y vit (c’est une
vocation !).
Nous avons attendu à proximité du couvent orthodoxe l’arrivée du bus affrété
par les franciscains. Puis nous sommes descendus au couvent latin en procession. Pour la messe, les prêtres étaient placés sur le toit-terrasse du
couvent (en plein cagnard ! heureusement qu’on est en janvier), et les
fidèles tout autour. La messe est célébrée en latin, arabe, italien avec les
intentions de prière en d’autres langues. Après la messe, tout le monde part en
procession jusqu’au Jourdain.
Là, grosse déception, l’accès à l’eau était bloqué par des barrières, seuls les
gens importants ont pu y aller. Je rageais d’autant plus que je comptais bien
profiter de ma présence pour remplir une ou deux bouteilles à rapporter en France
pour l’un ou l’autre baptême. Je sais que l’après-midi, l’accès avait été
libéré… Comme je dépendais des Frères, c’était un peu compliqué de faire un
caprice… Nous sommes retournés à Jérusalem, avons bien déjeuné. Puis j’ai fait
une belle sieste.
Je suis allé me promener au Saint-Sépulcre dans l’après-midi. Il y a des
travaux tout autour de l’édicule de la Tombe : ils refont le dallage.
Comme les Arméniens processionnaient, on ne pouvait pas s’avancer et le passage
par le déambulatoire était bloqué par les échafaudages des travaux. Bref, rien
n’est comme avant, mais c’est toujours la pagaille.
J’ai continué mon tour de ville.
Lundi, mardi, mercredi, travail à la bibliothèque. Ça avance.
Mercredi soir, nous avons fêté l’anniversaire du Frère Daoud. Nous avons
anticipé la solennité puisque, le lendemain matin, le Frère Rafael retournait
en Jordanie où il réside désormais. Le repas a été festif : Shadi et M.
Khader ont préparé des grillades. Après nous avons partagé un bon gâteau et bu
un mousseux qui contenait des paillettes dorées ! (tout était dans les
paillettes !). En soirée, visio avec les séminaristes.
@DKassabry Joyeux anniversaire, cher Frère Daoud! pic.twitter.com/EDYFoEjAW5
— ℙ. 𝔼𝕥𝕚𝕖𝕟𝕟𝕖 𝕁𝕠𝕟𝕢𝕦𝕖𝕥 (@PEtienneJ) January 11, 2023
Jeudi, je suis resté au Collège. J’ai bossé trois heures le matin puis je suis
allé à Baq‘a, dans les locaux du CRFJ (Centre de Recherches Français de Jérusalem). J’avais rendez-vous avec le directeur : il vient de publier une
BD sur l’histoire de Jérusalem que ma petite sœur m’a offerte à Noël (je m’étais
retenu de l’acheter en me disant que c’était le genre de cadeau pas compliqué à
me faire. Ma patience a été récompensée). J’ai été très gentiment accueilli, la
dame s’excusant presque de me faire attendre, on a discuté un petit moment sur
Jérusalem, ma thèse, les activités du CRFJ. Le directeur est arrivé, là aussi,
on a bien discuté. Il m’a fait remarquer que mon exemplaire était la première
impression qui se caractérise par quelques défauts (quasi invisibles) qui ont
été repris pour les impressions suivantes. Sur la couverture, la porte Dorée n’est
pas visible ; à la page 133, un trait intempestif se trouve entre deux
cases ; à la toute fin, le ciel est couleur sable et on a l’impression que
l’olivier (qui raconte toute l’histoire) est coupé (cela a été corrigé).
On aussi parlé de ses travaux, notamment sa thèse sur l’histoire de l’alimentation en eau de Jérusalem de 1840 à 1940 (je vous vois venir avec le lac de Paladru :
mais en fait, c’est passionnant) et aussi de son dernier livre qui est assez
polémique puisqu’il parle du quartier maghrébin de la Vieille Ville. Il se
trouvait là où s’étend aujourd’hui l’esplanade du Mur occidental. En juin 1967,
deux ou trois jours après la prise de la Vieille Ville par Israël, le quartier
a été évacué et détruit en quelques heures. Le bouquin retrace l’histoire de ce
quartier depuis l’époque de Saladin et comment la géopolitique a précipité son
déclin puis sa disparition. En ce moment, des fouilles ont lieu à cet endroit.
Les vestiges du quartier ont été mis au jour, avant d’être démontés pour
creuser plus profondément.
Ma fenêtre est allumée |
En rentrant, je me suis arrêté chez le coiffeur. Cette échoppe vaut le coup d’œil, avec ce bric-à-brac de photos, d'objets... Le gars est sympa et arrive à se débrouiller au mieux vu l’étendue des dégâts.
L’après-midi, conseil du séminaire en visio, puis soirée visio.
Ce vendredi, travail à la bibliothèque. À midi, j’ai croisé Stéphane qui
rentrait d’une excursion avec son école de langues dans les ruines des
monastères du désert de Judée : ils ont vu le monastère de Martyrios et
celui d’Euthymios, qui sont désormais enchâssé dans les colonies de Ma’ale Adûmmîm
et de Mishor Adûmmîm. Ensuite, il part ce WE avec un ami prêtre à Jaffa et
Saint-Jean d’Acre.
En rentrant ce soir, j’ai été déçu : ils enlevaient les lumières de Noël
dans la rue alors que je voulais prendre en photo la façade du Collège. Il y
avait tout de même les étoiles, le sapin et les guirlandes lumineuses… J’ai
retrouvé le Frère Allan, un frère philippin qui est ici depuis la rentrée. Il
était passé avec le Frère visiteur en avril dernier pour sentir la situation.
Il y avait aussi la sœur du Frère Daoud, accompagné de sa fille et de son fils.
Le fils est le sosie de Benzema ! C’est impressionnant !
Demain matin, travail en bibliothèque. Allez, on y croit.
Étienne+
Étienne+
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