טוֹב־לִי
תוֹרַת־פִּיךָ
ṭôb-lî tôrat-pîkā
Chers amis,
Dimanche,
je suis allé à la messe à Abu Gosh… Quelle expédition pour y aller !
Normalement, il suffit de prendre le tramway jusqu’à la gare centrale, de
marcher 150 mètres et de prendre ensuite le bus 185 qui passe toutes les 25
minutes et vous dépose à 300 mètres de l’Abbaye. À l’arrêt de bus, je retrouve
inopinément le P. Dominic, un dominicain indien, et Sœur Mila, une dominicaine
péruvienne. Et nous avons attendu en vain le bus… En plus, en ce moment, quand
on sort vers 8 du matin, il fait frais et on emporte une petite laine mais dès
qu’on est au soleil à 8h30, on cuit…
En
dernier recours, nous avons pris un taxi. Et nous sommes arrivés à l’heure.
Belle
messe comme à l’accoutumée. À la sortie, je retrouve toutes les familles de
l’année dernière, sauf les A. repartis en France cet été.
Après
l’apéritif avec les moines, me voilà embarqué vers Ramallah pour le repas au
Mövenpick. Pour rentrer à Jérusalem, nous prévoyons un passage à Nabi Samwil.
C’est le lieu traditionnel de la tombe du prophète Samuel, associé aussi à
Miçpa, le lieu où Samuel jugeait Israël (1S 7,6). Le lieu porte bien son
nom puisqu’en hébreu, Miçpa signifie « point élevé d’où l’on peut
observer ». De fait, on voit la Cisjordanie au nord, Jérusalem au sud et
quand il fait beau les montagnes de Jordanie à l’est et la Méditerranée à
l’ouest.
Le
gardien à l’entrée, un arabe israélien habitant Abu Gosh, nous a entretenu dans
un anglais très sommaire de ce qu’il y avait à voir dans le lieu.
Profitant
de la situation, les hommes ont occupé ce lieu depuis des siècles… Restes de
l’époque du premier temple, de l’époque hasmonéenne… Évidemment les Byzantins y
ont édifié une église. Les Croisés ont édifié une belle église sur ce lieu
qu’ils ont appelé Montjoie. En effet, c’est de ce promontoire qu’en 1099, ils
ont aperçu pour la première fois Jérusalem, but de leur chemin. On comprend
qu’ils aient été heureux !
Nabi Samwil, vue d'avion |
Le
gardien nous a servi une étymologie bien capillotractée pour le nom de ce lieu…
Pour lui, samwil (Samuel en arabe) aurait été compris comme smile par
les Croisés et donc ils en auraient fait le mont de la joie… On n’a pas osé lui
dire qu’à l’époque, même les croisés qui venaient d’Angleterre parlaient
français… Il n’était pas du genre à tolérer la contradiction…
Sinon,
je redécouvre la bibliothèque de l’ÉBAF. Je n’ai pas perdu mes repères (d’autant que je
suis toujours au même bureau). Mais je réapprends à allumer les lumières en me rappelant le principe d’ordre qui gouverne l’installation électrique de la
bibliothèque : « le bouton de droite allume à gauche et
vice-versa ». La variante sur le bouton du haut et du bas existe aussi.
Lundi,
c’était l’anniversaire du Fr. Rafael (87 ans, bon pied bon œil). Les employés
ont apporté un gâteau à midi pour célébrer. C’était un gâteau à la
carotte ! Oui, ça existe ! Et c’est pas mauvais : il y a surtout
du chocolat, des noix, de la cannelle et aussi des carottes râpées…
Le
soir, c’était un énorme gâteau qui redresserait la glycémie d’un
anorexique : une génoise avec crème, chocolat, caramel, noix de coco… Il était énorme et il a fallu trois jours pour en venir à bout.
C’était
aussi la double fête juive de Yôm hašemînî
‘açeret et de Simħat Torah. La
première se célèbre le huitième jour après le début de Soukkot qui dure
sept jours (Yôm hašemînî signifie “huitième jour”). On en parle en Lv 23,36 :
« Le huitième jour, il y aura pour vous une assemblée sainte. Vous
présenterez au Seigneur un mets consumé.
C’est solennité, vous ne ferez aucune œuvre servile » (cf. Nb 29,35).
Simħat Torah signifie “Joie de la Torah”, c’est la fête qui célèbre la
fin du cycle de lecture annuel de la Torah : en une année, on a lu toute
la Torah et on se réjouit de cela. Les juifs chantent le grand Hallel (Ps 113-118)
et ils dansent avec les rouleaux de la Torah.
Dans la rue, j’ai vu une publicité
assez amusante pour un jouet : c’est la reproduction en carton du
tabernacle dans lequel les rouleaux de la Torah sont conservés et du pupitre
sur lequel on les pose pour la lecture. L’enfant sort un petit rouleau
semblable à ceux de la Torah et il peut ainsi apprendre les lettres !
À Simħat Torah, ton enfant aussi se réjouira ! Seulement 199 ₪ ! |
Mercredi,
le Consul général de France a fait son entrée solennelle au Saint-Sépulcre.
Depuis 1535 et les accords diplomatiques entre François Ier et Soliman le Magnifique, la France est
protectrice des Lieux saints. Pour cette raison, tout nouveau Consul général
est accueilli solennellement par les diverses confessions chrétiennes qui
gardent la basilique, dans les trente jours qui suivent sa prise de fonction.
Cette fois-ci, le délai a été un peu plus long, sans doute à cause des fêtes de
début d’années (Roš haššanah, Kippour et Soukkot)
pendant lesquels le pays tourne au ralenti. Le Consul général visite la
basilique, se recueille un instant dans la tombe du Christ.
Puis il continue
son trajet vers l’église Sainte-Anne, domaine national français. Dans l’église,
le Te Deum est chanté en l’honneur de la France suivi de l’antienne suivi de la prière Domine salvam fac Republicam. Puis le
Consul général fait un discours. En voici une citation : « Cette visite officielle est
destinée à montrer que la France entend assumer un héritage. Celui d’une longue
histoire d’attention au destin de Jérusalem et au destin de ce qu’elle
représente pour le monde entier. »
Fr Stéphane (ofm), Père Abbé Charles (osb, Abu Gosh), P. Luc Pareydt (sj, conseiller pour les affaires religieuses au Consulat général, M. le Consul général et son épouse, les P. blancs (sma). |
Sur
le lien vous avez les photos publiées par le patriarcat. Malgré la solennité (et la rareté) de
cette cérémonie, je n’y ai pas assisté : je suis resté collé à mon bureau
de la bibliothèque. Je lis avec attention un bouquin important pour mon travail. Quel supplice !
Aujourd'hui, le Fr Albert est arrivé d'Amman pour une réunion du district Terre Sainte-Jordanie. Il y a quinze jours il était à Rome pour la canonisation du saint Fr Salomon Leclercq et, sur la place Saint-Pierre, il a rencontré mes cousins Jérôme et Marie-Hélène qui habitent à Rome !
Aujourd'hui, le Fr Albert est arrivé d'Amman pour une réunion du district Terre Sainte-Jordanie. Il y a quinze jours il était à Rome pour la canonisation du saint Fr Salomon Leclercq et, sur la place Saint-Pierre, il a rencontré mes cousins Jérôme et Marie-Hélène qui habitent à Rome !
À
bientôt donc,
Je
prie pour vous.
Étienne+
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