jeudi 2 juin 2016

Je te dirai adieu demain matin (1S 9,19)

ושלחתיך בבקר
wešillaḥtîḵa ḇaboqer

Chers amis,
Eh oui, tout a une fin…
Après la belle excursion hébronite de mardi, et la sieste qui l’a suivie, le soir a été assez calme. Je ne suis même pas sorti pour regarder les illuminations.
Mercredi, j’ai commencé à faire mes bagages. Un pèse-valise qui m’a été prêté en septembre s’est révélé précieux… Malgré les quantités de choses que j’ai fait passer par mes parents en février, Henri le mois dernier, et les vieux fringues usés que je bazarde, je suis encore bien chargé…
En milieu de matinée, je suis allé rencontrer le directeur de l’ÉBAF pour évoquer la manière d’envisager l’année prochaine, concilier ministère en paroisse et études… Il faudra que mes paroissiens m’aident !
Passage à Maria Bambina, pour du trafic de photo et un café. Ensuite, je suis allé déjeuner à la Maison d’Abraham avec les sœurs dominicaines. Il y avait un bon groupe de bénévoles. J’ai aussi vu Pierre et Corinne de l’Ecce Homo qui rencontraient la directrice, j’étais content de les revoir encore une fois.
Retour au Collège en prenant quelques détours et notamment le Saint-Sépulcre. Dernières dévotions à la tombe qui a pris (temporairement) un nouveau visage : cet hiver, les diverses communautés chrétiennes qui vivent dans la basilique de la Résurrection se sont (enfin !) entendues pour réparer, restaurer, consolider l’édicule de la Tombe… L’édicule actuel date de 1810 (après l’incendie de 1808), offert par la Russie aux Grecs orthodoxes. Il est tout en marbre mais manque de stabilité. Le tremblement de terre de 1927 l’a sérieusement fragilisé et, sans l’installation par les Britanniques de poutres métalliques, il se serait effondré depuis longtemps. Entre 1950 et 2000, la basilique a été restaurée et seul l’édicule continuait à montrer des signes inquiétants d’effondrement sur lui-même… On pensait même que jamais on ne parviendrait à se mettre d'accord. L'Esprit Saint a dû souffler, les communautés chrétiennes ont mis la main à la poche et même le roi Abdallah de Jordanie a contribué librement.


Après les Pâques juliennes, le 1er mai, un échafaudage a été installé pour permettre l’accès à la tombe pendant toute la durée des travaux. Sur la façade de l'édicule, toutes les lampes à huile ont été enlevées, ainsi que le joli tableau du Christ ressuscité des franciscains. Je n’ai pas trop attendu pour entrer dans la tombe et le passage fut rapide. Mais toutes mes intentions y sont déposées.
Dans l’après-midi, un peu de pâtisserie (un fondant au chocolat) pour le repas du soir.
En effet, quelques amis s’étaient invités à dîner sur la terrasse du Collège. Ce fut un repas sympathique et joyeux avec le traditionnel barbecue, de la bière Taybeh, et le partage de l’amitié. Merci à vous, chers amis, chères familles de Jérusalem, de m’avoir permis ces belles rencontres avec vous et vos enfants : balades, messes au désert, éclats de rires, ourlets de pantalon, frayeurs et actions de grâces, halte-spi, découvertes, préparation à la confirmation, célébration de Noël… Vous m’avez accompagné de votre amitié pour faire de ce séjour en Terre Sainte, non seulement un temps d’étude intense mais aussi l’occasion d’exercer, à ma mesure, un ministère sacerdotal que le Seigneur saura rendre fécond. Merci de m’avoir permis d’être prêtre pendant ces jours.
Aujourd’hui, revalise, je fais passer tel ou tel objet de la valise à mon sac à dos et vice-versa… Je pèse, il faut alléger… Je me résous à faire le trajet avec trois paires de chaussettes, un short et un pantalon, un tee-shirt, une chemise, un pull et un gilet en polaire. Les poches du gilet seront pleines de livres (Nouveau Testament en grec et bréviaire) et de babioles. Mon sac à dos de balades est roulé dans celui de l’ordinateur pour permettre un éventuel redéploiement du matériel…
Après le déjeuner, café chez une amie pour lui rendre la méthode d’arabe palestinien qu’elle m’avait prêtée juste après mon arrivée… Je n’ai fait que le premier tiers mais cela m’a permis de baragouiner quelques mots avec les employés des Frères.
Sieste et rencontre avec le vice-directeur de l’ÉBAF pour la suite… Retour au Collège… Ménage et bouclage de la valise. Après la prière avec les Frères, re-barbecue sur la terrasse avec les Frères et Shadi, le factotum des Frères. Pour le dessert, ce gourmand de Frère Daoud avait préparé des kûllages (orthographe incertaine…), une pâtisserie typique de Naplouse et un cheese-cake décoré avec de la pâte à sucre : exceptionnellement, je l’avais autorisé à utiliser un diminutif que normalement, seule ma chère mère a le droit d’employer !
Ce fut très fraternel ! Merci à vous mes Frères de Jérusalem, là aussi votre présence, votre joie, votre simplicité m’ont beaucoup apporté durant ces huit mois… Merci pour les prières, les éclats de rire, l’enracinement dans le pays.
Allez, il est temps d’aller dormir. Je me lève à 3h00 !
À bientôt,
Étienne+

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Aaah, la Taybeh...
je suis émue pour toi Etienne, de savoir que tu quittes ce si beau pays...
mais ta famille t'attend avec impatience !
Je t'embrasse fort, frérot, à très vite !
Guilhemette

Unknown a dit…

Il nous reste encore un peu de zatar ici, pour te rappeler les saveurs de là-bas. Merci de nous avoir fait partager ton quotidien, subtil mélange d'anecdotes et d'érudition, tout au long de ce blog. La semaine va être longue désormais, sans la lecture de tes 2-3 posts quotidiens ! A très bientôt, Blandine