יְהוָה יִשְׁמָר־צֵאתְךָ
YHWH yišmor-ṣēʾṯəḵā
Chers amis,
Ce 31 décembre a été
somme toute assez calme : rangements, préparation de ma valise, un peu de
ménage. J’ai célébré la messe en fin de matinée pour Rémi.
En fin d’après-midi, je
suis allé voir Anthony pour la discussion à propos du dernier des chapitres que
je lui ai remis. Rien de particulier à dire. Mais nous avons aussi convenu de
la suite du travail à la fois en termes de contenu que de rythme. Désormais,
y’a plus qu’à !
C’est vrai que je
comptais au départ, en voyant que j’avançais bien dans la rédaction, remettre à
Anthony pour Noël, une version complète mais pas finie de mon travail. Mais
comme il m’a demandé d’approfondir certains domaines que j’avais, il est vrai,
quelque peu éludés, j’ai dû ralentir mon rythme de production au bénéfice d’un
travail et d’une réflexion de fond sur ces domaines. J’ai donc beaucoup lu
maintenant, il me faut “coaguler” tout cela. Mais l’échange que j’ai eu avec
Anthony me montre que les idées sont dans ma tête.
Je continue vers l’hôtel
Holy Land où doit loger le groupe du P. Yannig. Parmi les participants à son
pèlerinage, un couple de paroissiens qui a accepté de transporter quelques livres
pour moi. Précieux service rendu.
Le soir, j’ai attendu
minuit avec les Frères qui avaient transformé le salon en tripot : whisky,
cigarillos et jeux de cartes en attendant que l’heure sonne… J’ai bien ri de
les voir ainsi !
À minuit, nous avons
échangé nos bons vœux, et je suis vite allé me coucher.
Le premier janvier,
départ matinal pour Abu Gosh, les amis sur lesquels je compte habituellement
pour m’y mener n’allaient pas au monastère, j’ai donc pris le bus. Pour cette
solennité du 1er janvier, j’ai même eu quelque inquiétude : à
10 h 15, la porte du monastère était fermée, personne n’était garé
devant… La messe était-elle à 10 h 30 ? Finalement oui, mais
bien peu de fidèles étaient là : une petite dizaine. À la sortie, je salue
quelques-unes des sœurs et j’ai la joie de retrouver Louis et Bertile que
j’avais rencontrés fortuitement dix jours plus tôt à Notre-Dame Center. Ils
passent trois mois au monastère, mandatés par l’Œuvre d’Orient pour du
volontariat : catalogage de bibliothèque, jardinage… Nous avions convenu
d’échanger un verre avant mon départ, sans rien prévoir pour autant. La
Providence y aura veillé ! Je suis donc allé à l’apéro avant de filer
prendre mon bus et arriver un peu en retard au déjeuner du Nouvel An des Frères
au Collège. Habituellement, ils se retrouvent à Bethléem pour Noël et Jérusalem
pour le 1er janvier. La veille, je revois encore le visage de
Suzanne la cuisinière quand elle a aperçu dans le frigo l’énorme dinde à
préparer… Le Frère Malak lui avait ensuite montré un tuto Youtube pour la
préparation (en arabe !). Et elle l’a excellemment réussie.
Les Frères m’avaient
placé entre Baptiste et son évêque Mgr Balsa qui a passé la semaine après Noël
avec lui et un autre séminariste ardéchois qui étudie à Rome. J’ai été touché
de l’attention paternelle qu’il témoigne à ses séminaristes. Ils m’ont raconté
leurs aventures galiléennes de l’avant-veille.
À la fin du repas,
tire-café, café, pousse-café…
Je termine mon bagage
puis je profite d’un peu de temps pour aller prier au Mur occidental, cela
faisait un petit moment que je n’y étais pas allé puis au Saint-Sépulcre qui
était plein de français. Après cela, j’attends le groupe du P. Yannig qui
faisait son chemin de croix. Je vois passer Mgr Pizzaballa, l’administrateur
apostolique du Patriarcat latin (en calotte violette et soutane filetée) puis
Mgr Girelli, le délégué apostolique (en manteau et bonnet, incognito !).
Finalement, je retrouve le groupe du P. Yannig sur le toit du Saint-Sépulcre où
ils achevaient leur Via Crucis.
Puis je rejoins le
Collège pour le dîner avec les Frères, ultime dîner pour échanger, discuter et
s’assurer de nos prières mutuelles. Vers 20 h 45, je descends pour
aller prendre le tramway. Dans la rue, Rémi m’attend avec un ami venu le
visiter. Nous nous saluons.
J’attrape mon tram, puis
je m’installe dans le train vers l’aéroport où j’arrive vers 22 h. C’est
le dernier train en partance de Jérusalem alors que mon avion est à 5 h 50
et exige donc d’arriver vers 2 h 50 du matin. De toute façon, quelle
que soit la solution choisie c’était nuit blanche assurée…
Je réussis à dormir dans
l’aéroport, je discute avec une dame de Marseille dont les enfants vivent en
Israël. Les formalités d’embarquement commencent. Interrogatoire habituel,
enregistrement des bagages, tout se passe calmement. Comme à l’accoutumée, j’ai
droit au contrôle aéroportuaire approfondi mais dans une version light
que j’apprécie. J’aurais même l’agréable surprise de constater à l’arrivée que
ma valise n’a pas été fouillée comme c’est souvent le cas. On y trouve
normalement un petit papier officiel informant que la valise a été ouverte pour
faire l’objet d’un contrôle. De toute façon, le contenu est dans un désordre
innommable. Cette fois-ci, rien de tel. Soit, ils n’ont pas contrôlé, soit ils
ont vachement bien rangé après.
Dans la zone
internationale, je finis par retrouver Mgr Balsa et son séminariste qui
rentrent par le même avion. De mon côté, la forme n’est pas optimale, je ne me
sens pas bien du tout avec de terrible maux de ventre. J’hésite à embarquer
mais me convaincs d’y aller quand même. Le trajet est assez pénible. J’ai
heureusement prévu les bouchons d’oreille et le masque. À l’arrivée, je me sens
beaucoup mieux si ce n’est un mal de crâne terrible… Je récupère mes bagages et
salue l’évêque et son séminariste. Je retrouve Jean-Michel, un paroissien bien sympa
qui a accepté de venir me chercher. Je retrouve ma paroisse, toujours aussi
belle et attachante. Ma maison paroissiale propre et rangée (agréable surprise !)
et mon petit appartement merveilleusement rajeuni (j’avais suggéré de profiter
d’une absence de quelques mois pour refaire une petite remise à neuf et ceux
qui y ont travaillé ont fait un très beau travail.
Le soir, je retrouve
quelques jeunes rencontrés cet été qui sont venus passer quelques jours à
Notre-Dame de Vie. Mais cela est une autre histoire
À bientôt,
Étienne+
P.S. : ne vous inquiétez pas, je retourne en Terre
Sainte dans un mois pour un pèlerinage avec les jeunes prêtres de mon diocèse.
Un peu de patience !