καὶ τὸ μνῆμα αὐτοῦ ἔστιν ἐν ἡμῖν
kai to mnèma autou estin en hèmin
Chers amis,
Vendredi, journée studieuse à la bibliothèque. En fin
d’après-midi, les quatre fantastiques se sont retrouvés au café Yerevan (à deux
pas du Collège : je sors, et vais au bout de la rue de la Porte Neuve,
c’est au croisement.) Échange de nouvelles ; je remets à Marius le bouquin
qu’il avait commandé et fait envoyer à mon adresse. Le bouquin m’a donné
quelques sueurs froides à l’embarquement, pendant les contrôles de sécurité. La
jeune femme m’avait demandé si un paquet m’avait été confié par un tiers, même
pour moi, et j’ai répondu « Non » avec la plus grande franchise,
oubliant totalement la présence du paquet dans ma valise. Lors de la fouille de
la valise, elle me demande :
– « Quel est ce paquet ?…
– Oh, ça, c’est pour moi, je l’ai laissé dans son carton pour ne pas l’abîmer.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Un livre. »
Heureusement, elle n’a pas ouvert le paquet mais elle l’a emporté dans la petite pièce à côté où elle a dû le scanner. À l’intérieur, il y avait une méthode d’arabe classique par un prof de l’Inalco. Le genre de truc qui stresse le personnel de sécurité.
Du coup, je suis arrivé en retard au repas avec les Frères.
Samedi matin, bibliothèque. J’étudie particulièrement la troisième béatitude : « Voici que je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et garde ses vêtements afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voit pas sa honte ! » (Ap 16,15).
À midi, lors du repas avec les Frères, j’avise une pomme dans le panier à fruits. Elle porte une étiquette, indiquant l’origine du fruit. Je lis : « עדן גן טעם בראשית » בראשית : berē’šîṯ ça veut dire « Au commencement », c’est le titre hébreu de la Genèse.
Le reste, ça signifie : « Le goût du jardin d’Éden ». Quand on sait ce que le goût du jardin d’Éden a provoqué dans l’histoire de l’humanité, on se dit que le choix du nom pour la pomme est pour le moins hasardeux… Mais en Israël, les allusions bibliques sont assez fréquentes et montrent qu’elles font complètement partie de la culture. Souvent, les allusions sont difficiles à discerner pour nous car on ne fait pas référence de la même manière à la Bible. Je me souviens en 2007, en visitant le Yad Vashem, je cherchais sur un ordinateur, dans la base de données des juifs victimes de la Shoah, le nom d’Edith Stein. Je n’avais pas pris le temps de m’asseoir sur le siège et le type à l’entrée m’a comparé aux soldats de Gédéon… (Jg 7,5-7)
Dans l’après-midi, une grosse balade comme j’en ai pris l’habitude ici. J’ai utilisé la montre GPS offerte par mes frère et sœurs à Pâques. Elle m’a dit que j’ai parcouru 16 km en 2 h 30. Rue de Jaffa, Giv’at Ram, Musée d’Israël, monastère de la Croix, Giv’at Mordekhai, Vallée des Gazelles, ancienne voie de chemin de fer, Ancienne gare, consulat de France… Bien cané à la fin.
Le soir, je ne me suis pas attardé à bouquiner dans le lit. En janvier dernier, je vous avais montré la splendide couverture “peau de tigre”. Là, j’en ai une avec un lion dans la savane. Très jolie…
– « Quel est ce paquet ?…
– Oh, ça, c’est pour moi, je l’ai laissé dans son carton pour ne pas l’abîmer.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Un livre. »
Heureusement, elle n’a pas ouvert le paquet mais elle l’a emporté dans la petite pièce à côté où elle a dû le scanner. À l’intérieur, il y avait une méthode d’arabe classique par un prof de l’Inalco. Le genre de truc qui stresse le personnel de sécurité.
Du coup, je suis arrivé en retard au repas avec les Frères.
Samedi matin, bibliothèque. J’étudie particulièrement la troisième béatitude : « Voici que je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et garde ses vêtements afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voit pas sa honte ! » (Ap 16,15).
À midi, lors du repas avec les Frères, j’avise une pomme dans le panier à fruits. Elle porte une étiquette, indiquant l’origine du fruit. Je lis : « עדן גן טעם בראשית » בראשית : berē’šîṯ ça veut dire « Au commencement », c’est le titre hébreu de la Genèse.
Le reste, ça signifie : « Le goût du jardin d’Éden ». Quand on sait ce que le goût du jardin d’Éden a provoqué dans l’histoire de l’humanité, on se dit que le choix du nom pour la pomme est pour le moins hasardeux… Mais en Israël, les allusions bibliques sont assez fréquentes et montrent qu’elles font complètement partie de la culture. Souvent, les allusions sont difficiles à discerner pour nous car on ne fait pas référence de la même manière à la Bible. Je me souviens en 2007, en visitant le Yad Vashem, je cherchais sur un ordinateur, dans la base de données des juifs victimes de la Shoah, le nom d’Edith Stein. Je n’avais pas pris le temps de m’asseoir sur le siège et le type à l’entrée m’a comparé aux soldats de Gédéon… (Jg 7,5-7)
Dans l’après-midi, une grosse balade comme j’en ai pris l’habitude ici. J’ai utilisé la montre GPS offerte par mes frère et sœurs à Pâques. Elle m’a dit que j’ai parcouru 16 km en 2 h 30. Rue de Jaffa, Giv’at Ram, Musée d’Israël, monastère de la Croix, Giv’at Mordekhai, Vallée des Gazelles, ancienne voie de chemin de fer, Ancienne gare, consulat de France… Bien cané à la fin.
Le soir, je ne me suis pas attardé à bouquiner dans le lit. En janvier dernier, je vous avais montré la splendide couverture “peau de tigre”. Là, j’en ai une avec un lion dans la savane. Très jolie…
Ce matin, messe de première communion à Saint-Sauveur. À recevoir Jésus pour la
première fois, pas moins de 92 enfants de 8 ou 9 ans provenant de diverses
écoles chrétiennes de Jérusalem (Collège des Frères, Sœurs du Rosaire, Collège
Terra Sancta...) et de la paroisse latine (plus quelques orthodoxes ouverts qui
veulent avoir une célébration festive autour de leur enfant qui reçoit déjà l’eucharistie
depuis le jour de son baptême). L’église Saint-Sauveur était comble et en
entrant en procession, il y avait une forêt de portables qui filmaient et
photographiaient. Les mamans avaient fait assaut d’élégance (beaucoup de
brillants sur les chemisiers et de laque dans les cheveux). Et la quantité de
maquillage utilisée a permis de renflouer les caisses de l’Oréal®.
Sinon, la messe fut assez recueillie, compte tenu de l’affluence et du manque chronique de calme de ces assemblées. La lecture de l’Évangile m’a donné l’idée d’aller me balader du côté du Cénacle l’après-midi. C’est là où saint Pierre a fait le discours que nous avons entendu en première lecture et que, par conséquent, on vénère aussi le tombeau du roi David (qui n’a jamais dû se trouver là mais qui donne son titre à cette chronique).
Méga sieste et balade dans l’après-midi, en passant par le Cénacle, jusqu’au Mont du mauvais conseil (où siège l’ONU…). J’ai vu un très grand nombre de soldats dans les rues, aux carrefours et même sur la promenade Sherover. J’ai fait 8 km.
Ce soir, à 20 heures précises, c’était le souvenir des soldats israéliens morts pendant les guerres. La sirène a résonné pendant deux minutes et comme pour Yom haShoah (le 27 nissan, soit dimanche dernier) les gens s’arrêtent de marcher, sortent des voitures et font silence.
Demain, c’est le premier mai. C’est férié mais pas pour la même raison qu’en France. En effet, bien que pays fondé (au départ au moins) sur des principes socialistes (le parti travailliste a très longtemps mené la politique d’Israël : Ben Gurion, Golda Meir, Yitzhak Rabin, Shimon Peres, Moshe Dayan), Israël ne célèbre pas le premier mai.
Mais demain, c’est Yom haʿAtzmaout (le jour de l’Indépendance). Du coup, les rues sont pavoisées, les bâtiments officiels sont recouverts de drapeaux et les gens en fixent même aux fenêtres des voitures. On a de la peine à imaginer cela en France. Cette fête varie dans notre calendrier grégorien car les Israéliens ont fixé leur indépendance au 5 Iyar dans le calendrier hébraïque. Ce jour peut tomber entre mi-avril et mi-mai. En 1948, la création de l’État d’Israël a été proclamée le 14 mai.
Pour les Français de Jérusalem, cela fait donc un gros week end de trois jours et ils sont tous partis camper dans le Néguev.
Moi, je vais pas tarder à aller roupiller.
À bientôt,
Étienne+
Sinon, la messe fut assez recueillie, compte tenu de l’affluence et du manque chronique de calme de ces assemblées. La lecture de l’Évangile m’a donné l’idée d’aller me balader du côté du Cénacle l’après-midi. C’est là où saint Pierre a fait le discours que nous avons entendu en première lecture et que, par conséquent, on vénère aussi le tombeau du roi David (qui n’a jamais dû se trouver là mais qui donne son titre à cette chronique).
Méga sieste et balade dans l’après-midi, en passant par le Cénacle, jusqu’au Mont du mauvais conseil (où siège l’ONU…). J’ai vu un très grand nombre de soldats dans les rues, aux carrefours et même sur la promenade Sherover. J’ai fait 8 km.
Ce soir, à 20 heures précises, c’était le souvenir des soldats israéliens morts pendant les guerres. La sirène a résonné pendant deux minutes et comme pour Yom haShoah (le 27 nissan, soit dimanche dernier) les gens s’arrêtent de marcher, sortent des voitures et font silence.
Demain, c’est le premier mai. C’est férié mais pas pour la même raison qu’en France. En effet, bien que pays fondé (au départ au moins) sur des principes socialistes (le parti travailliste a très longtemps mené la politique d’Israël : Ben Gurion, Golda Meir, Yitzhak Rabin, Shimon Peres, Moshe Dayan), Israël ne célèbre pas le premier mai.
Mais demain, c’est Yom haʿAtzmaout (le jour de l’Indépendance). Du coup, les rues sont pavoisées, les bâtiments officiels sont recouverts de drapeaux et les gens en fixent même aux fenêtres des voitures. On a de la peine à imaginer cela en France. Cette fête varie dans notre calendrier grégorien car les Israéliens ont fixé leur indépendance au 5 Iyar dans le calendrier hébraïque. Ce jour peut tomber entre mi-avril et mi-mai. En 1948, la création de l’État d’Israël a été proclamée le 14 mai.
Pour les Français de Jérusalem, cela fait donc un gros week end de trois jours et ils sont tous partis camper dans le Néguev.
Moi, je vais pas tarder à aller roupiller.
À bientôt,
Étienne+
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