καὶ ἐξῆλθεν
Νικάνωρ ἐξ
Ιερουσαλημ
kai exèlthen Nikanôr ex Ierousalèm
Me voici donc libéré d’un gros poids. L’après-midi, j’ai fait une belle sieste
puis suis allé à la co-cathédrale, au patriarcat latin. En fait, la cathédrale
du Patriarcat latin est la basilique du Saint-Sépulcre mais comme nous n’en
disposons pas complètement, l’église du Patriarcat latin est élevée au rang de
co-cathédrale. L’évêque auxiliaire de Jérusalem, Mgr William Shomali, présidait
la messe pour la vie consacrée (vie consacrée, c’était sur les invitations,
concrètement on a parlé de vie religieuse). À la sacristie, je retrouve
Cristobal, un légionnaire du Christ qui fait un doctorat en Nouveau Testament à
l’ÉBAF. On discute un petit moment avant la messe. Je me souviens être entré
dans cette église en 1995, avec le groupe de Notre-Dame de Vie. Nous avions
rencontré le patriarche d’alors, Mgr Michel Sabbah.
La messe se déroule sans encombre, dans un savant mélange d’anglais, de latin,
d’italien et d’arabe. À la fin de la messe, j’ai discuté un moment avec l’évêque
qui déplorait qu’il n’y ait pas eu de français, alors que c’est la langue
officieuse du patriarcat.
Je discute avec Cezar, le supérieur des Assomptionnistes de Saint-Pierre en
Gallicante.
Le soir, après le dîner, frère Allan nous propose un documentaire Born in Gaza,
sur la vie d’enfants à Gaza. Le fond du documentaire est bouleversant, j’ai trouvé
la forme un peu appuyée et lacrymogène.
Une fois le doc achevé, je suis sorti rue de Jaffa pour valider ma Chandeleur.
Les crêpes de ce jour sont inconnues par ici. Je m’offre donc un crêpe.
Vendredi, dernier jour à Jérusalem... Je choisis d’aller le passer à Bethléem.
Frère Daoud me dépose à l’Université où il a une réunion. Je m’arrête chez les
Salésiens et demande à voir leur église: Selon mes informations, elle a été
construite par l’abbé Pougnet, un prêtre du diocèse d’Avignon qui était
architecte au XIXe siècle. Il a notamment édifié ma chapelle de Sainte-Garde et
l’église des Réformés sur la Canebière. Le père Matteo m’accueille gentiment.
Je continue ma route vers la Basilique de la Nativité. Un peu avant 11 h je me
présente à la sacristie pour savoir si je peux concélébrer. Je demande à un
prêtre indien mais il célèbre dans un rite oriental syro-mal… quelque chose.
Compliqué ! Deux groupes français sont également annoncés mais il s’agit
en fait d’un seul et même groupe dont les deux prêtres célèbrent séparément
(peu vraisemblable que je puisse concélébrer avec l’un d’entre eux…) Finalement
je célèbre seul à la chapelle du Saint-Sacrement.
Je me joins à la procession de midi qui permet d’entrer dans la grotte. Mais
après la procession, je me rends compte qu’il n’y a presque personne à faire la
queue. Je vais donc dans la grotte et j’y prie finalement une bonne heure. Il n’y
a littéralement personne.
En sortant je cherche un lieu où prendre mon pique-nique loin des hordes de
guides, chauffeurs de taxi et vendeurs de café... Je tente la rue de la grotte
du lait... Pas fameux.
Finalement je déjeune sur la place de la mangeoire. Je retraverse la vieille
ville de Bethléem et rejoins le carmel fondé par sainte Mariam Baouardi. Je
prie dans la chapelle près des reliques. Puis je me dirige vers le Collège des
Frères de Bethléem qui est juste à côté. J’ai rendez-vous avec le Frère Malak
qui doit me ramener à Jérusalem. Il est à une réunion avec le groupe des jeunes
lassalliens. Nous finissons par rentrer. C’est là que me revient en mémoire la
manière toute égyptienne que le Frère Malak a de conduire. Comme c’est vendredi
en fin d’après-midi, le trajet est rapide.
J’ai le temps de faire ma valise: gageure pour faire rentrer mes fringues, la
BD sur Jérusalem, les cinq exemplaires de ma thèse, les quelques petits bouquins
que j’ai récupéré ici et là et la cargaison de livres que Baptiste avait
laissés ici il y a deux ans en rentrant en France. Tout rentre mais ma valise
est très lourde. Je suis limité à 23 kg, mais ça doit dépasser...
Pendant le dîner, je fais au revoir à tout le monde. Ensuite je fais un brin de
ménage.
Je m’allonge sur le canapé du petit salon. Réveil à 0h45, messe du bienheureux
Marie-Eugène dont c’est la fête liturgique, à 1h40 je descends et me dirige
vers l’entrée de Notre-Dame pour récupérer mon nesher. Il arrive à l’heure
prévue, tournicote encore un peu pour récupérer deux femmes et nous descendons
vers l’aéroport. Le conducteur conduit comme un cinglé, surtout qu’une fois
arrivé dans la plaine, il se met à pleuvoir dru. Il communique par talkie-walkie
avec quelqu’un et un cahot de la route lui fait lâcher l’engin, il lâche le
volant pour se pencher et ramasser le bidule... Heureusement la route est vide.
Nous finissons par arriver (sains et saufs, Dieu merci). Je descends et m’engage
dans la queue pour le check-up sécurité, il y a du monde mais ça va vite. Là, j’ai
la surprise de voir débarquer Frère Philippe, il prend le même avion que moi.
L’enregistrement n’ouvre que 40 minutes
plus tard. Je patiente.
Quand le tapis roulant se met en marche, je vois 28,5... mais ça passe.
Le contrôle de sécurité me surprend. Depuis 2014, que je viens régulièrement, c’est
la première fois que je n’ai pas droit au contrôle Golden Premium VIP, avec
fouille intégrale du sac, palpation, passage d’un bâtonnet pour détecter des
traces de poudre, voire même se retrouver en caleçon dans la cabine d’essayage
avec un type qui vous fouille (l’expérience client est pas optimale).
Avec Frère Philippe, nous discutons (et il est bavard). Je me cale porte B9 et
pique un roupillon.
Embarquement à peu près à l’heure. On décolle, je regarde un film d’animation
sur le petit Nicolas, pas mal et surtout je dors.
Nous atterrissons à l’heure. Dans deux heures, j’ai mon train vers Avignon où
papa vient me chercher.
Pas fâché d’arriver.
Les formalités d’arrivée sont rapides, je
récupère l’enclume qui me tient lieu de valise, j’arrive à la gare de Roissy. J’achète
de quoi grignoter parce que le petit déjeuner (copieux) d’Air France est déjà
un vieux souvenir. Puis je monte dans le train, je somnole et trois heures plus
tard, je suis à Avignon, je retrouve mon père. Direction Montpellier pour
retrouver ma famille et préparer les funérailles de ma grand-mère.
Étrange coïncidence de dates que ce décès et le dépôt de ma thèse.
Quelques jours en famille, chargés d’émotion, de prières et de souvenirs. Mais
cela est une autre histoire qui n’appartient pas à ce blog.
À bientôt, dans quelques semaines. Je vous tiens informés de la date de ma
soutenance.