אוֹר לְהָאִיר לַגּוֹיִם
ͻôr lehāͻîr laggôyim
Chers amis,ͻôr lehāͻîr laggôyim
Une fois n’est pas coutume, je mets un titre du Nouveau Testament en hébreu mais vous comprendrez pourquoi…
Journées en bibliothèque toutes semblables. Ce qui varie, c’est l’heure de passage des chats devant la fenêtre. J’ai appris ces jours-ci que la densité de chats à Jérusalem est une des plus fortes au monde : 2000/km² ! (soit plus de 100 000 dans toute la ville). De fait, ils sont bien utiles pour se débarrasser des rats (il arrive qu’on en voie dans la Vieille Ville)… Mais, depuis quelque temps, on a installé des bennes souterraines. Par conséquent, les chats manquent de nourriture. Donc, la mairie a affecté une allocation pour nourrir les chats… Bref, on ne chait plus à quel chaint che vouer !
Samedi, j’ai concélébré la messe à l’EBAF. Nous étions 20 prêtres et une fidèle !
L’après-midi, je suis allé me balader, j’ai fait un tour par la vallée du
Cédron, puis je suis monté au Mont Scopus, près de l’Université. Depuis ce
point-là, on voit le désert de Judée et ce jour-là, tout était très clair :
je me suis amusé à repérer Kypros et le Wadi Qelt. Puis j’ai suivi une route
que je ne connaissais pas et qui passe derrière l’Université. J’ai découvert l’entrée
du jardin des plantes, fermé un jour de shabbat évidemment. J’ai aussi vu le
cimetière britannique avec les morts de la Première Guerre mondiale dans cette
région. Passage à côté de Giv’at haTaḥmoshet (colline des Munitions) puis j’arrive
enfin au but de mon périple : le parc du Sanhédrin, dans le quartier de
Sanhedriah. Dans ce parc, on a retrouvé des tombes de l’époque du ier s. de notre ère. Traditionnellement,
on dit que ce sont les tombes des membres du Sanhédrin ; mais ce nom ne
leur a été donné qu’au xve…
Dans tout le jardin public, il y a des tombes, dans ce qui a dû être auparavant
une carrière. Entre 1948 et 1967, quand il était impossible aux juifs d’aller au Mur occidental, ils allaient prier là.
Une des tombes du parc |
J’ai pris quelques photos, mais pour cela, il a fallu que je
déploie des ruses de sioux. En effet, le quartier de Sanhedria est un quartier haredi
(= ultra-orthodoxe) où le respect strict du shabbat est de rigueur. Par
exemple, des barrières empêchent les voitures d’y pénétrer. Ou encore les gens se
chargent de vous dire qu’il ne faut pas utiliser d’appareil électrique. Et le
parc est aménagé avec des jeux d’enfants et, un jour de shabbat, c’est à peu
près la seule chose qu’on peut imaginer faire en famille quand on est
ultra-orthodoxe : aller se promener au parc pour jouer au toboggan avec
les enfants. Mais j’ai réussi à prendre mes photos en douce.
Après, j’ai exploré le parc. Je regardais les familles qui jouaient. Ce qui est frappant, c'est l'uniformité vestimentaire des gens : tous les hommes sont habillés de la même manière (encore que je pense qu'il y a des petits détails que nous ne voyons pas mais qui marquent les différences). Toutes les femmes portent la même perruque (modèle Drôles de Dames) et les mêmes robes moches. Malgré tout, on sent qu'il y a un effort sur le vêtement, justement parce que c'est shabbat. Chez nous, la tenue du dimanche, c'est souvent le vieux survet informe... Je me
disais pourtant que si c’est une drôle de vie, que ces gens ont un vrai “dimanche”, où
la famille vit véritablement ensemble, même si c’est à cause d’une énorme
contrainte sociale et religieuse. En France, les gens ont des dimanches de fous
entre accompagnements aux activités des gamins, activités diverses… Finalement, les gens vivent sous le même toit mais ne vivent pas ensemble... Et
maintenant, on veut ouvrir les magasins, ce sera la fin de tout.
Puis vers 16 h 30, les gens ont commencé à plier bagage. Moi aussi, je suis
rentré chez moi en suivant la rue Sh’muel haNavi (Prophète Samuel) qui longe le
fameux quartier ultraorthodoxe de Mea Shéarim. La rue s’emplissait de monde, j’ai
réalisé que les gens allaient vers le Mur occidental, pour prier au moment de
la fin du shabbat. À un carrefour, il y avait une petite fille (5 ans à tout
casser) mignonne comme un cœur qui hurlait « Shabbes » à toutes les
voitures qui passaient… Je me suis dit qu’à cet âge, elle était déjà bien partie…
Le soir, j’ai mangé seul (les frères étaient à Bethléem)… Je me suis dit qu’une
chandeleur sans crêpe, c’était pas valide. J’ai donc cherché les ingrédients
pour faire des crêpes mais je n’ai pas trouvé la farine… (le lendemain, j’ai
réalisé qu’elle était dans le frigo de la cuisine où je ne l’avais pas cherchée…)
Peste ! Alors, je suis allé rue de Jaffa et j’ai trouvé un
glacier-gaufres-crêpes… J’ai donc eu ma crêpe de la chandeleur. Ouf !
Bazar du YMCA à la Tour de David (≈1920-1940), collection Matson (la photo est à l'envers...) |
Dimanche, le matin, je suis allé visiter le musée de la Tour de David. Nous le
visiterons avec les paroissiens de Saint-Didier et je voulais me le remettre en
tête. Il y avait une exposition temporaire London in Jerusalem sur la
vie des Anglais pendant la période du mandat britannique (1917-1948). Pendant
30 ans, les Anglais ont administré la région par mandat de la SDN. Cela a
impliqué une présence assez forte et une administration conséquente ainsi que l’organisation
d’une vie sociale très British : installations sportives, cinéma, musées,
écoles, garden parties, ventes de charité par des dames patronnesses,
églises… C’est à cette époque que le fameux hôtel King David et le YMCA ont été
bâtis.
L’après-midi, une petite balade et je suis allé célébrer la messe dominicale à
la paroisse hébréophone. Pour moi, cela devait être seulement une messe du
dimanche, mais pour la paroisse, c’était la fête patronale : elle est
placée sous le patronage du vieillard Siméon et de la prophétesse Anne (cf. Lc 2,22-40)
et nous avons donc fêté une autre fois la fête de la Présentation. Les gamins étaient montés sur des ressorts. J'ai pensé à ceux de Saint-Didier qui sont finalement presque sages comme des images.
Ce lundi, journée normale, sauf que j’ai célébré deux fois la messe : une
fois le matin à l’Ecce Homo, comme cela sera le cas désormais tous les lundis ;
et une fois le soir, pour les frères. Cela m’a donné l’occasion de célébrer
deux fois la messe du bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus !
À bientôt,
Étienne+
1 commentaire:
Bonsoir Étienne, nous sommes donc en Guadeloupe avec Blandine... ici, pour éviter les petites bêtes et la pourriture (taux d'humidité élevé), la farine est rangée dans... le congélateur 😉.
Bises caribéennes'
Guilhemette
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